Le Conseil de l'Europe considère que l'État espagnol fait peu usage des langues statutaires comme le catalan, le basque et le galicien et souhaite que l'asturien, l'aragonais, le portugais, l'arabe et l'amazigh bénéficient d'une meilleure protection.
Le rapport européen critique le fait que l'État espagnol n'ait pas encore résolu les problèmes de connaissance et usage des langues catalane, basque et galicienne dans le domaine judiciaire ou dans les grandes entreprises d'État. Ainsi, le texte réclame que l'Espagne garantisse qu'un "pourcentage adéquat" de son personnel dédié aux territoires à langue propre différente au castillan connaisse ces mêmes langues. "Les autorités espagnoles n'ont pas pris de mesures significatives pour surpasser les problèmes identifiés", regrette le rapport.
D'autre part, le Comité d'Experts européen qui a rédigé ces recommandations pour l'État espagnol loue la politique linguistique qui est menée aussi bien en Catalogne, en Euskadi qu'en Galice. Le comité comprend que les mesures adoptées par les trois gouvernements ont permis de "réactiver" l'usage de leur langue respective. Mieux, le rapport signale que le système éducatif par "immersion", en vigueur en Catalogne depuis les années 1980, s'est généralisé.
Le rapport européen prévoit que l'usage du catalan augmente en Catalogne grâce au Statut de 2006. Aux Baléares, les experts regrettent que l'offre d'enseignement en catalan soit peu importante. Dans les Franges (Aragon), le comité admet que des efforts ont été opérés dans le domaine éducatif mais regrette qu'aucun instrument juridique de promotion du catalan n'existe encore (ce qui est également le cas la langue aragonaise des vallées pyrénéennes). En Pays Valencien, selon le rapport, la politique de la Communauté autonome ne permet pas encore de généraliser l'enseignement du catalan à tous les niveaux.
En Euskadi (Pays basque), les experts européens considèrent qu'on a fait d'évidentes avancées, mais souhaite que des améliorations dans le domaines de l'enseignement technique et professionnel soit opérées. En Navarre, le comité se félicite de la création du Bureau de la Langue Basque mais regrette le manque de moyens alloués à l'enseignement et la communication.
En Galice, le rapport regrette que le nombre d'élèves recevant un enseignement en galicien soit très faible.
Dans les Asturies, les experts rappellent que l'asturien n'est pas encore reconnu comme langue officielle, et citent les "obstacles pour la promotion" de la langue "en particulier dans le domaine de l'enseignement".
Pour finir, le rapport critique de nouveau les autorités espagnoles pour ne pas avoir apporté d'information à l'Europe sur les autres langues parlées dans les frontières de l'État. Il s'agit du portugais à Olivença (Extremadure), de l'arabe à Ceuta, l'amazigh à Melilla, et des deux langues gitanes, le rom et le caló.
Article traduit du catalan : MónDivers.cat est partenaire d'Eurominority.eu