-- Culture --
Publié le 27/09/20 13:24 -- mis à jour le 05/10/20 15:52

Dans une ambiance feutrée, mesures sanitaires très strictes obligent, cette cérémonie a été très chaleureuse. Mais n’a pas eu l’écho médiatique escompté.
Réalisée en Loire-Atlantique, avec des récipiendaires de Loire-Atlantique (les trois historiques de Tri Yann, le Comité des Vins bretons), on aurait pu espérer un engouement de la presse et des édiles politiques du département. Loin s’en faut.
Heureusement qu’il y eut la force et le charisme des récipiendaires, et un public hautement motivé.
Côté politiques : le minimum syndical
Lena Louarn, représentant le président du Conseil régional retenu par le dossier pêche dans le cadre du Brexit, Nicolas Criaud, maire de Guérande, Jean-Jacques Page et Patrick Mahé, représentant le maire de Vannes, une délégation d’élus de Kemper, Pierre-Emmanuel Marais, représentant la ville de Nantes, Paul Molac, député de Ploermel.
Le maire de Guérande donna vite le ton, rappelant que sa ville fut la capitale diplomatique de la Bretagne, un court instant, ce fut le lieu de la signature du traité de Guérande en 1365, mettant fin à la guerre de succession, et reconnaissant Jean de Monfort, Yann Pevar, comme seul duc de Bretagne. Ce fut le début de plus d’un siècle de développement harmonieux de la Bretagne.
Lena Louarn rappelle ensuite que notre pays a bien cinq départements, et que garder une identité bretonne à la ville de Guérande pour aider les autres communes à la garder aussi.
Avant le début de journée, un vibrant hommage est fait à Marie Kervarec et Donatien Laurent, Herminés, partis au pays des âmes durant l’année écoulée.
Du rugby et du vin
La cérémonie commença par la remise des médailles de l’Institut (Institut Culturel Breton / Skol Uhel ar Vro, ICB/SUAV) à des personnes morales pour leur action pour la Bretagne. Ont été médaillés cette année le Rugby club de Vannes et le Comité des Vins bretons.
Ce qui symbolise les premiers ? La jeunesse, le Bro Gozh, le noir et blanc (leurs couleurs à l’extérieur). « Le premier pilier du club, nous dit le président, c’est la Bretagne ».
Philippe Chéneau, président, puis Maxime Chéneau, secrétaire du CVN expriment ensuite toute leur joie, et la récompense face à leur combat de pouvoir inscrire le mot « Bretagne » sur leurs étiquettes. Les gardiens du temple nationaliste parisiens ou français ont été débouté de leur demande. L’avocat qui conseilla les Chéneau ? Un certain Yann Choucq, Grand chancelier de l’Ordre de l’Hermine. Après cette victoire judiciaire, s’enchaîna les Grandes tablées bretonnes, depuis 2012, où vin breton, chants et danses s’enchaînent, en plein centre de Nantes, lors de Sant-Erwan (Gouel Breizh). Et maintenant un autre combat pour faire reconnaître une IGP «vin de Bretagne
Une Herminée bloquée en Georgie
La cérémonie officielle et protocolaire des remises des Hermines commence ensuite, et la 1re Herminée est Anna Mouradova. Une sombre histoire sanitaro-diplomatique la laisse bloquée en Georgie. Que le Cabinet du ministre Le Drian n’a su résoudre. Son Collier lui sera remis sur place plus tard.
C’est à Tbilissi (Georgie), oui-oui, et auparavant à Moscou (Russie), que cette jeune enseignante et écrivaine enseigne la langue bretonne. Elle apprit la langue bretonne seule.
Toujours dans le domaine de la langue, l’Herminé suivant est le pêchu Jorj Belz. « Je suis devenu un étranger dans la terre où je suis né, ne pouvant parler ma langue. Interdite par les Français. Mais je vois la renaissance de la langue, peut-être différente de celle que parlait nos parents, mais elle revit. Je le vois sur les panneaux, à la radio, dans les écoles ».
Pascal Jaouen le fameux brodeur quimpérois, a ceci de commun avec son prédécesseur Herminés, et ses successeurs aussi, c’est le collectage. Lui, il a collecté les costumes, les techniques, et il leur a donné une nouvelle vie, avec le brio que l’on sait. Il commence à apprendre le breton, car, dit-il, « On se dit tous Bretons, et on ne parle pas breton ».
Les Tri Yann, égaux à eux-mêmes
Enfin, les Tri Yann, 50 ans de carrière. Savent rappeler que la Bretagne, ce n’est pas que le Château des ducs de Bretagne à Nantes, ce n’est pas un musée. La Bretagne, c’est l’entreprise aussi, c’est l’avenir. La présence de Jean-Guy Le Floc’h, PDG d’Armor Lux, tout comme la remise du Collier de l’Hermine à Pascal Jaouen en est la brillante démonstration.
Un petit couac toutefois, la présence appuyée d’un certain Jean-Marc Ayrault dans le film de présentation, puis cité comme meilleur maire de Nantes depuis le XVIIe siècle a fait quelques remous dans le public. Ce fut, rappelle Jean-Louis Jossic, lui qui lança Nantes dans la démarche Ya d’ar brezhoneg, de l’Office public de la langue bretonne, et Nantes obtint sa reconnaissance de 1er niveau.
Dans ses promesses d’avant campagne, Johanna Rolland nous promet de signé la charte « niveau 3 » durant sa mandature. Là, on doute un peu. Signons d’abord le « niveau 2 ».
Tous les films seront disponibles sur le site de l’ICB/SUAV et les photos déposées sur cet article, dès que sera résolu le problème technique.
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Ce problème de la censure par les médias est a évoqué dans les prochaines AG de nos associations.
les négationismes,les gommages de faits historiques récents sont alarmants et révoltants.
Des droits de réponses,des droits d'intervenir dans des émissions sur ces violations de nos libertés doivent être obtenus.
les simples lettres d'excuses ne suffisent plus.
Une organisation d'action juridique bretonne doit être créee.
Sinon les témoignages des médaillés et herminés ont remué les tripes et les consciences.
Une proposition:faire exprimer dans les présentations vidéo des habitants des villes,sur ce qu'ils ressentent sur les Herminés,médaillés.Voir qu'elles sont leurs impressions.
Ne pas rester qu'entre initiés.
C'est bien dommage.
Un grand respect pour son oeuvre d'auteur et son travail de traduction de grands auteurs et plus généralement son attachement à notre langue et notre culture...espérons qu'en des périodes moins troublées, tout ceci sera réparé.
C'est parfaitement votre droit, à chaque site sa sensibilité, mais là je trouve que vous poussez loin le bouchon...la culture bretonne ne vous intéresse pas. Vous parlez quelque part d'une Bretagne réelle, d'une Bretagne totalement française mais ne venez pas dire que la matière bretonne (en particulier la langue bretonne) vous intéresse.