Romain Pasquier : "Il y a un vrai risque que le mouvement fasse pschitt"
-- Politique --
Dépêche de Christian Rogel
Publié le 5/11/13 13:01 -- mis à jour le 00/00/00 00:00
Romain Pasquier, professeur à Sciences Po Rennes, est l'auteur d'analyses de la situation bretonne souvent fouillées et même parfois brillantes.
Dans le quotidien gratuit 20 minutes, interrogé sur l'avenir du mouvement politique et social des Bonnets rouges, il donne sa prévision.
«Il y a un vrai risque que le mouvement fasse pschitt. Il y a ce bon vieux principe de l'Etat de diviser pour mieux régner. Il y a tant de revendications diverses. L'Etat pourra faire procéder à un saupoudrage qui permettra de passer la crise et les municipales, mais ne remettra pas les filières sur leurs pieds.»
En l'absence de force politique capable de prendre en charge un mouvement aussi diversifié, il est possible qu'il ait raison.
Voir aussi :
- Les Jeunes Bretons soutiennent les patrons de PME qui manifestent pour la survie de leurs entreprises par Parti Breton le 17/03/2022
- L’écotaxe, une victoire pour la Bretagne et pour la démocratie – Bretagne responsable par Parti Breton le 17/03/2021
- Il y a 5 ans les Bonnets Rouges manifestent devant le portique écotaxe de Brec'h par La Rédaction le 15/02/2019
- Des Bonnets rouges s'en prennent à l’agence immobilière de la présidente des Pays-de-la-Loire au Mans par La rédaction le 19/01/2019
- Bretagne réunifiée et autonome, France sociale et fédérale, Europe des Peuples solidaires! par KAD le 15/12/2018
- 5 ans après la révolte des Bonnets rouges, le Collectif Vivre, Décider et Travailler en Bretagne continue de refuser toute forme d’écotaxe par FDSEA 29 le 26/10/2018
- Les Bonnets rouges/ Ar Bonedoù ruz par Yoran Embanner le 26/09/2018
- Les Bonnets rouges / Ar Bonedoù ruz par AR VRO BAGAN le 14/09/2018
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Christian Rogel est spécialiste du livre, de la documentation et de la culture bretonne.
Prendre une suite politique ?? je vois des gens courageux , plein de bonnes idees........ mais c'est tout .
Nominoe , Alain Barbe Torte ne sont pas encore de retour .
Agir que par le Coeur , souvent ne suffit pas....... il faut egalement le Grand Cerveau .
Les Luttes bretonnes: j'ai vu les anciens combattants de Plogoff , maintenant les anciens combattants de l'Ecotax et ... Cela fera des souvenirs et des discussions au Café du Commerce et de l'Industrie .
Mais ça continue : "La Bretagne est trop loin de Paris." Elle n'en a jamais été plus proche !
Echu.
Il faut-il le monde de l'économie suive.
Il faut que les intellectuels évaluent.
Il faut structurer,canaliser car le message est puissant.
Il aura fallu d'une petite analyse émanant de science po (institution française) pour que le breton tombe dans le panneau, commence à se diviser, capitule et devient pessimiste.
Je resterai donc un breton optimiste. Pour cela, je mets en gardes celles et ceux qui vont "négocier" demain. Qu'ils n'oublient pas que plus de 30 000 personnes se sont déplacés samedi à Quimper pour diverses raisons. L'écotaxes, les aides financières et l'emploi pour certains tandis que d'autres se sont déplacés pour la langue, la réunification, l'autonomie voir pour la liberté. Ces 30 000 bretons attendent tous, pour diverses raisons et de pieds fermes des résultats proportionnels à leurs attentes.
Qu'ils n'oublient pas que les images relayés par les médias, tv nationales et étrangères, ont non seulement eu un impact fort sur l'ensemble de la Bretagne mais en plus, ont surtout permis de convaincre celles et ceux qui étaient encore indécis. Qu'ils ne s'y trompent pas au prochain rassemblement il y aura encore plus de monde si la déception est là.
Tous les regards vont être portés sur eux, lourd est le fardeaux qu'ils portent sur leurs épaules. Ils ont lancés un mouvement entrainé par la crise de l'emploi en Bretagne, le refus d'une taxe supplémentaire et par une crise identitaire. Ce phénomène est comparable à un triskell en mouvement perpétuel chaque branches entrainants cette rotation.
Je crois également que vous sous estimez l'ampleur et la symbolique de ce petit bonnet rouge. Nous avons enfin trouver l'élément qui nous rassemble, qui nous fédère nous les bretons. Il n'y a rien de plus fort qu'un symbole face à l'adversité (les baltes avaient fait une chaîne humaine de 560 km le 23 août 1989 s'unissant pour la liberté contre l'oppresseur soviétique, les allemands ont fait tomber leur mur la même année).
Ce bonnet rouge est devenu le symbole de l'espoir pour les bretons mais aussi le signe du refus, de dire non. Il est devenu un signe de ralliement. Ce petit bonnet rouge nous fait relever la tête soyons en fier comme Sébastian Ar Balp devait l'être en 1675. Nous lui devons au moins cela, lui qui défendait la justice.
Il ne faut pas confondre l'info et l'intox surtout lorsque celle-ci vient d'une institution française qui formate ses étudiants ce n'est pas le mouvement des bonnets rouges qui va faire pschitt mais c'est bien la crise économique en Bretagne qui doit faire pschitt !
Et malheureusement tant qu'on n'actionnera pas le décapsuleur la destruction du secteur agro-alimentaire, industrielle et de l'emploi en général en Bretagne et ailleurs continuera. L'histoire n'est pas finie, elle commence....
A bon entendeur,
Re zo re !
TOUS BRETONS, TOUS UNIS, TOUS BONNETS ROUGES !
L'Institut d'études politiques de Rennes est juridiquement indépendante de l'IEP de Paris.
Romain Pasquier publie des analyses de la politique en Bretagne qui tranchent sur le ronron habituel et il suffit de comparer ce que ses prédécesseurs au même poste disaient.
Ce court extrait et le reste de l'interview rappelle une vérité : aucun mouvement, quelque soit l'enthousiasme de ses participants, ne peut obtenir des résultats sans une plate-forme commune.
De grands mouvements populaires ont sombré pour la raison qu'il donne : si les revendications ne sont pas clairement listées et approuvées par les participants, le pouvoir a la situation idéale (pour lui) pour accorder des sucreries aux uns et isoler les autres qui ne les acceptent pas.
J'espère que les Bretons sauront les éviter et pousser l'avantage qu'ils ont pour construire ensemble le pays. Quelles que soient les diverses idées qui s'expriment, elles ont toutes un point commun : Bretagne.
Alors, on réfléchit un peu : il y a du boulot pour mettre un tel projet sur les rails et on ne se tire pas dans les pattes, on reste Bretons.
Je ne me fais pas d'illusions sur les réunions à venir, les dés sont pipés d'avance, le plan gouvernemental est complètement vide de sens.
Donc, il sera sans doute nécessaire de frapper plus fort : une marche sur Rennes avec occupation symbolique du Parlement mais aussi un siège en règle du Conseil Régional dont les propos de son Président aux ordres jacobins ont du agacer plus d'un.
Le temps de dialogue avec avec l'Etat français pourrait être mis à profit pour monter une telle opération et pourquoi pas, en prime, esquisser une sorte de parlement autonome ?
Yann-Bêr
@Lukas SEZNEC cela s'est vrai .. il n'ya plus de sous , alors il n'y aura que de toutes petites sucettes .
Mais qu'est ce qu'on dit depuis tout le temps,rien n'existe sans des assises puissantes et solides,ici sans un message et sans l'unité...tout ça sont des évidences qui sortent du moindre bon sens.
Les gens sensés ne font que le répéter.
UNITÉ....UNITÉ...Pas d'autonomie...pas de fédéralisme....pas d'indépendance...pas de réunification sans l'union des bretons.
Ici sans ce geste fédérateur des bonnets rouges.
Vous étiez hier à Morlaix, invité comme grand témoin. Pensez-vous toujours que le mouvement risque de faire "Pschittt" ?
L'unité, la détermination et la force tranquilles qu'il a montrées hier sont un ciment qui fait que le saupoudrage ne divisera pas notre mouvement.
Vous nous alertiez, en nous disant cela, peut-être avez-vous été un déclencheur de notre nouvelle force.
Bien à vous.