Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
- Enquete -
Que risquent ceux qui collent et démontent les panneaux en français ?
Depuis 2011, l'association bretonne organise des actions commandos pour garantir le respect du bilinguisme français/breton dans l'espace public. Depuis novembre 2011, des démontages réguliers de panneaux routiers
Louis-Benoît Greffe pour ABP le 28/05/12 21:40
26117_1.jpg
Des panneaux en vrac à Quimper. Pour plusieurs milliers d'euros.

Depuis 2011, l'association bretonne Ai'ta (voir le site) organise des actions commandos pour garantir le respect du bilinguisme français/breton dans l'espace public. Depuis novembre 2011, des démontages réguliers de panneaux routiers sont organisés et l'association met aussi en place des autocollants en breton partout où la signalétique est unilingue. Quel est l'impact de telles actions et que risquent les colleurs et démonteurs d'Aïta ? Enquête.


La ville de Lannion a décidé en début du mois de mai de porter plainte contre le collectif Ai'ta après que de nombreux éléments de mobilier urbain porteurs de signalétiques aient été couverts d'autocollants en breton aux couleurs du collectif. D'après le Courrier du Trégor, Perros Guirrec aurait été sur le point de faire de même (voir le site) . La démarche de Lannion a divisé les esprits et porté la querelle sur le champ politique, l'UDB appelant à l'apaisement et le Parti Breton déclarant son soutien au collectif. Par lettre ouverte publiée sur l'Agence Bretagne Presse, Ai'ta a demandé à la municipalité de retirer sa plainte, qui équivalait selon eux à une plainte contre le breton ( voir l'article ). Est-ce la vraie raison de la démarche de la ville de Lannion ? Pas vraiment.

La ville de Lannion est la deuxième à franchir le pas après la ville de Fouesnant, qui a porté plainte dans la semaine du 6 novembre 2011 ( voir l'article ) après que le collectif, pris sur le fait, ait continué à coller "par provocation", d'après le maire interrogé par ABP. Le juge ne s'est pas encore prononcé sur l'affaire. Ai'ta de son côté reproche à la commune finistérienne d'être des plus réticentes au bilinguisme : elle n'est pas signataire de la charte Ya d'ar brezhoneg, il n'y a pas d'école Diwan et pas de signalisation bilingue. En revanche une partie de la voirie communale n'est désignée que par son seul nom breton. D'autres communes du pays fouesnantais, confrontées aux collages du collectif, comme Bénodet ou Pleuven, n'ont pas porté l'affaire devant les tribunaux.

Où coller, comment, quand ? Beaucoup de textes et un peu de tolérance.

Lampadaires, corbeilles, abribus et stations de tram, panneaux routiers, plaques de rue, pictogrammes, bancs publics, que de supports pour vos revendications personnelles ou collectives ! Mais la loi du 29 décembre 1979, modifiée par la loi 2011-525 du 17 mai 2011 relative à la publicité, aux enseignes et pré-enseignes l'interdit (voir le site) Ce texte, que l'on retrouve dans le Code de l'Environnement (L581-1 à 583-3) assimile l'autocollant ou sticker à une publicité « constitue une publicité, à l'exclusion des enseignes et des pré-enseignes, toute inscription, forme ou image destinée à informer le public ou à attirer son attention, les dispositifs dont le principal objet est de recevoir lesdites inscriptions, formes ou images étant assimilés à des publicités ». Par conséquent les autocollants sont interdits sur les monuments historiques et naturels, les arbres et sur le mobilier urbain hors des clous du décret en Conseil d’État préposé à la réglementation spécifique à ces supports. Mais d'autres dispositions légales (voir le site) , liées à la sécurité routière (voir le site) ou ferroviaire, aux périmètres classés des Monuments Historiques ou encore aux règles prises par les municipalités (ainsi Stains, dans le 93, qui interdit le collage sur les poteaux de lampadaires) : un maquis de textes législatifs et réglementaires qui rend l'application de la loi de 1979 très aléatoire. Surtout quand elle est détricotée par le Grenelle de l'Environnement (voir le site)

Généralement, il y a des des règles sur lesquelles tout le monde s'entend. Les usagers collent, et les mairies ou autres autorités administratives nettoient. Les autocollants sur les plaques de rues et les signalisations routières sont interdits et décollés d'office, conformément à l'article 3 de l'arrêté du 14 octobre 1977 : Tout élément de mobilier urbain qui concerne à un titre quelconque la circulation routière bénéficie de la protection assurée à la signalisation réglementaire. Il en est notamment ainsi des dispositifs de dénomination des rues ou de numérotation des immeubles, de même que de tous autres dispositifs spécialement conçus pour guider aussi bien les piétons que les conducteurs de véhicules. Dans les grandes villes, les sociétés gestionnaires des transports en commun font impitoyablement la chasse aux autocollants et graffitis et portent systématiquement plainte contre les colleurs quand ils sont identifiables, comme la loi… du 29 décembre 1979 les y oblige. C'est ainsi que l'UNI, syndicat étudiant de droite, avait récolté une amende après un collage intempestif dans le nord de Nantes, il y a près de cinq ans. En période d'élection présidentielle, il y a une tolérance implicite particulière, et certains partis minoritaires se sont faits une spécialité de couvrir villes et campagnes de leur agit-prop, tel le Front de Gauche qui a conquis Orléans ou le FN qui n'a pas oublié un seul croisement routier du Loir-et-Cher. Puis les villes nettoient et la plainte de Lannion peut s'expliquer par une volonté édilitaire de siffler la fin de la récré. Bien des mairies commencent par envoyer une lettre de semonce comme l'a fait Bayeux pour le Mouvement Normand (voir le site) mais rien ne les oblige à faire cette démarche.

Légalement, les autorités publiques dont le mobilier urbain subit le collage sauvage peuvent porter plainte pour dégradations légères suivant l'article R635-1 du Code Pénal (voir le site) qui punit de la contravention de 5e classe (1.500 €, 3.000 € en cas de récidive), étant donné qu'il n'en résulte qu'un dommage léger. Le code de Procédure Pénale autorise les agents de la force publique à constater cette infraction par procès verbal (voir le site) Par ailleurs elles peuvent demander des dommages et intérêts : le nettoyage occupe de la main d'œuvre, dépense du produit chimique et coûte de l'argent à la communauté. Ces règles sont aussi valables pour les entreprises, et notamment La Poste et la SNCF dont les signalétiques ont parfois subi une collante mise aux normes bretonnante.

Le concours de démontage des panneaux : pas légal et doublement !

Le même collectif Ai'ta s'est distingué en organisant un grand concours de démontage de panneaux monolingues français en Bretagne, qui se sont pour beaucoup retrouvés amoncelés à Quimper le 31 mars lors de la manifestation pour la reconnaissance des langues minoritaires. D'après les photos recueillies, tous les types de panneaux y ont eu droit : signalisation des nationales bretonnes, panonceaux de lieux-dits ou de cours d'eau, panneaux urbains ou fléchés, d'affectation de voies, d'avertissement de sorties, d'animation culturelle etc. Or, ces démontages sont d'une gravité plus grande que les dégradations décrites. L'article 322-1 du code Pénal précise que La destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende mais, comme il s'agit d'un bien public, l'article 322-2 du même code s'applique, et fixe la peine encourue à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 € d'amende. On change donc d'échelle : l'autocollant sur un panneau routier est une contravention, donc 3.000 € d'amende maxi en cas de récidive, partir avec ce panneau pour décorer la manif de Quimper peut vous mener en prison et asséchera sérieusement votre compte épargne.

Certaines personnes ont relayé ces actions sur le web, notamment via des blogs aux prétentions de médias dont nous nous abstiendrons de citer les noms. Ces médias devraient pourtant savoir que, depuis l'arrêt de la Cour de Cassation du 6 octobre 2011 dite jurisprudence Fansolo à Orléans sans qui rien n'aurait été possible, les blogs sont assimilés aux articles de presse et bénéficient des libertés accordées par la loi du 29 juillet 1881 (voir le site) mais doivent aussi se conformer aux devoirs imposés par ce même texte. Au premier rang desquels l'article 23, qui punit pour complicité du délit (ici : les dégradations à l'encontre de biens publics) tous ceux qui, par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l'écrit, de la parole ou de l'image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique auront directement provoqué l'auteur à commettre l'action, si la provocation a été suivie d'effet.

Ces derniers mois, on a pu s'apercevoir que le démontage des panneaux routiers était un nouveau genre d'activité conviviale qui attirait jeunes et moins jeunes, comme naguère les veillées paysannes ou de nos jours les Jeux Bretons, et les liait dans une saine émulation aux trois coins de la Bretagne. Un passe-temps bénéfique pour la vie économique, car il donnait du travail aux agents publics chargés de remonter les panneaux et aux fabricants. Mais peu de démonteurs savent vraiment ce que coûte un panneau routier. Nous nous dévouerons alors pour leur culture.

Une signalisation sur deux poteaux (souvent utilisée en ville pour flécher les commerces ou les services publics, ou en zone industrielle pour indiquer les diverses entreprises) (voir le site) coûte 185 €, le double si elle est biface. Un panonceau qui annonce un lieu-dit ou un cours d'eau (type E31) coûte de 32 € chez ce fabricant (qui impose une commande minimum de 333€) (voir le site) à 213.30€ chez cet autre, au sommet de la gamme de prix (voir le site) Même fourchette de prix pour la signalisation fléchée vers les lieux-dits (voir le site) si habituelle à nos campagnes aux nombreux hameaux. Pour bien des hameaux, enlevez un panneau, fut-il l'emprise de l'Etat colonisateur parisien, et c'est la Berezina, pire, Saint-Aubin du Cormier, pour y accèder, même le GPS est dans la panade ! Donc les mairies remplacent, les contribuables paient. La signalisation routière fléchée traditionnelle atteint facilement 100 à 120 € (voir le site) le panneau directionnel urbain rectangulaire tutoie les 200€ (voir le site) Et ce ne sont que les modèles de base ! La facture peut aisément passer au double ou au quadruple si le modèle à remplacer est en résine, à dos fermé, réfléchissant ou perfectionné. Sans oublier les brides pour le poteau (entre 8 et 20 €) (voir le site) plus le port, et la main d'œuvre. De quoi vous transformer facilement le bouclage d'un budget communal en casse-tête.

Tout cela coûte cher, d'autant plus que les panneaux routiers sont eux aussi soumis à un maquis réglementaire qui s'enrichit chaque année de dispositions nouvelles. Distances, couleurs, matériaux, réfléchissement, tout est passé au peigne fin, comme on peut le constater sur les catalogues des fabricants (nous en joignons un à l'article). Qui dit coûts, dit préjudice. Qui dit préjudice, dit demande de dommages et intérêts. A qui ? Aux démonteurs de panneaux et à leurs complices. Bref, qui dit démontage de panneau, dit avis de tempête pour les démonteurs et leurs familles. Pour une contribution finalement peu appréciée au combat pour la Langue, pourquoi exposer les jeunes Bretons à la rigueur de la loi. La police n'a arrêté personne? Peut-être, mais elle ne s'est pas privée de ficher d'abondance la nouvelle génération de Bretons militants ( voir l'article ) Mieux valait peut-être, pour avancer la cause, habituer la jeunesse à s'investir dans l'espace public, de la commune puis du canton pour qu'un jour proche ils aient la fierté de contribuer eux-mêmes à la reconquête de l'espace public par le Breton ?

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 9530 lectures.
Étudiant en droit-histoire à Orléans. Je m'occupe de la Loire-Atlantique et de son patrimoine.
Voir tous les articles de de Louis-Benoît Greffe
Vos 25 commentaires :
Michel Prigent Le Mardi 29 mai 2012 05:14
En somme, la protestation citoyenne, vu les obstacles mis à son expression, doit relever, comme pour la religion, du domaine privé, à moins que ces protestataires aient les moyens de louer des panneaux Decaux, comme l'avait déjà fait l'UDB pour la carte de la recomposition des régions de l'Ouest.
Face à une presse subventionnée (1 Md€) et sous la dépendance de leurs actionnaires majoritaires du CAC 40, face à l'information officielle des magasines multiples des collectivités, face à la tutelle vigilante du CSA, ce clone du Ministère de l'Information...le citoyen "dissident" est bien démunis pour faire entendre sa différence.
Il ne lui reste plus que les manifestations (bien encadrées) et aussi, bien sur, comme le montrent les jeunes candidatures non accréditées par le holding UMPS aux élections législatives, la voie électorale en dépit de leur moyens dérisoires face à l'énorme appareil d'état.
Si au moins, il était possible d'initier des référendums citoyen.
La France...une République (absolue) certes..;Une Démocratie...j'en doute.
(0) 

Ar Vran Le Mardi 29 mai 2012 09:54
Une solution bête : et si les communes visées arrêtaient de mettre des panneaux en français exclusivement pour enfin mettre des panneaux bilingues ? Cela permettrait d éviter de perdre des sous, de satisfaire tout le monde et de montrer que ces communes sont fières de leur culture ?
Et si on allait plus loin en faisant voter au conseil régional de Bretagne une loi interdisant l affichage des panneaux routiers exclusivement en français ? Et punir les communes bretonnes de basse Bretagne réticentes ?
Chiche....
(0) 

Yann LeBleiz Le Mardi 29 mai 2012 10:04
Certes!
Mais combien coutent :
- les dépenses de débretonnisation de la Loire-Atlantique,
- combien coûte à l'économie bretonne la séparation de la Bretagne et la perte d'image qui en résulte,
- combien coûte à l'agriculture bretonne une gestion de la PAC par Paris,
- combien coûte à l'économie bretonne de ne pas pouvoir adapter son enseignement à son économie,
- combien coûte une gestion de l'écologie par Paris,
- combien coûte la fuite des diplômés bretons hors de Bretagne,
- combien coûte à la Bretagne les budgets de Recherche et Développement gérés et accaparés par Paris!
Il serait intéressant qu'un journaliste tente de faire le bilan.
Faire le bilan de ce que coûte une idéologie inutile et en contradiction avec les valeurs humanistes de l'Europe du 21ème siècle, et dont Paris (quelques arrondissements bien précis) est l'unique bénéficiaire!
Il ne faut pas oublier que si les droits de l'homme étaient respectés en Bretagne selon les standards en vigueur dans l'Union-Européenne, Aï'ta n'existerait pas!
(0) 

Patrick Yves GIRARD Le Mardi 29 mai 2012 12:41
@ Michel PRIGENT : Bonne analyse à laquelle je souscris comme à une majorité de vos commentaires. Il faut toutefois remercier Louis BOUVERON pr la qualité et la richesses des articles éclectiques,mais bien documentés, q il propose aux lecteurs de l'ABP.
Je crois q ds le présent article il a surtout rechercher à dédouaner l'agence de toute action juridique pouvant émaner d'un des nbx sous-marins de la mafia républicaine pour incitation à la déprédation de biens publics ou privés.
Cordialement.
Patrick Yves GIRARD.
(0) 

Herri Le Mardi 29 mai 2012 15:16
Pour les noms officiels de communes, la plupart sont bretons, écrits en breton avec des graphies anciennes (type Kernascléden ou Coray). Il est inutile de les doubler dans une autre graphie bretonne, ce qui aboutit à des doublons ridicules (voire à une dégradation du nom comme c'est le cas avec Ploumoguer / Plonger ou Spezet / Speied, démolition organisée). Le pseudo-bilinguisme est souvent inutile et fout en l'air ce qui reste. Mais pour Kastell-Paol c'est bon.
Les autre indications de la signalétique seront en breton ou bilingues quand les municipalités et les administrés le voudront. Pezh na c'hoarvezo ket ken abred a se.
(0) 

JBB Le Mardi 29 mai 2012 18:34
Faisons le point : Si la loi (je sais... française !) obliqe l'affichage bilingue... les actions "citoyennes" d'Ai'ta ne sauraient en aucun cas être critiquées (et encore moins attaquées !)... Sinon ! Il serait temps de bouger pour qu'une loi oblige cet affichage bilingue !
(0) 

SPERED DIEUB Le Mardi 29 mai 2012 19:24
100% d'accord avec Herri autant le breton doit être visible sur les lieux et la voie publique autant le bilinguisme systématique tourne parfois à un ridicule, sans compter les erreurs par rapport à l'étymologie des noms et celles de l'évolution de l'orthographe au fil du temps ,ces maladresses mal comprises de la population discréditent la cause bretonne La tendance est à l'utile avant l'essentiel qui est le réinvestissement du breton dans la vie socio économique
(0) 

Tangi GICQUEL Le Mardi 29 mai 2012 20:20
L'écriture de nos noms de lieux en orthographe bretonne normalisée (et non francisée comme c'est traditionnellement le cas) fait partie du respect élémentaire que l'on doit envers nos toponymes. Il me semble d'ailleurs que l'UNESCO fait la recommandation d'écrire les noms de lieux dans la langue vernaculaire...
(0) 

Naon-e-dad Le Mardi 29 mai 2012 20:35
Irlande, Ecosse - je n'ai pas vu le Pays-de-Galles récemment - , la-bas la signalisation bilingue systématique est homogène et claire.
Elle n'a pas pour fonction de délimiter l'aire du gaélique à telle époque (ancienne, récente, actuelle). Elle indique un passé, et une identité bien assumés, et invite à l'ouverture vers le futur, vers le visiteur extérieur. Quand donc nos édiles, en Bretagne, comprendront-ils cela?
C'est parfois le cas: le choix du Morbihan voici quelques années de passer en signalisation bilingue montre le confort et l'esthétique obtenus, si l'on compare avant-après (les opérations sont en cours à mesure du remplacement des panneaux vétustes).
Pourquoi, à l'échelon communal ou cantonal, ne peut-on procéder de la même façon?serait-ce que la peur ou un certain esprit étriqué perdurent? "Pezh na c'hoarvezo ket ken abred a se" / ce qui ne surviendra pas de sitôt, écrit Herri. Marteze a-walc'h, mes perak? Peut-être, mais pour quelle raison?
Bien sûr, il peut exister localement quelques erreurs (la mer d'Iroise n'a rien à voir avec un quelconque Hir-wazh! Cette dénomination est à rapprocher d'Iwerzhon, i.e l'Irlande).
Mais qui voudrait croire que Coray, sous cette forme est un nom breton? La signalétique bilingue est aussi, sauf cas particulier, une initiation à la langue écrite d'aujourd'hui. Aux yeux de tous. Evit an holl.
(0) 

Jak le Dreuzic Le Mardi 29 mai 2012 21:20
@ JBB : C'est l'exemple même d'un conflit de loi. Une loi qui oblige l'affichage bilingue vs une loi qui interdit l'autocollage de ce même affichage bilingue. Dans ce cas, comme tout Etat interdit fondamentalement aux citoyens de se faire justice eux-mêmes (sinon, retour à l'état de nature, donc pas d'Etat, cf. Hobbes ou Locke), il faut, comme pour l'affaire du droit au logement, porter l'affaire devant les tribunaux. Et s'entêter jusqu'en cour de Cass'. En parallèle il y a ce qu'on appelle le lobby politique et qui permet aussi de faire changer les mentalités.
(0) 

SPERED DIEUB Le Mercredi 30 mai 2012 10:37
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple par exemple pour des villes comme Kemper ou kemperle et beaucoup d'autres lieux il n'y a pas lieu de mettre le nom en français En ce qui concerne les erreurs voici un exemple étang traduit à tort par stank qui signifie un fond de vallée la vraie définition étant lenn
(0) 

skritellig Le Mercredi 30 mai 2012 13:46
Hallucinant ! je paie si cher en impôt pour voir la langue française s\'étaler partout et le breton autorisé nul part ! Scandaleux, il ne reste plus qu\'à les enlever, ces panneaux, ils sont illégitimes !!!
Pas de breton, pas de panneaux !!!
Kenavo
(0) 

Naon-e-dad Le Mercredi 30 mai 2012 15:41
@SPERED DIEUB
Opala ! Stank ou lenn. Deux mots différents pour deux idées différentes. Certes. Cependant, on ne peut que recommander en cas de doute, la consultation d’un des nombreux dictionnaires bretons.
Pour l’offre on line, voici une adresse :
www.lexilogos.com/breton_langue_dictionnaires.htm
Pour les versions papier, disponibles en librairie ou sites spécialisés internet, à chacun de faire son choix.
Voici quelques critères de choix :
. le dictionnaire doit spécifier le genre du mot, qui coincide assez souvent, mais ce n’est pas une règle générale (ex : la main – féminin en français – se dit an dorn – masculin en breton)
. le dictionnaire doit spécifier la marque du pluriel, plus variés en breton
. la transcription phonétique internationale (utilisée dans le dictionnaire de langue Le Robert) est précieuse, surtout en phase d’apprentissage ou de consolidation
. les définitions données en équivalence doivent être assez larges. il est hasardeux de rendre des équivalences univoques (un pour un) dans un dictionnaire breton/français ou l’inverse. De ce point de vue, les mini-dictionnaires montrent vite leur limites. Consulter deux dictionnaires, en cas de doute, permet bien souvent de mieux préciser le contexte d’utilisation de tel ou tel mot breton.
. des exemples d’utilisation sont précieux également. Lire de petites phrases, qu’elles soient simples ou déjà complexes, permet de s’imprégner graduellement de l’esprit de la langue et de se familiariser avec les tournures syntaxiques bretonnes (les bretonnismes). Un dictionnaire peut accompagner la montée du niveau en langue ou y contribuer.
. un point délicat : la graphie. Les deux graphies contemporaines sont très proches l’une de l’autre. Lors de la phase phase d’apprentissage initial, lorsque l’œil apprend à photographier les mots, il est important, selon moi, de se fixer sur une graphie pendant quelques mois, de façon à bien prendre ses repères. Par la suite, cela n’a guère d’impact. Les bretonnants natifs eux ont l’avantage de choisir ce qui leur plaît le mieux (la graphie brestoise est excellente pour restituer la langue du Leon).
. la présentation. Plus encore que pour un livre ordinaire, la typographie est importante. Il ne suffit pas que la typographie soit claire, aérée, c’est tout la maquette qui doit être agréable à l’œil. Une maquette réussie promet le plaisir de la consultation, ou mieux encore donne envie de butiner à temps perdu.
. enfin, l’on n’oubliera pas qu’un dictionnaire est un objet matériel. Il doit être facile à la tenue en main, et résistant à l’usage.
. signalons aussi, qu’il existe des dictionnaires bilingues (breton-allemand, breton-anglais, etc…)
Cela fait beaucoup de critères. Mais comme, je le disais plus haut, en matière de dictionnaires la langue bretonne est bien dotée. Et certains atteignent parfois des tirages étonnants.
Plijadur deoc’h, tudoù !
(0) 

SPERED DIEUB Le Mercredi 30 mai 2012 17:09
Oui mais si ce n'est pas pour rien que j'ai pris cet exemple car le mot stank à la place de lenn a surpris les bretonnants de naissance quelque part entre le Vannetais et la Cornouaille !!! au pays des perunvan avant l'heure !!! Je consulte le dictionnaire de Favereau
(0) 

Jak le Dreuzic Le Mercredi 30 mai 2012 22:03
@ Spered Dieub : l'affichage du nom en français est obligatoire. Ainsi que sa première place (le panneau en breton ou l'indication en breton est toujours dessous le nom en français. Exigence constitutionnelle (la langue de la République est le français et normative pour la signalisation routière.
(0) 

SPERED DIEUB Le Mercredi 30 mai 2012 22:45
Oui tout à fait d'accord mais l'idéal aurait été de demander la mise en conformité du nom de lieu y compris des villes suivant l'étymologie bretonne, comme cela avait été fait dans les années 1980 pour les noms de hameaux ,par contre il n'y aurait pas lieu de pinailler quand la différence est très minime Les panneaux bilingues seraient davantage justifiés par exemple dans le cas, nom français la ville de l'eau en breton kerandour à contrario pour kerkadoret ou kercadoret ,en breton c'est le k, mais en gallois ce serait le c je ne vois pas l'utilité de mettre un panneau bilingue .A la limite les panneaux bilingues seraient plus justifiés en haute Bretagne
(0) 

Ar Vran Le Jeudi 31 mai 2012 09:43
@Spered dieub
J'avoue j'ai parfoi du mal à vou comprandr. Ke désirez-vou ?(excusez moi mais pour éviter la compromission avec une écriture du français utilisée dans les périodes sombres de la France, j'ai préféré utiliser la graphie franco-franchouillarde pure) Il samble que vous avez une den contre l'écritur actuelle de la lang bretonn, pourtan jusq'à preuv du contrèr, une écritur n'est rien d'autr q'un outil et non un suppor de propagand, cela n'a jamè empeché kelk'un d'utiliser à l'oral le dialect ke bon lui sambl. Cert le "peurunvan" n' est pas parfè mè il s'est imposé et c'est comm cela. Poin à la lign. Tou autr considérasion ne sert à rien ou correspond à se battr contr des moulins à vent
(0) 

Yann Pegsunier Le Jeudi 31 mai 2012 12:46
Sell 'ta !
Daoust ha difennet eo a-fed lezenn ? Ya, met n'eo ket nevez.
Daoust ha reizh eo koulskoude ? Ya 'vat.
Daoust hag-eñ e cheñcho an traoù ma vez goulennet sioul ha seven ? Ket, met ur burzhud e vefe... (dalc'hit soñj deus ar mod ma oa bet savet ar skoloioù brezhonek, ha gounezet ar panelloù divyezhek kentañ).
Neuze e talc'hfomp da begañ, da livañ ha da zistaliañ panelloù, koulz hag ober ur bern traoù all evit hor yezh... Sed aze !
La belle affaire !
Est-ce hors la loi ? Oui, mais ce n'est pas un scoop.
Est-ce cependant légitime ? Indiscutablement oui.
Est-ce que les choses changeront si l'on agissait d'une autre façon ? Non, à moins d'un miracle... (rappelez-vous que les écoles en breton et les premiers panneaux bilingues n'ont pas été obtenus autrement qu'en dehors de la loi).
Donc nous continuerons à coller, à barbouiller, à démonter et à faire plein d'autres choses pour notre langue... cqfd !
(0) 

SPERED DIEUB Le Jeudi 31 mai 2012 14:02

Ar vran quand à vous j'ai lu régulièrement vos commentaires depuis bien longtemps je les ai beaucoup apprécié auparavant , mais depuis un moment je trouve que vous devenez, la passion l'emportant sur la raison et l'objectivité, de plus en plus arrogant et intolérant Vous avez du mal à supporter la moindre contradiction tel un vrai jacobin breton et pas seulement pour cet article .Vous êtes hors sujet et vous m'avez mal compris je ne m'en suis pas pris dans mon commentaire à l'orthographe unifiée qui est bien entendu nécessaire, je n'ai pas non plus fait référence à des périodes sombres ...!!
Le fait que certains militants se disant démocrates ont une conception restrictive de la liberté d'expression et sont déconnectés de ce que vivent au quotidien les bretons est une des causes principale de l'échec du mouvement breton alors qu'il faut se mettre en adéquation avec la population
(0) 

Ar Vran Le Jeudi 31 mai 2012 15:10
@Spered dieub
C'était bien sûr de la provocation !
Vous savez tout comme moi que cela ne sert à rien de se battre contre des moulins à vent et ressassez à longueur de temps des choses qui auraient pu vous déplaire. c'est comme cela et il faut l'accepter et surtout aller de l'avant, c'est à dire reconcilier les Bretonnants de naissance comme vous dites avec l'orthographe du breton de maintenant. Si cela vous déplaît, alors comme je l'avais déjà signalé allez faire partie de l'Ofis Ar Brezhoneg, je suis sûr que toute aide supplémentaire leur est bienvenue.
Pour terminer et comme je l'avais déjà signalé, je ne pense pas un seul instant (à moins de se tirer une balle dans le pied) que l'Ofis qui ait été moteur dans la recherche du breton à utiliser sur les panneaux routiers ait voulue volontairement créer une novlangue en considérant par définition que les bretonnants de naissance soient des incultes et donc à ne pas écouter.
Pour revenir sur le sujet : ex. que Kerkadoret ait été écrite par le passé par kercadoret ou querquadoret, cela n'a pas d'importance car cela s'écrit Kerkadoret maintenant. Vous ne voyez pas l'utilité d'avoir dans ce cas de panneaux bilingues, je suis d'accord dans l'absolu avec vous , et j'irai même plus loin : il faut supprimer le panneau "kercadoret" car cela est une erreur (la lettre c en breton n'existe pas). Le problème est que comme il s'agit de la graphie imposée par le français, et comme on vit en France, jamais l'état français acceptera de changer la dénomination des communes en respectant l'écriture locale. Par conséquent, les panneaux bilingues sont hélas nécessaires (idem avec Quimper et Kemper).
En tout cas merci pour mon arrogance et mon intolérance, c'est vrai je ne dois pas être un "esprit libre" car trop jacobin breton (on me l'avait jamais faite cela!). Peut être suis-je trop pragmatique ?
Sans rancune évidemment et je vous invite bien sûr à toujours apporter la contradiction.
(0) 

SPERED DIEUB Le Jeudi 31 mai 2012 16:15
Dans ce cas j'atténue mes accusations par contre ici la définition de étang c'est lenn et si Kadoret avait été gallois çà aurait été Cadoret comme quoi c'est relatif et c'est dans ce cas que un panneau bilingue n'est pas justifié .Dans les année 1980 il y aeu des changements de noms de lieu suite à des protestations contre d'orthographes vraiment aberrantes et officialisées par la suite (initiative de Tugdual Kalvez ) par ailleurs puisque vous abordez les périodes sombres à titre d'information au cas ou vous l'ignorez ??
Nazi Rudolf savant Schlichting a visité la région et a envoyé le commentaire suivant à ses supérieurs: «à partir d'un point de vue racial, il n'y aurait pas d'objection à une germanisation de la population bretonne Il est évident que nous n'avons aucun intérêt dans la promotion de la conscience nationale bretonne. , une fois la séparation [avec la France] est accompli. Pas un sou devrait être consacré à la promotion de la langue bretonne. La langue française sera toutefois remplacé par l'allemand. En une seule génération Bretagne sera un principalement (sic) pays allemand. Ce objectif est atteignable définitivement à travers les écoles, les autorités, l'armée et de la presse. " [3]
(0) 

Super Breizhoo Le Vendredi 1 juin 2012 08:21
Bien d\'accord avec skritellig : pas de panneau bretonet/ou gallo, pas de panneau du tout. Si deux ou trois esprits chagrins sont trop arriérés pour ne pas comprendre \"gwened\" ou \"sant-nazer\", c\'est que leur éducation est à faire. Comme l\'état a le monopole de l\'éducation, et que certains (nombreux malheureusement) bretons ne connaissent visiblement pas leur histoire, il n\'y a pas trente-six solutions ... En Loire-Atlantique, plus encore que dans le reste de la Bretagne, la propagande d\'état est profondément anti-bretonne, et ce avec l\'argent du contribuable.
A mon avis, et tant qu\'à payer, de toute façon, pour changer l\'affichage (celui de pdl n\'est absoluement pas acceptable, nulle part sur notre territoire), autant contrer la propagande par la propagande. La destruction systématique des affichages pdl est d\'utilité publique.
Donc, à mon avis, sus à l\'occupant, et tous aux bidons de coltar (achetables chez les grossistes en couverture), aux tronçonneuses, aux bidons d\'essence, bref, à tout ce qui peut faire réfléchir (donc calculer, c\'est comme ça qu\'ils fonctionnent ...) nos élus pas locaux du tout à la colère publique.
Extrêmiste ? Quels sont les résultats obtenus par les démarches démocratiques ? La réponse apportée (voire même pas apportée !) n\'est-elle pas extrêmement anti-démocratique ?
L\'extrêmisme n\'est extrêmisme que du point de vue de ceux qui renient les idées défendues par les minorités face aux états-\"nation\".
Des panneaux en breton, des panneaux en gallo, des panneaux Bretagne, et, quant aux autres panneaux, que les flammes les dévorent !
(pour les sceptiques envers cette méthode radicale, venez voir la \"frontière\" 56 / 44, et cherchez les panneaux \"bienvenue dans les pdl\", ceux qui ont été détruits des dizaines de fois par des miltants engagés et courageux ... En fait ne les cherchez pas, et profitez de votre gazoil pour repeindre notre Pays dans sa vraie et seule couleur : noir coltar !)
Argad !!
(0) 

Ar Vran Le Vendredi 1 juin 2012 10:41
@Super Breizhoo
Tout à fait d'accord avec vous , seul le rapport de force compte mais le problème est qu'il y a la loi et quand on se fait prendre,cela non seulement peut vous coûter cher mais en plus ne comptez pas trop sur la solidarité.
Donc le but est de ne pas de faire prendre et jouer l'hypocrite comme savent si bien faire nos politiques actuels...
et sachez qu'en cas de doute, pensez à l'adage : les petits ruisseaux font à la fin des grandes rivières.
C'est comme cela que les militants de SAB ont procédé dans les années 80 avec la réussite que l'on connait : enfin l'apparition des premiers panneaux bilingues en Bretagne.
(0) 

X4YH Le Mercredi 6 juin 2012 15:27
Les panneaux de signalisation des noms de lieu ont fait leur apparition dans la plus totale anarchie. On n\'a même pas penser que dans de nombreux cas on ne faisait pas de bilinguisme mais du digraphisme. En juxtaposant une forme Bretonne ancienne, généralement dans la graphie du moyen-breton et une forme bretonne dans la graphie actuelle. Une conséquence regrettable est de faire passer la forme officielle pour une forme française et de donner à croire que la basse Bretagne a toujours été bilingue. Pire encore : les choix des formes bretonnes a été fait n\'importe comment. on a entériné des instantanés phonétiques. Un panneau Spézet-Speied est grotesque (alors qu\'on peut bien entendu parfaitement dire /Spejet/), surtout quand le nom officiel est visiblement breton ! C\'est un nouveau massacre toponymique. Peu importe à ceux qui mettent des panneaux, l\'important pour eux est de faire du pseudo-bilinguisme compensatoire. En dehors des noms de communes, qui sont plus souvent digraphes que bilingues, certaines communes ont normalisé les petits toponymes du cadastre. C\'est absolument nécessaire ! évidemment il y a quelques erreurs mais c\'est inévitable. Je répète que le digraphisme est un danger qu\'on avait pas prévu. La confusion par ignorance, de la graphie de l\'orthographe du son, du phonème, de la norme, de la forme héritée, et autres éléments d\'appréciation peut mener à des désastres. La planification signalétique demande une qualification préalable. Il y aurait trop à dire sur cette question et de toute façon en Bretagne ça ne sert à rien. Quant à la signalétique administrative elle est aussi nécessaire à la vie sociale en breton, encore que la nécessité de panneaux \"Sécurité sociale/Sekuritée sokial\" ne soit pas absolument brûlante.
(0) 

Skouarnec Le Samedi 9 juin 2012 16:56
Pauvres tenants du gaélique en Irlande ! Ils n'ont pas l'air malin avec leurs panneaux faussement bilingues ('digraphes', c'est ça ?) comme 'Magh Eo / Mayo' ou 'Sliabh na mBan / Slievenamon' : l'irlandais plus la phonétique anglaise ! En Bretagne, 'Plarnel' à côté, voire à la place, de 'Plouharnel', quel progrès !
(0) 

Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font 3 multiplié par 6 ?

ABP

Publier

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons