Suites aux nombreuses profanations de tombes de personnes de confession juive et aux insultes non camouflées envers des personnes de cette confession médiatisées ces dernières semaines, de nombreux rassemblements partout en Bretagne et en France eurent lieu le soir du 19 février pour dire à l’unisson « Ça suffit » à l’antisémitisme. Rare moment de cohésion entre diverses tendances politiques ou idéologiques auquel l’UDB a participé et apporté tout son soutien à la lutte contre cette discrimination, qui comme toutes les autres est un danger pour notre cohésion sociale.
Cependant, il semblerait aujourd’hui qu’un amalgame soit fait entre l’antisémitisme d’une part, qui est l’incitation à la haine contre les personnes de confessions juives, reconnue comme un délit en France, avec d’autre part l’antisionisme, qui est quant à lui la critique et l’opposition à ce qu’on appelle le sionisme, une politique colonialiste perpétrée par l’État Israélien.
Depuis de nombreuses décennies, cette politique a réduit comme peau de chagrin les territoires palestiniens, malgré de nombreux rappels de la communauté internationale. Cette politique est également discriminatoire pour les personnes de nationalité palestinienne et de confession musulmane sur le périmètre de l’actuel territoire hébreux. Cette politique menant à des traitements différents dans un même pays apporte avec elle un profond sentiment d’injustice et par extension de haine. Cette dernière réalimentant l’antisémitisme comme dans un cercle vicieux.
Or, de nombreux députés ont fait savoir ces derniers jours la volonté de rendre comme délit cette critique du sionisme. Le président de la République, lui même dans son discours devant le CRIF le soir du 20 février dernier a affirmé que l’antisionisme était une forme d’antisémitisme déguisée. Quant on sait qu’une partie des juifs s’opposent à cette politique il y a de quoi s’indigner devant tant d’ignorance de la part de ces députés !
Nous mettons en garde les habitants de la Bretagne contre ce qui serait la création de ce délit d’opinion. Ne plus pouvoir critiquer une politique menée par un État créerait un précédent à d’autres lois toutes aussi dangereuses. Imaginez ne plus pouvoir critiquer les décisions discriminatoires d’un pays européen sur la façon dont on traite les migrants ? Accepter une loi comme telle, pourrait mener à ce type d’extrémité.
A l’heure où ces mêmes députés majoritairement issus de la majorité ont voté des lois de plus en plus liberticides (Loi anticasseurs), voter une loi dans ce sens serait faire preuve d’ignorance quant aux réalités qui existent en Israël et en Palestine et ne désamorcerait en rien des tensions hélas toujours d’actualité.Ce communiqué est paru sur UDB (voir le site)