Comment peut-on être breton et musulman ? de Jean-Marie Seiget
L'auteur est indigné de voir les langues de Bretagne (breton et gallo), comme les autres langues de France, décliner gravement de façon quasi programmée.
L'islam s'est fondé sur une éthique humaniste
Par Yannick Piel pour Coëtquen Editions le 27/03/15 11:21
L'auteur est indigné de voir les langues de Bretagne (breton et gallo), comme les autres langues de France, décliner gravement de façon quasi programmée.
L'islam s'est fondé sur une éthique humaniste de la diversité et de la libération. Le Coran clame que la diversité linguistique est une richesse pour l'humanité. Certes, l'islam s'est transformé sous l'action de forces réactionnaires au cours de son histoire. Mais depuis plus d'un siècle, un formidable mouvement de réforme, bien souvent occulté, renoue avec l'esprit du Coran. Ce mouvement apporte une dimension spirituelle aux luttes progressistes pour la libération de l'Homme dans différents domaines. Cette discrimination est sociale, raciale, ethnique, linguistique, de genre, d'orientation sexuelle, etc.
Voici les traductions en gallo et en français à la question posée en breton à la jeune femme de la couverture : « Tu n'n és-ti seùre ? Mézei o le Corân, le berzonet e le gallo vont s'erchomë ? » / « Tu en es sûre ? Avec le Coran, le breton et le gallo vont être sauvés ? »
La réponse est : « Non, le Coran ne va pas sauver le breton ni le gallo, mais il va pouvoir donner une dimension spirituelle intégrée aux luttes pour les langues minoritaires. Pour qu'ils soient sauvés, il va falloir lutter. Et ça aussi c'est dans le Coran. »
Comment peut-on être breton et musulman ? de Jean-Marie Seiget paraîtra le 30 avril 2015. Le livre est en précommande sur le site de la maison d'édition au prix de 15 euros au lieu de 18 euros à parution.
Les lecteurs qui commanderont avant le 8 avril sur le site de la maison d'édition, outre le bénéfice du prix de lancement, auront leur livre dédicacé par l'auteur. Possibilité de dédicace en gallo et/ou breton.
Ancien professeur de l'université de Nantes, l'auteur, locuteur du breton et du gallo, est musulman depuis près de 30 ans. Il vit dans le pays de Retz en Sud-Bretagne. Jean-Marie Seiget est un pseudonyme, le nom de son arrière-grand-père qui a eu un rôle déterminant dans la formation de son identité bretonne.
Le titre m'étonne. Etre breton n'a rien de religieux, c'est l'appartenance personnelle à un pays, que ça soit de souche ou d'adoption. Etre musulman n'a rien à voir avec la nationalité, tout comme être catholique ou païen. Et j'ose espérer qu'en Bretagne on est ouverts et qu'on laisse le droit aux bretons d'adoption de célébrer la langue de leur parents autant qu'ils nous laissent célébrer la notre et pour certains même, cherchent à l'adopter. Bref, on devrait tous être des bisounours.
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Jean-Marie Seiget Le Vendredi 27 mars 2015 16:14
Réponse de l'auteur : Tout à fait d'accord avec vous, il n'y a (ou ne devrait y avoir) aucune incompatibilité entre une appartenance religieuse et une nationalité ! Mais reconnaissons qu'en pratique c'est plus délicat : chaque fois que (militant breton) j'annonce que je suis musulman (depuis 20-30 ans), j'ai l'impression de faire mon "coming out" et de sidérer tout le monde. La question-titre est vraiment à prendre avec la même orientation de sens que celle du titre "Comment peut-on être breton ?" de Morvan Lebesque (1970), quand il était surprenant d'entendre un intellectuel dire qu'il était défenseur d'une culture qu'on affirmait être réservée aux ignorants. Ceci dit, je vais plus loin, je propose dans ce livre qu'il est même plutôt cohérent pour un breton (mais pas n'importe lequel, un breton ou un basque, occitan... indigné par l'assassinat de sa langue) d'être musulman. Et musulman dans le sens critique du terme car il y en a des formes de l'islam et celle qui m'anime et amène la cohérence est la forme qu'on peut qualifier de "Théologie islamique de la libération" en plein développement, mais occultée par les formes traditionnelles plus étriquées. Sans parler des formes fondamentalistes qui tiennent hélas le devant de l'actualité. Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille un billet facilement accessible sur Mediapart Vous pouvez aussi aller sur le site de l'éditeur pour accéder gratuitement à des extraits qui vous montrerons mes motivations. Merci de l'intérêt que vous avez porté à cette annonce. A galon
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Brocèlbreizh Le Vendredi 27 mars 2015 17:52
La Bretagne est ouverte à ses islams et ses islams aiment la Bretagne.Ni plus ni moins. L'obscurantisme nihiliste et la négation de son miroir. L'ennemi commun. En BZH,nous avons une ligne:Le chrétien,le judéen, l'islamien,l'athée,l'agnostique,le gnostique et toute la clique unis contre le nihilisme. Depuis longtemps,nous ne faisons qu'un. Notre force Celte et mercenaires Maures. La Bretagne est ouverte dans de nombreux domaines. Elle aime la Liberté. Elle aime l'Altérité. Elle aime sa quiétude et la modération sur ses terres. Elle reste donc "fidèle" à ses valeurs. Bretagne occidentale et Bretagne orientale. L'ennemi commun,c'est le "Romain" et non l'humain!
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Argad Le Vendredi 27 mars 2015 18:17
L'islam s'est fondé sur une éthique humaniste de la diversité et de la libération Dixit C'est une plaisanterie? Le massacre de la tribu juive médinoise des Banu Qurayza,premier acte fondateur, "humaniste et libérateur" de l'islam L'islam n'est qu'une machine à djihad, sans massacres l'islam serait six pieds sous terre...
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Jean-Marie Seiget Le Vendredi 27 mars 2015 18:20
Suite à la réponse à K. Dianélou J'ai l'impression que le lien donné pour l'article sur Mediapart ne fonctionne pas. Dans ce cas aller sur Mediapart et trouver l'article avec les mots clés "Seiget" et "libération". Pour aller directement à la page du livre sur le site de l'éditeur (pour les extraits): Kalon vat
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Reun Allain Le Samedi 28 mars 2015 10:08
L'ordre des mots a son importance: on peut poser la question comme dans votre titre "Comment peut-on être Breton et musulman?" ou dans l'autre sens "Comment peut-on être musulman et Breton ?". L'islam ayant semble t-il des prescriptions régissant certains actes de la vie civile et publique, peut-on être d'abord Breton ayant acquis une croyance musulmane ou doit-on d'abord être de pratique musulmane, la revendication d'identité bretonne n'étant que purement facultative comme aurait dit Morvan Lebesque pour les natifs bretons déclinés automatiquement "nationalité / citoyenneté" française ? Le fait d'être d'abord Breton m'autorise t-il des exceptions dans l'application de certains prescriptions du coran ? Un islam breton évolué et adapté à nos traditions (langue, alimentation, place de la femme, etc ...) différent de celui des pays de pratiques traditionnelles est-il concevable ? Vous même quelle pratique avez vous de l'islam si vous vivez en Bretagne. Etes vous sunnite, chiite, autre ...?
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Jean-Marie Seiget Le Samedi 28 mars 2015 11:41
Réponse aux pertinentes remarques de Reun Allain : C'est en tant que breton indigné par le sort réservé à mes langues (breton et gallo) que je me suis lentement tourné vers l'islam sur des bases éthiques (contestées semble-t-il par Argad, qui à mon avis manque cruellement d'informations sur le sujet ! Rassurez nous, Argad ça ne serait pas le pseudo de Michel Onfray ?) en grande partie basées sur la reconnaissance humaniste de la diversité humaine dans le Coran, dont la diversité linguistique. Mais à dire vrai je ne me suis pas orienté vers n'importe quel islam. Pour ma part, je ne me suis jamais tellement embarrassé de questions de rites (point étayé d'ailleurs dans le livre), alors disons "sunnite", car c'est la quasi totalité des musulmans de France et de Bretagne. Mais avec de telles critiques vis à vis de la forme majoritairement (traditionnellement) pratiquée qu'une longue discussion devrait s'instaurer. Et les conditions de cette discussion ne semblent guère présentes dans le climat islamophobe actuel compte tenu de l'actualité. D'où l'intérêt de mon livre. Je ne vais quand même pas vous répondre de le lire avant de continuer la discussion ! Par contre peut-être pourriez vous aller faire un tour dans les extraits gratuits sur le site de l'éditeur (voir sur la fiche du livre, plus haut) pour avoir une idée du cheminement d'un breton indigné se tournant vers un islam critique. Quant aux prescriptions de l'islam, sachez que je les interprète comme n'ayant pas grand chose de coranique et que ces prescriptions ont été pour certaines inventées par les "savants" dans le but de garder la main-mise sur leurs ouailles, alors qu'il n'y a jamais eu de clergé légitimé en islam. J'aborde ces sujets dans le livre, et justement tous les points que vous abordez : langue (pour mon cas, la langue de ma prière est le breton, je traduis justement en breton une sourate dans le livre), l'alimentation (pour moi, le "halal" est un moyen de maitriser mon alimentation; j'ai été pendant 40 ans professeur de Nutrition à l'université de Nantes), la place de la femme (parallèlement à ma démarche bretonne, des associations féministes et des associations de lutte contre l'homophobie à l'intérieur de l'islam se sont développées avec le même esprit critique sur l'évolution de l'islam et la recherche de la diversité et de la libération proprement coraniques. C'est ce qu'on appelle la Théologie islamique de la libération (par comparaison avec celle, chrétienne, en Amérique du Sud). Pour avoir un peu plus d'informations sur le contenu du livre et la réponse à toutes ces questions, vous pouvez vous tourner vers un billet que j'ai mis sur Mediapart "Langues minoritaires et reconstruction de la pensée de l'islam : "Comment peut-on être breton et musulman?" à l'adresse J'espère avoir un peu répondu à quelques unes de vos interrogations. C'est bien sûr très court, c'est pour ça d'ailleurs que mon livre, en reprenant l'évolution de la pensée islamique de 14 siècles est si long. Est-ce suffisant ? On peut peut être continuer si ça vous intéresse. A wir galon ganeoc'h/De qheur cante vous
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Brocèlbreizh Le Samedi 28 mars 2015 16:12
"L'islam s'est fondée sur une éthique humaniste de la diversité et de la libération":parfaitement exact et je ne suis pas muslim. Le massacre de la tribu juive médinoise des Banu Qurayza.Un combat ,oui.Les raisons profondes liées a une intégration loupée sont à éclaircir.Complexe. "L'islam n'est qu'une machine à djihad, sans massacres l'islam serait six pieds sous terre....Ce sont les massacres organisés par les obscurantistes nihilistes,adeptes d'une lecture a la fois littérale et peu efficiente qui pourraient entrainer les islams "normaux" 6 pieds sous terre.Comment s'en rendre compte?En Europe des musulmans récusent et quittent leur religion de naissance.Nous pourrions en quelque sorte comparer cela à notre ancienne inquisition. Les victimes de ses bourreaux arriérés sont de toutes les confessions:hindouiste,juif,chrétien d'orient et d'occident,et en premier lieu les habitants...musulmans pour une majorité.
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Alwenn Le Samedi 28 mars 2015 16:52
On peut bien évidemment être breton et musulman, breton et catholique, breton et bouddhiste, etc. Il y a dans le Coran au moins un verset chantant les langues et les couleurs, et donc la diversité sous toutes ses formes, mais principalement la diversité culturelle, la diversité des langues, et ça, il faut le faire connaître et savoir, par contraste avec l'idéologie française qui, elle veut erradiquer les langues et les cultures pour imposer une seule langue et une seule culture, et une histoire officielle. On peut aussi être breton et .. athée ! C'est malheureusement mon cas.
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Pôtr ar skluj Le Samedi 28 mars 2015 18:01
Les dénonciations fracassantes n'ont pas vraiment leur place ici, tant l'islam de Jean-Marie Seiget est différent de celui qui habituellement défraie la chronique. Ce genre de conversion à une forme romantique et idéalisée d'une religion étrangère est assez inoffensif. Le bouddhisme aussi a été à la mode un temps mais les Français ont toujours été fascinés par l'islam, sans doute à cause de leur expérience coloniale. Mais je m'explique mal le besoin de mouiller la Bretagne dans cette démarche personnelle et originale. D'autant que l'islam, qui cherche toujours a détruire les cultures qui ont précédé son expansion, est partout un obstacle à l'expression nationale des peuples autres qu'Arabe. L'idée que l'arabe est la langue de Dieu est, par exemple, d'un chauvinisme qui confine au ridicule. Lévi-Strauss a parlé très justement de "religion-nation" pour caractériser l'islam. Enfin, si le mouvement national breton avait besoin de prendre une dimension spirituelle (ce dont je doute) ; ne vautrait-il pas mieux que celle-ci lui soit conférée par le biais de la religion traditionnelle de la Bretagne : le catholicisme ?
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arun arun Le Samedi 28 mars 2015 18:14
Bonjour Mr Seiget, Je me permet de vous envoyer un lien qui vous sera très utile. L'auteur de ce livre qu'on peut lire en PDF, s'intéresse comme vous beaucoup à l'islam et se fera un plaisir d'échanger avec vous. Après avoir lu son livre évidemment . Amicalement.
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Jean-Marie Seiget Le Dimanche 29 mars 2015 08:13
(j'ai déja mis ce commentaire hier soir et visiblement il n'est pas passé. Je le remets en version plus complète) Quelques éléments de réponse de Jean-Marie Seiget à des commentaires précédents : Merci à "Arun" pour le lien vers lequel je vais rapidement me tourner. Je conseille à "Argad" de lire le commentaire de "Brocèlbreizh" qui me soutient dans mon affirmation de l'éthique humaniste de diversité et de libération en islam. C'est important car c'est le sous-titre du livre. "Argad" en breton ça veut dire combat. Exprimé donc en breton, il s'agit sans doute de combat pour la langue bretonne. Etant donné la situation de notre langue, je lui conseille de réserver sa combativité pour elle et non pour des attaques sans nuances contre l'islam et les musulmans. Les xénophobes franchouillards le font déjà très bien. "Alwenn" met le doigt sur un verset très important en effet (verset 22 de la sourate 30, pour être précis) qui, en affirmant sans détour que la diversité linguistique est une richesse pour l'humanité et une des preuves de l'existence de Dieu, comme la beauté de la nature, démontre clairement que le Coran échappe à la logique biblique qui ne comprend elle la diversité linguistique que comme punition divine de l'arrogance des hommes (mythe de la tour de Babel). Et il y a (comme le sous-entend "Alwenn") d'autres versets qui vont dans ce sens comme le verset 13 de la sourate 49 qui affirme en plus que cette diversité linguistique est créée pour que les hommes s'enrichissent dans les échanges. Arrêtons là car, mieux que de sortir de leur contexte des versets qui arrangent notre démarche, il faut justement les replacer dans leur contexte pour en tirer l'esprit du Coran qui est, pour cet exemple de diversité linguistique, un esprit évident d'humanisme. Celui-ci respecte la diversité humaine et même envisage la libération de l'Homme, car ailleurs dans le Coran (verset 11 sourate 13) on affirme que c'est finalement à l'être humain de se prendre en charge par ses luttes. "Paotr ar Skluj" : Je n'ai pas l'impression d'être converti (je n'aime guère ce mot !) à une "forme romantique et idéalisée d'une religion étrangère" (le christianisme n'est-t-il pas aussi étranger géographiquement?). La lecture de mon livre, dans ses critiques de l'islam traditionnel, apporterait rapidement confirmation que ma démarche n'a rien de romantique ni d'idéalisé et est nettement combative (allez voir le sommaire dans les extraits, où on voit des références dans l'islam aux luttes féministes ou contre l'homophobie, ou aux luttes contre l'apartheid en Afrique du Sud). J'ai répondu précédemment à "Reun Allain" que pour la langue, je pense (comme beaucoup d'autres réformateurs en islam, ce qui est un des sujets forts du livre) que dire que l'arabe est la langue de Dieu est une ineptie jamais exprimée dans le Coran. Pour ma part, dans ma pratique c'est essentiellement le breton, comme dans toute démarche affective ou spirituelle personnelle, que j'utilise (et je donne dans le livre une traduction personnelle d'une importante sourate en breton, ce qui est loin d'être orthodoxe !). Enfin, pour finir, vous considérez que si le mouvement national breton devait prendre une dimension spirituelle, il vaudrait mieux la lui conférer par le catholicisme. A aucun moment je ne défends dans le livre que l'islam serait la seule option possible (allez voir dans les extraits, cela apparait déja, même si c'est beaucoup plus développé ailleurs). Mais ma réponse à "Alwenn" (sur le mythe biblique de la tour de Babel) montre qu'il parait plus difficile de se tourner vers le christianisme sur ce point de diversité linguistique. Les théologiens de la libération en Amérique du Sud le font pourtant pour la défense des cultures amérindiennes, mais c'est à mon avis plus difficile. Des options de spiritualité athée sont possible mais, à mon avis, encore à construire (Comte-Sponville, 2006), mais pourquoi pas? De toute façon, je ne cherche pas dans ce livre à amener à ma forme personnelle de l'islam l'ensemble de l'humanité. Un peu de réalisme ne fait pas de mal! Ce que je défends, c'est qu'une spiritualité bien adaptée à chacun de nous en fonction de nos luttes est de nature à les renforcer. Et c'est ça qui compte. Bec'h dezhi ! (allez, on y va !). Désolé de tirer toujours "la couverture vers mon livre" mais c'est plus facile pour moi et, sincèrement, c'est ce qu'on me demande ici. Neketa ? Je trouve ces échanges très intéressants. Trugarez d'an holl.
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Reun Allain Le Dimanche 29 mars 2015 12:20
Merci M Seiget d'avoir bien voulu répondu à certaines de mes interrogations sur votre démarche personnelle. Tout semble chez vous apaisé, les objections d'un Breton de culture judéo-chrétienne (fusse t-il agnostique comme sans doute beaucoup à en juger par la pratique) paraissent sans objet dans le même temps que les obstacles de pratique musulmane traditionnelle semblent disparaître. Mais est-ce bien toujours l'islam ? Plus d'interdits alimentaires (alcool, porc, hallal) ? Plus de signes vestimentaires religieux notamment chez les femmes, une place égale dans tous les domaines de la vie sociale et professionnelle ? Je dois avouer que vous avez un art très pointu de la communication où alors cet islam que vous prôneriez comme une voie nouvelle pour les Bretons en recherche d'une solution face à une l'autre théocratie, celle qui est proposée par les gardiens du temple de la « R » épublique, une et indivisible comme le corps d'une divinité dont la tête pensante serait à Paris et les membres exécutants en « provinces » comme ils le disent si bien dans la capitale. Nous voilà donc à minima dotés d'un troisième choix (mais plus en réalité) qui serait en fait une révolution dans la communauté musulmane. Difficile à imaginer que les imams traditionalistes soient en mesure d'accepter sans déclencher une autre guerre de religions comme il en existe déjà tant entre Sunnites, Chiites / Alaouites . C'est assez « fort » et le mot est faible de proposer cette « option » bretonne en cette période où l'islam n'est pas spécialement en odeur de « sainteté » si je puis me permettre ce jeu de mots . Je ne vais pas rappeler que l'islamophobie n'est pas plus un délit que la christianophobie comme voudrait laisser accroire certains qui se sentent persécutés ou stigmatisés (mot très à la mode depuis quelques temps). Comme dit Pôtr ar skluj , « je m'explique mal le besoin de mouiller la Bretagne dans cette démarche personnelle et originale ». Il serait aussi temps que les musulmans de culture traditionnelle nous démontrent que démocratie et islam soient compatibles. Il n'existe à ma connaissance aucun système politique dans le monde qui allie tradition musulmane et démocratie. S'il y avait des voies historiques de pratiques religieuses dans la question de l'identité bretonne, on la trouverait plus facilement chez les catholiques que chez les musulmans. L'obstacle fait à la langue bretonne étant surtout le fait de l'autre théocratie particulière qui s'appelle la « République » qui elle aussi prétend adresser un message messianique et donc « universel » au monde en recherche d'une solution à ses problèmes. J'ai la faiblesse de croire que les Bretons ont s'ils le veulent suffisamment de ressources endogènes pour trouver la voie de leur salut s'ils le veulent. Il faut surtout qu'ils n'attendent pas que ça leur tombe tout roti du ciel.
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Jean Marie Seiget Le Dimanche 29 mars 2015 13:49
En réponse à Reun Allain : Je vous remercie de continuer le débat. Une chose m'a fait beaucoup plaisir, c'est quand vous dites que « tout semble chez moi apaisé ». C'est exactement comme ça que je le conçois. Savez vous qu'en arabe « islam » signifiait « apaisement » et que musulman (en réalité « muslim ») signifiait « apaisé, pacifié ». On est loin de la compréhension actuelle de « soumission » (voir le dernier roman de Houellebecq !) et « soumis » pour ces 2 mots. Et il ne faut pas croire que ce n'est dû qu'à la falsification des termes par les médias occidentaux. C'est essentiellement du fait de la volonté de générations d'oulémas, pseudo-clergé musulman, en quête de pouvoir. De la même façon « charia » ne voulait pas dire « loi » mais « voie » et « jihad » non pas « guerre sainte » mais « effort » (en grande partie sur soi-même et ses mauvaises passions). J'ai l'audace dans mon livre de dénoncer tout ça. C'est peut-être en tant que breton, avec une vue un peu extérieure, que je le veuille ou non, que j'y arrive. Quant aux interrogations que vous posez et aux réserves que vous avancez, sachez que je me les suis posées moi aussi. Je ne cherche pas à dire que j'y ai répondu clairement dans mon livre, mais je crois que mon aboutissement est que, n'en déplaise à Argad, mon grand et long choix personnel de l'islam s'est forgé sur son éthique fortement établie (humanisme, maitrise de soi, diversité, libération) au départ avec le Coran. Malheureusement des siècles de forces réactionnaires (choix théologiques obscurantistes médiévaux, réformes réactionnaires de type wahhabisme, salafisme et Frères musulmans) ont sacrément dégradé cette belle éthique. Heureusement, un mouvement de réforme moderniste, et tout particulièrement de Théologie islamique de la libération, est en pleine effervescence depuis 100 ans, mais est complétement occulté, reconnaissons-le. Saviez vous qu'un de ses principaux acteurs (Mahmoud M. Taha) a été pendu en 1985 par les Frères musulmans au pouvoir au Soudan pour avoir simplement défendu une telle réforme et combattu l'application de la « charia », en particulier au Sud-Soudan chrétien. Je ne l'ai pas su en 1985, mais j'ai depuis pu lire son ½uvre et ça a beaucoup étayé ma démarche. Sait-on que Farid Esack, qui dans les années 1980 avait été en Afrique du Sud un combattant musulman de poids contre l'apartheid avec son alliance avec les chrétiens et les athées, milite depuis au nom de l'islam pour de nombreuses causes progressistes : le droit des femmes et des homosexuels en islam et dans son pays (il est d'ailleurs en tournée cette semaine en France, pas en Bretagne malheureusement, contre la politique d'apartheid de l'état israélien et il sait de quoi il parle avec le terme d'« apartheid »). Alors j'ai eu envie de présenter cette évolution dans un livre. Pour moi, c'est ça le véritable islam, le combat pour un humanisme accompli, et pourquoi pas pour nos luttes pour nos langues de Bretagne ou d'ailleurs. Vous pourrez lire plus haut (dans mes réponses à Alwenn et Pôtr ar Skluj), mais bien sûr surtout leitmotiv de mon livre, que cela ne s'oppose en rien à d'autres choix spirituels (chrétiens, athées ou autres). C'est la leçon que j'ai tiré de l'expérience de M.M. Taha et F. Esack. Merci pour tous les éléments de discussion que vous avez apportés.
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Brocèlbreizh Le Dimanche 29 mars 2015 15:43
"Il n'existe à ma connaissance aucun système politique dans le monde qui allie tradition musulmane et démocratie."La Tunisie. La chronique parle peu des islams modérés car ils ne sont en rien fracassant.D'ou l'intérêt d'en faire un live.Cela est bon pour la Bretagne et son avenir. Bravo Mr seiget.Je vais l'offrir en cadeau.
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Pôtr ar skluj Le Dimanche 29 mars 2015 16:28
Dans vos développements sur le mythe de la Tour de Babel, vous tombez dans une erreur très rependue chez les musulmans : juger une religion à partir de ses seuls textes fondateurs. Les disciples de Mahomet ont élevé le Coran au rend d'idole en prétendant qu'il est un attribut de Dieu, un texte qui préexiste à la création. Par ethnocentrisme, ils pensent que le catholicisme fait de même avec la Bible. Mais cette religion a un rapport beaucoup plus sain à ses textes fondateurs dont elle reconnaît le caractère humain et faillible. En réalité, il faut juger le catholicisme non sur ses textes mais sur la façon dont il s'est comporté au cours de l'histoire. Et depuis Saint Irène qui apprit le gaulois pour remplir sa mission apostolique jusqu'aux recteurs "Feiz ha Breiz", le catholicisme a toujours été du côté de notre langue.
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Jean-Marie Seiget Le Dimanche 29 mars 2015 20:25
Réponse à Pôtr ar skluj (peut être un peu trop technique pour en intéresser d'autres?) : Globalement mon propos dans ce livre n'est pas d'être un « banc d'essai » des différentes religions pour savoir quelle est la meilleure pour le peuple breton. Pour moi, les questions spirituelles et religieuses sont du domaine personnel, voire intime. Bien qu'élevé dans un milieu marxiste dans les années 50, où existait encore une éthique matérialiste cohérente, j'ai, en bon breton, été toujours imprégné de culture chrétienne que je ne cherche pas à rejeter. Je n'ignore donc pas mes classiques et sait que l'église catholique a toujours poussé ses prêtres à prendre en charge les langues locales (le père Maunoir pour la Bretagne et la langue bretonne, le « robes noires » jésuites en Amérique pour les peuples amérindiens, Hurons et autres peuples). Quelquefois, par la suite la défense des peuples (amérindiens en Amérique du Sud) s'est faite en opposition avec la hiérarchie. C'est le cas des tenants de la Théologie de la libération en Amérique du Sud (Chili, Argentine, Brésil) dans les années 60-80. J'en parle dans mon livre et justement la théologie islamique de la libération que je semble porter aux nues (M.M. Taha, F. Esack...) s'est largement inspirée de celle-là. Ce dont j'ai parlé dans ces réponses précédentes aux commentaires, ce sont des bases scripturaires (Ancien Testament, Evangiles, Coran) et de façon bien rapide d'ailleurs. Et c'est dans ce contexte que je pense que la défense des langues est plus difficile dans le christianisme et qu'on arrive vite si on ne regarde que la source biblique au constat : « les guerres dans le monde sont occasionnées par les différences de langues qui font partie de la punition divine » (propos très courant et pourtant faux : les serbes, croates et bosniaques parlent la même langue, les Tutsi et Hutu la même langue, les Juifs ashkénazes (yiddish) et les Allemands des langues très proches…). Mais je suis bien d'accord avec vous, la Théologie chrétienne de la libération en Amérique du Sud est bien le contre-exemple du mythe de la tour de Babel. Quant à ce que vous dites sur le Coran, attribut de Dieu, texte qui pré-existe à la Création, c'est effectivement ce qui est présent dans le dogme qui s'est imposé en islam 2 siècles après l'apparition du Coran, le dogme acharite-hanbalite : le mythe du « Coran incréé » (attribut de Dieu, comme vous le dites à juste titre), qui a d'ailleurs toujours cours dans l'islam orthodoxe, même « modéré ». Une telle vision du Coran impose que celui-ci soit une loi valable en tout lieu et en tout temps. Avant cette vision, c'est le « Coran créé » qui prédominait. Et c'est aussi le cas dans la grande réforme moderniste qui a lieu depuis 100 ans. C'est à dire un Coran créé pour une société donnée dans un lieu donné (l'Arabie du VIIè siècle). Il s'agit du point fort des thèses de MM Taha (le théologien militant exécuté en 1985 au Soudan, cité précédemment). Un Coran valable uniquement pour cette ancienne société et perpétuellement ré-interprétable en fonction de l'évolution de la société, dans le but de garder l'esprit et l'éthique du Coran : humanisme, diversité et libération. Voyez un peu les conséquences des différentes thèses réactionnaires (Coran incréé) ou progressistes (Coran créé), ne serait-ce que sur l'actualité ! J'ai conscience que ce commentaire est un peu limite par sa longueur inhabituelle dans ce contexte de forum. Je me permets de vous signaler que dans mon livre, je me penche un peu plus pédagogiquement sur ces questions (j'ai été pendant 40 ans prof de Biologie dans le Supérieur à Nantes et j'espère qu'il en reste quelque chose), car j'y ai même simplement plus de place pour développer ces thèses. Par exemple dans le livre, tout ceci est (je pense) bien développé dans le chapitre « Islam traditionnel. Histoire de la pensée islamique », visible (juste le nom, pas le chapitre) dans le Sommaire présent dans les extraits gratuits sur le site de l'éditeur. Je pense qu'il y a plusieurs réponses spirituelles pour envisager une lutte globale et intégrée pour les langues opprimées dans le monde. A chacun de les apprécier et ce qui compte finalement c'est de les prendre en charge. J'ai pour ma part en permanence sous les yeux une grande carte de l'Unesco des langues en danger dans le monde et je me sens aussi motivé pour leur défense à toutes. E doare pe zoare, bec'h dezhi !/De toute façon, il faut y aller ! A galon
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Brocèlbreizh Le Dimanche 29 mars 2015 23:27
Il est aussi apaisant de savoir que l'Islam n'interdit pas l'alcool mais seulement l'ivresse.Hélas pour moi,je ne vais pas vous l'apprendre! (Aucun rapport avec cet ouvrage,mais votre sud BZH,pays de Retz-et les vignobles avoisinants-sont de bien beaux territoires pour une ballade touristique en été!)Allez je m'éclipse pour laisser place aux autres intervenants! Bien cordialement Mr Seiget.
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Stéphane Le Coat Le Lundi 30 mars 2015 10:35
On peut être chinois et musulman, tout comme on peut être breton et musulman, ce titre est ridicule. Par contre oser parler d'humanisme pour l'islam c'est une insulte envers toutes les personnes persécutées et assassinées au nom de cette religion. L'islam est une religion de guerre et de soumission par la force, c'est ce qu'elle est aujourd'hui, et ce qu'elle a été par le passé. L'auteur peut imaginer un monde différent où l'Islam serait une religion d'humanisme et de paix, mais cela s'appelle un roman de science fiction. PS : J'ai travaillé et vécu dans 4 pays musulmans radicalement différents, la seule constante, l'Islam s'impose par la force, et les non musulmans sont traités comme des sous hommes.
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Ar Vran Le Lundi 30 mars 2015 11:58
@Jean Marie Seiget En tant que musulman breton, je suppose que vous êtes amené à rencontrer beaucoup de musulmans en Bretagne, dont je suppose une grande proportion de "Bretons" géographiques non originaires de Bretagne. Pouvez-vous nous dire quelles sont leurs opinions sur la Bretagne et ses cultures? Se sont-ils bretons, français ou musulmans? Plus généralement pourquoi ne voit-on pas des immigrés bretons musulmans défenseurs de la Bretagne? Est-ce un non-sujet pour eux? Merci pour votre réponse Cordialement
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Olaf Le Lundi 30 mars 2015 17:29
Cher Monsieur Seiget, Ayant vu des visites sur mon site depuis celui-là, la curiosité m'a poussé à lire votre article et les échanges qui l'ont suivi. Je suis l'auteur du livre dont Arun Arun vous recommande la lecture (disponible librement en téléchargement depuis Je ne peux qu'appuyer sa recommandation, pour que vous preniez la décision de votre conversion en toute connaissance de cause. Ayant travaillé longuement la question de la nature de l'islam en investiguant celle de ses origines historiques, ayant fréquenté des chercheurs, ayant travaillé avec eux pour l'écriture de ce livre, je ne peux que vous avertir de l'impasse dans laquelle vous vous engagez. L'islam n'est pas une religion, ou une spiritualité, et ne l'a jamais été. C'est un système politique qui exploite le sentiment religieux au service de la soumission à l'autorité, en flattant les instincts de puissance des croyants qui se retrouvent élevés par Dieu au dessus des autres hommes, appelés à dominer la terre. Les aspects spirituels que l'on associe à l'islam (spiritualité soufi notamment) proviennent tous de l'emprunt aux cultures que l'islam a rencontrées (zoroastrisme, spiritualités chrétiennes et hindoues ...) - cet emprunt va même jusqu'au mot de soufi (=laine, qualifiant la bure dont se revêtait les premiers soufis qui l'empruntaient aux moines chrétiens). L'islam a été ainsi dès ses origines, et a construit tout un discours a posteriori pour se donner une légitimité religieuse (inventions d'un livre saint, d'une révélation, du prophétisme, de son lieu saint ...). Je vous renvoie à mon livre qui détaille tout cela, et vous indiquera toutes les sources et travaux des chercheurs modernes qui l'ont établi maintenant de manière indubitable. Cordialement, Olaf
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Damien Kern Le Lundi 30 mars 2015 19:23
M. Seget. En vous lisant j'ai aussi immédiatemment pensé à un nantais, de culture bretonne et spirituellement bouddhiste. Votre échange avec Potr est inaccessible pour la majorité des gens. Pour suivre (et apprendre) je dois vérifier des termes sur wikipédia. C'est un bonheur de piocher dans vos posts. Un biologiste est un physicien qui vérifie les théories. C'est exactement ce que vous rétorque Potr. Marx et Levy-Strauss, nous y sommes. Marx fut un grand penseur mais en pratique ? Strauss à l'inverse structure ses observations sur la vie réelle. Mon opinion sur le terrain ne s'est pas forgé en 1 jour. Mon avis actuel (non figé) est qu'on ne peut dissocier culture bretonne et catholiscisme (locale), à moins d'en enlever une grosse partie. Ce fut d'ailleurs un socle commun entre haute et basse bretagne. Ainsi on peut être athée et de culture bretonne et implicitement catholique. Ensuite on peut y ajouter musulman, bouddhiste ... Le Finistère contient la plus grande densité d'édifices religieux chrétiens en europe. Pour entretenir tout cela, il faut une volonté politique et budgétaire. Pour ces réflexions, mon endroit préféré en EU est Chypres. Je conseille vivement aux Brocelbreizh de dépasser les incantations rennaises et d'y passer quelques semaines, d'en étudier l'histoire jusqu'à sa partition en 1974. L'islam là bas est le moins rigoureux que je connaisse, impensable en Arabie Saoudite. La sécurité des biens et personnes est comparable au Japon. Au centre de Nicosia/Lefkosia, vous avez le coeur de ma réflexion, à 500 m au nord du passage nord sud, la mosquée Selimiye ex cathédrale Sainte Catherine. Dans l'île les gens avec qui j'ai le plus d'affinités sont chypriotes turcs et donc musulmans. En France politiquement - une source concrète sur le vote des pratiquants.
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Souleymane Le Lundi 30 mars 2015 22:31
Pfiou, M. Seiget, vous en avez de la chance d'avoir écrit un livre, avoir publié un communiqué de presse ici et, in fine, pouvoir lire le commentaire de M.Olaf ! Vous imaginez un peu ? Heureusement que vous l'avez croisé ! Un peu plus et vous alliez continuer à vous fourvoyer encore pendant des années ! Continuer à parler d'une religion alors qu'en fait il ne s'agissait que d'un complot maçonique (enfin, ptet pas maçonique...). Bon, cela dit il serait peut-être temps de leur dire à tout ces arabes, non ? Qu'ils sont bêtes aussi... continuer à aller à la mosquée alors qu'en vrai, y a pas de Dieu musulman. Rien qu'un système bien huilé pour se moquer d'eux. Faut dire c'était bien foutu : fausse révélation, faux livre saint. Tout le toutim. Ils ont fait les choses en grands et n'ont pas lésiné sur les effets spéciaux. Mais bon, s'agirait d'être sympa et il serait temps de leur dire maintenant non ? Rhaa, heureusement qu'Olaf est là. Et merci, hein ! Je cesse tout de suite d'être musulman et je préviens vite mes ami.e.s !
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Olaf Le Mardi 31 mars 2015 10:02
Cher Souleymane, il ne s'agit pas moi ni de mon travail. Je rends simplement compte du big bang qui se déroule dans la recherche historique sur les origines de l'islam depuis 15 ans. C'est du jamais vu ... On a redécouvert ou découvert de nouveaux textes, de nouveaux vestiges archéologiques, de nouvelles sources. On a procédé à des analyses du texte coranique encore jamais réalisées, grâce à l'expérience acquise par les techniques d'exégèse et d'épluchage des textes bibliques. Pour le moment, ces découvertes restent relativement confinées dans le milieu de la recherche. On en parle quasiment pas par peur du politiquement correct. Mais ça ne durera pas. Attendez vous à être très surpris dans les années à venir. Vous en lirez un aperçu sur
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Souleymane Le Mardi 31 mars 2015 12:16
Très cher Olaf, Oui, j'attend avec impatience ce moment où on fera l'annonce en grande pompe : "Oyez ! Oyez ! Musulmans du monde ! En vrai... l'islam n'est pas une religion ! C'est bon, vous pouvez rentrer chez vous !" Bon. Plus sérieusement. Les recherches que vous mentionnez ne me pose aucun problème : que l'islam se soit basé également sur une organisation politique, cela ne fait aucun doute. Il ne me semble pas d'ailleurs que cet aspect soit occulté par la peur du politiquement correct (expression qui me fait bien rire dans le contexte actuel soit dit en passant, puisqu'en l'occurrence, le politiquement correct aujourd'hui c'est de s'attaquer à l'islam autant que faire ce peut). Les réformistes musulmans contextualisent d'ailleurs le Coran en distinguant bien un Coran mecquois et un autre médinois, ce dernier correspondant à un épisode de conflit qui explique qu'il soit plus dur. Les musulmans formaient bien une société organisée, et l'islam participait à son organisation. Je ne vois pas bien en quoi ça en ferait moins une religion et une spiritualité... Mais bon, je ne suis pas spécialiste du sujet et M.Seiget en parlera mieux que moi, et en parle d'ailleurs très probablement dans son livre dont j'ai pu lire le plan ici Quand aux emprunts, alors là, l'argument est costaud. Mais bien sûr qu'il y a des emprunts et des influences ! Sérieusement, vous connaissez des gens qui travaillent dessus et qui sont persuadé d'étudier quelque chose que personne n'a encore jamais mentionné ? Persuadé de faire des études révolutionnaires ?! Personne d'historiquement un peu sérieux ne remettra ça en cause, c'est une évidence. C'est évidement le cas de toutes les religions. Le bouddhisme n'est-il ni une religion ni une spiritualité du fait de ses liens évident avec l'hindouisme ?! Ce qui me choque ce ne sont pas les études, mais le sens que vous leur donnez et le ton parfaitement paternaliste que vous employez. Mais encore rien d'étonnant réellement, cela va avec ce paternaliste bien colonial utilisé systématiquement vis-à-vis de l'islam... Il faudrait donc expliquer aux musulmans que leur religion n'en est pas une, que leur spiritualité n'en est pas une. Demain plus généralement que leur culture n'en est pas une non plus (on trouvera surement des emprunts en effet), et après-demain que leur langue n'en est pas une non plus. Quelle que soit l'origine de cette spiritualité, si c'en est une pour les musulmans, alors c'est à vous de vous en convaincre. Ces musulmans, arabes, indonésiens et autres... tout ces sauvages qui ne savent pas de quoi ils parlent. Vite, une mission civilisatrice pour leur expliquer la "vérité"... enfin, la "nôtre" ! C'est comme ces pauuuvres femmes voilées en France, soumises bien sûr, et qui ne le savent même pas d'ailleurs. Pire, quand on veut bien les écouter, les voilà à revendiquer le port du voile. Bref, ne les écoutons pas. Elles ne savent pas ce qu'elles disent elles non plus. Finalement, ça rappellera aux bretons le temps (mais a-t-il changé ?) ou ils étaient qualifiés de demi-sauvages baragouinant un drôle de dialecte (oui, surtout pas une langue). Le paternalisme qui sort de vos propos, permettez-moi de le dire, est parfaitement raciste. Il définit ces "autres" qui ne savent pas bien ce qu'ils font, ni ce qu'ils sont (mais sont-ils autre chose que des "autres"). Et il y a ce "nous" qui ressort. Nous qui savons, et qui savons mieux que les "autres". Sur ce, je vous laisse à vos études et attend donc le grand enseignement. Qui viendra donc, mais pas maintenant puisqu'aujourd'hui l'heure est au politiquement correct, c'est à dire au respect des musulmans en France. J'ai bien compris ? (je préfère demander à qui sait, puisque vraisemblablement je n'ai pas vraiment accès à cette capacité).
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Jean-Marie Seiget Le Mardi 31 mars 2015 14:24
Quelques éléments de réponse : Brocèlbreizh Effectivement, vous avez bien compris que dans mon livre je traite aussi de l'attitude des modernistes musulmans vis a vis des interdits alimentaires, la viande halal et l'alcool, entre autres. Mon livre n'est pas une "encyclopédie de la réforme en islam", mais il y a quand même beaucoup de choses. Je vous invite à vous y référer. Vous verrez qu'on est très loin dans le Coran de ce qu'on cherche a véhiculer par ailleurs. Stephane Le Coat Pour le titre que vous trouvez ridicule, je trouvais intéressant pour mon livre de me référer, sous forme de clin d'oeil, au livre de Morvan Lebesque (1970), ouvrage fondateur de la nouvelle revendication bretonne résolument progressiste qui a été décisif pour mon engagement breton (nantais de surcroit). Ma confiance dans la transmission de la culture bretonne me semble mise en défaut dans votre cas. M. Lebesque ne posait pas vraiment la question de savoir si on pouvait être breton. Il voulait expliquer comment le fait d'être un intellectuel n'était pas incompatible avec le fait de revendiquer sa langue bretonne, qu'on affirmait à l'époque être une langue d'ignorants. Olaf Je vais laisser Souleymane répondre à Olaf s'il veut bien continuer. Il le fait fort bien. Ar Vran Effectivement, je suis amené (et même je recherche cette situation) à rencontrer de nombreux musulmans d'origine extérieure à la Bretagne, en particulier d'origine maghrébine (je pense que c'est de cela que vous voulez parler). Je connais même ces populations de l'intérieur depuis longtemps. Soyons francs, dans leur grande majorité, je pense qu'elles ne prennent pas nos revendications linguistiques comme très sérieuses ni d'actualité. Comment pourrait-on leur en vouloir dans la mesure où la grande majorité des bretons de nos jours ne se bat pas pour cette langue (même chose pour le gallo) : quand j'étais jeune dans les années 60 (désolé pour cette attitude d'ancien combattant), il suffisait d'aller, en Basse Bretagne en campagne, dans n'importe quel commerce, n'importe quel café, n'importe quel marché, n'importe quel car au hasard pour être environné par notre langue. C'est terminé, il faut le reconnaître, même si ça nous fait mal et si ça ne nous empêche pas de continuer à nous battre comme des fous. Comme chantait déjà Gilles Servat « Chaque mot breton prononcé chante des miserere » (j'ai en tête ces paroles et ne retrouve pas les sources. J'aimerais les retrouver) et c'était il y a 40 ans ! Comment leur en vouloir de s'intéresser plutôt à la transmission de leur propre langue (arabe dialectal, arabe littéraire, berbère) qui pose d'ailleurs les même problèmes dans l'émigration que le breton en Bretagne. Je me rappelle que dans les années 70, c'était différent, j'avais assisté à l'intégration bretonne de berbères (kabyles) en milieu bretonnant. Maintenant c'est clairement impossible. Je me souviens qu'à la fin des années 90, mes 2 petites filles à l'école maternelle Diwan de Nantes, à l'époque arabophones, brittophones, et francophones bien sûr, parlaient en breton dans la classe, en arabe entre elles dans la cour de récréation et en breton avec les petits copains de l'école qui venaient chez nous à la sortie de l'école. Et l'arabe était valorisé à l'école Diwan, chansons en arabe à la fête de l'école… Cela aurait pu amener une belle réussite linguistique. Mais quand nous avons été obligés de les mettre à l'école classique où seul le français était toléré, cela en a été fini à la fois de l'arabe et du breton en tant que langue de pratique quotidienne. Je crois qu'il ne faut pas rêver, la situation de nos langues est dramatique. Désolé pour l'intermède pessismiste ! Notre conclusion doit plutôt être qu'il ne faut maintenant négliger aucune dimension pour nos luttes. C'est dans ce sens que j'ai écrit ce livre. Je pense que je ne l'aurais pas fait si nos langues avaient été en pleine forme.
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Jean-Marie Seiget Le Mercredi 1 avril 2015 12:40
Encore un petit complément de réponse à Ar Vran : Ce matin, en guise de poisson d'avril, Breizhinfo a publié une faux-communiqué annonçant que la Mosquée de Brest avait signé la Charte "Ya d'ar brezhoneg" ! Bien fait, ce communiqué : la publication de mon livre y était associée, avec même un lien vers les éditions Coëtquen qui publient ce livre. Cette farce est un peu sur la même thématique que votre question sur l'implication des musulmans (d'origine étrangère) de Bretagne à nos luttes sur les langues. Et la réponse est un peu la même que précédemment : on ne voit vraiment pas comment une mosquée aurait une attitude de soutien par la signature de la Charte alors que les institutions religieuses de Bretagne (catholiques mais aussi témoins de Jehovah...) n'ont pas cette attitude. Peut être que je me trompe mais je n'ai jamais entendu parler de signature par les Evêchés. Pourquoi pas, d'ailleurs ? (je connais par contre leur implication dans les écoles Dihun). Ci-dessous, la réponse que j'ai envoyée à Breizhinfo (il va falloir suivre, car je ne sais pas si elle est vraiment prise en compte): Très rigolo ce poisson d'avril. Ceci dit, si l'adhésion de la Mosquée à la Charte en est bien un, la parution du livre "Comment peut-on être breton et musulman" est bien vraie et j'en suis l'auteur. Dans le message de Breizhinfo il y a le lien pour se rendre sur le site de l'éditeur où on peut trouver des infos sur le bouquin, des extraits gratuits, le sommaire.... N'hésitez pas à y aller. Le titre complet serait plutôt "Comment peut-on être breton (indigné) et musulman (critique)". "indigné" est à prendre au sens d'indigné par l'assassinat quotidien du breton et du gallo et de notre culture; "critique" est à prendre dans le sens de volonté de réforme de l'islam qui, à partir d'une éthique humaniste (saviez-vous que dans le Coran, on présente la diversité linguistique comme une richesse créée pour enrichir les peuples par leurs contacts ?) s'est fourvoyé depuis des siècles dans un cul-de-sac juridico-rituel réactionnaire. Je suis militant breton depuis 50 ans sur le gallo et le breton. Je suis aussi musulman depuis une trentaine d'années. Mon souci de réforme de l'islam est loin d'être isolé. Depuis plus d'un siècle, des réformateurs ont enclenché cette réforme avec des retombées humanistes très fortes comme dans leurs luttes contre l'apartheid en Afrique du Sud, dans les luttes féministes dans les pays musulmans et ailleurs, dans la lutte contre l'homophobie et même dans les luttes contre l'exclusion des langues minoritaires (alors pourquoi pas le breton et le gallo?). Tout ceci est occulté finalement par tout le monde (islamophobes, islamistes, musulmans traditionnels) mais est, je pense, bien décrit dans mon livre (allez voir vers le sommaire). Un lien sur un débat autour du livre (Agence Bretagne Presse) : Un lien vers un article (Mediapart) sur le livre : Bonne journée (un peu spéciale) à tous et merci à Breizhinfo pour la pub sur mon bouquin.
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Brocèlbreizh Le Jeudi 2 avril 2015 11:42
A Damien,l'auteur me corrigera si je me trompe. La culture bretonne(dans son ensemble)et le catholicisme locale(gothique et roman) ont gardé en commun un concept très ancien:La Bretagne,terre celte,est adepte d'une "religion ouverte".
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Goulvenn Le Vendredi 3 avril 2015 11:29
Monsieur Seiget, Je suis Européen de souche (un peu de sang breton irriguant mes veines et mon esprit), de culture européenne (et certainement pas arabe), musulman pratiquant et je pense avoir beaucoup de choses à vous dire. J'aimerai beaucoup échanger avec vous si vous me le permettez.
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Jean-Marie Seiget Le Vendredi 3 avril 2015 12:14
Réponse à Brocèlbreizh Puisque vous me demandez mon avis, je suis tout à fait d'accord avec vous (sur l'ouverture des spiritualités en Bretagne), en tout cas en ce qui concerne la culture bretonne et son ouverture : la culture bretonne, loin d'être un enfermement sur soi est porteuse de diversité, ne serait-ce que par ses composantes celtique (notre brezhoneg) et romane (le gallo), que je porte toutes les 2 dans mon coeur et pour lesquelles je me bats pleinement. Une revendication bretonne ouverte m'a naturellement amené à me battre pour toutes les langues et cultures du monde (j'ai dans mon séjour, toujours accessible, la grande carte de l'Unesco des langues en danger dans le monde). Cette démarche m'a conduit, en particulier, à défendre de toutes mes forces le peuple Mapuche (amérindiens du Chili)que je connais bien, dont la situation et l'oppression ressemblent beaucoup à celles du peuple breton. J'ai d'ailleurs dédicacé mon livre à la langue, la spiritualité et la lutte du peuple Mapuche. Je fais également plusieurs comparaisons avec la Bretagne dans ce livre.
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Jean-Marie Seiget Le Vendredi 3 avril 2015 15:08
Réponse à Goulvenn : Pour moi, dans la bretonnité, ce n'est pas le sang breton qui compte (qu'est ce que ça peut bien vouloir dire d'ailleurs, se demande le scientifique que je suis ?), c'est le sentiment d'appartenance culturelle ! Ci-dessous, je vais essayer de faire un copier-coller du texte de mon livre sur ce sujet : " Définition des termes récurrents : Breton Dans le présent livre, ce qualificatif signifie « porteur d'une part de la culture bretonne plurielle acquise par transmission naturelle bien sûr mais aussi, et surtout, par sentiment d'appartenance culturelle ». Pour définir le concept de bretonnité, aux notions ambiguës de « droit du sang » et de « droit du sol », s'ajoute ici pleinement le « droit du coeur » développé par Ronan Coadic (1998) et assumé comme tel par le peuple breton (Bretagne-Culture-Diversité, 2014)." Je ne suis pas sûr que ce texte tiré du livre passe bien en termes de mise en page. Vous pouvez toujours le trouver dans les extraits (gratuits) donnés sur le site de l'éditeur : Je suis aussi persuadé qu'il serait intéressant de communiquer ensemble. Je vous propose de nous retrouver (car ce forum a je suppose une durée de vie limitée) sur un blog de Mediapart où j'ai déja présenté mon livre : (si vous n'y arrivez pas, "Mediapart" et recherchez "Seiget" par mot-clé). Je doute d'avoir beaucoup de temps en ce moment : je suis en plein dans la finalisation de la sortie du livre prévue pour le 30 avril. Le livre est en précommande sur le site de l'éditeur (donné plus haut) au prix de 15 euros (port compris) jusqu'au 8 avril puis 18 euros. Version numérique à partir du 30 avril (6.99 euros). En attendant, sur le site il y a des extraits gratuits à télécharger, si cela vous intéresse. Ken bremaik gant plijadur/a s'entercaosë o ben du hait.... war/sus Mediapart
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Jean-Marie Seiget Le Vendredi 3 avril 2015 16:30
Réponse à Damien Kern Je viens de me rendre compte que je n'avais pas vu le commentaire de Damien Kern de lundi 30 mars. Ma réponse à Brocèlbreizh d'aujourd'hui (vendredi 3 avril) lui est tout aussi destinée. Je crois aussi que la culture bretonne est difficilement dissociable de toute spiritualité. J'en parle dans mon livre concernant les luttes écologiques en Bretagne (de Plogoff à Notre-Dame-des-Landes en passant par la lutte contre les marées noires. On arrive vite en Bretagne à des considérations spirituelles de diverses origines d'ailleurs (vous voyez catholique, je focalise sur islamique, mais on a aussi des tentatives d'approche de spiritualité athée ou même druidique en Bretagne...). Notre situation, quand on regarde le remarquable travail de M. Taleb ("L'écologie vue du Sud. Pour un anticapitalisme éthique, culturel et spirituel", 2014), est effectivement à rattacher à la démarche écologique des "pays du Sud" chez lesquels écologie et spiritualité sont très liées. Je l'ai constaté chez les Mapuche du Chili et j'en parle dans ce livre (voir ma réponse à Brocèlbreizh de tout à l'heure). Serait-ce la force des nations niées ?
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Mickaël COHUET Le Samedi 11 avril 2015 11:01
As salam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh ! (1) Mes sourates et versets préférés qui témoignent du message de paix, de tolérance, d'amour et des valeurs humanistes de l'islam grâce au Saint Coran, incréé, car Parole éternelle d'Allah, existant depuis toujours _ (préexistant avant même qu'aient vécu les personnages dont il parle (Moïse, Abraham, Isaac, Ismaël, Jacob, Joseph, Pharaon, Marie, Jésus), avant que le soleil et la planète Terre ne se forment il y a quatre milliards d'années et avant même la formation de l'univers né du «big bang», il y a 13 à 14 milliards d'années), mais révélée progressivement au Prophète Mohammed (paix et bénédiction soient sur Lui), en arabe, Parole littérale d'Allah, donc intouchable, indiscutable, immuable, irréfutable (2) _ ce sont celles-ci : 2-191. « Et tuez-les, où que vous les rencontriez ; et chassez-les d'où ils vous ont chassés: l' association est plus grave que le meurtre . Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu'ils ne vous y aient combattus. S'ils vous y combattent, tuez-les donc. Telle est la rétribution des mécréants [les Juifs, les Chrétiens, les païens]. » 3-152. « Et certes, Allah a tenu Sa promesse envers vous, quand par Sa permission vous les tuiez sans relâche, jusqu'au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes disputés à propos de l'ordre donné, et vous avez désobéi après qu'Il vous eut montré (la victoire) que vous aimez ! » 4-89. « Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru: alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d'alliés parmi eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le sentier d'Allah. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur. » 4-91. « Vous en trouverez d'autres qui cherchent à avoir votre confiance, et en même temps la confiance de leur propre tribu. Toutes les fois qu'on les pousse vers l'Association, (l'idolâtrie) ils y retombent en masse. S'ils ne restent pas neutres à votre égard, ne vous offrent pas la paix et ne retiennent pas leurs mains (de vous combattre), alors, saisissez-les et tuez les où que vous les trouviez. Contre ceux-ci, Nous vous avons donné une autorité manifeste. » 5-33. « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas; et dans l'au- delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, » 6-151. Dis: «Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien; et soyez bienfaisants envers vos père et mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté . Nous vous nourrissons tout comme eux. Ne tuez qu'en toute justice (ceux que la justice d'Allah autorise à tuer) la vie qu'Allah a faite sacrée. Voilà ce qu'[Allah] vous a recommandé de faire; peut-être comprendrez-vous. » 8-12. Et ton Seigneur révéla aux Anges : «Je suis avec vous: affermissez donc les croyants. Je vais jeter l'effroi dans les c½urs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous (décapitez-les) et frappez-les sur tous les bouts des doigts (coupez le bout …). 8-17. « Ce n'est pas vous qui les avez tués: mais c'est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n'est pas toi qui lançais: mais c'est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d'une belle épreuve de Sa part! Allah est Audient et Omniscient (tuez, vous êtes couverts par Allah). » 9-111. Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d'Allah: ils tuent, et ils se font tuer. C'est une promesse authentique qu'Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l'Evangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu'Allah à son engagement? Réjouissez-vous donc de l'échange que vous avez fait: Et c'est là le très grand succès. 12-9. Tuez Joseph ou bien éloignez-le dans n' importe quel pays, afin que le visage de votre père se tourne exclusivement vers vous, et que vous soyez après cela des gens de bien». 17-33. Et, sauf en droit (ceux que vous avez le droit de tuer), ne tuez point la vie qu'Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent]. Que celui -ci ne commette pas d'excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). 25-68. Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit (ceux que vous avez le droit de tuer) ; qui ne commettent pas de fornication – car quiconque fait cela encourra une punition 26-120. Et ensuite nous noyâmes le reste (les infidèles). 33-16. Dis: «Jamais la fuite ne vous sera utile si c'est la mort (sans combat) ou le meurtre (dans le combat) que vous fuyez; dans ce cas, vous ne jouirez (de la vie) que peu (de temps)». (ne rechignez pas à tuer, sinon vous ne ferez pas de vieux os) 33-26. Et Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des gens du Livre qui les avaient soutenus [les coalisés], et Il a jeté l'effroi dans leurs c½urs; un groupe d'entre eux vous tuiez, et un groupe vous faisiez prisonniers. 33-61. Ce sont des maudits. Où qu'on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement: 47-4. Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous (décapitez-les). Puis, quand vous les avez dominés (les autres), enchaînez-les solidement. Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c'est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d'Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions 68-44, 45 et 46. Et s'il avait forgé quelques paroles qu'ils Nous avaient attribuées, Nous l'aurions saisi de la main droite, ensuite, Nous lui aurions tranché l'aorte. 111-1. Que périssent les deux mains d'Abû-Lahab (l'oncle de Mohamed) et que lui-même périsse. 111-4. de même sa femme, la porteuse de bois, 111-5. à son cou, une corde de fibres (pendaison). Et si les musulmans auraient quelques scrupules pour tuer, il leur reste ceci : 60-4. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Allah. 9: 29 « Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre [les juifs et les chrétiens], jusqu'à ce qu'ils versent la capitation [jizya] par leurs propres mains, après s'être humiliés. » 9: 5 « Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs [les Chrétiens, les païens] où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent [s'ils se convertissent], accomplissent la Salât et acquittent la Zakât, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » S5, V51 : « Ô croyants ! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d'entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs ». S4, V144 :« Ô croyants ! Ne prenez pas pour alliés les mécréants [les Juifs, les Chrétiens etc.] au lieu des croyants [les Musulmans]. Voudriez-vous donner à Allah une preuve évidente contre vous ? » Sourate At-TawbaH (LE DÉSAVEU ou LE REPENTIR) : 30. Les Juifs disent: « Uzayr est fils d'Allah » et les Chrétiens disent: « Le Christ est fils d'Allah ». Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse ! Comment s'écartent-ils (de la Vérité) ? 31. Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d'Allah, alors qu'on ne leur a commandé que d'adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui! Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu'ils [Lui] associent. Etc. Je m'extasie de cette idéologie sublime, offerte aux hommes par Allah, Ar-Rahīm, le Très Miséricordieux, Al-Fattāh, Celui qui accorde la Victoire (car ils auraient été incapables de créer des sourates et des versets aussi beaux) par l'intermédiaire de Mohammed son Messager (paix et bénédiction soient sur Lui) car ils en avaient bien besoin. Par ailleurs, d'innombrables Paroles de sagesse de la même saveur, émanant de notre Prophète, nous ont été transmises par le biais des hadîths (3), paix et bénédiction soient sur Lui ! Je vous laisse mes futur frères qui commencez peut-être à entrevoir la Lumière car je dois faire ma prière et réciter la Fatiha (4), que j'ai traduis en breton. Allahou akbar ! (Allah est [le] plus grand !) (1) Promis, la prochaine fois je vous le traduis en breton et en brito-roman ! (2) « Voilà l'Écrit, dont tout doute est exclu, guidance des frémissants, » (sourate 2, 2) ou selon une autre traduction : « Voici le Livre qui n'est sujet à aucun doute. C'est un guide pour ceux qui craignent le Seigneur, » (3) Paroles et actions attribuées à Mohammed (ṣallā allāh `alayhi wa sallam, صلّى اللّه عليه و سلّم). (4) Aldeeb Abu-Sahlieh Sami A. (*), « La Fatiha et la culture de la haine. (Interprétation du 7e verset à travers les siècles) », Éditions Centre de droit arabe et musulman, 2014. (122 pages. Consultable sur internet). (* Citoyen suisse. Docteur en droit. Habilité à diriger des recherches (HDR). Responsable du droit arabe et musulman à l'Institut suisse de droit comparé (1980-2009). Directeur du Centre de droit arabe et musulman. Auteur de nombreux ouvrages dont une traduction française, italienne et anglaise du Coran).
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Jean-Marie Seiget Le Dimanche 12 avril 2015 13:24
Réponse à Mickael Cohuet Pour la traduction de "As salam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh", je te propose (à discuter bien sûr) "Savete , trugarez ha bennozh warnoc'h" (en breton) et "Apaez, pityei e benissement cante vous" (gallo, ou britto-roman, si tu préfères). Quant aux nombreux versets guerriers et violents que tu cites, la plupart du temps à juste titre (attention quelquefois quand même aux traductions), je les reprends pour la plupart dans mon livre mais, pour les comprendre, je fais intervenir ce que les réformateurs progressistes appellent la contextualisation. Ne pas la faire revient à avoir une lecture littérale rétrograde, qui correspond tout à fait à la vision que tu présentes de l'islam dans ton préambule. "Coran incréé", "Parole éternelle d'Allah", "existant depuis toujours", "parole littérale d'Allah", ces formulations, reprises dans mon livre, correspondent à une forme de l'islam déviée très tôt (2 siècles après la naissance de l'islam !) et violemment critiquée par les réformateurs progressistes, dont je suis. Cette forme, issue d'un schisme, autrement plus important que celle qui sépare les sunnites et les chiites, est, je crois, très bien (!) décrite dans mon livre (va dans les extraits voir le sommaire, ça sera en "IIA Histoire de la pensée islamique" que tu pourras voir tout ça (après sortie du livre): en gros l'opposition entre les mutazilites (humanistes, eux) et les acharites (qui ont donné l'islam traditionnel, pas humanistes le moins du monde !). Un peu technique mais indispensable, si tu veux comprendre la grande réforme humaniste et moderniste qui a lieu depuis plus d'un siècle. Désolé de ne pas aller plus loin. Un peu de patience, mon bouquin sort le 30 avril. En attendant, si tu veux (un peu) plus de détails, tu peux aller voir mon billet sur Mediapart : ou écouter une interview sur Alternantes (radio nantaise): ou encore aller sur un groupe de discussion sur "Repenser l'islam" (Facebook)où j'interviens : Pour finir, il y a juste une chose de ton message que je voudrais commenter car je ne la comprends pas. Tu me cites Aldeeb Abu-Sahlieh Sami A. (chrétien palestinien) dont je connais bien la très intéressante traduction du Coran (avec restauration chronologique des sourates). Sa traduction en français du verset 7 de la Fatiha correspond tout à fait à l'esprit de ma traduction en breton (que je présente dans mon livre) : "hent ar re ho peus gwalc'het, n'eo ket hini ar re zaonet nag hini ar re gollet". Si tu fais référence aux nombreuses traductions-interprétations réactionnaires du Coran qui ont entrainé les croyants vers la violence religieuse (c'est le message que tu veux faire passer dans ton billet au second degré, neketa ?), je te suis pleinement. En particulier, dans l'article que tu cites S.A. Abdeeb Abu-Salieh développe l'idée que les exégètes classiques ont voulu entrainer les croyants vers une haine des juifs et des chrétiens. Mais sa traduction (en français) elle, comme la mienne (en breton, à partir de l'arabe) ne montre aucune de ces tares. Si tu pouvais m'aider à te comprendre.
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Jean-Marie Seiget Le Lundi 13 avril 2015 07:37
Une dernière petite réponse à Mickaël Cohuet. Mais vraiment maintenant, c'est pour la route.... Ce sympathique forum s'est simplement établi sur l'annonce de la publication du livre. On pourra poursuivre après lecture sur le forum autour du livre sur le site de l'éditeur Je voudrais juste développer le terme de "contextualisation" que je t'ai cité dans mon message précédent. Il veut dire qu'il est inutile (voire nuisible à la compréhension) d'avoir une lecture "atomiste" du Coran (la lecture littéraliste et même traditionnelle verset par verset, isolé du reste du texte). Il faut une lecture "holistique" ((intégrée, en cherchant à comprendre la structure du texte). A la suite de travaux de chercheurs comme S.A. Abdeeb Abu-Salieh que tu as l'air d'apprécier (à juste titre), on a vu qu'il y a deux périodes dans la Révélation (réalisée sur 23 ans) : la première (14 ans, à La Mecque) représente celle des fondamentaux moraux, éthiques, spirituels. La deuxième (9 ans à Médine) est circonstancielle (une guerre sans merci contre La Mecque qui les a violemment expulsés vers Médine). L'esprit des 2 messages est totalement différent. C'est ce que les réformistes progressistes développent inlassablement, et ce que je développe dans mon livre. Mais attention ! C'est une thèse qu'a très bien défendu Mahmoud M. Taha à partir des années 50 au Soudan et il a finalement été pendu en 1985 pour apostasie par les Frères musulmans au pouvoir. Je ne prévois pas personnellement de voyage touristique au Soudan dans les mois qui suivront la parution de mon livre (humour breton). Et la plus grande partie des citations "violentes" que tu fais sont issues de la dernière période (lois d'exception en temps de guerre), c'est un peu comme si on jugeait la société française uniquement sur les paroles violentes de la Marseillaise ("qu'un sang impur abreuve nos sillons")! Quant aux autres (de la première période, fondamentale) c'est tout à fait différent : lis bien, par exemple, le verset "violent" 6:151 que tu cites : on peut tout à fait le qualifier d'humaniste; il a été révélé pour interdire l'infanticide des enfants (essentiellement des filles) pour éliminer des bouches inutiles et ce verset dit que "toute vie humaine est sacrée" (i y a d'autres versets sur ce thème). Et "Il ne faut tuer qu'en toute justice", c'est la peine de mort, c'est vrai mais, même si cette peine m'est insupportable, je ne suis pas surpris de la trouver au VIIème siècle ! Si je ne m'abuse, en France dans la même période la reine Brunehaut (ne me demande pas son arbre généalogique!) a été exécutée tirée par les cheveux par un cheval sauvage (elle avait dû être très méchante pendant son règne)! Et la Fatiha sur laquelle tu t'attardes : elle est de la première période fondamentale et n'est absolument pas violente ou guerrière. Comme l'a bien vu S.A. Abdeeb Abu-Salieh, il faut l'imagination haineuse des exégètes réactionnaires traditionnels pour en tirer des informations sur les punitions à apporter aux juifs ou aux chrétiens à partir d'un texte qui ne parle que de façon très générale du chemin pris par les "égarés" ("hent ar re gollet"). Ken bremaik war lec'hienn an ti-embann Coëtquen
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Mongeta Milh Le Vendredi 5 juin 2015 10:07
Adiu Monsieur Seiget Je viens de découvrir hier votre livre et il me tarde déjà de me le procurer et de pouvoir le lire. J'ai enfin trouvé je crois quelqu'un dont les préoccupations semblent être les mêmes que les miennes, convaincu de la nécessaire biodiversité linguistique et culturelle et d'un renouveau d'une pensée spirituelle de libération. Musulman et occitan, occitan et musulman, musulman/occitan, occitan/musulman, il est difficile de se définir dans une telle identité tant le côté "régionaliste" est associé à un triste folklore "franchouillardisant" et le côté islamique à une arabité nécessairement exclusive. Je suis pour ma part convaincu moi aussi que le coran encourage cette diversité et je lirai vos éclairages avec grand plaisir. D'autre part, je ne sais pas si je me retrouve avec vous sur le point que je vais aborder, mais j'aimerais avoir votre avis. J'ai pu voir que vous avez été professeur d'université et je m'apprête moi-même à une réorientation professionnelle pour devenir professeur des écoles. Plus j'avance dans ma préparation à ce métier et dans ma connaissance du système éducatif français, plus je m'aperçois que l'école se fait la chaîne de transmission de l'idéologie républicaine. L'école est au service de la république plus que la république n'est au service de l'école et des élèves. Je pense que l'expression de Alem Sure-Garcia, "la théocratie républicaine", n'est pas galvaudé. Il n'y a qu'à voir "la grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la république" et ses deux premières mesures phares : "renforcer la transmission des valeurs de la république" et "rétablir l'autorité des maîtres et les rites républicains". Cette deuxième mesure assure d'ailleurs que "tout comportement mettant en cause les valeurs de la République ou l'autorité du maître fera l'objet d'un signalement systématique au directeur d'école ou au chef d'établissement". J'ai tendance à m'imaginer qu'un passionné de breton, de basque de corse ou d'occitan, qui plus est passionné par la théologie de la libération, ne peut se reconnaître dans la république française et son impérialisme assimilationniste. Si tel est le cas, j'aimerais savoir monsieur Seiget, comment avez-vous fait pour enseigner dans une institution au service d'une république jacobine sans cesse belliqueuse à l'encontre des identités régionales et des musulmans ? Comment avez-vous vécu cette contradiction ? Peut-être que vous n'avez pas la même analyse que moi, mais j'aimerais vraiment avoir votre avis sur la question, car j'avoue que cela pose des questions au plus profond de moi auxquelles je me dois de répondre. Même si je reste convaincu des bienfaits de l'éducation, et plus particulièrement une éducation inclusive, - qui sait profiter des différences des enfants comme d'un avantage et non pas comme une contrainte -, j'avoue qu'il me sera quasiment impossible de faire l'apologie de l'idéologie (car il s'agit bien d'une idéologie) républicaine et laïciste (la laïcité en tant qu'organisation de la société ne me dérange pas au contraire, mais la laïcité érigée en valeur a plus à voir avec code moral ou un dogme sectaire qu'avec un système au service du vivre ensemble). Je vous remercie d'avance Monsieur Seiget. Fraternellement Adishatz
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Vincent Grandmontagne Le Mardi 24 août 2021 14:10
Islam, religion de soumission. On commence par interdit de. Sachez que l'engrais est le lisier. Voir définition du lisier, incompatible avec l'islam. Vive libre, c'est ne pas avoir de religion. Un Kopimisme, religion officielle suédoise.
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Chahine Le Mercredi 8 juin 2022 00:33
Bonjour Monsieur Seiget; Je suis tombé par hasard sur votre livre est attend avec impatience de le découvrir. Je suis tombé amoureux de la Bretagne au début des années 2000 lors de ma première visite dans le cadre de mes études. Les paysages, les cotes bretonnes pour moi sont les plus beaux du monde!! La bretagne a déjà un coté spirituel et magique naturel, on ne peut pas se balader en Bretagne sans sentir cette spiritualité émouvante (sauf si on pas de cœur et de sens) , la création d'Allah sur cette terre bretonne est magnifique. J'ai aussi découvert la culture et tradition bretonne (FEST-NOZ, FEST-DEIZ etc..) crêpes, galette, Kouing amann etc... J'avoue que la gastronomie bretonne ressemble beaucoup a celle de l'Algérie et même l'esprit familiale, traditionnel aussi. C'est peut être pour cela que me femme est bretonne aujourd'hui. Pour revenir à l'Islam, je suis d'accord avec vous qu'on peut être Breton et musulman. D'ailleurs en Algérie beaucoup de citoyens sont Kabyle et musulman (ils parle le Kabyle, l'arabe et le Français) les Turcs ne sont pas arabes et ne parlent pas l'arabe et cependant l'empire Ottoman a régné sur les pays musulmans plusieurs siècles.. L'islam a toujours unifié les hommes dans l'histoire, c'est même le sens de l'islam. Malheureusement certaines personnes que je ne qualifie pas de musulman ont perdu ce sens aujourd'hui. Il est très important de bien traiter et aider sont voisin dans l'islam, ça commence par cette éducation sociale, sinon ont ne peut pas prétendre être musulman juste avec les 5 prières quotidiennes. J'ai remarqué aussi que beaucoup de personne parlent de l'islam sans connaitre cette religion. Enfin la récompense de l'islam est pour moi cette paix et quiétude intérieur que seul un être musulman peut sentir....