Ces propos de Nicolas Sarkozy ont été rapportés par le "Journal du pays basque" (voir le site)
Le processus de paix
Interrogé au sujet du processus de paix, Sarkozy a maintenu la ligne de fermeté du gouvernement français tout en se démarquant légèrement de l’État espagnol, notamment sur la reconnaissance de ce processus : “J'ai toujours affirmé que la démocratie française serait au côté de la démocratie espagnole. Il n'y a pas une feuille de papier entre nous. L'ETA a un peu plus de 850 crimes à son passif. Je pense à toutes les victimes. Il se trouve qu'un processus politique est engagé, nous le suivons avec beaucoup d'intérêt. Deux éléments l'ont permis : la fermeté contre les assassins et la main tendue à certaines revendications politiques. Cet ensemble fait qu'aujourd'hui on peut parler d'un nouveau climat. Je m'en réjouis.”
Rapprochement des prisonniers politiques basques ? Niet
Au sujet du rapprochement des prisonniers basques, il s'y est dit favorable, mais avec des bémols : “Sur le principe, je suis favorable au rapprochement des détenus de leur famille. On doit faire le maximum pour satisfaire cette revendication. Il y a un problème particulier avec les détenus de cette mouvance. D'abord, dans nos prisons françaises, la majorité des détenus qui mènent ce combat sont espagnols. Donc naturellement, leur rapprochement est limité. Deuxièmement, le pôle de la lutte antiterroriste est à Paris et tant que toute la vérité judiciaire n'est pas tranchée, les détenus doivent rester à disposition du juge. Sous cette réserve, j'ai toujours considéré que le rapprochement était quelque chose de possible et même sans doute souhaitable.”
Une collectivité territoriale Pays Basque ? Niet
Questionné sur la collectivité territoriale Pays Basque, Nicolas Sarkozy a en revanche botté en touche: “Ici, c'est la République française. Mais la République française, elle n'a pas peur des identités fortes. Participer des langues régionales, des traditions, d'une identification forte, moi, je le vois toujours avec beaucoup d'intérêt. Mais cela doit se faire avec les élus, la majorité et non la minorité, dans le cadre de la République française, et sans violence.” Réplique d'une journaliste : “Mais l'ETA a déposé ses armes”. Sarkozy : “C'est une bonne nouvelle, j'ai eu l'occasion de le dire, j'ai même été décoré de la Toison d'or pour ça.”
Sur la LGV
Personne ne veut que la LGV passe sur son champ, et en même temps, tout le monde veut que le Pays Basque soit désenclavé. On veut que son gamin puisse aller dans la grande ville à côté. Moi, je suis pour le désenclavement des régions comme la vôtre. On ne va pas vous faire vivre dans des enclos où personne ne pourra venir vous voir !”
Philippe Argouarch