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2500 personnes étaient réunies samedi à Nantes pour manifester contre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes prévu à 20 kilomètres au nord de Nantes, et dont le décret d'utilité publique vient d'être publié il y a deux semaines. Les manifestants, accompagnés d'une dizaine de tracteurs représentant quelques-unes des 42 exploitations agricoles qui risquent d'être expropriées si le projet se réalise, sont partis de la Place du Commerce et ont pris le Cours des 50 Otages pour se diriger devant la Préfecture et enfin la Mairie toute proche.
Cette manifestation, à une semaine du premier tour des élections municipales et cantonales, était soutenue par une coordination d'associations comprenant notamment la LPO (voir le site) , la Confédération Paysanne (voir le site) , Bretagne Vivante (voir le site) , Greenpeace 44 (voir le site) , Les Alternatifs 44 (voir le site) ...
Différentes listes engagées dans les élections municipales nantaises ou de la proche banlieue étaient présentes : Les Verts (François de Rugy (voir le site) , candidat aux municipales à Orvault, Ronan Dantec, candidat aux cantonales à Nantes), le Modem (Benoît Blineau (voir le site) , candidat aux municipales à Nantes), la liste Nantes à gauche toute! (voir le site) (LCR et Emgann).
Les élus des communes directement concernées par la zone retenue n'étaient pas en reste : maires et conseillers municipaux étaient présents, comme Jean-Claude Rivalain, conseiller municipal de Vigneux-de-Bretagne (Parti Breton (voir le site) ) qui suit les vicissitudes de ce projet depuis sa genèse à la fin des années 60. Il a expliqué à l'ABP que s'il pouvait être pertinent lors de sa création en 1968, aujourd'hui il considère ce projet comme une erreur fondamentale d'un point de vue environnemental, financier (de 500 millions d'euros annoncés il coûtera en réalité 2 milliards), commercial (plusieurs aéroports en Bretagne sont sous-exploités, dont celui de Nantes-Atlantique) ainsi qu'au niveau de l'aménagement du territoire, cet aéroport étant conçu comme « l'aéroport du grand ouest ».
Et en effet, les détracteurs du projet présents à Nantes cet après-midi ne se sont pas privés de le qualifier de « nuisible », « inutile » et « ruineux ». L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est accusé de ne répondre ni aux exigences environnementales d'aujourd'hui (augmentation du prix du pétrole, pollution, conquête du béton sur la campagne…), ni aux questions sociales (pas de créations d'emplois significatives), ni aux exigences d'efficacité économique. Cet après-midi, les prises de parole ont repris ces arguments afin d'interpeller les électeurs de dimanche prochain sur ces enjeux.
Le projet compte cependant deux alliés de poids : François Fillon, actuel Premier ministre et ancien président de la Région administrative des Pays de Loire, qui a relancé le projet, et Jean-Marc Ayrault, actuel maire de Nantes et président de Nantes Métropole qui regroupe 24 communes. Ce dernier s'est engagé clairement en faveur du projet. Mais cela ne décourage pas ses opposants qui font valoir que par le passé, plusieurs projets déclarés d'utilité publique en France ont été abandonnés, et donc que rien n'était perdu. Reste à voir si l'opposition exprimée cet après-midi se traduira dans les urnes dimanche.
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