L'Union démocratique bretonne se félicite des conclusions du procès du naufrage de l'Erika. C'est une décision historique. Le groupe pétrolier Total, le quatrième au monde, est condamné et le préjudice écologique est pour la première fois reconnu juridiquement. C'est aussi la première fois qu'un tribunal reconnaît la responsabilité des différents maillons de la chaîne du transport.
Le droit maritime a fait un pas de géant. Désormais, les pollueurs potentiels de nos mers ne pourront plus s'abriter derrière des sociétés écrans pour faire naviguer des navires poubelles, car financièrement le risque devient lourd et donc très dissuasif.
Il faut maintenant que l'Europe se mette en phase et qu'elle soit plus exigeante en matière de sécurité du transport maritime. Les négociations sur le « paquet Erika 3 » en fournissent l'occasion. Il appartient à l'actuelle présidence slovène de l'Union et surtout à la prochaine présidence française de faire aboutir ce dossier. Cela vaut pour le contrôle des navires et l'agrément des sociétés ou structures en charge de ce contrôle ou de la classification des navires. Cela vaut pour le statut des personnels navigant, pour lesquels l'UDB demande la remise en cause du dumping social lié au système des pavillons de complaisance qui permet d'employer des marins non formés et de les sous-payer. Cela vaut pour les missions de l'Agence de sécurité maritime européenne. A ce titre l'UDB réclame une antenne à Brest devant le couloir maritime le plus fréquenté au monde.
Enfin, ce procès marque trente années de lutte contre les pollutions maritimes. Les avancées juridiques d'aujourd'hui doivent beaucoup aux pionniers du procès de l'Amoco Cadiz. En 1984, les Bretons, solidaires après la catastrophe de l'Amoco Cadiz, obtenaient la condamnation de la firme américaine « Standard Oil » , alors que l'Etat français préférait les palabres diplomatiques. Ces Bretons solidaires, de nombreux élus locaux, des associations, des citoyens… méritent un sacré coup de chapeau. Ils ne bénéficieront pas d'indemnités en dommages et intérêt pour préjudice moral, mais franchement, ils devraient recevoir un prix de la combativité.
Pour l'Union démocratique bretonne, La porte-parole Mona Bras