Publier | S'accréditer | S'abonner | Faire un don
Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
-
- Communiqué de presse -
Guerre en Ukraine : fin de l’acte Un, début de l’acte Deux
Guerre en Ukraine, fin du premier acte : la résistance ukrainienne a gagné la bataille de Kiev. Aussi, quelle que soit l’issue des futures batailles, l’Ukraine en tant que pays indépendant a sauvé sa peau, et il pourra continuer à exister sur la scène internationale, même s’il venait à perdre la moitié est de son territoire. Cette première défaite amène Poutine à réviser à la baisse ses objectifs.
Par pour François Alfonsi le 17/04/22 19:55

Guerre en Ukraine, fin du premier acte : la résistance ukrainienne a gagné la bataille de Kiev. Aussi, quelle que soit l’issue des futures batailles, l’Ukraine en tant que pays indépendant a sauvé sa peau, et il pourra continuer à exister sur la scène internationale, même s’il venait à perdre la moitié est de son territoire.

Cette première défaite amène Poutine à réviser à la baisse ses objectifs. Faute de pouvoir inféoder l’Ukraine entière comme l’est la Biélorussie, il vise désormais à récupérer une moitié de son territoire, avec le projet d’y établir une « République du Donbass » aussi étendue que possible, pro-russe, et qui ferait sécession avec le reste de l’Ukraine. C’est tout l’enjeu du deuxième acte de cette guerre. Il ne fait que commencer.

Depuis une semaine et le début du retrait des forces russes des alentours de Kiev, les opérations militaires marquent une pause car la Russie doit se réorganiser et rassembler son armée sur le nouveau théâtre d’opérations. L’armée ukrainienne en fait probablement autant en renforçant ses positions et ses chaînes d’approvisionnement en armes et en vivres vers Kharkiv, Marioupol et tous les champs de bataille qui résistent encore à l’assaut des armes russes. La grande bataille qui s’annonce sur le front est, de Kharkiv au nord à Marioupol au sud, sera capitale pour l’avenir.

L’Ukraine est partagée en deux par le fleuve Dniepr qui se jette dans la Mer Noire à Kherson, tout près de la Crimée. Ce port a été la première cible de l’invasion russe, et il est déjà tombé sous contrôle de l’armée de Poutine. Puis les troupes russes ont progressé vers l’Est, le long des côtes de la Mer d’Azov, jusqu’à buter sur la résistance de la ville de Marioupol, objectif militaire essentiel pour installer leur mainmise territoriale sur le sud du Donbass.

Au nord, la deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv, a été attaquée comme Kiev par des troupes venues de la frontière nord du pays. Elle a elle aussi résisté à cette attaque, mais elle reste encore un objectif de l’offensive russe. Elle doit s’attendre, comme tous les centres urbains de ce front de l’est, à une attaque généralisée et massive d’ici quelques jours.

Dans cet intervalle, la guerre en Ukraine est en train de franchir un nouveau seuil. Les rues jonchées de cadavres de civils dans Boutcha au nord de Kiev, ou le massacre accompli par missiles interposés dans une gare bondée de femmes et enfants prenant les trains de l’exil vers l’ouest à Kramatorsk, ne sont pas de simples bavures. Elles participent à la guerre dont les civils sont une simple composante. En massacrant ceux qui ont provoqué sa défaite par leur soutien à la résistance à Kiyv, l’armée russe envoie un message à ceux qui le font, ou s’apprêtent à le faire, à Marioupol, Kharkiv ou Kherson. En détruisant la gare bondée de passagers de Kramatorsk, elle freine l’exil vers l’Ouest des familles, obligeant les gens à rester sur place, ce qui pénalise la résistance ukrainienne qui doit alors partager les stocks de vivres et prendre en charge une population sans défense. Ce sont ce que l’on appelle communément les « horreurs de la guerre » .

Durant cette pause des combats, la diplomatie internationale elle aussi prend ses options pour l’avenir. Ainsi la Présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen a fait, à la suite de la présidente du Parlement Européen Roberta Metsola, le voyage de Kiev pour rencontrer le Président Zelinski et lui remettre les formulaires officiels qui permettront à la future Ukraine, qu’elle soit victorieuse ou réduite à la portion congrue, d’adhérer à l’Union Européenne.

Ce voyage témoigne de deux choses. Tout d’abord que le climat de sécurité à Kiev est suffisant, et pas seulement aux yeux du pouvoir ukrainien, pour que les responsables de l’UE s’autorisent de tels déplacements. Donc la victoire des Ukrainiens à Kiev est acquise désormais. Deuxième message : Poutine et ses chantages aux approvisionnements en gaz ne sont pas suffisants pour empêcher un tel affichage, et donc pour empêcher l’Europe, le Royaume Uni et les USA de renforcer encore leur soutien, y compris militaire, au régime ukrainien. Ce que d’ailleurs la venue qui a suivi de Boris Johnson à Kyiv a aussi confirmé. Certains gouvernants commencent donc à parier sérieusement sur une victoire militaire relative de l’Ukraine, la Russie devant se contenter de la situation ante au Donbass, éventuellement augmenté de quelques conquêtes autour de la Crimée.

Car Marioupol n’est pas tombée. L’explosion surprise d’un navire de guerre russe bondé d’armements destinés à un débarquement musclé n’est certainement pas étrangère à ce revers militaire des Russes. L’appui logistique occidental n’y est pas pour rien.

Voilà le climat qui prévaut alors que les combats s’apprêtent à redoubler dans les jours à venir. La guerre en Ukraine n’est pas finie. Son issue dépendra de la capacité de résistance de l’Ukraine, et, de cette issue dépendra beaucoup de l’avenir géopolitique de l’Europe.

0  0  
logo Membre de Femu a Corsica et préside depuis 2014 l'Alliance libre européenne (ALE). Élu une première fois député européen le 7 juin 2009, Il est de nouveau élu député européen le 26 mai 2019, sur la liste Europe Écologie Les Verts.
[ Voir tous les articles de François Alfonsi]
Vos 8 commentaires
Kerbarh Le Dimanche 17 avril 2022 20:00
Bravo les Ukrainiens. L’Europe ne doit pas avoir peur de la Russie de Poutine. Une armée suréquipée mais totalement inorganisée . Un monstre de papier
(1) 
Michel Bernard Le Dimanche 17 avril 2022 22:41
L' article de monsieur Alfonsi correspond peut être a la réalité sur le terrain, les russes vont confisquer la partie développée et industrialisée de l 'Ukraine et ensuite laisseront le reste , en ruines a l' Europe qui paiera la reconstruction ,et de temps en temps Poutine bombardera de nouveau ce qui sera reconstruit, pauvre Ukraine
(0) 
boned ruz Le Lundi 18 avril 2022 01:20
Voir l'avenir ou voir le passé pour expliquer un scénario ou un autre me semble très hasardeux... Vous vous engagez sur un terrain que seul Lalokan maîtrisait... je veux parler de Marzin ou pour les français qui s''intéresse à l'histoire fantastiquement vraie ou véritablement fantastique du peuple breton, il s'agit donc de Merlin...le barde écrivain poète, témoins de son temps ou encore le magicien ou le personnage mi-homme, mi-animal de l'imaginaire breton. Qui sait? En dehors de lui, je doute que la vérité énoncée aujourd'hui soit la vérité vraie de demain... Gwelet ' vo! On verra!
Kalz furoc'h ez eo gouzout hiroc'h a-zivout an darvoudoù drastus e bro Ukraina...
Rak ar c'hwitadenn ( a-ratozh kaer marteze? Piv a oar? ) zo bet gant hon dilennidi uhel a-benn plaenaat an traoù bet boulc'het abaoe keit-all n'omp ket staliet mat war ar varikenn a-benn barn an traoù ... an disterañ ma c'haller diskuliañ 'zo doare untuek kelaouiñ an dud ... Me n'on ket Marzin! Gortoz a ran neuze! Barnañ an traoù? Ne ran ket ket diouzh an diavaez ha gwashoc'h c'hoazh hervez ar mod buheziñ an titouroù en em gavomp beuzet ennañ
Il est beaucoup plus sage d'attendre d'en savoir plus sur les évènements tragiques en Ukraine ... A cause du loupé ( peut-être volontaire, Qui sait?) de nos représentants politiques afin d'aplanir les choses qui durent depuis si longtemps nous sommes mal placés pour porter des jugements... Le moins que l'on puisse dénoncer c'est la façon très partiale d'informer les gens. Moi je ne suis pas Marzin! Alors j'attends. Je ne juge pas sur les apparences et sûrement pas sur l'animation de l'information dont on nous abreuve.
(0) 
Kerbarh Le Lundi 18 avril 2022 09:11
Michel Bernard : la Russie sera ruinée économiquement et moralement avant l’Ukraine. L’OTAN va intégrer la Suède, La Finlande … Poutine et la Russie actuelle sont le reflet de ce que pourrait être la France gouvernée par Le Pen,Zemmur , Melanchon ainsi que les gauchistes : un désastre total. Ils ne sont animés qu’une seule chose : la haine de l’Occident , de la liberté et un orgueil ultra nationaliste démesuré.
(3) 
Ar Vran Le Lundi 18 avril 2022 10:29
@Kerbarh
Ce que vous dites concernant Zemmour, Le Pen et Melenchon est vrai. C’est le point commun de tout dit acteur ou apprenti-ditacteur qui fantasme sur leur empire passé. A cette liste vous pouvez bien sûr rajouter Poutine , Erdogan, XI Jiping, les Ayatollahs d’Iran, l’Indonesie…
(1) 
Pierre Robes Le Lundi 18 avril 2022 13:20
L'échec de Kiev est surtout du à l'incompétence du général commandant l'aviation russe qui n'a envoyé que 150 missiles et bombardements les4 premiers jours alors que les américains ont bombardé de milliers de missiles et bombardements sur l'Irak pendant plus d'un mois (militaire français LCI), il a d'ailleurs été remercié ainsi que divers autres incompétents des services secrets russes, et de l'incompétence du capitaine du navire russe qui s'est trop rapproché de la côte ukrainienne.
La guerre ça fait toujours des morts et même du côté des civils, le peuple Breton le sait bien lui qui a dû subir les horreurs du colonialisme français en Bretagne, des milliers de civils attachés nus et mis sur des bateaux coulés dans la Loire près de Nantes par Carrier en 1793-94 au nom des lois de la Sainte République, le daesh français.
(3) 
Émilie Le Berre Le Lundi 18 avril 2022 21:16
Car les rideaux s’effilochent à chaque jour qui passe. Après avoir fait les gros titres dans le sillage de Boutcha, le massacre de Kramatorsk a rapidement disparu des écrans. Lorsqu’une équipe de la télévision espagnole a pu filmer le numéro de série du projectile tiré sur la gare, il est apparu — outre le fait que ce modèle n’était pas en service dans l’armée russe — qu’il faisait partie d’un lot de missiles tirés par les FAU sur le Donbass depuis 2015. Son origine a également pu être tracée par analyse balistique.
(0) 
Jack Leguen Le Mardi 19 avril 2022 00:28
@ Emilie....euh vous vous êtes fait rouler dans la farine
(0) 
Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font ( 1 multiplié par 2) ?

ABP

  • À propos
  • Contact
  • Mentions légales
  • Données personnelles
  • Mise en page
  • Ligne éditoriale
  • Sur wikipédia
  • Agir

  • Demander une accréditation
  • Contacter la rédaction
  • Poster votre communiqué vous même
  • Écrire une dépêche
  • Envoyer un flash info
  • Nous suivre

    2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons