Forte de ses plus de 1.600 adhérents, tout en étant consciente que le mouvement breton a subi deux revers, d'abord lors de la réforme territoriale puis lors des élections régionales, fière de sa réussite dans la communication et de la conscientisation par le plus grand nombre de la chose bretonne, l'association Bretagne Réunie a tenu ce samedi son Assemblée générale bisannuelle.
Avant l'AG ordinaire, les statuts de Bretagne Réunie ont été modifiés en assemblée générale extraordinaire, modification qui a permis un élargissement du Conseil d'Administration. Jusque 30 membres pourront y participer. Forte de ce nouveau texte, l'AG a élu au total 23 administrateurs, dont 14 nouveaux.
Parmi ces 14 nouveaux, un nom est particulièrement connu, il s'agit de Patrick Mareschal ( voir notre article ), fondateur du CUAB (Comité pour l'Unité Administrative de la Bretagne, «père» de Bretagne Réunie) et ancien élu au Conseil municipal, de Nantes, alors adjoint de MM. Chénard puis Ayrault, et au Conseil général de Loire-Atlantique, dont il fut le président jusqu'à 2011. Vous savez, le gwenn ha du devant le Conseil général, c'est un peu grâce à lui.
Le CA de Bretagne Réunie se réunira d'ici deux semaines pour élire son nouveau Bureau, et définir les grands axes de son action.
Jean-François Le Bihan, ex-président de Bretagne Réunie jusqu'à septembre 2015, a fait son rapport moral (1), voté à l'unanimité moins 3 abstentions. Dans ce rapport il justifie sa décision de s'être présenté lors des élections régionales sur une liste hexagonale, disant que c'est aussi de «l'intérieur d'un appareil même jacobin que l'on peut rénover». Il rappelle aussi que Bretagne Réunie est indépendante de tout parti, son seul objectif est la réunification de la Bretagne.
Son discours est optimiste malgré les échecs de 2014 et 2015. «On a évité la fusion» [avec les PdL, NdlA] d'une part, mais surtout, «on a montré que nous avions une puissance réelle».
Une longue séance d'échanges entre adhérents s'est déroulée. Citons en vrac une interrogation sur le «être politiquement correct ou pas», sur des propositions de slogans tous plus punchy les uns que les autres, et sur le mur qui se présente devant les Bretons, nommé «le triangle infernal».
Ce triangle, c'est les maires des trois grandes métropoles régionales : Brest, Nantes et Rennes, auquel il conviendrait d'ailleurs d'ajouter Saint-Nazaire. Ces élus se sont tous prononcés non seulement contre la Réunification, mais, pire, pour la fusion avec les PDL (Pays de Loire). Eh oui, ils espèrent jouer un rôle dans une - trop grande - région et dans un contexte de mauvais aménagement du territoire et de mépris des territoires ruraux ou péri-urbains. Également, ils ont des positions qui sont celles du pouvoir central jacobin. Faut pas déplaire !
Notons aussi une intervention remarquée sur la réappropriation du débat par la société civile. Comment faire pour qu'elle reprenne son destin en mains face aux décision parisiennes ? Le débat, ce n'est pas seulement la Réunification, c'est aussi le dynamisme latent trop bridé par le pouvoir jacobin. Des manifestations, oui, il faut en faire, mais il faut faire plus, il faut «bousculer la forteresse jacobine».
Avant le Bro Gozh final, chanté toujours aussi brillamment par Michel Chauvin, des tracts pour large diffusion sont distribués. C'est un appel à la manifestation destinée à devenir un événement annuel le dernier samedi de septembre à Nantes. Une communication importante va être déployée.
Sont élus au Conseil d'Administration :
(entre parenthèses la position de gauche à droite sur la photo).
Didier Berhault (17) ;
Stéphane Briand (11) ;
Michel Chauvin (16) ;
Jacques Chotard (absent) ;
Jean-Luc Coché (1) ;
Henry Colliot (18) ;
Gilbert Deshayes (non visible) ;
Gwenola Hemery (15) ;
Reun Jezegou (6) ;
Thierry Jolivet (9) ;
Donatienne Jossic (2) ;
René Lanco (5) ;
Jean-François Le Bihan (13) ;
Didier Lefebvre (7) ;
Job Le Gac (14) ;
Yves-Alain Le Goff (12) (note 2) ;
Paul Loret (19) ;
Patrick Mareschal (4) ;
Hervé Morvan (3) ;
Alain Peigné (absent) ;
Marie-Jo Poulard (8) ;
Rémy Poulard (10) ;
Maelig Tredan (absente).
(1) En video le discours de Jean-François Le Bihan. Elle commence un peu avant son discours (mais nous ne savons pas la couper...). Par contre un problème technique a coupé la fin, où J.-F. Le Bihan annonce qu'il se présente au CA.
La vidéo n'ayant pas basculé automatiquement sur l'article, prière d'aller sur ABP-TV : abp-tv . com sans les espaces autour du point, mais avec les garnitures appropriées.
(2) Yves-Alain est membre du groupe de rock Atlantyka http://www.atlantyka.fr/ . Leurs chansons, tout en douceur et en mélodie, évoquent le voyage et le rêve en parlant d'amour, de solitude, de la Bretagne, d'une pointe de science-fiction, d'alcool et d'un zeste d'écologie. Atlantyka vient de la chanson du même nom qui mêle l'Atlantide et la Ville d'Ys (le trio est originaire de Douarnenez).
Yves-Alain est entre autres auteur compositeur de la chanson Breizh https://www.youtube.com/watch?v=UM5vQEFwL0g sur la « scandaleuse partition de la Bretagne qui perdure ».
Un extrait :
« Ma région ce c'est ni l'Ouest
Ni le Grand Ouest, ni le far-Ouest
Ma région c'est la Bretagne
La véritable Bretagne
De Quimper au Pays Rennais
Et de Brest au Pays Nantais ».