Régionales : Jean-Yves Le Drian sera tête de liste PS en région Bretagne
Simplement parce que le PS risque de perdre la Bretagne, le président de la République a fait une dérogation à sa règle qu'il avait lui-même mise en place : pas de poste de ministre doublé d'un exécutif territorial. Il y aura une exception avec Jean-Yves Le Drian. Mais est-ce bien une exception ou bien de la poudre aux yeux des électeurs, un tour de passe-passe opéré par un parti en pleine déroute ?
Par Philippe Argouarch pour ABP le 14/10/15 1:33
Simplement parce que le PS risque de perdre la région Bretagne, le président de la République a fait une dérogation à sa règle qu'il avait lui-même mise en place : pas de poste de ministre doublé d'un exécutif territorial. Il y aura une exception avec Jean-Yves Le Drian. Mais est-ce bien une exception ou juste un mirage, un tour de passe-passe opéré par un parti en pleine déroute ?
Le ministre de la Défense a mis son nom en tête de liste PS pour la région Bretagne juste pour la figuration et tenter de faire gagner la gauche. Bien sûr, si élu, il sera un président fantôme et fantoche car il ne siègera pas au Conseil régional. Il l'a dit lui-même maintes fois, mon ministère passe avant tout et on le comprend avec plusieurs guerres sur les bras. D'autant plus que Jean-Yves Le Drian est contre le cumul des mandats, abandonnant son poste de maire de Lorient en 1998 quand il fut élu conseiller régional. Ca ne l'a pas empêché de rester député du Morbihan jusqu'en 2007 alors même qu'il était président du Conseil régional depuis 2004.
Beaucoup, y compris au PS ou à gauche, se posent la question de l'honnêteté d'une telle démarche qui, dit tout simplement, a pour but d'embobiner l'électeur lambda. Les indécis votent le plus souvent pour le gars ou la femme qu'ils ont vu à la télé, en bien quand même, et c'est le cas de Le Drian qui, pour le moment, n'a pas de casseroles si ce n'est quelques vagues accusations de népotisme dont la presse se fait rarement l'écho. En fait c'est juste des péchés mignons dans cette république des copains dont certains sont banquiers en Suisse ou ailleurs et d'autres des agents pour achat d'oeuvres d'art. Certes, Le Drian a bien participé aux négociations pour les frégates de Taiwan, se rendant là-bas en 1989, mais on ne sait rien sur son implication ou pas dans l'affaire des rétro-commissions. Une affaire classée secret défense d'ailleurs et c'est certainement pas lui qui fera la lumière sur ce dossier sous scellés dans les coffres de son ministère tout neuf à Balard. Mais la veritable casserole de Jean-Yves Le Drian, celle qui restera dans les livres d'histoire de Bretagne, c'est de ne pas avoir pesé de tout son poids pour la réunification de la Bretagne lors de la réforme territoriale. On sait qu'il pouvait le faire, vu ses relations privilégiées avec le Président de la république et le poids de son ministère dans le gouvernement Valls.
Dans le meilleur des cas, Le Drian siégera au Conseil régional mais pas avant mai 2017, 18 mois après les élections régionales de décembre. En mai 2017, il y aura l'élection présidentielle et si Hollande est battu ou s'il gagne et compose un nouveau gouvernement sans Le Drian, et si le PS gagne en décembre en Bretagne (rien n'est moins sûr), Le Drian récupérerait la présidence du Conseil regional de sa chère région Bretagne, auparavant confiée à un remplaçant qui ne pourra être que Loïg Chesnais-Girard, tête de liste PS en Ille-et-Vilaine.
Se présenter pour un poste dont on sait à l'avance qu'on ne pourra pas l'occuper sauf dans 18 mois et sous certaines conditions est impensable dans la plupart des démocraties dignes de ce nom. En France, si, car le droit y est malléable, les pouvoirs très peu séparés, et les lois électorales interchangeables selon les intérêts du moment du parti au pouvoir.
Mise à jour du 14/10/2005 10:00
Suite à la confirmation ce matin que Jean-Yves Le Drian sera bien tête de liste PS en région Bretagne, cet article a été modifié.
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vivre, décider et travailler là-bas ! Merci, pas pour moi.
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bernard guyader Le Mercredi 14 octobre 2015 07:47
Bon dia , Mr LeDrian n'est pas un fantoche ..il est bien plus ...C'est le Connétable des armées françaises ...Un bon collaborateur. Un fantoche est tout autre chose , alors que "notre" LeDrian est là pour assurer que la Soudure et qu'elle tienne . LeDrian n'a jamais reconnu le peuple breton il doit seulement s'assurer que les armées francs sont bien pourvues en fantassin et encadrants bretons ... Faire que des milliers de bretons s'engagent ... comme à l'époque de Pasqua ou ce dernier remplissait les casernes de policiers par des corses . BG
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SPERED DIEUB Le Mercredi 14 octobre 2015 09:05
Je suis de votre avis .Que de hurlements n'auraient t-on pas entendu de la part de Le Drian et du PS si par le passé Yvon Bourges aurait cumulé le ministère des armées françaises et la présidence bretonne .Enfin tout cela fait penser aux bretons connétables de France du temps de la guerre de cent ans ,difficile de servir deux maitres à la fois Que n'aurait t-on pas entendu ,et ,à juste titre, si un ministre de droite breton s'était vanté de vendre des armes de pointe ,aux régimes les plus obscurantistes de la planète ,et circonstance aggravante le fait qu'elle peuvent tomber dans les mains des groupes terroristes diaboliques ,mettant en danger l'existence même de la planète ,vive l'humanisme socialiste Par contre quand vous dites Beaucoup, y compris au PS ou à gauche, se posent la question de l'honnêteté d'une telle démarche Il faut avouer que ce ne sont pas forcément les moins jacobins Maintenant comme je l'ai rappelé dans des commentaires précédents ,toutes ces gesticulations ne seraient t-elles pas des écrans de fumée ,pour nous cacher l'éventuelle annulations de ces échéances électorales Cette affirmation peut paraitre farfelue ,seulement la démarche des alsaciens pourrait paradoxalement être l'opportunité pour le pouvoir ,cela lui permettrait d'éviter une nouvelle déroute D'autre part il ne faut hélas pas écarter des attaques terroristes de grande ampleur ,ce qui nécessiterait l'application de l'état d'urgence Je verrai mal les élections se dérouler dans un tel contexte
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Lucien Le Mahre Le Mercredi 14 octobre 2015 10:40
Le cumul des mandats du leader, cumul actuel et à venir ( Région + Ministère) ainsi que le sidérant vote anti-Réunification 2014 de la majorité de ses députés bretons, constitueront-ils des motifs de rejet ou des bases de ré-élection ? Tout dépendra de l'information des électeurs. Pour le moment on a du mal à se décider. Et d'ailleurs lui aussi...
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Marie-Josée Christien Le Mercredi 14 octobre 2015 21:01
Cela prouve bien que le PS est dans sa bulle, hors des réalités. Sans même parler du grand écart sur sa légalité, cette manoeuvre est contre-productive, car les électeurs, outre de constater un bilan régional PS et alliés plutôt mauvais, vont aussi voir en lui le ministre d'un gouvernement qui ne tient pas ses promesses. Ce qui est sûr, c'est qu'il voudrait bien assurer ses arrières car en 2017 il va être débarqué de son poste de ministre. C'est sa seule motivation personnelle, la Bretagne, il n'en a rien à faire ! Mais c'est la déroute assurée...
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Damien Kern Le Jeudi 15 octobre 2015 02:08
Un petit complément sur l'agenda. 2017 me parait bien loin pour Le Drian. Je vois plutôt fin 2015, au conditionnel évidemment. On vient d'assister en Syrie a un fiasco diplomatique de la part de l'OTAN. Le trio Hollande, Fabius, Le Drian est discrédité. C'est la 2ème fois qu'ils sont lachés par Obama. Il risque de l'être plus encore si la coalition russe/iran/syrie/kurde et même US en catimini renverse rapidement la situation, ce qui a mon avis va arriver d'un coup dans les semaines qui viennent. L'excellent article "La guerre contre Daesh : les embarras de Paris" qui a battu les records d'audience sur ABP résume en détails et nuances la situation. Lors des conférences de presse, les russes, malicieusement pour se moquer des US, insiste sur la coalition USA/France. En droit international, ce que font les russes en Syrie est à l'identique ce qu'a été faire la France au Mali avec un Le Drian largement médiatisé. Cependant on y entend 2 interprétations juridiques. Il y a aussi l'interprétation sur la légitime défense qui tombe du ciel 10 mois après. Avec tout ce qu'a pu raconter le trio ces derniers mois, un remaniement sera nécessaire avec les nouveaux interlocuteurs. Fabius convoite le conseil constitutionnel. Hollande étant évidemment épargné, Le Drian serait sacrifié. --- Connait-on la position juridique de Le Drian au conseil de Bretagne depuis 2012 ? Plus précisement, est-il payé ?
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P. Argouarch Le Jeudi 15 octobre 2015 02:18
@ Kern : l'article que vous mentionnez "La guerre contre Daesh : les embarras de Paris" a cartonné car repris par yahoo.fr actualités, une première pour ABP.
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SPERED DIEUB Le Jeudi 15 octobre 2015 21:26
La polémique enfle au niveau de l'hexagone ,mais ce sont les jacobins qui tirent sur le Breton à boulets rouge .Dernier en date Larcher qui a tenu des propos grotesques ,du genre ,j'ai de l'estime pour Le Drian ,mais il faut qu'il choisisse la France plutôt que le local ! ,sinon il perdra sa crédibilité Cependant il va falloir que Le Fur prenne aussi ses responsabilités face à ses collègues sénateurs républicains et udi qui se sont dressés comme un seul homme contre la charte des langues minoritaires .Il faut d'ailleurs saluer, la réponse musclée de Paul Molac à leurs égards. Alors Breizh europa et comparses ,alliés de Le Fur,qui étaient les premiers à stigmatiser les personnalités de l'udb ,faisant appel à Le Drian , devraient aussi s'inquiéter du fait que ,Le Fur est, malgré lui , pieds et poings liés avec la droite jacobine français , alors un futur Le Drian de droite ?
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Reun Allain Le Dimanche 18 octobre 2015 11:26
Pour les Bretons qui sont intellectuellement honnêtes, il ne devrait pas y avoir plus de déçus du parti socialiste français que de l'ex UMP, ni des verts quand ce n'était pas des verts-de–gris français partisans de l'écologie punitive en faveur de l'écotaxe. On mesure mieux où ça nous aurait mené en Bretagne si la punition avait été adoptée. Ce n'est pas ça qui aurait empêché l'augmentation des taxes sur le gasoil puisqu'après avoir récupéré sur le tarif à la pompe on vient d'en inventer une autre pour réduire l'écart entre gasoil et essence. Bref se dire plus déçu d'une chapelle politique jacobine particulière alors qu'on en attendait rien n'est pas honnête. Espérons que la campagne des « Régionales » en Bretagne ne va se faire sur fonds de déception quand on n'attendait que si peu et qu'au contraire s'exprimera des projets concrets, constructifs et conquérants pour affirmer une place de Bretagne visible en Europe et dans le monde. Le sujet étant celui de JYLD, lui reprocher de ne pas avoir réussi la réunification n'est pas non plus honnête. Ne refaisons pas l'histoire à l'envers ! La réforme est partie avec un axiome de suppression (à terme) des départements, ce qui du coup plaçait les régions administrative comme éléments de base de reconstruction du puzzle. Voilà qui arrangeait bien les baronnies régionales et particulièrement celle d'Auxiette et de JM Ayrault de s'interdire de casser les régions administratives. La seule alternative qui subsistait pour B4 était fusion avec PdL ou statut quo. JYLD a évité la fusion, qui semblait être pire que B4. Par contre on n'a jamais entendu reprocher les propos incohérents de la ministre de la fonction publique Mme Lebranchu qui après s'être dite « réservée » (euphémisme) contre la réunification pour cause de déséquilibre vers l'est du territoire breton ne l'était plus quand la réforme prévoyait de l'étendre jusqu'à la limite de la Beauce pour ne pas dire l'IdF. Même incohérence pour Cuillandre maire de Brest qui était pour les mêmes raisons contre la réunification mais pas contre la fusion B4+PdL. On a compris après coup quand il eu obtenu sa récompense comme président du pôle métropolitain LOIRE-BRETAGNE. Tout un symbole pas « Bretagne-Loire »). On ajoutera la position néfaste de N. Appéré maire de Rennes, Faut-il évoquer J Rolland de Nantes et enfin tous ces députés bretons qui ont voté la réforme d'un seul c½ur plus préoccupés de leur carrière que de l'intérêt de la Bretagne ? @ Spered Dieub, les propos de Larcher furent très méprisants en comparant la Bretagne à un village d'importance secondaire. Sa phrase fut exactement celle-ci à propos de Le Drian : "Quand tu dois choisir entre ta commune et ton village et la France, choisis toujours la France"
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Damien Kern Le Dimanche 18 octobre 2015 22:26
@Reun Allain "JYLD a évité la fusion." Ca fait beaucoup de pouvoir pour un seul homme. Au fond quelle est la source de cette affirmation ? On parle d'une réunion avec F. Hollande. Ca fait 2 témoins. On n'a jamais entendu JYLD s'exprimer publiquement sur le sujet. Maintenant Molac reprend cette affirmation comme incontestable pour justifier son ralliement avec JYLD.