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L'industrie du tourisme en Bretagne victime du réchauffement climatique
Il n'échappera à personne qu'il y a en Bretagne depuis plusieurs années moins de pluie l'hiver et en début de printemps, voire des sécheresses et plus de pluie et de mauvais temps en été.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 3/07/12 19:15

Il n’échappera à personne qu'il y a en Bretagne depuis plusieurs années moins de pluie l'hiver et en début de printemps, voire des sécheresses et plus de pluie et de mauvais temps en été. Agence Bretagne Presse a interrogé plusieurs anciens du pays bigouden. Ils sont tous formels : De toute leur vie ils ont rarement vu un " temps aussi pourri ".

Vers des moussons bretonnes ?

Depuis 12 ans, tous les étés (en France mais pas en Bretagne) ont été plus chauds avec des températures au dessus de la moyenne.

Ceux qui ont eu un minimum de cours de physique au lycée ont facilement compris que le réchauffement climatique a instauré en Bretagne une sorte de mousson. On peut lire dans wikipedia " Les moussons sont causées par le fait que la terre s'échauffe et se rafraîchit plus vite que la mer ". C'est bien ce dont il s'agit sur le massif armoricain. En effet, plus il fait chaud au large de nos côtes, plus il y a d'évaporation à la surface de la mer et donc formation de nuages et pluies potentielles. Un phénomène accentué aussi par la légère augmentation de la température de l'eau. En même temps, la chaleur sur l'Europe continentale fait, selon le même principe, monter l'air chaud, créant des zones de basses pressions qui ne feront que s'accentuer, entraînant vents, pluies et brouillards, voire des tempêtes d'été vers ces anticyclones afin d'y combler le vide. Le vent n'étant que le déplacement de l'air des hautes pressions vers les basses pressions suivant le principe des vases communicants.

Aux Indes, cette circulation peut durer des semaines ou même des mois, le temps que la température de surface de la mer devienne aussi chaude que la température maximale quotidienne des terres et que la boucle thermique ne puisse plus se former. Dans le cas de la Bretagne le point d'équilibre n'est jamais atteint sauf tard dans la saison, comme en septembre, quand l'été touche à sa fin. La poisse quoi, et le réchauffement climatique ne ferait qu'accentuer ce phénomène.

Les chiffres

En 2010, Michael Dodds, le directeur du Comité du tourisme de la région Bretagne, avait fait remarquer honnêtement que, si le tourisme avait progressé de 4 à 5 % en France, il était resté stationnaire en Bretagne. Même chose en 2011, la fréquentation estivale dans les hôtels et campings bretons progresse de 1,4 %, moins que la moyenne française (+ 2,7 %). En 2012, il suffit de regarder par la fenêtre pour savoir que les chiffres vont être catastrophiques et il n'y a aucune raison de penser que les choses vont s’améliorer

Les Français préfèrent le sud

Le réchauffement climatique a un impact chez nous en dehors et en dépit de tout ce que mettent en oeuvre les comités du tourisme départementaux et régionaux. Si la moitié des Français continue de partir en vacances et, pour la plupart, en France pour faire des économies, ils ne vont pas en Bretagne. Les destinations en tête du classement (selon AFP) sont la Provence, les Alpes, la Côte d’Azur, le Languedoc-Roussillon et la Corse. D'un autre coté, beaucoup d'Italiens, d’Espagnols, de Belges, d'Irlandais ou même de Britanniques ont renoncé à des vacances faute d’argent, ce qui n’arrange pas les choses puisqu'il a été établi qu'un touriste étranger en Bretagne dépense 3 fois plus qu'un touriste français.

Le tourisme emploie 51.000 personnes en région Bretagne et 75.000 en pleine saison (chiffres de l'Office du tourisme).

Philippe Argouarch

Voir aussi sur le même sujet : météo,tourisme
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logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 5 commentaires
moonfleet Le Jeudi 5 juillet 2012 12:46
tant mieux...tranquille mimille
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BD IS Le Jeudi 5 juillet 2012 17:10
Je dirais que le climat n'y est pas pour grand chose, les stéréotypes ont la peau dure. Il est bien connu qu'en Bretagne il flotte tout le temps ! Je pense que cet effet de stagnation de la fréquentation touristique est plutôt dûe à une équation financière et morale. La crise abaisse le pouvoir d'achat des touristes, mais aussi leur morale, en conséquent, par déduction psychologique ils préfereront 1000 fois aller en vacances dans une région qui n'est pas connotée péjorativement au niveu de son climat par exemple... C'est le même constat pour les régions du nord. Malheureusement nous perdons les touristes qui apportent une certaine "prospérité" économique à notre territoire, ceux qu'ils faudrait perdre sont plutôt ceux qui achètent et spéculent sur notre littoral...
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reun coupa Le Vendredi 6 juillet 2012 18:54
qu'on arrête de parler de réchauffement (même s'il est global), quand on doit mettre du chauffage en juillet en Bretagne, c'est énervant: qu'on parle plutôt de changement climatique!
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P. Argouarch Le Vendredi 6 juillet 2012 21:41
@reun
De toute évidence vous n'avez pas compris ce qui se passe, c'est pas la Bretagne qui se rechauffe, mais les masses continentales, Afrique, Europe continentale ( la fonte des glaciers, et les migrations de certains insectes vers le nord en sont des evidences). C 'est parce qu'il y a ce réchauffement qu'il y a une plus grande aspiration de l'humidité et de l'air marin océanique vers l'est. C 'est souvent ressentie comme du froid car l'humidité est pénétrante,-- Voir l'augmentation de la pluviométrie en juillet sur la côte atlantique (voir le graphe). Il y a le même phénomène sur ca côte nord de la californie qui avait fait dire à Mark Twain "mon pire hiver a été un été à San Francisco". Les choses empirent c'est tout.
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Jo Pevedic Le Samedi 14 juillet 2012 11:34
Une mousson ou plutôt vu les latitudes, la mer, une sorte de Tsuyu japonais (saison des pluies en juin/juillet). Si ça perdure va falloir revoir le calendrier scolaire.
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