Il n'y aura pas de réunification de la Bretagne sous la Ve République
Pour la même raison qui fit que François Mitterrand renia sa promesse électorale de créer un département basque. Les deux projets remettent en cause les fondements-mêmes de la République et la Constitution de la Ve.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 22/05/12 20:32
Il n'y aura pas de réunification de la Bretagne sous la Ve République. Pour la même raison qui fit que François Mitterrand renia sa promesse électorale de créer un département basque. Les deux projets, réunification ou département basque, remettent en cause les fondements mêmes de la République et la Constitution de la Ve.
La République ne reconnaît sur son territoire aucun autre peuple que le peuple français. Créer un département basque ou réunifier la Bretagne signifierait que ces régions ne seraient plus seulement des collectivités territoriales avec des appellations géographiques mais des entités historiques : de ce fait, il y aurait implicitement une reconnaissance de ces peuples. Cela ne colle pas avec la République une et indivisible. Ce serait ouvrir ce que les jacobins appellent « la boîte de Pandore » . Comprendre : les jacobins sont tellemment peu sûrs d'eux qu'ils pensent que toute exception mettrait fin à la République jacobine en tant que projet politique de l'État-Nation. Pour ce dogme de l'assise politique jacobine, voir l'analyse très bien faite par Yvon Ollivier dans son livre " La désunion française ".
L'enveloppe premier jour du timbre célébrant la
création de la région Pays de la Loire en 1975. Sur le dessin, le château de Chenonceau, qui n'est même pas dans la région PDL mais en Touraine dans la région Centre !
Déplorer principalement l'injustice du décret Darlan-Pétain du 30 juin 1941 est maladroit car cette allégation laisse penser que seul le régime collaborationniste de Vichy est responsable, et non les Républiques d'après guerre et même d'avant (un premier arrêté ministériel institua des groupements économiques régionaux dits « régions Clémentel » le 5 avril 1919 dans lesquels Nantes était déjà séparée de la Bretagne).
Beaucoup pensent que la Bretagne est amputée de la Loire-Atlantique depuis 1941. Rien de plus faux. De 1944 à 1955 et même jusqu'en 1975 à bien des égards, la Bretagne restait unifiée. On parle des Pays de la Loire pour la première fois lors du décret 55-873 du 30 juin 1955 portant établissement des programmes d’action régionale (voir le site) . La séparation de la Loire-Inférieure sera donc faite par décret sans vote au parlement. Nous sommes dans une décretcratie. On dirait que tout a été fait à petits pas sur vingt ans, de 1955 à 1975, à coups de petits décrets anodins afin de faire accepter progressivement cette organisation territoriale contre nature. La Normandie fut divisée en deux, le Poitou et la Savoie amputés comme la Bretagne, et la Corse rattachée un temps à la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur). Il fallait à tout prix éviter toute identification possible des peuples historiques avec une collectivité territoriale, dans le même esprit de 1789, quand furent créés les départements (1).
Ces régions de programme, ramenées à 21 le 2 juin 1960 par la création de l’ensemble Rhône-Alpes, n’auront une existence officielle qu’en 1975 suite à la loi du 5 juillet 1972 créant les conseils régionaux rassemblant des députés et des sénateurs élus dans la région, de représentants des conseils généraux et des communes. La définition de leur identité par une politique régionale ne commença réellement qu’après la loi Defferre de 1981 qui les stabilisa dans un cadre juridique neuf et leur transféra de nombreuses compétences. Le découpage territorial ne sera pas remis en cause. Où étaient les députés bretons ? Ce fut pourtant la première fois que la régionalisation était débattue à l'Assemblée Nationale bien que les textes ne fussent pas écrits par les élus mais rédigés par des hauts-fonctionnaires sous la houlette de Gaston Defferre, alors ministre de l'Intérieur. Cette loi reste toutefois essentielle car elle supprime la tutelle préfectorale et établit le suffrage universel direct pour l’élection du Conseil Régional.
Cela serait si facile s'il fallait juste réparer une injustice perpétrée sous Vichy mais le problème est bien plus complexe. Pour réunifier la Bretagne, il faudra rien de moins qu'abolir la Ve République. Reprendre la révolution où l'avaient laissée les girondins guillotinés. Avec le temps, ils apparaissent de plus en plus comme les seuls vrais démocrates, les seuls vrais révolutionnaires. Les justes. Ceux qui devraient avoir leurs noms sur les grands boulevards avec ceux de Montesquieu, de De Tocqueville et même du général Moreau.
Les jacobins, plus connus sous le nom de "la Montagne" (2), furent juste des putschistes, une faction minoritaire qui profita de sa proximité avec le peuple de Paris, où les sans-culotte occupaient le haut du pavé, pour imposer sa loi au reste de la France à défaut de pouvoir l'imposer à toute l'Europe. La situation n'a pas changé depuis puisque les grands partis ont réussi à verrouiller les médias (via l'AFP), les institutions (via l’exécutif qui contrôle tout) et les élections (via des lois électorales en leur faveur). Les jacobins actuels sont les héritiers de ceux de 1793, simplement parce qu'ils mettent comme eux, leur vision de la République et les interêts de l'Ile de France avant la Démocratie.
Qu'Ayrault succède à Fillon n'est pas un hasard de l'histoire. La droite (UMP, FN depuis Marine Le Pen) et la gauche (PS, PRG, Front de Gauche) ont en commun la sauvegarde de la République jacobine et des privilèges exorbitants de la région Île de France, sans oublier les privilèges qui sont au coeur du système républicain français, ceux de la nouvelle aristocratie des élus cumulards et des hauts-fonctionnaires. Qu'il y ait, dans le gouvernement actuel, quatre ministres bretons ou même vingt ne changera rien au problème car le Premier ministre est contre la réunification et, comme l'avait dit Jean-Pierre Chevènement le 29 janvier 1991 : Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.
Vouloir la réunification de la Bretagne, c'est donc vouloir une VIe République. Et une nouvelle république ne sera possible qu'après l'effondrement économique de la France qui ne saurait tarder, vu son endettement vertigineux et les politiques socialistes à venir qui seront inadaptées à la situation ou pas assez radicales. Le monde change plus vite que la capacité de la France à se réformer. Dans ce contexte, toutes idéologies – et le jacobinisme en est une – ne sont que les boulets supplémentaires qui vont précipiter la chute.
(1) En Bretagne une partie de la Cornouaille se trouve en Morbihan (la Cornouaille morbihannaise) et le Trégor est coupé en deux entre le Finistère – à l'est de la rivière de Morlaix – et les Côtes-d'Armor.
(2) Car ils se tenaient en haut de l’hémicycle près des sans-culottes parisiens venus assister aux débats. Le tintamarre de ces derniers, toujours très forts en gueule, aurait donné aux "montagnards" une importance démesurée par rapport à leur nombre véritable. L'origine des appellations gauche et droite vient du fait que la "Montagne" se tenait en haut et à gauche de l'hemicycle.
Philippe Argouarch
Voir aussi sur le même sujet : réunification,pays de la Loire
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Trugarez vras Fulub hui peus bet kalon pes neus kalz ha re all da lavar GWIRIONE
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Arzh-bihan Le Mercredi 23 mai 2012 03:57
La réalité et donc, l'objectivité Historique qui frappe, ça fait du bien à lire ! Quant au bruit permanent des " beg bras " forts en gueule, il s'entend malheureusement toujours du côté des héritiers de Robespierre ... Prochain grand spectacle de la troupe des "jacobins splendides" à Hénin-Beaumont, très bientôt .
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Pierre CAMARET Le Mercredi 23 mai 2012 07:48
Tout cela est tres juste .Je rajouterai le territoire de BELFORT originellement alsacien , a ete rattache a la Franche Comte ??? pourquoi . Il faut donc tronconner , et ceux qui sont etonnes aujourdhui , m'etonnent moi meme . Ceux , bretons , qui esperaient avec Mr HOLLANDE , un changement positif pour la Bretagne , sont des imbeciles ou des assimiles( qu'íls ne disent surtout plus qu'íls sont bretons) Petain 41 etc.... font parti du discours jacobin . A tout probleme , il y a une solution , le probleme c'est de trouver la Solution..... et les bretons ne l'ont pas encore trouvee .Quand aux francais??? de plus en plus meprises dans le monde , a croire que le reste du Monde est plus intelligent que les hexagonaux Signe des temps , hier un chauffeur de taxi .... indien , reconnaissant a mon accent que je n''etais pas Australien , me demande ma nationalite .. je reponds : I come from Europe , immediatement il m'a parle en allemand ???? Peut etre ai je l'accent allemand quand je parle anglais ??? I have to check . .Signe des temps
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Yann LeBleiz Le Mercredi 23 mai 2012 09:44
Oui, c'est bien ainsi qu'il faut le voir! Mais cette explication très juste n'est accessible qu'aux personnes disposant d'un minimum de connaissance historique et politique! N'oublions pas que les valeurs de la démocratie et l'histoire de Bretagne ne sont pas enseignées. De même, l'histoire de France officielle est largement remaniée! En résumé, cette approche (juste) apporte l'évidence que ce que l'on appelle la "République" (avec R majuscule, à ne pas confondre avec le principe de république en opposition de la monarchie) est un système déviant des valeurs de démocratie et des droits de l'homme...! Mais quand on vit dans un "système" verrouillé, il est difficile d'expliquer cela vers l'ensemble d'une population! Un Coréen du Nord qui meure de faim est persuadé de vivre dans le pays le plus généreux et le plus évolué au monde! Le breton lamda est lui persuadé d'être un français qui vit dans le pays "inventeur" des droits de l'homme, avec l'ensemble de l'humanité en admiration devant cette prouesse!
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Jean-Loup LE CUFF Le Mercredi 23 mai 2012 10:17
La république jacobine centraliste ne peut être considérée comme un système démocratique, tout au plus une oligarchie clientéliste corrompue... Une sixième république? et alors, même l'ultra jacobin Mélanchon la veux... tout dépend ce qu'on y met, et tant que le rapport de forces ne sera pas en notre faveur, une sixième république restera franco-française et jacobinarde... Comment faire basculer les choses? en se fédérant entre peuples identitaires de l'hexagone d'une part, et en arrêtant de renter dans leur faux choix droite-gauche jacobines par l'abstention massive, d'autre part!!! Ce jour là, on se précipitera à notre chevet pour entendre nos légitimes revendications! Mais c'est pas pour demain, tant nos compatriotes sont franchouillardisés par l'école républicaine (comme privée) et par les médias aux ordres! Alors oui, on en vient à rêver d'un gros crach boursier définitif qui mettrait tous nos bourreaux-bourgeois-jacobins les deux genoux à terre, et les c... dans la poussière ! AMEN!
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Ar Vran Le Mercredi 23 mai 2012 10:27
Effectivement! C'est un éditorial courageux et M. Argouarc'h, vous devez être félicité pour l'avoir écrit. La vérité comme beaucoup d'intervenants l'ont écrit déjà sur ABP est que cette situation de blocage commencera à bouger lorsque les Bretons présenteront un front uni constitué d'hommes et de femmes qui penseront d'abord à la Bretagne en tant que pays et ne seront plus des valets de partis et structures hexagonales. Le pouvoir en France commence à bouger que si en face il y a une opposition forte et sans aller dans les extrêmes du type terrorisme, c'est un rapport de force politique qu'il faut pour notre Bretagne. Il ne suffit pour s'en convaincre de constater comment les Corses ont obtenu d'avoir une chaîne de télé locale. Cela n'a jamais été fait en demandant poliment à la France mais en s'imposant. En attendant cette sixième république, il faut que la politique des "petits pas" continue à s'appliquer, à savoir faire feu de tout bois et arracher par la pression politique toute petite concession qui puisse bonne pour la Bretagne. Comme dit l'adage : petit à petit l'oiseau fait son nid. N'eo ket echu !
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Pierre CAMARET Le Mercredi 23 mai 2012 11:25
Ah! oui le show Henin- Beaumont me passionne . Je suis detache , et je vais suivre cela avec interet, un bon verre de scotch en mains . Un peu d'humour dans la vie , cela fait du bien , de voir 2 Guignols de la politique francaise se dechirer .
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Vincent Le Floc'h Le Mercredi 23 mai 2012 12:19
La solution est toute trouvée, au contraire ! Elle consiste en ignorant les jacobins et en faisant nous mêmes ce qu'on souhaite : - créer un Parlement, - le penser et faire agir sur le vrai territoire breton - lever nos impôts - ensuite, les jacobineurs viendront négocier ! Nous ne devons plus faire preuve de soumission, même lorsque nous ne sommes pas satisfaits ! Aux urnes citoyens !
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d Le Mercredi 23 mai 2012 12:59
La bretagne ne retrouvera ses libertés seulement sur les décombres du jacobinisme,la faillite de la france verra la renaissance des peuples hexagonaux,mais c\'est seulement par une action extérieure,que la bretagne retrouvera sa place dans le concert des nations libres. Les jacobins savent que leur système est a bout de souffle,craignons que dans leur chute ils n\'entrainent tous les autres. Il n\'y as pas de ministres bretons dans ce gouvernement,seulement des ministres francais,il ne faut rien attendre des gens en place. Le jour ou les bretons ne seront plus a genoux devant leur maitre jacobin ils verront qu\'ils ne sont pas aussi grand qu\'ils le pensent,et ce jour la ils discuteront d\'égal a égal. La dette abyssale de la france nous permet de dire que le jour de la chute n\'est pas si éloigné que cela. En attendant transmettons notre culture pour que les générations futures puissent vivrent libres et ce sera. Il n\'y as pas de nation éternelle et la france est régie par cette loi comme les autres
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Yann Krouer Le Mercredi 23 mai 2012 13:34
Petit commentaire concernant l'illustration en tête d'article. A mon avis il ne s'agit pas de la célébration de la création de la région PDL, mais bien de la sortie du timbre-poste consacré au pays de la Loire, mais dans le sens "propre" du terme. En effet, on y voit le Château de Chenonceau, qui est situé en Touraine (à l'est de Tours) et, qui plus est sur le Cher.
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Naunnt Le Mercredi 23 mai 2012 14:18
Depuis Michelet on a un peu romancé l'histoire des girondins. N'oubliez pas que ceux-ci étaient pour la guerre révolutionnaire et pour les "frontières naturelles" de la France, c'est à dire la rive gauche du Rhin, contrairement à Robespierre.
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SPERED DIEUB Le Mercredi 23 mai 2012 15:44
Exact Naunnt par ailleurs le terme jacobin est aussi utilisé à tort et à travers pour désigner le centralisme parisien ou l\'état français centralisateur A l\'origine il n\'avait pas forcément la même signification que celle qu\'on lui attribue aujourd\'hui le problème est que le jacobinisme en temps qu\'idéologie était irréaliste et de fait elle a fait évoluer la France révolutionnaire vers un pouvoir totalitaire entrainant des conséquences dramatiques, dans ce sens l\'évolution du communisme est comparable . Ce serait une bonne initiative que un historien de ABP se penche sur ces questions historiques concernant les jacobins et les girondins .A l\'origine tous les jacobins n\'étaient pas républicains La Fayette était jacobin .Cette idéologie a eu une influence européenne par exemple l\'Irlande, qui est aussi le pays le plus centralisé d\'Europe et comme par hasard Robespierre était d\'origine irlandaise!! .Une Bretagne indépendante pourrait être également un pays centralisé, jacobin quand tu nous tiens!!! et dire que à l\'origine c\'était le club breton .Peut t-on être breton et jacobin ???
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Arzh-bihan Le Mercredi 23 mai 2012 15:54
Spered Dieub, Aujourd'hui le terme est "générique" ... Pour ma part, en plus du côté centraliste, je considère les jacobins comme les tenants de " l'ethnie républicaine " contre les républicains des provinces enracinées et de la diversité .
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Jak le Dreuzic Le Mercredi 23 mai 2012 15:59
@ Yann Krouer : il y a un article sur cette illustration, les Pays de Loire, une identité floue dès le premier jour . C'est l'enveloppe 1er jour des Pays de Loire, les régions de programme acquièrent en effet une existence officielle par la loi de 1972, applicable en 1975.
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Michel Prigent Le Jeudi 24 mai 2012 07:22
FR3 ce mercredi soir présentait une émission historique "Le Templiers" dont l'ordre fût dissous par Philippe Le BEL, un des "rois maudits" porté à la télé par Maurice Druon. Le comportement de ce roi de France, qualifié par l'animateur de l'émission comme l'initiateur du jacobinisme (dès 1310 !) est symptomatique de la façon dont s'est constitué ce territoire dénommé "France": ce n'est qu'intrigues, complots, épreuves de force, tortures, procès bidons, bûchers... De la même façon que son prédécesseur avait liquidé les cathares 50 ans plus tôt, Philippe Le Bel, superendetté, "en pleine crise économique...comme maintenant" (sic l'animateur) a cherché à renflouer ses caisses par tous les moyens en spoliant les lombards (italiens) qui lui avaient prêté de l'argent, puis les juifs qu'il expulsa du pays, les sénéchaux, pour enfin s'attaquer au "Trésor des Templiers", ces croisés partis combattre l'infidèle à Jérusalem et qui bénéficiaient de la protection du Pape Clément VI. Le "procès" bidon des templiers dura 4 à 5 ans dans un contexte de conflit permanent entre l'église romaine et les rois de France et comme pour les Cathares, les templiers ordre moral irréprochable, certes fortuné et puissant en paya le prix. Philippe Le Bel, à coup d'intimidation armée, d'exécution unilatérale au bûcher de centaines de templiers préalablement torturés pendant des années, passant outre les procès de l'Inquisition, parvint à la phase finale de son entreprise au Congrès de Vienne de 1311 (abrogation de l'ordre des templiers) et porta le coup de grâce en mars 1314 en brûlant sur la place publique les derniers chefs charismatiques de cet ordre. Chose étonnante, alors qu'il brûlait dans les flammes en cette nuit de mars 1314 à Paris, devant toute la cour du Roi, le chef suprême des Templiers lança des paroles "Nous sommes innocents, nos aveux ont été arrachés sous la torture...Soyez maudits !". Paroles prémonitoires, puisque un mois après le Pape Clément VI décédait, le Roi Philippe Le Bel 6 mois plus tard, le prélat machiavélique, instrument du Roi dans ce "procès" était quand à lui déjà mort...Justice divine ? Le Roi de France avait affirmé son contrôle total sur le pays, son indépendance à l'égard de la papauté (comme Napoléon se substituant au pape pour ceindre la couronne impériale) en affirmant que "le pouvoir passait par moi", bref, un précurseur de Louis XIV et sa Monarchie absolue "L'Etat c'est moi". Les éminents commentateurs du film s'entendirent pour dire que toutes ses tragédies n'avaient qu'un seul moteur: la soif du pouvoir et de la richesse obtenus par tous les moyens fussent-ils les plus vils. Nos révolutionnaires bourgeois de 1789 n'ont faits que perpétuer (tuer est le mot qui convient) les pratiques monarchiques: exproprier de gré ou de force les biens du clergé et ceux de la noblesse (pas tous !). On pourrait croire que ce n'est que justice si ces biens devenus nationaux n'avaient pas été accaparés à vil prix par les notables opportunistes et la bourgeoisie. C'est ce que m'affirmait il y a une trentaine d'années un prof agrégé d'histoire, devenu inspecteur qui autopsia les archives d'un gros bourg de Loire-Atlantique. C'est çà la France, une oligarchie parisienne affairiste qui survit à tous les régimes et à l'épreuve du temps, voire même à la mondialisation tant il est vrai que non seulement "l'argent n'a pas d'odeur" mais il n'a aussi pas de patrie.
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JBB Le Jeudi 24 mai 2012 14:57
Bizarre autant qu'étrange ! Pardonnez-moi de m'excuser, mais... ce qu'un décret (ou plusieurs) à fait est-ce qu'un décret (ou plusieurs) ne pourrait pas le défaire ??? (Question d'un "totally" néophyte !)
Félicitations pour ce brillant article qui nous apporte un peu d\'optimisme dans une sombre période pour la Bretagne et le Peuple breton. Depuis quelques années je pense en effet que l\'on ne peut pas être français et breton, il faut choisir. Lors de rencontres avec d\'autres bretons, habitants du territoire et quelque soit l\'origine bien sûr, il m\'arrive d\'aborder ce sujet. Les tabous tombent et nous sommes peut être 3 à 4% à penser que l\'avenir de la Bretagne se fera en dehors de la France ... French difficulties will be breton oportunities ... Why not ?
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o. Nicolas Le Vendredi 25 mai 2012 10:06
@Yannig Coraud. D'accord avec vous. Au début, quand on prend conscience de sa bretonnité, on devient "régionaliste".."autonomiste"..mais restons rattachés à la maison "mère" FR qui nous a formaté. Mais avec le temps..le cheminement, c'est mon ressenti,on comprend que pour vivre pleinement et vraiment "la bretagne", cela ne peut se faire que dans le cadre d'une souveraineté. L'europe aux cent drapeaux ??..(du visionnaire Yann Fouéré)..on y arrive doucement. Dans le monde, 1945 : 50 Etats 2012 : 190 Etats !!.. War-raok !
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marc iliou Le Vendredi 25 mai 2012 21:26
Je suis breton,je suis de gauche,au premier tour des législatives à venir je voterais pour un candidat breton,au second je ferais mon propre bulletin de vote tant que le PS aujourd'hui au pouvoir ne voudra pas de la réunification.Et la 6 ème faut-il en attendre plus que des précédentes,j'en doute!
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Jak le Dreuzic Le Samedi 26 mai 2012 02:59
@ Michel Prigent : l'histoire de France est tissée de vice, de sang et de parjure, mais pas beaucoup plus que celles des autres pays européens autour d'elle... la Russie par exemple, mais aussi l'Espagne ou l'Italie (enfin des royaumes italiens) sans oublier les tribulations passionnantes des princes du Saint-Empire... et les périodes sombres et très anciennes de l'histoire bretonne.
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JBB Le Samedi 26 mai 2012 18:44
Merci Hervé ! Cet interview du député-maire m'avait échappé.
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Michel Prigent Le Dimanche 27 mai 2012 07:18
Jack, je vous trouve bien indulgent envers les exactions de la France qui reste à mes yeux, depuis la Révolution française en particulier, l'inspirateur principal des guerres depuis 2 siècles. Pourquoi ? N'est-ce pas la France qui a sacralisé la Nation dès 1789, et mieux encore l'Etat-Nation dont la définition littérale est "Nation créée par une volonté politique», c'est à dire sans l'agrément et le consensus des peuples le constituant, comme l'expliquait si bien Rocard dans une analyse approfondie parue dans le nouvel Obs' début 2009 où il s'"émerveillait" (sic) que cette entreprise ait réussi. La Nation française, version 1789 s'est constituée d'une manière totalement illégale, une sorte de coup d'état organisé par une minorité extrémiste auquel le peuple n'a guère eu son mot à dire (le suffrage universel pour les hommes se fera en 1848). Dès lors, pour faire pendant à la puissance de la France, dont les guerres napoléoniennes ont saigné l’Europe, va s'enclencher une machine infernale que mon prof d'histoire au lycée désignera sous le chapitre de "l'Europe des Nations". Vont s'en suivre les guerres de l'Unité Italienne, l'unité Allemande (guerre de 1870) avec sa revanche de 1914, la re-revanche de 1939-45 à cause des exigences exorbitantes de la France au traite de Versailles envers l'Allemagne et l'Italie. Et encore, je fais l’impasse sur les guerres coloniales. Et puis, reconnaissons que "notre" Révolution française a inspiré les protagonistes de la Révolution Russe, chinoise, voire même cambodgienne. De surcroit notre Etat-Nation est bâti comme l'Empire romain, sous la contrainte, la ruse, la corruption, bien plus, il aurait pût être décentralisé comme les USA, que nenni, de part sa nature même, il était forcément jacobin centralisé aux mains "du royaume capétien institué en gouvernement à la fin du XVIe siècle" qui correspond étonnamment au limites de l'Ile de France. Quant au St Empire Germanique, avec Charles Quint, il a raté la construction de l'Europe à cause du refus de la France de participer à la lutte contre les ottomans qui arrivaient jusqu'à Vienne. Quoi qu'il en soit, si l'on suppose que les pays voisins ont provoqué autant de guerres que la France (de loin le pays le plus peuplé d'Europe en 1789), ils ont su respecter leurs nations minoritaires en leur octroyant une large autonomie (Allemagne, Italie, Espagne, Grande-Bretagne...). La France est née Empire...elle reste Empire, et pour "Le changement...c'est maintenant", il y a encore du boulot. Le Nationalisme français fût un fléau pour le Monde.
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SPERED DIEUB Le Lundi 28 mai 2012 14:58
Suite à mon commentaire voici le lien d'un article à titre d'information mais je vous préviens qu'il est d'émanation très jacobine !!
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Patrick Yves GIRARD Le Mardi 29 mai 2012 13:57
@ Michel PRIGENT : Pour les limites de l'Ile-de-France ne seraient-ce pas plutôt une correspondance avec le duché de France du Xe siècle? Sinon, pour l'ensemble des remarques de vos commentaires c'est le discours que je tiens aussi depuis de nombreuses années, Cordialement.
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Pierre CAMARET Le Lundi 4 juin 2012 08:15
La question , que je commence a me poser : y aura t-il une reunification un jour ????? L'Allemagne a ete reunifiee . Donc il reste en attente : La Coree du Nord et la Bretagne . Nous sommes en charmante Compagnie , avec le record de duree pour la Bretagne 1941 ??? alors que pour la Coree du Nord cela ete fait ,apres la defaite du Japon disons 1946. Nous sommes 5 ans en tete . Ah j'oubliais l'Irlande du Nord ... bien plus longtemps, 1920 , je crois. Gibraltar, mais parait-il les Gibralteriens veulent rester anglais . Les Moldaviens veulent rester moldaves et non roumains . Les Falklandais veulent rester Britanniques et non argentins . .... que veulent les Bretons en definitif . Qu'ils se determinent fortement et en majorite , sur ce qu'ils veulent au lieu de jouer les "pleureuses Kabiles "( desole d'employer une expression du type colonial , mais qui n'a aucun caractere pejoratif). Un jour, il sera trop tard .
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iffig cochevelou Le Lundi 4 juin 2012 09:34
Pierre Camaret, d'autres oublis la Catalogne et le Pays basque , mais la encore difficile de comparer avec la Bretagne, puisque les forces économiques se situent dans les territoires autonomes.
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Pierre CAMARET Le Lundi 4 juin 2012 11:27
C'est vrai , il y a d'autres oublis , et d'autres rapports. Alors , on reste comme cela ?????? mentalite anciens combattants :Le Papy dans sa chaise , j'etais a Nantes en 20.... pour la Reunification , a mon petit c'etait bien . J'ai recu une medaille de resistant ( il ne faut pas trop demander , il n'y avait aucune pension au bout , mais avec les Socialistes , on ne sait jamais ). Ce n'est5 pas un succes et SVP , aidez moi a trouver les raisons .