La Bretagne doit obtenir un statut particulier pour prendre en main son avenir.
L'Union démocratique bretonne a soutenu l'appel des organisations syndicales à manifester dans plusieurs villes bretonnes le 23 novembre pour des mesures sociales fortes. Comme elle l'avait fait le 2 novembre dernier à Quimper, l'UDB appelle à participer au rassemblement du 30 novembre à Carhaix. Elle le fait en toute cohérence, parce que les intérêts du peuple breton ne se divisent pas. Elle le fait avec un objectif majeur : que le futur «Pacte d'avenir pour la Bretagne» donne enfin à la Bretagne un vrai pouvoir politique et budgétaire. Cette dimension politique conditionne le progrès social, le renouveau économique, le respect de l'environnement et, ce n'est pas le moindre des enjeux, une démocratie revivifiée, face aux menaces de l'extrémisme de droite. Nous affirmons que si l'État peut faciliter les évolutions nécessaires en Bretagne, il ne peut pas agir à la place des Bretons. Le «Pacte d'avenir pour la Bretagne» doit donc être coordonné par les Bretons... et non pas piloté en sous-main par les cabinets ministériels parisiens.
Pour l'UDB, sortir des difficultés par le haut est impératif et nécessite un consensus minimum en Bretagne. Les mouvements revendicatifs qui s'expriment en Bretagne depuis plusieurs semaines sont le résultat de l'intensification de la crise économique et de la montée d'un sentiment de relégation territoriale et sociale, tout particulièrement à l'ouest de la Bretagne et dans les territoires ruraux. Les grandes entreprises de la filière agroalimentaire et la grande distribution doivent être clairement mises devant leurs responsabilités.
Pour l'UDB, la mutation du système agroalimentaire breton est un enjeu majeur. La direction à prendre : une agriculture plus économe et plus autonome. L'installation volontariste de jeunes doit se substituer à la course à l'agrandissement des fermes, car la Bretagne a perdu 15 000 agriculteurs entre 2000 et 2010. La qualité des productions et leur transformation sur place doivent prendre le pas sur la course aux volumes. Si le mille feuille administratif doit être simplifié, si des simplifications réglementaires sont à envisager, il n'est pas question d'accepter des reculs en matière d'environnement. En outre, les droits et la sécurisation des parcours professionnels des salariés de l'agroalimentaire comme des agriculteurs doivent faire l'objet d'un véritable pacte de solidarité car la première ressource de la Bretagne est son capital humain.
Pour l'UDB, les élus bretons doivent exiger du gouvernement que le droit à «la différenciation juridique» pour la Bretagne soit inscrit dans le «Pacte d'avenir pour la Bretagne». Ce droit à la différenciation juridique, le gouvernement Ayrault a décidé de le donner à la métropole de Lyon, appelée à devenir une «collectivité territoriale à statut particulier». Ce qui est possible pour Lyon est possible pour la Bretagne. C'est pourquoi l'UDB demande un statut particulier pour la Bretagne entière. Le réalisme commande de travailler non pas à un acte 3 de la décentralisation mais à un acte 1 de l'autonomie régionale.
Mona Bras,
Porte-parole de l'UDB