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- Éditorial -
Mais où va l'agriculture bretonne ?
Les touristes sont contents, il fait beau. Mais du côté des agriculteurs, des poissons, et des animaux de nos campagnes, c'est pas tout à fait la même chanson, du fait de la sécheresse qui touche une bonne partie de la Bretagne
Par Fanny Chauffin pour ABP le 3/08/10 17:28

La Bretagne en voie de sous-développement durable

Les touristes sont contents, il fait beau. Mais du côté des agriculteurs, des poissons, et des animaux de nos campagnes (enfin, celles concernées par le plan sécheresse : Ille et Vilaine, Loire Atlantique, pays de Quimperlé), c’est pas tout à fait la même chanson.

La sécheresse fait que les vertes prairies bretonnes ressemblent à des déserts du Sahel où des vaches cherchent en vain un brin d'herbe. Du côté des porcheries, la situation n'est pas reluisante : la mortalité des porcs augmente par cette chaleur et quand le camion de l'équarrissage tarde à passer (quatre jours pour évacuer ces carcasses), se pose alors un véritable problème de santé publique.

L'augmentation des élevages porcins en basse Cornouaille (27 projets sur le bassin versant de l'Ellé) ne fera qu'amplifier le problème : on sait que les élevages en batterie entraînent d'importantes mortalités. Sans oublier les antibiotiques que que les consommateurs ingèrent sans le savoir en mangeant ces animaux nourris aux antibiotiques pour combattre leur fragilité. Des antibiotiques que l’on retrouve aussi dans l’eau et la terre.

Malgré le discours rassurant des producteurs des 13 millions de cochons (source : CDMP, INAPORC) vivant en Bretagne aujourd'hui, on peut s'interroger sur ces usines de méthanisation qui permettent d'agrandir toujours et encore des exploitations déjà concentrationnaires. On méthanise le lisier, les algues vertes, les huiles usagées ... Ne serait-on pas aussi en train de recycler les cerveaux ?

En tous les cas, le problème se pose et avec cette sécheresse, comment nourrir le bétail, et l'abreuver ? La ressource en eau devient rare. Les rivières atteignent un seuil où bientôt la vie de la faune et la flore aquatique ne sera plus possible. Comme disait la voisine : “quand le poisson meurt, le cochon est menacé".

Et puis tiens, un dernier chiffre pour finir : on a pêché 168 saumons dans les rivières bretonnes cette année. A Quimperlé, en 1850, 10 000 saumons étaient vendus sur le marché. Faudrait-il continuer à polluer ?

Cet article a fait l'objet de 1477 lectures.
Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
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Vos 2 commentaires
Jean BON Le Mardi 31 août 2010 23:27
A défaut de "Lettres Persanes", voici ma vision.
Bretagne en voie de sous-développement durable!
Joli foyer microbien que ces bêtes mortes à l’air libre à moins de dix mètres d’une route. Vous êtes bien en Bretagne, et non dans quelque pays arriéré auquel nous prodiguons moult conseils. Gageons que c’est exceptionnel !
Derrière le choc de cette image se cache une réalité complexe. Au moins trois acteurs en jeu : l’état, l’éleveur et l’équarisseur. Chacun cherche à minimiser les coûts de fonctionnement : réforme du service public, groupement d’éleveurs pour obtenir des contrats avantageux de l’équarisseur qui optimise au mieux ses tournées de ramassage.
En cas de crise, c’est le jeu de la patate chaude. L’éleveur appelle le service sanitaire pour se couvrir en lui demandant de relancer l’équarisseur qui ne peut faire face. Est-ce lui le fautif ? N’était-ce pas prévisible ? L’éleveur ne doit-il pas prévoir une capacité de stockage pour faire face à ces pics de chaleur ou autres incidents? Le désengagement partiel de l’état n’est-il pas à remettre en cause ? L’équarisseur ne doit-il pas prévoir une capacité supérieure de stockage pour des situations exceptionnelles qui ne peuvent que se produire? La patate chaude est toujours chaude … et notre santé en cause.
On pourrait, sans forcer le trait, dire que notre santé est malade de l’économie. Car, en fait, cette patate serait loin d’être brûlante si l’appât du gain ne poussait pas à concentrer tant d’animaux à des fins productivistes.
Ah ! J’oubliais le citoyen consommateur et lecteur. Que faire ? se dit-il, en passant à autre chose. C’est vrai, tout ceci est aussi le fruit de nos petites lâchetés quotidiennes. En attendant, bonne santé!

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Gilbert Josse Le Mardi 31 août 2010 23:27
Il existe dans la nature des rapaces et un canidé qui sont à même de solutionner les problèmes d'animaux morts. Mais ! Les éleveurs ne les aiment pas...
Nous autres consommateurs avons notre part de responsabilité : nous n'aimons que le jambon. Or, les porcs n'ont que quatre pattes...
Tous coupables.
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