Une votation d'un million de Bretons commence par une commune
Une votation c'est quoi ? Ce mot français qui était tombé en désuétude est utilisé en Suisse pour désigner les référendums d'initiative populaire. En Californie, on appelle ces référendums
Par Philippe Argouarch pour ABP le 18/11/14 5:42
Une votation c'est quoi ? Ce mot français qui était tombé en désuétude est utilisé en Suisse pour désigner les référendums d'initiative populaire. En Californie, on appelle ces référendums "propositions", ils sont constitutionnels depuis 1911, au niveau des communes, des comtés ou de l'état. En France, rien de tel, l'état, les gouvernements de gauche comme de droite, ont toujours refusé de donner de tels pouvoirs aux citoyens. Les parlementaires n'ont pas l'intention d'abandonner une partie de leur pouvoir, d'autant plus que la branche législative en France est largement dominée par l'exécutif. Il y a eu des faux-semblants, des lois "convolutées", des droits donnés aux élus, mais jamais de référendums d'initiative populaire. Il y a un an, le Parlement a adopté une loi de "référendum d'initiative partagée". C 'est un référendum qui peut avoir lieu que s'il est signé par un cinquième des parlementaires et 10% du corps électoral soit 4,5 millions de citoyens ! Une vraie farce....Une autre raison qui fait peur, voire donne des cauchemars aux députés, c'est la fameuse proposition 13 passée en Californie en 1978. Elle interdit à l'Etat d'augmenter les impôts ! Pour préciser, en Suisse comme en Californie, un référendum qui passe devient la loi du pays dès le lendemain et rien, pas même le parlement ne peut la changer sauf un autre référendum !
L'exemple catalan
Suite au refus de la Cour constitutionnelle d'Espagne de valider l'organisation d'un référendum par la généralité de Catalogne, les Catalans ont mis en place un référendum, non pas organisé par le gouvernement catalan, mais par les citoyens eux-mêmes. Il a eu lieu le 9 novembre 2014 comme d'ailleurs déjà en 2011 et 2012. Aucune loi en Espagne, comme d'ailleurs en France, n'interdit aux citoyens d'organiser des référendums eux-mêmes, qui, pour les distinguer des référendums officiels peuvent très bien être désignés par le mot "votation". Les mairies ont parfaitement le droit d'aider ces initiatives en fournissant des locaux et des conseils et même les listes électorales. (voir le site) pour la procédure.
Réunifier et fusionner
L'association DIBAB (qui veut dire décider en breton (voir le site) ), lancée à Rennes le 25 octobre a pour but d'organiser sur les cinq départements bretons, et dans un maximum de communes, des votations autour de deux questions :
Êtes-vous pour la création d'une nouvelle région Bretagne intégrant la Loire-Atlantique et les quatre autres départements bretons ?
Si oui, êtes-vous pour la fusion des conseils départementaux et du conseil régional au sein d'une Assemblée de Bretagne ?
Vendredi dernier, DIBAB a organisé une réunion publique à Quimper pour expliquer les enjeux et les procédures pour organiser des votations en Bretagne. Une Catalane, Judit Cusido, était venue expliquer son expérience. Catherine Milin, Guillaume le Pape et Naïg le Gars ont présenté DIBAB. La route est longue mais possible. Elle peut se résumer par le proverbe chinois : "un voyage de mille lieues commence par un pas". Une commune du pays de Retz, Saint-Viaud, a déjà répondu favorablement afin d'aider cette initiative. La première votation aura donc lieu le 30 novembre prochain.
Voir aussi sur le même sujet : votation,réunification,dibab
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Excellente idée. Il faut revivifier - pour ne pas dire ranimer - une "république" en léthargie qui ne sait plus toujours ce que "démocratie" veut dire. Attention cependant, et ceci est vrai pour toutes les initiatives bretonnes : tout assaut d'infanterie à bulletins doit être précédée d'une préparation d'artillerie médiatique. Autrement c'est le casse-pipe assuré. Et c'est là que, malgré la vaillance de quelques escouades de passionnés, il faudra faire preuve d'imagination et d'efficacité pour accroître et multiplier les forces agissantes.. Heureusement, nous sommes à l'ère du web rendant possible bien des choses qui ne l'étaient pas avant.
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An Floc'h Le Mardi 18 novembre 2014 14:23
@Lucien Le Mahre Tout à fait d'accord. Mais pour être optimiste, cette initiative semble être sur la meilleure voie possible. Il y aura un minimum de couverture par la PQR. Commencer par une commune du sud-Loire est aussi très malin. Evidemment, il faudra que le résultat soit positivement important. S'il l'est, un effet boule de neige est envisageable.
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An Floc'h Le Mardi 18 novembre 2014 14:26
@ABP Il est d'ailleurs regrettable que cet article ne soit pas mis plus en avant sur le site. J'ignore quel algorithme décide du positionnement des articles mais le voir en retrait de celui sur l'histo-rien Deutsh est d'une infinie tristesse.
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Ed du Le Mardi 18 novembre 2014 22:20
@ An Floc'h, bien vu!
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Dewi Le Mercredi 19 novembre 2014 00:10
Oui, Lorànt Deutsh est plutôt considéré comme un « historien » réactionnaire nostalgique de l'ancien régime. C'est pas cet article qui va retirer les préjugés à propos des bretons qui s'intéressent à l'histoire de Bretagne et les amalgames comme le font Mélenchon. Mais bon, il faut croire que dès qu'y il a un nom de vedette, les articles attire plus de clic.
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Yves Lainé Le Mercredi 19 novembre 2014 07:29
Comment se fait-il que la presse n'en dise rien ?
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André Le Pape Le Mercredi 19 novembre 2014 12:00
Pour une raison d'impact et d'efficacité,il me semble que la première question ayant trait à la Loire- Atlantique,d'une très sensible actualité, devrait être la seule posée dans l'immédiat
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An Floc'h Le Mercredi 19 novembre 2014 13:48
@André Le Pape Point de vue compréhensible mais il faut prendre des risques. De toute façon, les opposants ressortiront exactement les mêmes clichés que l'on pose une ou deux questions. L'avantage d'étendre la question à l'organisation d'une future B5 est de la sortir d'une vision folklorique. L'initiative y gagne tout de même en sérieux. De plus, si la 2nde question intéresse peut-être plus à l'intérieur du mouvement breton que le grand public, elle aidera à définir un projet plus clair, ce qui n'est pas du luxe. En plus de ne pas la laisser entre les seules mains des élus qui la portent, heureusement cependant, en parallèle.
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SPERED DIEUB Le Mercredi 19 novembre 2014 17:03
A l'exemple des alsaciens ,si tous les députés bretons se donnaient la main
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Colette Trublet Le Mercredi 19 novembre 2014 17:35
Lucien le Mahre a raison.. J'ai suggéré sur face book d'organiser répétitivement des rencontres sur les places des mairies sous forme de"rondes" avec drapeaux, tracts et un ou deux sonneurs. Mais tous au même moment par exemple tous les 2ème et 4ème dimanches/mois de 15 à 16 ou 17H pour alerter les gens, qui sont très majoritairement d'accord mais qui ne savent pas se mobiliser ni s'informer en dehors des grosses manifs. Une dizaine de personnes suffisent et ensuite les rangs grossiront; les enfants pourront s'en mêler les jeunes et les moins jeunes aussi. Et ça ne coûte rien.
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M.Prigent Le Jeudi 20 novembre 2014 02:27
Andre Le Pape a raison, la seule question de la réunification suffisait, en rajouter une autre, c'est brûler les étapes et troubler l'électeur et l'inciter à l'abstention. Comme on dit en pédagogie: "Une seule difficulté à la fois". Et pourquoi pas y ajouter d'autres questions comme: -Quelle ville, Nantes ou Rennes voulez-vous comme capitale ? -Souhaitez-vous l'autonomie de la Bretagne ? Je dis celà, parce que les sondages sur la réunification de la Bretagne effectués par les anti réunification comme Ouest France et les collectivités locales utilisent un questionnaire à entrées multiples de telle sorte à noyer la vraie réunification de B5 dans des options secondaires voire fantaisistes pour qu'elle n'obtienne pas les 50%. Certains de ses sondages ne tiennent pas compte des indécis, voire même les classent parmi les opposants.
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An Floc'h Le Jeudi 20 novembre 2014 12:51
@André Le Pape @M.Prigent Vos points de vue se comprennent. Mais il faut voir ce que la 2e question apporte de positif. D'une, cela élargit le débat à la seule réunification qui, malheureusement, apparait pour la majorité des gens comme un simple folklore, voir, pour les plus obtus, comme une volonté identitaire des plus simplistes. Cette question donne du sérieux à cette consultation, illustrant qu'il y a de la matière derrière. De plus, elle permettra d'enrichir l'idée d'Assemblée de Bretagne, somme toute assez récente. J'entends sur l'année écoulée. D'autant qu'elle doit évoluer, aujourd'hui, la réforme territoriale ne semble plus vouloir supprimer les départements, l'idée d'AB intégrait fortement cette variable récemment. Elle permet aussi de dépasser les personnalités qui la porte, je pense en particulier à le Dantec et Urvoas. "-Quelle ville, Nantes ou Rennes voulez-vous comme capitale ? -Souhaitez-vous l'autonomie de la Bretagne ?" Je n'ai pas d'idées pour d'autres questions, mais sur ces exemples, c'est NON. Pour la capitale, on sait à l'avance que ce ne sera pas facile. Attendons de voir si cette opération rencontre le succès avant d'y ajouter cette difficulté. Même chose pour l'autonomie, ne mettons pas la charrue avant les boeufs. Nous ne sommes pas réunifié. Ce genre de question fait peur, c'est le meilleur moyen pour permettre la caricature réunification = indépendance. Rien que la présence de la 2e question est critiquable, c'est suffisant. @ABP Je pensais avoir envoyé un message à ce sujet. Pas grave.