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Le premier livre en français sur les PICTES
Les auteurs romains en parlent comme des barbares violents et terrifiants, notamment en raison des tatouages bleus dont ils se couvraient le corps. Ils se tatouaient véritablement avec des aiguilles et à l'aide d'un pigment issu d'une plante.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 13/12/18 8:42

Les Pictes ont toujours été considérés comme un peuple mystérieux car ils ont laissé aucune chronique sauf une liste de leurs rois. Ces Celtes du Nord de la Grande Bretagne parlaient une langue brythonique comme attesté par la toponymie des lieux. Ils n'ont jamais été conquis par les Romains ce qui agaçait ces derniers au plus haut point car de toutes évidences les Bretons insoumis pouvaient les rejoindre en toute impunité. Les Romains durent construire deux murs pour se protéger, mais ces murs servaient dans les deux sens !

Certains avaient douté que les Pictes parlaient une langue brythonique mais toute la toponymie le prouve avec des villes comme Aberdeen où l'on retrouve le mot breton aber, désignant une vallée inondée à marée haute comme dans le breton Aber-Wrac'h ou la ville galloise d'Aberystwyth.

couverture

Les auteurs romains parlent des Pictes comme des "barbares violents et terrifiants", notamment en raison des tatouages bleus dont ils se couvraient le corps. Ils se tatouaient véritablement avec des aiguilles et à l'aide d'un pigment issu d'une plante comme les Maoris à l'autre bout de la terre. Plus précisément, "avec la sève d'une plante", rapporte l'historien romain Hérodien qui parle de motifs abstraits et d'animaux. Le nom de cette plante n'est pas connu.

Leur nom de "Pictes" leur a donc été donné par les Romains en référence aux tatouages. Picti est le mot latin pour "image" qui a donné picture ou pictographe ou même pixel. Pour Fréderic Kurzawa, l'auteur du livre, ce n'est que par pure coincidence si la tribu gauloise des Pictons, à l'origine du nom de la ville de Poitiers, a la même étymologie, Pour certains historiens, tous les Celtes se tatouaient plus ou moins car les noms "brit" et "pict" pourraient avoir la même racine.

Si les Pictes ont si mauvaise réputation c'est que tout ce qu'on sait sur eux nous vient de leurs ennemis. Les Romains, mais aussi les chroniques bretonnes comme celle de Gildas le Sage, les chroniques et les sagas irlandaises, et les chroniques anglo-saxonnes comme celle de Bède le vénérable.

Sauf que les Pictes ont également laissé de magnifiques stèles gravées, disséminées sur l'ensemble du territoire de l'Ecosse. Depuis le XIXe siècle, environ 200 de ces pierres fascinantes ont été identifiées. Grâce à ces stèles, les historiens ont découvert que les Pictes n'étaient pas du tout les barbares que les Romains ou Gildas le Sage nous ont décrits. Sur ces stèles on y voit par exemple des harpes et des flûtes à trois becs. On a aussi retrouvé des pièces d'orfèvrerie magnifiques comme la broche de chape en argent du VIIIe siècle qui apparait sur la couverture du livre.

En 367, les Pictes et leurs alliés Scotts venus d'Irlande franchissent le mur d'Hadrien et vont piller la province romaine Brittania, allant jusqu'à Londres qu'ils assiègent. Battus par l'armée romaine revenue en force, et sous la poussée de migrants venus s'installer à l'est : Angles, Saxons, Francs et Jutes, ils retournèrent dans leur fief écossais, érigé en royaume, avant de se fondre avec les Scotts, qui eux parlaient le gaélique, pour créer le royaume d'Écosse qui durera jusqu'à l'Union avec le royaume d'Angleterre en 1706. Les Pictes se sont convertis au christianisme au Ve siècle via l'irlandais Saint Colomba (à ne pas confondre avec Saint Colomban) qui fonda le monastère scotique et important centre culturel d'Iona sur l'île du même nom située dans les Hébrides intérieures.

Le livre de 500 pages est un énorme travail de l'universitaire Fréderic Kurzawa publié chez Yoran Embanner. A noter deux douzaines de photos de stèles et un index de tous les noms cités.

Les Pictes : À l'origine de l'Écosse

Broché

15,5x22cm

512 pages

Cartes et nombreuses illustrations en noir et blanc

ISBN 978-2-36747-050-4

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Cet article a fait l'objet de 1466 lectures.
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 2 commentaires
Pierre Robes Le Jeudi 13 décembre 2018 13:36
il semblerait que la plante utilisée par les Pictes de Calédonie et d'en dessous de la Loire (Pictons/Pictaves- du Poitou) qui ont sûrement la même origine, était la Guède plante antiseptique et adoucissante pour la douleur lors des tatouages.
selon Hérodien et Claudien
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Frédéric Kurzawa Le Dimanche 10 février 2019 16:11
Bonjour,
Je tiens d'abord à préciser que je suis français et non pas belge. Quant à l'origine commune des Pictes et des Pictons, c'est archi faux. Ce sont deux peuples différents qui n'ont aucun rapport entre eux.
Frédéric Kurzawa
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