Le Conseil Régional de la Bretagne administrative doit se réunir les 29 et 30 mars et statuer sur « l'actualisation de la politique linguistique » qui lui sera proposée à cette occasion. Cette évaluation a été reportée plusieurs fois depuis neuf mois. De son côté le Conseil Culturel tenait une assemblée plénière le samedi 10 mars et il s'est « étonné » pour la troisième fois en 3 mois, qu'aucune de ses observations ne soit prise en compte dans ce document.
A la suite d'un long travail de sa commission n° 1, le CCB avait adopté à l'unanimité des « Propositions pour l'enseignement des langues de Bretagne » le 14 mai 2011. Depuis, le service concerné de la Région a élaboré une « actualisation » de la politique linguistique adoptée en 2004 qui touche à l'ensemble de l'action de la Région en ce domaine.
On ne peut dire que la concertation entre ce service régional et le CCB « chambre consultative chargée de proposer des avis sur les politiques, culturelles et autres de la Région » ait fonctionné de manière à enrichir une version qui aurait pu être plus consensuelle.
De ce fait le CCB réuni ce samedi 10 mars, ne pouvait que réitérer inlassablement ses positions précédentes dans l'espoir d'être entendu avant le vote définitif du texte.
Il regrette l'absence de transversalité de la politique linguistique, au même titre que celles concernant l'Agenda 21 ou du droit des femmes « car la simple reconduction des crédits au niveau de l'an dernier n'est pas de nature à permettre le développement d'une politique de reconquête linguistique » Il renouvelle des propositions concrètes comme « le développement des congés formation » pour orienter de nombreux enseignants monolingues vers l'enseignement bilingue, « la mise en place d'un groupe de travail » sur l'ensemble de la formation supérieure qui débouche sur la formation des enseignants. Il demande que l'on fasse un état des lieux sur la situation du gallo et souligne sa situation : « Pas de développement proposé dès 2012 pour l'enseignement de cette langue » aux adultes.
Une fois encore le CCB constate l'absence de la notion d'introduction de la troisième langue au sein des filières bilingues suivant les principes « d'enseignement intégré des langues.» Alors qu'au contraire la Région se propose de supprimer 80 000€ à l'association Dihun dans le seul but d'y supprimer ce qui s'y fait dans ce domaine pour le plus grand bien les langues de Bretagne.
Le CCB souhaite que l'Office Public de la langue bretonne ne s'engage pas dans une politique de « veille à la bonne utilisation des normes linguistiques » mission introduisant « un contrôle sur les acteurs culturels et les médias. » et que le nouveau dispositif pour le soutien aux traductions ne soit pas limité aux ouvrages rédigés dans une seule des orthographes existantes « afin que soit respectée la liberté éditoriale.... »
Enfin le CCB demande que soit remise en place l'évaluation annuelle de la politique linguistique, en partenariat avec le mouvement culturel, telle qu'elle a été pratiquée de 2004 à 2009.
L'avenir des langues et de la culture bretonnes auraient tout à gagner à l'établissement urgent d'une réelle concertation, d'un dialogue, d'échanges, entre les compétences aussi évidentes que celles regroupées au sein du CCB et les services de la Région. Si cela avait fait en 2011, on peut penser que le document proposé au vote du Conseil Régional aurait été nettement enrichi car les propositions nouvelles y sont rares. Il subirait moins de critiques que celles formulées actuellement.