La polémique sur les Jeux olympiques de Pékin et la répression chinoise au Tibet soulèvent la question plus large de la démocratie et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. « Régions et peuples solidaires » réitère son soutien le plus fraternel au peuple tibétain, victime d'une répression policière sanglante alors qu'il demande une réelle autonomie et le respect de son identité culturelle.
Bien entendu, il ne saurait être question de comparer le sort actuel des peuples de France à la répression physique du peuple tibétain par le régime d'occupation chinois. Mais ce qui interpelle tout bon démocrate qui se respecte, ce sont les appels répétés de la classe politique française en faveur du respect de l'autonomie culturelle, linguistique et spirituelle des Tibétains. Car si l'universalité de ce principe prévaut, alors pourquoi nier le droit à la co-officialité des langues en France ? R&PS rappelle que la France, si prompte à donner des leçons de démocratie à l'étranger, refuse toujours de respecter les droits culturels des minorités présentes sur son propre territoire : Occitans, Basques, Corses, Bretons, Catalans, Alsaciens, Savoisiens et Flamands. En s'opposant à la reconnaissance officielle des langues et cultures de ses minorités, la France bafoue les conventions européennes et internationales en matière de droits culturels. Il est important de rappeler les points suivants :
1- La France, la Biélorussie et la Turquie sont les seuls États du Conseil de l'Europe à ne pas avoir signé ni ratifié la « Convention-cadre sur la protection des minorités nationales. »
2- La France refuse toujours de ratifier la « Charte européenne des langues régionales ou minoritaires », de retirer sa réserve à l'article 27 du « Pacte international relatif aux droits civils et politiques » qui concerne les droits des personnes appartenant à des minorités.
3- Le rapport de l'ONU, publié le 3 mars 2008, conclut que « les membres des communautés minoritaires en France sont victimes d'une véritable discrimination raciale, ancrée dans les mentalités et les institutions. »
R&PS appelle une nouvelle fois le gouvernement français à se mettre en conformité avec les conventions internationales en matière de droits culturels et à modifier l'article 2 de sa constitution dans un sens favorable au respect des langues dites « régionales ».