Communiqué de presse – mardi 24 avril 2007 Audition des parties civiles au Procès de l’Erika :
Pour Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, le traumatisme reste entier.
Jean-Yves Le Drian, président du Conseil régional de Bretagne, a été de nouveau entendu, mardi 24 avril, dans le cadre du procès de l’Erika, cette fois- ci en tant que partie civile.
Vous trouverez ci-dessous les principaux termes de son intervention.
« Pourquoi sommes-nous parties civiles alors que nous aurions pu nous contenter d’une action civile auprès du tribunal de commerce pour contester des indemnisations, par ailleurs très faibles, venant du FIPOL ? Parce que ça suffit !
Ça suffit parce que le naufrage de l’Erika a rouvert la plaie juste refermée de l’Amoco Cadiz.
Ça suffit parce que notre position géographique ne doit pas nous conduire à un destin permanent de victimes d’inconséquences ou d’irresponsabilités. Nous n’avons pas vocation à être une région poubelle.
Il faut donc dire les responsabilités et ne pas se réfugier derrière le seul dédommagement ponctuel.
Ça suffit parce que les Bretons sont très attachés à leur patrimoine maritime. La mer est notre territoire, la mer est notre terre. Nous sommes parties civiles parce qu’il faut identifier les responsables, connaître la vérité du naufrage et obtenir une juste réparation. Certes, une immense solidarité a permis de se redresser et de dépolluer nos côtes mais, malgré les efforts de chacun, le traumatisme reste entier. D’abord, le traumatisme économique -le tourisme a été durement et longtemps affecté. Nous n’avons pas encore retrouvé le niveau de fréquentation d’avant le naufrage-, mais aussi le traumatisme moral : rien ne sera plus comme avant ; l’image de notre territoire a été profondément touchée. Nous vivons, et les professionnels notamment, dans la peur permanente d’une nouvelle catastrophe » .
Le président le Drian a par la suite évoqué l’histoire d’Alain Barbe Torte et de l’hermine blanche, accompagnant le duc de Bretagne au combat. Rappelant que l’animal était devenu symbole de la Bretagne pour avoir préféré la mort à la souillure, Jean-Yves Le Drian a conclu que le combat des Bretons contre la pollution était un combat pour la vie.
* Jean-Yves Le Drian a été entendu le 19 avril dernier en qualité de député, rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur le naufrage de l’Erika.