Alors que les réseaux sociaux s'agitent en tous sens, en cette période pré-électorale concernant l'interdiction de l'immersion dans les écoles qui la pratiquent depuis cinquante ans au Pays basque, en Bretagne, en Catalogne, en Occitanie, en Alsace, la Redadeg continue sa route.
Personne n'y croyait : règles sanitaires, confinement, ... Et puis, comme toujours, les kilomètres se vendent, l'autorisation de rouler hors couvre-feu, les coureurs, les équipes locales, le SKAR, l'équipe organisatrice, les coureurs, les assos, les écoles, bref tout le monde s'y met, et derrière la caravane du Tour de Bretagne en courant pour la langue bretonne, la Redadeg, les gens courent, chantent, jouent de la cornemuse, renouent les maillons de cette grande chaîne du breton que cent cinquante ans de jacobinisme n'ont pas réussi à faire mourir.
Alors, que va-t-il se passer samedi ? Les appels convergent vers Guingamp, lieu de l'arrivée de la Redadeg, prévu aussi pour une manifestation. Elle risque d'être interdite, car géante. Elle risque d'interpeller les élus, les listes en lice pour les élections. Chacun devra, sur sa page facebook, ses twitts, tous ses messages de fumée électroniques, son journal de campagne, se prononcer, dire pour qui il roule.
Loig Chesnais-Girard, malgré une affiche de campagne qui oublie le breton, s'est déjà prononcé en faveur d'une lutte contre la décision du Conseil Constitutionnel, soutenu par Ana Vari Chapalain. Lena Louarn, vice présidente du Conseil Régional dit dans un message sur fb que la réponse risque d'être "incontrôlable". Les Basques appellent à une révision de la Constitution.
Alors, allez courir, allez soutenir, car hep brezhoneg, Breizh ebet ! Sans la langue bretonne, pas de Bretagne ! Sans ouverture aux langues du monde,sans immersion linguistique précoce, pas de jeunes créatifs capables d'affronter le terrible monde qu'on leur laisse !