D'ar bevar a viz Du zo bet harzet gant poliserien masklet hag armet, 5 den eus
Bro Wengamp, hag int brudet-mat evit al labour kaset gante er vro, dilennidi ur c'huzul-kêr pe ur gevredigezh sevenadurel anezhe.
Tamallet zo bet tri anezhe war zigarezioù n'ed int nemet arguzennoù toull d'an heskinerezh kaset gant ar polis, d'an troioù kamm ha d'ar gwall-bruderezh a vez kaset ingal evit klask louzañ kement-tra a vez graet evit sevenadur ar vro
Le 4 novembre, des commandos de la police politique (DNAT), armés et cagoulés, ont procédé à l'arrestation de 5 personnes investies dans la vie municipale ou dans des associations de culture bretonne du pays de Guingamp.
Trois d'entre elles ont été mises en examen pour des motifs dont tout indique qu'ils ne sont qu'un prétexte, destiné à justifier les persécutions policières, l'arbitraire judiciaire, les manipulations et les campagnes médiatiques de criminalisation de l'expression aussi bien culturelle que politique du peuple breton.
Comment comprendre autrement les extraordinaires incohérences qui ont, une fois de plus, ponctué cette nouvelle rafle : d'un côté la police serait suffisamment efficace pour localiser et surveiller depuis des mois le trou dans lequel auraient été enfouies des armes au cœur d'une forêt, pour capter un appel à partir d'un téléphone portable, et pour établir un lien entre ces éléments… et de l'autre, suffisamment gribouille pour confondre un ramasseur de champignons et son chien avec le prétendu gardien de cette prétendue cache et pour appréhender successivement 2 ou 3 personnes dont elle avait confondu les identités.
Met arabat eo deomp soñjal e vije bet graet kement-se dre fazi. Kement a reuz hag a freuz dispaket gant ar polis dirak ar mediaoù, ar mod-se da vrudañ anvioù, n'haller ket asantiñ oute e-keñver tud - didamall betek gouzout hag o dije respontet o-unan da gement pedadenn a vije bet kaset dezho gant ur barner… ma vije bet un abeg sirius bennak d'en ober.
Au vu d'une telle incohérence, on aurait tort de croire qu’il s’agit d’une simple bavure.
Le déploiement de tels moyens policiers, la médiatisation de cette opération comme de l'identité des personnes sont incompatibles avec la présomption d'innocence et inadmissibles envers des citoyens qui auraient répondu à une simple convocation… si une quelconque enquête l'avait justifiée.
P'emañ an dilennadegoù da Guzul ar Rannvro o tostaat, hag int dalc'het-mat gant ar pezh a denn ouzh ar sevenadur e Breizh, penaos ne welfemp ket-ni en dagadenn nevez-se un darvoud ouzhpenn eus ar brezel bet kaset dibaouez abaoe un nebeut bloavezhioù a-enep kement buhez kevredigezhel breizhek
Doareoù ur stad renet gant ar boliserien eo an doareoù-se, pa n'eus netra gante a dennfe da reolennoù un demokratelezh.
A quelques mois des élections régionales où les questions culturelles seront un enjeu fort, le Conseil Culturel de Bretagne reconnaît dans cette agression un épisode supplémentaire de la campagne de harcèlement politico- judiciaire de la vie associative propre à la Bretagne.
Ces méthodes sont celles d’un Etat de type policier et non d’un Etat démocratique.
Elles indiquent clairement à ceux d'entre nous qui se refusent encore à l'admettre le caractère éminemment politique des attaques répétées et régulières qui visent la dynamique bretonne dans toutes ses dimensions, qu'il s'agisse de la langue, de la musique ou de la danse, de l'édition, des festivals, de la vie associative, de l'aménagement harmonieux du territoire breton ou du tissu des solidarités sociales en Bretagne.
O vezañ m'eo stourm an demokratelezh ha Gwirioù Mab-den hini an emsav sevenadurel breizhat, e nac'homp krenn kement implij a zo diouzh ar feulster evit e gas war-raok.
Or, le combat du mouvement culturel breton, parce qu'il est celui de la démocratie et des Droits de l’Homme, est fondé sur la non-violence.
Convaincu que seul le dialogue permet de garantir la Démocratie et le respect des Droits de l'Homme, le Conseil Culturel rejette, quels qu'en soient les auteurs, les logiques fondées sur l'exclusion, l'humiliation, la provocation et l'affrontement.
Le Conseil Culturel de Bretagne dénonce les provocations qui tentent de discréditer la demande constante des Bretons pour l’application des droits culturels, économiques, sociaux et politiques en tentant de les associer à des entreprises terroristes.
C'est pourquoi il met en garde contre l'utilisation par certains media de groupuscules isolés auxquels ils accordent une importance disproportionnée.
Le Conseil Culturel de Bretagne affirme en revanche sa confiance dans la solution négociée des conflits, qu'il s'agisse du processus de paix en Irlande ou du statut de libre association que le gouvernement basque propose aujourd'hui à l'Espagne.
Cette nouvelle affaire n’est pas sans rappeler d’autres manipulations aujourd’hui dévoilées : Irlandais de Vincennes, attentat contre la maison de Bouygues organisé par les services secrets français, Rainbow Warrior, paillotes corses…
Le Conseil Culturel apporte son soutien aux personnes victimes de ces persécutions et à leur famille.
Il dénonce les conditions de "détention provisoire" des 6 Bretons encore incarcérés à la suite de l'affaire de Plévin, dont la durée est contraire à la convention européenne des Droits de l'Homme, et demande leur mise en liberté provisoire dans l'attente d'un procès équitable.
Face à ces intimidations forcenées de l'expression du peuple breton, nous affirmons notre conviction qu'il n'est de véritable démocratie que celle qui intègre la reconnaissance de la diversité culturelle.
Nous affirmons notre attachement à ce principe fondateur de l'Union européenne qu'est l'unité dans la diversité.
Nous affirmons que la voie de la démocratie est historiquement celle que le Peuple breton, dans son immense majorité a toujours choisi, contre tout recours à la violence minoritaire et contre les idéologies d'exclusion, de refus des autres et de leurs différences.
Mais aujourd'hui, plus que jamais, c'est de manière active que nous devons affirmer notre attachement à une solution démocratique pour la reconnaissance des droits sociaux, culturels et linguistiques du Peuple breton.
Da geñver an dilennadegoù d'ar rannvro an hini eo a rankomp reiñ e blas d'ar vouez-se o sevel, kuit a zerc'hel da vont gant doareoù na reont nemet diskalonekaat ar pep brasañ ac'hanomp ha hadañ greun an dizesper hag ar feulster e kalon un nebeut reoù all.
Et plus que par toute autre forme de consultation électorale, c'est à l'occasion de l'élection du futur Conseil régional de Bretagne que nous devons permettre à l'expression d'une telle solution de trouver sa place, en rejetant les immobilismes générateurs de découragement du plus grand nombre, et de réactions désespérées de quelques autres.
Gwengamp / Guingamp
Le 22 novembre 2003