- Chronique -
Un projet structurant pour la Bretagne
BRETAGNE : UN PROJET STRUCTURANT POUR DEMAIN La situation actuelle n’a jamais été si propice à un grand projet structurant pour la Bretagne, pour
Par Pierre LE LABOUSSE pour ABP le 18/03/13 10:37

BRETAGNE : UN PROJET STRUCTURANT POUR DEMAIN

La situation actuelle n'a jamais été si propice à un grand projet structurant pour la Bretagne, pour peu qu'elle veuille bien saisir cette opportunité.

Lorsque l'on s'engage pour de bon alors la providence se met en route à son tour.

En effet, la situation hexagonale, dans laquelle elle est entraînée ne peut qu'imploser à terme.

- LES BLOCAGES :

Voilà maintenant une vingtaine d'années que la France démontre son incapacité à se reformer en profondeur pour s'adapter au monde actuel.

Les grands corps d'Etat, la classe des fonctionnaires, les Syndicats s'opposent toujours à une réforme territoriale entraînant la décentralisation réelle des pouvoirs décisionnels.

La France a fait le choix de ne pas toucher à sa structure étatique dans les proportions qui s'imposent et à ne rien changer à " l'ordre établi" .

Cette immobilité structurelle et ancrée dans les dogmes républicains bloque toute tentative de compétitivité sur les plans commercial et industriel

La région Ile de France monopolise les ressources sur les plans décisionnel, investissement productif ou politique, culturel, infrastructure etc. Le projet du Grand Paris en est une démonstration époustouflante.

Un esprit anti entreprenariat et lutte des classes hérité de l'après guerre, subsiste dans les gènes du pays.

La pression médiatique, le dictat GIEC / CO2, le dictat France /Terre d'accueil , nous entraîne vers davantage de contraintes, de restriction de libertés, de charges, avec nouvelle dégradation de la compétitivité.

Cette même pression médiatique s'exerce au quotidien sous la forme d'une sorte de culpabilisation et marginalisation du citoyen qui n'entre pas dans le « schémas directeur »

- LES CONSEQUENCES :

Dans ce schémas, le remboursement de la dette n'est même plus à l'ordre du jour : 1700 milliards en 2012 soit 91 % du PIB

La France emprunte plus de 800 millions d'euros par jour pour payer ses dépenses courantes et rembourser notre dette, comme un ménage surendetté pris au piège du crédit revolving.

Les dettes souveraines sont les impôts de demain et nous avons déjà consommé le futur. La hausse des prélèvements est inéluctable, entraînant stagnation, déflation et donc dégradation avec son corollaire, les taux d'emprunt sur les marchés internationaux.

La France continue année après année à perdre des parts de marché et par conséquent la balance commerciale, déficit également « structurel » est sur une courbe ascendante pour atteindre maintenant 5 milliards d'Euros par mois en 2012.

Les indices de production industrielle sont en baisse constante depuis 2008 sauf dans le secteur des IAA, et dans ce décors, il n'y a aucun plan directeur issue d'une intelligence économique ou technologique qui émerge. Les gouvernements successifs croient faire leur travail dans les rôles de « pompier volant »

Dans ce contexte de disparition progressive du tissu industriel, « l'effet Chine » s'accélère et le transfert des emplois qui en découlent conduit à des taux de chômage qui deviennent insupportables. Le choix « conservateur » qui consiste à privilégier un Etat lourd et omniprésent, induit de facto un taux de prélèvement interdisant tout revirement de cette tendance.

- LE CONTEXTE ET LE FUTUR:

La population vieillissante induit de nouvelles charges pesant sur un nombre d'emplois plus restreint. La bonne performance de la natalité en France est, en grande partie, attribuée à la population immigrée.

Retraites : l'aveuglement idéologique des acteurs en la matière, conduit à chaque réformette, à la reconduction d'un système obsolète que l'on replâtre pour survivre jusqu'à la législation suivante.

Le montant des retraites des Fonctionnaires s'élève maintenant à 66 milliards d'Euros et progresse d'environ 5 % par an depuis 1990, et ce malgré tous les plans visant à diminuer le poids de la fonction publique. Ces montants ne sont pas provisionnés.

La protection Santé, fonctionnant sur un modèle également perclus, et ayant du absorber en supplément, de nouvelles charges de protection sociale ou humanitaire qui n'ont jamais été provisionnées, est également en faillite. Le lobbying des Laboratoires et l'ordre des médecins parachèvent le tout.

Dans un contexte de taux de chômage record, les charges découlant d'une politique d'immigration non contrôlée, non sélective en termes de qualification et d'adéquation avec nos besoins, avec nos valeurs constituent un lourd handicape supplémentaire et ceci durablement.

Energie : Une nouvelle bombe à retardement se profile.

Le démantèlement des centrales nucléaires françaises dont la durée de vie vient d'être rallongée de 10 ans devra quand même intervenir dans les années 2020-2035. Le montant à prévoir, 185 Mds d'Euros, auquel il faudra ajouter les coûts de traitement des déchets n'est actuellement pas provisionné. Une explosion des coûts énergétiques est inéluctable

La France est rentrée depuis une vingtaine d'années dans une « Société de Défiance » qui a fait l'objet d'études sérieuses et de rapports argumentés et documentés passés sous silence

La Bretagne, face à tous ces périls et défis, a fait preuve d'une résistance significative, et ce, certainement du fait de sa forte culture identitaire et peut être du fait de son excentration géographique et économique. Mais ce bouclier est maintenant tombé, et les bretons rentrent également dans la tourmente.

Sur le plan européen, les connivences douteuses entre les institutions et la finance sont inquiétantes - malversations, conflits d'intérêts, lobbying divers.

L'unité monétaire constitue un véritable défi, étant donné les disparités entre les économies à tendance vertueuse des pays de l'Europe de Nord, et celles plus exotiques des autres, auxquels la France est maintenant rattachée, du fait de ses choix.

Au plan mondial la situation aux USA est loin d'être rassurante et les Pays émergents vont accentuer leur pression sur les prix de revient industriels et commerciaux.

Personne n'entend les mises en garde de la nouvelle présidente du FMI.

- LA FAILLITE ET LES OPPORTUNITES POUR LA BRETAGNE.

Le choc systèmique que tous les prévisionnistes honnêtes attendaient est là.

La faillite de l'Etat Nation France est inéluctable, c'est programmé ; pour la faillite morale, c'est déjà fait.

L'Europe est à considérer comme un levier pour vaincre certaines résistances, comme un support politique, mais sûrement pas comme une planche de salut universelle.

La population bretonne sensible à nos valeurs se dilue rapidement et la relève n'est plus assurée dans les milieux associatifs et la société civile, élus locaux etc. Le point de non-retour attendu par les Jacobins n'est plus très éloigné.

Avant les grands troubles sociétaux, voire émeutes à venir, il est urgent pour les Elus bretons, de prendre la mesure de cette histoire en route et de se tenir prêts à assumer des responsabilités élargies, dans le cadre de territoires libérés du carcan des politiques centrales. Qu'ils en soient persuadés, ils trouveront des appuis dans la société civile, dans le monde de l'entreprise et celui de la jeunesse étudiante, aujourd'hui sans projet, et sans rêve. Des Clubs et cercles de réflexion et autres think-tank sont prêts.

L'excellence et la liberté d'action de petits états indépendants, Pays Baltes, Scandinaves, ou régions autonomes d'Allemagne, du Royaume Uni, ou des Cantons Suisse, ou encore d'Europe du Sud constitue maintenant pour les Bretons un modèle à portée de main.

Entre soins palliatifs UMP/PS/ENA et un projet structurant pour la Bretagne, il appartiendra alors aux électeurs bretons de faire leur choix. Exprimons le v½ux qu'ils sauront mettre en place les conditions pour laisser s'exprimer la fougue et l'imagination bretonne, et renouer enfin avec Merlin et Arthur au sein d'un territoire réunifié.

Voir aussi sur le même sujet : projet, structurant, Bretagne
Vos 9 commentaires
eugène Le Tollec Le Lundi 18 mars 2013 12:46
Prophétie de prophète
soit ...mais nous ne sommes pas encore ,au fond du trou...parce que ces cons de Français et ces cons de Bretons voteront et voteront pour les partis centraux et l'ENA tient à ses privilèges ( voir la couvée "voltaire",en place).
La France ne peut pas se payer une révolutionde sang ,ni même de velours (la chape est trop imprégnante!
Nous devons voter blanc pour chasser le binôme dominant.
Le projet structurant ,nous l'avons,une pensée d'état ,nous l'avons ,il suffit de la mettre en ordre et unité;
L'économie ,nous l'avons,le peuple nous l'avons,la culture ,l'identité, le patrimoine nous les avons... les hommes de bonne volonté bretonne nous les avons.
La planification nous l'avons.
ALORS VOTONS BRETON et faisons l'union de la nation bretonne
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eugène Le Tollec Le Lundi 18 mars 2013 12:56
J' ai dit ,une fois à un breton,pouvant prendre la tête du mouvement breton(en laissant son obédience de coté) "soit le chantre de notre britonnitude ...et tu seras dans le dictionaire comme celui qui a refait la Bretagne et remis sur pied la terre de ses ancêtres.
Cet homme là est certainement profondement breton ... mais il restera toujours ent^ché par son péché originel ,le socialisme.
Cet homme est de projet structurant...hélas!
Je le vois vivre dans ses nouvelles fonctions et toujours obéir à une philosophie obsolète.
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Patrick Yves GIRARD Le Lundi 18 mars 2013 22:48
Excellente analyse si ce n'est q le chamboulement n'est pas pr demain, le système est parfaitement contrôlé par la caste républicaine : éducation, information, "justice",force publique & armée.
A Eugène :
Si nous pensons au même homme bien q sincère je pense qu'il est inféodé au système et se doit de donner le change quant au socialisme à la française il n'en a q le nom,seule demeure le système de planification de l'économie, quinquénal je crois, mais surtout, et malheureusement le contrôle très étroit des entreprises françaises : lorsqu'elles sont de taille importante et liées à des groupes français financiers ou immobiliers elles bénéficient de ts les privilèges, report d'impôts ou de charges patronales qd ils ne sont pas tt simplement annulés. Pr les PME, artisans ou entrepreneurs individuel c'est le racket.
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Michel Prigent Le Mardi 19 mars 2013 06:03
"...Pr les PME, artisans ou entrepreneurs individuel c'est le racket."
P.Y.Girard émet là un avis pertinent.
En effet, selon les propos du "presque célèbre" Stéphane, journaliste à Radio BFM, les "aides aux entreprises" en france s'élèvent à 100 Md¤ distribuées par 6 000 dispositifs (!) dont 700 étatiques qui participent à 56% de cette manne, le reste étant prodigué par les collectivités locales.
Et de fait la majeure partie de ces "aides aux entreprises" profitte aux grosses sociétés qui ont les moyens juridiques et financiers d'exploiter ce "filon" contrairement aux PME, artisans et auto-entrepreneurs.
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Jean Le Moal Le Vendredi 22 mars 2013 11:27
Entre se faire bouffer par un énarque ou un banquier suisse, faut-il choisir ?
Les services publics (éducation, santé, transport...) sont la propriété de tous les Français, Bretons compris. Ce sont nos parents, grands-parents et arrières-grands-parents qui les ont bâtis grâce à leur travail et leur sacrifices.
Les Bretons n\'ont rien à gagner à ce qu\'ils soient privatisés sous la pression des néo-libéraux. La défense de l\'Etat-Nation est certes un cache-sexe, il dissimule les appétits d\'actionnaires insatiables en préservant les intérêts de la classe dirigeante française qui en gobe les miettes.
Cependant, si la France ne garantit pas les droits culturels des Bretons, son organisation administrative est néanmoins le dernier rempart qui protège leurs droits sociaux. Il y a un débat qu\'on ne peut éluder au nom de la défense de l\'identité bretonne.
Les intérêts des Bretons ne sont pas ceux de la minorité qui s\'enrichit sans entrave, précarise une partie croissante de la population mondiale, détruit les liens sociaux et l\'environnement, compromet l\'avenir de nos enfants.
Quant à l\'Europe, la construction d\'un modèle social et d\'une véritable vie démocratique n\'y est pas au programme, ou alors il faudrait un formidable élan des électeurs européens.
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Emilie Le Berre Le Jeudi 28 mars 2013 10:59
Le constat est fait. Moi je lis en creux que nous allons vers un effondrement financier, économique et énergétique. Observez ce qui se passe à Chypre, sous nos yeux un braquage par les banques de tout un ( petit, sans jugement de valeur) pays.
Avec l'énergie, la planète se dirige vers un chamboulement climatique, oui il y a un dictat du CO2 mais pas comme je le comprends dans l'article mais comme une loi de la nature. Les lois de la physique n'ont ni opinions ni partis politiques elles s'appliquent à tout implaccablement.
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SPERED DIEUB Le Jeudi 28 mars 2013 17:35
Les idées Jean Le Moal mériteraient sur le principe d'être prises en considération par la partie du mouvement breton qui se réclame de la droite et du centre ,car il faut être vigilant sur le fait que des personnes ayant des arrières pensées douteuses trouvent un prétexte dans l'idée d'émancipation de la Bretagne pour casser les stabilisateurs sociaux et les services publics ,le problème c'est que ceux ci sont un des rouages de l'état français centralisateur pour verrouiller les initiatives autres que les siennes et surveiller le territoire .
Le système social français sur bien des points est devenu obsolète et il est urgent de le réformer pour l'adapter à l'évolution de l'économie et mettre fin à des rentes de situations facteurs de nouvelles injustices Il n'est pas normal que les personnes ayant des bas salaires ont moins de revenus que les bénéficiaires des rsa et autres d'autant que contrairement aux travailleurs ils n'ont pas de frais de déplacement pour se rendre au boulot
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Pierre LE LABOUSSE Le Jeudi 28 mars 2013 19:18
Je voudrais repondre aux commentaires de Jean LE MOAL qui m\'ont parus interessants. Toutefois, il semble qu\'une confusion sur la signification de mon message se soit produite. En effet, ma propositin d\'une region largement émancipée, autonomie ou indepandante , ne signifie pas pour autant l\'absence d\'une structure étatique à ce niveau, et je n\'ai pas bien compris l\'allusion au \"liberalisme\" dont je n\'ai pas du tout parlé. Il appartient ensuite au peuple d\'Elire ses representants en fonction de leur sensibilité Il est evident que des castes, peuvent se re-former , meme au niveau regional, mais beaucoup plus detectables et controlables qu\'au niveau national et/ou Europeen. Ensuite, je me permets d\'emettre des reserves quand à la pertinence des institutions plethoriques de la Republique française, et notamment du point de vue rapport Qualité / Prix . Je pense qu\'un petit pays independant, peut faire beaucoup mieux, avec moins de controle etatique. Bien à vous
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Naon-e-dad Le Vendredi 26 avril 2013 22:03
\"Cette immobilité structurelle et ancrée dans les dogmes républicains bloque toute tentative de compétitivité sur les plans commercial et industriel \". C\'est trop clair, hélas!
\"La France emprunte plus de 800 millions d\'euros par jour pour payer ses dépenses courantes et rembourser notre dette, comme un ménage surendetté pris au piège du crédit revolving. \". A rapprocher du coût de l\'opération au Mali qui vient d\'être annoncé: 200 millions d\'Euros. L\'équivalent quotidien de 4 opérations Serval (Mali 2013), c\'est donc à ce rythme délirant que la France engraisse les banquiers!
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