Les membres de l'association culturelle bretonne Bemdez appellent à soutenir leur camarade Eugène Riguidel qui sera jugé le lundi 24 octobre à 14 h au tribunal de grande instance de Caen (Calvados). Interpellé par la flotille des commandos de marine et prévenu d'avoir pénétré d'une centaine de mètres la zone militaire maritime du port de Cherbourg (Manche), le navigateur entendait protester contre le transport à hauts risques de matières radioactives. Ce 3 octobre 2004, le débarquement de 140 kg de plutonium militaire américain et son acheminement à travers un large territoire terrestre étaient annoncés. En outre, il avait été imposé que le plutonium transite en Bretagne par Rennes et Nantes, en dépit de l'opposition historique des Breton-ne-s face au nucléaire.
En novembre 2004, Eugène avait embarqué sur un autre voilier (le sien étant toujours consigné à Cherbourg, malgré l'ordonnance de restitution de son voilier saisi le 3 octobre par la gendarmerie maritime) pour rejoindre le tribunal de grande instance de Cherbourg et comparaître à l'audience en compagnie de deux autres prévenus, militants de Greenpeace, John Castel et Pernilla Svenberg. Chacun d'entre nous avait pu constater les marques de soutien de la population à chacune de ses escales.
Finalement, le 30 novembre 2004, le tribunal correctionnel de Cherbourg s'était déclaré incompétent pour juger le navigateur breton Eugène Riguidel, l'Anglais John Castle et la Suédoise Pernilla Svenberg, renvoyant le dossier à la seule juridiction habilitée pour "les affaires militaires" dans la région Basse-Normandie, le tribunal de grande instance de Caen.
Toujours présent à nos côtés, Eugène se bat pour les générations à venir et pour un monde juste dans lequel chaque peuple a le droit de s'épanouir librement. C'est à ce titre qu'il participe aux manifestations en faveur des militants bretons inculpés ou retenus en otage dans les geôles françaises. La lutte contre le nucléaire comme chaque combat écologiste rejoint ces principes de liberté et de respect de la condition humaine.
L'association Bemdez estime qu'aucune poursuite en justice n'est recevable sur ce point, de la part de l'État le plus nucléarisé au monde et sous la pression de ses lobbies politico-économiques exposant des millions d'êtres à la mort. La notion de justice à la française est de toute façon de nature à inquiéter lorsque l'on sait que la France, État autoproclamé "Patrie des Droits de l'Homme", excelle par le nombre de condamnations par la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour violation de la Convention Européenne.
Pour Bemdez, Bertrand Deléon.
Kevredigezh / Association BEMDEZ Ti ar c’hevredigezhioù / Maison des associations
6 straed ar Govuerezh / 6 rue de la Tannerie
56000 GWENED / VANNES – BREIZH / BRETAGNE – Pgz / Tél. 06 11 51 43 15