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- Chronique -
Enseignement Langue Corse Un recul sans précédent La rentrée 2019 fait retentir le tocsin : comme...
La rentrée 2019 fait retentir le tocsin : comme toutes les langues régionales de l’Hexagone, la langue corse est plus menacée que jamais ! Le 30 novembre à Paris, avec l’ensemble des acteurs et associations des langues régionales des autres régions, nous manifesterons à Paris sous les fenêtres du Ministère de l’Education Nationale.
Par Le blog de François Alfonsi le 15/11/19 18:49
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langues

La rentrée 2019 fait retentir le tocsin : comme toutes les langues régionales de l’Hexagone, la langue corse est plus menacée que jamais ! Le 30 novembre à Paris, avec l’ensemble des acteurs et associations des langues régionales des autres régions, nous manifesterons à Paris sous les fenêtres du Ministère de l’Education Nationale.

Sunate campane pà una mubilisazione generale !

La réforme Blanquer vient parachever le travail de « mort lente » pour les filières d’enseignement de Langue et Culture Corse que l’Etat mène depuis des années. Sous l’habillage d’un double langage sur des « moyens », des « conventions de partenariat avec la Collectivité de Corse » et autres prétendues « filières d’excellence », qui sont autant d’attrape-gogos, la rectrice Julie Benetti, comme la Préfète Josette Chevalier, ont ce même profil de serviteurs d’un Etat répressif et linguicide, et sont à l’image de leurs « chefs » Jean Michel Blanquer et Emmanuel Macron.

Quelques chiffres pour comprendre leur double langage

Discours officiel : "En école primaire, 98% des élèves suivent un enseignement en langue corse ". Réalité : 36% seulement des élèves sont inscrits en site bilingue, dont beaucoup n’ont de "bilingue" que le nom, puisqu’on y pratique la langue corse seulement 3 à 6 heures par semaine. Pour les autres c’est bien moins de 3 heures par semaine, c’est à dire presque rien.

Discours officiel : "En collège, 59% des élèves suivent un enseignement facultatif ". Réalité : c’est une moyenne des quatre années, qui vise à masquer la dégringolade entre sixième (85%) et les classes suivantes (35%), et un contenu éducatif ramené au cadre d’une simple option de coefficient 1 avec moins de trois heures par semaine.

Discours officiel : "au lycée, 22% des élèves suivent les cours de langues corses". Réalité : c’est 13% dans l’enseignement général, et 25% dans les lycées professionnels grâce à une décision de leurs Conseils d’administration. Au total 810 élèves sont inscrits en LV2, 383 en LV3 pour les filières littéraires qui seules en ont la possibilité, sur un effectif total d’environ 15.000 élèves. La raison en est que le corse est délibérément mis en concurrence avec les autres langues véhiculaires, principalement l’espagnol, l’anglais et même le chinois.

En fin de scolarité les quelques élèves restants sont parqués dans un « ghetto pédagogique », appelée pompeusement "filière d’excellence", destinée à alimenter une filière universitaire délibérément confidentielle. D’ailleurs, les deux filières bilingues du lycée Fesch à Aiacciu et du lycée de Montesoru se voient refuser un statut officiel, et sont vouées à être abandonnées au profit de cette pseudo « filière d’excellence ».

Tout cela est évidemment bien loin des objectifs du plan quinquennal signé avec la Collectivité de Corse qui prévoit 100% des élèves apprenant la langue corse en maternelle (réalité 46%), 66% des élèves en site bilingue en primaire (en fait 36%), 50% des élèves en enseignement bilingue CM2, CM1 puis sixième (à peine 20% en réalité), ainsi que des expériences d’enseignement par immersion " à multiplier en maternelle " (réalité : seulement sept classes dans deux écoles pour toute la Corse).

Ces quelques chiffres résument le double discours de l’Etat, et cela avant même de subir les effets de la réforme Blanquer qui va brutalement aggraver encore les bilans. En effet, désormais, à partir de la cinquième, l’abandon de la langue va se généraliser, et les chiffres de la rentrée 2019 sont d’ores et déjà catastrophiques. En lycée la possibilité de prendre le corse en LV3 est dissuadée par un coefficient minable pour l’obtention du bac (coefficient 1, quand le grec et le latin, dans le même cas, ont coefficient 3), et l’enseignement dit "de spécialité " (4 heures par semaine en première, 6 heures en terminale) ne peut concerner qu’une poignée d’élèves suivant des cursus très spécialisés.

Avec cette "novation" abondamment mise en avant par le Ministre et la rectrice, on arrive au comble de la communication perverse dont Jean Michel Blanquer, le " chouchou " de Jean Pierre Chevènement, est un champion . On peut ainsi la résumer : "votre cercueil est en or massif et vous n’êtes pas contents ! ".

Il est plus que temps de dénoncer toute cette hypocrisie. Le 30 novembre à Paris, de Bretagne, de Corse, d’Alsace, de Catalogne, d’Euskadi, de Savoie, de Lorraine, de Flandre, et des autres régions qui refusent le jacobinisme intégral du Ministre Jean Michel Blanquer, nous "encerclerons" symboliquement le ministère de l’Education Nationale à Paris. La mobilisation générale est déclarée !

Ce communiqué est paru sur Le blog de François Alfonsi

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