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Port d'Erquy. Banderole du Comité des Pêches des Côtes d'Armor devant la criée
Port d'Erquy. Banderole du Comité des Pêches des Côtes d'Armor devant la criée
- Communiqué de presse -
Coquilles Saint-Jacques 40 ans d'efforts pour les protéger

La gestion raisonnée du gisement de coquilles Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc par les pêcheurs avec le soutien scientifique de l’Ifremer a permis une biomasse exploitable en très bonne santé. Cette ressource est aujourd’hui menacée par un gigantesque projet industriel éolien en plein centre du gisement naturel classé de la baie.

Katherine Poujol pour Association Gardez les Caps le 1/10/18 11:42

En baie de Saint-Brieuc, la saison de coquilles Saint-Jacques s’est ouverte le 1er octobre. Elle s’annonce exceptionnelle. L'IFREMER qui assure le suivi scientifique du gisement, a confirmé la remarquable santé de la ressource. Il faut remonter à 1973 pour retrouver un tel niveau de biomasse exploitable. (voir le site)

C'est le résultat d'une remarquable gestion collective raisonnée et volontaire des pêcheurs, qui depuis une quarantaine d’années, ont mis en place des règlementations, des quotas, des engins de pêche, permettant de soutenir cette ressource. 40 années d’efforts qui portent leurs fruits en Baie de Saint-Brieuc comme en Baie de Seine. Notre pêche professionnelle côtière est une pêche responsable encadrée, qui soutient et protège la ressource halieutique. Sur les côtes bretonnes et normandes, il y a du poisson, il y a des coquillages, il y a des grands crustacés, et des marins pêcheurs engagés dans une gestion vertueuse de la ressource.

Pourtant, cette ressource et les milliers d’emplois qui y sont associés, est menacée par les projets d'éolien industriel prévus en baie de Saint-Brieuc et en baie de Seine. Ou encore sur la façade Atlantique, car tous les projets d’éolien en mer français sont aujourd’hui des projets qui viennent s’installer sur la bande côtière en plein milieu des zones de pêche artisanale, seule pêche qui gère durablement la ressource.

Les baies de Saint-Brieuc et de Seine ensemencent toute la Manche en coquilles Saint-Jacques. « Si les gisements les plus étendus géographiquement sont rencontrés en Manche Est (baie de Seine) ; les densités les plus fortes d’Europe sont observées en baie de Saint-Brieuc. » IFREMER

Pourtant, en Baie de Saint-Brieuc, les éoliennes du projet d’Iberdrola-RES (Ailes Marines) sont intégralement envisagées sur le gisement naturel classé de coquilles Saint-Jacques. Elles le coupent en deux, comme on peut le constater sur la carte fournie par le promoteur lui-même. Le raccordement électrique est un maillage dense de 100km de câbles inter-éoliennes, auquel il faut ajouter un faisceau de 50 km à 225 000 volts qui installera une large barrière électromagnétique coupant les couloirs de migration des poissons, crustacés, bivalves.

Il en sera de même en Baie de Seine avec les projets éoliens d'Engie-EDP Renewables au Tréport, d'EDF-WPD à Fécamp, d'EDF-Enbridge-WPD à Courseulles.

Bétonnage et forage des fonds marins benthiques (193 forages de 60m dans le socle océanique en baie de St-Brieuc) ; rejets en mer de milliers de m3 de sédiments carottés qui asphyxieront les poissons, les bivalves, toute la chaîne benthique ; 206 décibels dans l’eau pendant plus de 2 ans qui détruiront les organes auditifs de tout ce qui vit (plus le milieu est dense, plus le son se propage rapidement, 5 fois plus vite dans l’eau que dans l’air, et encore plus vite dans le sous-sol), voilà le cortège des nuisances associées à la construction d’un parc éolien sur la bande côtière, auxquelles s’ajoute l’interdiction de pêche pendant les travaux.

Suivront les interdictions de navigation, les risques de croche (des centaines de km de câbles pas toujours ensouillés), le danger des radars brouillés, les pollutions accidentelles, le bruit chronique dans l'océan, les barrières électromagnétiques, la pollution chronique à l’aluminium de toute la chaîne alimentaire par bio-accumulation (166kg d’aluminium par jour rejetés à Saint-Brieuc).

Première conséquence pour les marins pêcheurs, la destruction des écosystèmes qui ont permis cette ressource abondante et diversifiée, entraînant perte de chiffre d’affaire, perte d’investissement, perte d’emploi, alors qu’ils sont les gestionnaires et les utilisateurs historiques de la bande côtière !

Rappelons qu'en Europe, la France est un pays halieutique majeur. La Bretagne est la deuxième région européenne pourvoyeuse d'emplois dans la pêche. Et aussi, qu'en mer du Nord, la pêche professionnelle artisanale a quasi disparu avec la multiplication des parcs éoliens en mer.

Face à cette situation, il y a 6 mois, des marins pêcheurs actifs dans le golfe normand-breton et dont les armements sont basés dans les ports d’Erquy, de Saint-Cast-le-Guido, de Saint-Quay-Portrieux, de Paimpol, de Saint-Malo et de Granville, ont pris la décision d’introduire une plainte à la Commission européenne. Souhaitons leurs d’être entendus.

Dans les ports des Côtes d'Armor, le Comité des Pêches a installé de grandes banderoles : « NON, les éoliennes ne doivent pas remplacer les pêcheurs. »

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