Les filets de pêche usagés : une arme inattendue dans la guerre en Ukraine
Dans le cadre d'une initiative logistique innovante appelée « Pawutynnia » , signifiant "toiles d’araignées" en ukrainien, environ 500 tonnes de filets de pêche usagés ont été acheminées depuis les Pays-Bas jusqu’à Kiev. Ces filets, loin de leur fonction maritime traditionnelle, sont aujourd’hui réimaginés comme des outils stratégiques sur le champ de bataille, notamment pour protéger les forces ukrainiennes contre les drones et les frappes aériennes.
D’après le portail ukrainien Frontliner, ces filets jouent un rôle crucial dans la création de couvertures camouflées et de barrières anti-drones. Dans un contexte de guerre asymétrique où les drones sont devenus une arme redoutable, les anciens filets de pêche peuvent masquer des équipements militaires, des véhicules ou des infrastructures sensibles, réduisant ainsi leur visibilité aux caméras thermiques et infrarouges.
La Bretagne, avec ses milliers de kilomètres de côtes et sa forte tradition de pêche, pourrait également contribuer à cette initiative. Chaque année, des tonnes de filets de pêche usagés s’accumulent dans les ports bretons. Longtemps considérés comme des déchets complexes à recycler, ces filets pourraient trouver une nouvelle utilité en Ukraine. Cela représenterait non seulement un geste solidaire, mais aussi une manière innovante de réduire les déchets marins tout en contribuant à un effort humanitaire et stratégique.
Rien que dans le Finistère, plusieurs centaines de tonnes de filets de pêche sont jetés chaque année dans des bennes, avant d’être incinérés ou enfouis. Une initiative de réutilisation de ces filets pourrait transformer ce déchet en une ressource précieuse, apportant une double solution écologique et stratégique.
Les ports de Lorient, Concarneau, Saint-Malo ou encore Le Guilvinec génèrent d'importants volumes de filets usés, souvent stockés faute de filières de recyclage adaptées. Des initiatives comme celles de Pawutynnia pourraient donner un nouveau souffle à ces matériaux, en offrant une seconde vie utile à ces filets.
De nombreuses organisations environnementales bretonnes, qui militent pour le recyclage des équipements marins, pourraient également voir dans ce projet une opportunité pour allier leurs efforts écologiques à une cause internationale. Ces filets, après un traitement adéquat, pourraient être envoyés en Ukraine et contribuer directement à la protection des soldats et des infrastructures.
Au-delà de l’impact logistique, participer à ce type d’initiative en tant que région représenterait pour la Bretagne un symbole de solidarité avec le peuple ukrainien. Une réflexion plus large sur le recyclage des filets
Enfin, cette initiative soulève des questions sur la gestion des déchets marins à l’échelle globale. Les vieux filets de pêche, souvent abandonnés en mer ou sur les quais, sont une source majeure de pollution. Leur réutilisation dans un contexte comme celui-ci pourrait inspirer des projets similaires dans d’autres régions du monde, alliant écologie et innovation.
La Bretagne pourrait emboîter le pas des Pays-Bas et transformer ses vieux filets de pêche en une ressource précieuse pour l’Ukraine. Une collaboration entre les ports bretons, les associations locales et les autorités pourrait permettre de collecter, préparer et expédier ces filets. À l’heure où l’Europe cherche des moyens concrets de soutenir l’Ukraine, ce projet pourrait s’inscrire dans une démarche pragmatique, solidaire et durable.
Les Bretons, historiquement liés aux luttes pour leur identité et leur territoire, pourraient ainsi envoyer un message fort de soutien à un peuple en guerre. Une solidarité tissée, littéralement, à partir de filets.
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