François Hollande aura fait un score des plus élevés en Bretagne et pas dans n'importe quelle Bretagne. C'est étrangement et probablement pas par hasard que c'est une Bretagne réunifiée qui
Par Reun Allan pour ABP le 10/05/12 12:49
François Hollande aura fait un score des plus élevés en Bretagne et pas dans n'importe quelle Bretagne. C'est étrangement et probablement pas par hasard que c'est une Bretagne réunifiée qui se retrouve dans un vote homogène.
Mais de quel vote parle-t-on réellement ?
Celui d'une adhésion au nouveau président ou celui d'un rejet de son prédécesseur ? A part les votes militants, la majorité des gens sondés ne semblent pas croire à un quelconque miracle. Il n'y a pas évidemment qu'une seule vérité pour résumer tous les ressentiments des électeurs mais il est clair que Nicolas Sarkozy ne se soit pas rendu particulièrement sympathique aux Bretons et ils le lui ont fait savoir. Il y eut d'abord cette campagne électorale désastreuse de 2007 lorsqu'il déclara « Je me fous des Bretons. Je vais être au milieu de dix connards en train de regarder une carte ! » si on en croit le livre de Yasmina Reza citant ainsi Nicolas Sarkozy, furieux dans les derniers jours de sa campagne. Ceci n'ayant jamais été démenti, il n'y eut pas lieu de remettre en cause l'authenticité de cette déclaration.
La chose aurait été pardonnée et oubliée s'il n'y avait pas eu une altercation avec un des marins présents lors de sa visite au Guilvinec en 2008. Ce dernier ayant par la suite fait amende honorable, une parole d'apaisement en direction des Bretons en général aurait arrangé les relations « diplomatiques » entre les Bretons et le président des Français.
Il n'avait pas compris qu'un conflit avec un seul individu identifié comme Breton est interprété comme une agression contre toute la communauté bretonne. Il a confondu la notion de « communautarisme » tel qu'on applique ce terme pour définir le phénomène des banlieues, avec ce qui est notre conscience collective bretonne. Confondre ces deux notions fut une erreur de jugement mais elle est hélas partagée par la plupart des intellectuels forgés au mythe de la « république une et indivisible » .
De ce seul point de vue, Nicolas Sarkozy ne fut pas plus coupable que certains dirigeants du FDG qui s'affichèrent au titre de ses opposants les plus farouches. Fils d'un Hongrois aisé, Pál Nagy-Bócsay Sárközy né à Budapest, en 1928, dans une famille de l'aristocratie hongroise, l'ex-président est à sa façon aussi un immigré de seconde génération qui été élevé dans un monde parisien hyper protégé.
Habitant d'un autre ghetto en banlieue parisienne il ne lui aura jamais été donné l'occasion de comprendre la subtilité des peuples de l'ouest de l'Europe et en particulier celle des Bretons. Il est étonnant que personne dans son entourage politique n'ait eu le souci de l'en affranchir.
Aux affronts super médiatisés, se sont ajoutés d'autres sans doute moins visibles mais sûrement plus déterminants.
Il n'aura échappé à personne que la Bretagne fut une des régions les moins visitées par le président comme par les membres de son gouvernement. Peut-être dix fois plus de voyages dans le sud de la France qu'en Bretagne. Il était clair que le regard de Nicolas Sarkozy se portait plus volontiers vers la Méditerranée que vers l'Océan Atlantique.
Il aurait eu une occasion de laisser son nom dans l'histoire en lançant sa réforme des collectivités territoriales. Au lieu de cela, lorsqu'il s'est exprimé le 8 mars 2011 devant les Bretons au sujet de la réunification, il a fait semblant d'ignorer que la loi, telle qu'elle existe, nécessite l'accord de la région administrative qui est quittée. Prétendre en l'état que les Bretons avaient « leur destin en main » était une contre-vérité évidente qu'il ne pouvait ignorer.
Ce faisant, on se demande comment il ne pouvait pas se rendre compte qu'il prenait les Bretons pour des demeurés.
On a aussi du mal à comprendre comment son conseiller en communication Franck Louvrier, originaire de Loire-Atlantique, n'ait pas été en mesure d'assurer le service pour lequel il était payé.
L'autre affront fut de n'avoir jamais appelé des Bretons à des fonctions ministérielles et cependant ce n'est pas par défaut de compétences. Certes il avait imaginé faire entrer dans son gouvernement des personnalités comme Louis Le Pensec ou Jean-Yves Le Drian mais comme ils sont socialistes, cela tenait plus du gadget ou du piège bassement politicien.
La roue tourne, pour durer il faudra au successeur respecter les Bretons en qualité de véritable collectivité humaine émancipée avec une histoire qui lui est propre et non pas comme des sujets quelconques d'une province mineure.
La Bretagne est sans doute un nain politique mais elle pèse d'un poids des plus significatifs en matière économique, culturelle et intellectuelle. Le meilleur moyen de perdre est d'ignorer cette réalité.
Reun Allan
Voir aussi sur le même sujet : présidentielle 2012,Nicolas Sarkozy,François Hollande
On attends toujours sa loi sur les langues minoritaires et on apprécie le fait que demander la ratification de la charte des langues minoritaires c'est ne pas aimer la France. Sa France élitiste et haineuse c'est sur on ne l'aime pas !... On attends maintenant que la justice fasse son travail et rapidement, qu'on ne nous fasse pas le coup du grabataire encore une fois !
(0)
Marcel Texier Le Jeudi 10 mai 2012 19:17
Très bien, Reun ! Tu exprimes tout haut ce que la plupart des Bretons pensent tout bas. Marcel
(0)
marc iliou Le Jeudi 10 mai 2012 20:46
Il ne faut pas trop rêver,après 5 ans de F Fillon comme premier ministre on risque de se récupérer JM Ayrault qui se fout aussi des Bretons comme son prédécesseur.
(0)
Job LE GAC Le Jeudi 10 mai 2012 20:51
Reste à savoir combien d'articles F. Hollande va signer . . . ? ?
(0)
Yann LeBleiz Le Vendredi 11 mai 2012 10:17
Bel article, mais je me permettrais 2 remarques : 1) "notre conscience collective bretonne", M.Allan cela s'appeller une NATION. Pourquoi, cette difficulté à dire ce qui est simple pour l'ensemble des européens! 2) Je ne suis pas si sûr que M.Sarkosy s'est trompé avec les bretons, il a juste eu la bêtise de dire ce que pense la majorité de la classe politique française. N'oubliez pas que M.Holland vient de dire "La France n'est pas n'importe quelle nation...". Une vision de supériorité limite raciale, à laquelle la notion de "breton" ne peut appartenir autrement qu'en terme de "français arrièrés à civiliver" pour le bien de cette "Nation française, qui n'est pas n'importe laquelle".
(0)
Naunnt Le Vendredi 11 mai 2012 12:13
Je trouve que Holland a raison quand il dit «La France n'est pas n'importe quelle nation...». C'est objectivement vrai, car la France est la seule nation en Europe basée non pas sur une ethnie ou une langue mais sur un fait politique. C’est une nation construite par la volonté politique. Cette singularité ne doit pas être prise comme un signe de supériorité mais comme un fait. S'il y avait une nation bretonne ça se saurait. Il suffit de prendre n'importe quelle définition pour voir que la Bretagne n'en est pas une. Pas d'Etat, pas de solidarité spécifique, pas de conscience d'appartenir à une même communauté. Si sentiment d'appartenance il y a, la nation bretonne se limite à 200.000 personnes.
(0)
SPERED DIEUB Le Vendredi 11 mai 2012 15:01
LA plupart des pays sont le résultat d'une volonté politique l'Allemagne par exemple également, et une Bretagne indépendante le serait également l'ethnie bretonne n'a jamais été homogène même les bretons insulaires ne l'étaient pas.Quand à la langue héritée du celtique qui a concerné une bonne partie de l'Europe les bretons en étant les dépositaires continentaux non seulement se doivent de la sauver mais également la promouvoir au moins au niveau européen voir l'internationaliser
(0)
Yann LeBleiz Le Vendredi 11 mai 2012 22:17
@ Naunnt, Vous ne vous lassez jamais de votre bêtise jacobine? A mon avis, ce n'est pas naturel d'être caricatural à ce point! Soit vous êtes financé, soit vous prenez votre pied!
(0)
Kidour Le Vendredi 11 mai 2012 22:48
Naunnt, vous êtes démasqué ! Retournez sur le site de la LP, vos provocations n'en sont que pour vous. Vous appartenez déjà aux poubelles de la petite Histoire.
(0)
yves Chupin Le Vendredi 11 mai 2012 23:23
L\'Allemagne, L\'Italie voire L\'Espagne post-franquiste sont issues de visions politiques.Certaines \"au forceps\". Quant à la\" nation française\": allez demander aux Basques, aux Corses, aux Occitans...etc... s\'ils ont le sentiment d\'appartenir à une communauté vivant sur un même territoire avec une unité économique, culturelle, linguistique...Les Amérindiens, les Inuit oui.On parle de civilisation celtique.Seulement de l\'état français!
(0)
J.F.Gouband Le Dimanche 13 mai 2012 21:45
Eh bien les Bretons sont aussi chauvins que les Alsaciens et aussi susceptibles que les Corses!"Un conflit avec un seul individu identifié comme breton est considéré comme une agression contre toute la communauté",ben dis-donc ! Je m'agaçais déjà de voir sur le Larzac en 1973 plus de drapeaux noirs et blancs que rouges ou noirs ou à la rigueur occitans.Je vois que l'esprit de Yann Goulet n'est pas mort. Fasse Dieu que Nantes reste dans les Pays de Loire et qu'ayrault le satrape ne soit pas premier ministre !
(0)
SPERED DIEUB Le Dimanche 13 mai 2012 22:00
Gouband même avec la meilleure volonté du monde c'est impossible de trouver des excuses à Sarkosy vis à vis des bretons puisqu'il a dit je me fous des bretons c'"est donc plus que un individu donc votre commentaire est incohérent
(0)
Maryvonne Cadiou Le Dimanche 13 mai 2012 23:37
@ Spered dieub : Sarkozy avec un ZZZZ Savez-vous que sur ABP, outre 751 articles où Sarkozy est cité, il y a en plus 11 articles où il est écrit Sarkosy avec un SSS. Je sais que les touches S et Z sont voisines, mais ne peut-on se relire ? Merci. Du travail pour la secrétaire de rédaction qui vient de le voir !
(0)
Reun Allain Le Lundi 14 mai 2012 11:19
@ J.F.Gouband . Je me permets d’apporter un petit commentaire suite à la phrase que vous avez bien voulu citer. Apparemment vous ne contestez pas le fait que les Bretons dans leur ensemble se sentent agressés collectivement si l’un des leurs est mis en exergue lors d’un conflit avec un pouvoir extérieur. Lorsque vous attribuez ce réflexe collectif à une simple réaction chauvine, c’est une façon un peu simpliste d’esquiver d’autres causes. Je ne sais pas ce que vous sous entendez lorsque vous désignez comme par hasard ceux que vous considérez comme ces populations de l’extérieur (Alsaciens, Bretons, Corses) par opposition aux « Français de l’intérieur » à part entière. Nous traduisons cette conception largement partagée par la pensée commune française que nous ne somme pas non plus des « Français de l’extérieur » et que nous sommes surtout entièrement à part. Au delà de l’Histoire qui a fait que les Bretons se soient retrouvés « Français » en dehors de leur volonté, cela ne fait que nous conforter dans ce que nous ne sommes pas à l’exception d’une part résiduelle de quelques « Bretons honteux ». Depuis toujours les relations entre représentants d’un pouvoir français (qu’il fusse monarchique ou qu’il soit républicain) et les Bretons ont été toujours conflictuelles et il serait trop long d’en faire ici l’inventaire du florilège chauvin de la France éternelle. Pour vous rappeler que les Bretons ont été largement vaccinés, je vais vous laisser quelques échantillons mais on pourrait en collectionner des centaines, et je vous épargne l’humour douteux de Monsieur Jacky Berroyer mais vous pourrez si besoin vous enrichir de la subtilité de son esprit en navigant sur internet. - Inspecteur Général Carré (27 septembre 1829 - 3 juillet 1909), : \"Ce sont des Français qu\'il faut pour franciser les Bretons ; ils ne se franciseront pas tous seuls.\" Francisque Sarcey, homme de bon sens, (École Normale Supérieure) à qui \"on n\'en faisait pas accroire\", écrivit gravement dans son journal Le Temps (1861-1942) : \"Les paysans bretons sont tellement crédules qu\'ils croient à une influence de la Lune sur les marées\" ! Si après ce simple rappel vous persistez à croire que ce sont les Bretons qui sont « chauvins » comme le sont les Alsaciens et « susceptibles » comme le sont les Corses, la cause est désespérée. J’en termine par une interrogation : Qu’appelez l’esprit de Yann Goulet et quel rapport avec le « Gwenn ha Du » sur le plateau de Larzac en 1973 ?
(0)
Riwal ar Garff Le Mardi 15 mai 2012 11:19
Mais le nouveau se fiche tout autant des Bretons! Que les Bretons sont naïfs! Jacobins de Gauche ou de Droite c'est kif-kif!
(0)
JBB Le Mardi 15 mai 2012 16:52
C'est sur que ça va aller mieux !!! Ayrault vient d'être nommé premier sinistre !
(0)
Riwal ar Garff Le Mardi 15 mai 2012 18:41
C'est bien on a eu Fillon, anti-breton et ennemi de la réunification, et maintenant Ayrault! On ne pouvait pas imaginer pire! Espérons qu'il ne profitera pas de son porte-feuille pour faire des choses qui rendront la réunification encore plus difficile, genre suppression des départements et dilution dans la région..... La prochaine fois on aura peut-être Auxiette? La Bretagne est-elle née sous une bonne étoile? On a la poisse, je crois.
(0)
JBB Le Mardi 15 mai 2012 19:00
Vivement que le Ayrault soit fatigué !
(0)
Riwal ar Garff Le Mercredi 16 mai 2012 21:56
A moins que le nouveau maire de Naoned soit breton de cœur.... quelles sont les chances qu'une telle éventualité se produise?
(0)
Pierre CAMARET Le Jeudi 17 mai 2012 05:27
Il se foutait des bretons , OK , il y avait un sentiment negatif . HOLLANDE , c'est mieux ???? (sic) il les ignore .
(0)
Ewen Corriou Le Lundi 28 octobre 2013 17:51
Exactement, il nous ignore, sa priorité ces dernières semaines: une rom du kosovo. Nous devrions expulser de Bretagne tous les préfets et sous préfets représentants de la France dans notre pays. En Poids lourds et par les RN écotaxées si possible.