Le nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a fait savoir qu'il se posait la question de l'opportunité ou pas d'un statut légal pour les langues régionales. Cette déclaration remet en cause les engagements de sa prédécesseure qui traduisait les promesses du candidat Sarkozy. La loi promise devait « accroître la place des langues régionales et garantir à terme leur vitalité » . Mensonges ?
« Je vous confirme que le projet de loi relatif aux langues régionales, annoncé le 7 mai 2008 au nom du gouvernement, concernera l enseignement, les médias, la culture, les services publics, et sera présenté cette année aux Assemblées » . C est ce que Christine Albanel, ministre de la Culture, écrivait dans un courrier du 9 mars 2009. La ministre s'était alors engagée devant l'Assemblée nationale et le Sénat à compléter par une loi, dont le projet devait être débattu cet automne, l'introduction des langues régionales dans la Constitution en 2008. Cette loi attendue devait enfin « normaliser et organiser l'apprentissage et l'emploi des langues régionales » . Mensonges ?
Après l'incapacité de François Mitterrand à traduire dans les faits le discours de campagne qu'il avait prononcé à Lorient le 14 mars 1981 ( « C'est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l'atteindre dans sa langue et sa culture ; nous proclamons le droit à la différence » ), après le veto que Jacques Chirac avait opposé en 1998 à la ratification par la France de la Charte européenne sur les langues régionales ou minoritaires que le gouvernement Jospin venait de signer, l'UDB constate une fois de plus que les crispations identitaires et passionnelles autour de la langue de la République auront bloqué un processus qui traduisait le passage de la tolérance de la diversité linguistique et culturelle à la reconnaissance de celle-ci.
L'UDB demande que les engagements pris au nom du gouvernement soient tenus, que le changement de ministre, Frédéric Mitterrand succédant à Christine Albanel, ne se traduise pas par un revirement et un désengagement.
L'UDB demande que les principes fondamentaux énoncés dans les diverses Conventions internationales, notamment celles de l'UNESCO que la France a récemment ratifiées, soient enfin reconnus par la loi française, que les dispositifs législatifs appropriés permettent le développement de politiques linguistiques volontaristes et efficaces, que ces dispositifs fixent des objectifs à atteindre et les moyens humains et financiers pour les satisfaire.
L'UDB souhaite que tous les parlementaires et sénateurs devant lesquels la ministre de la culture s était engagée exigent de pouvoir débattre de ce projet de loi.
Une fois de plus le mépris avec lequel le pouvoir parisien traite le dossier des langues régionales prouve la nécessité de transférer à la Région Bretagne un pouvoir législatif et réglementaire dans ce domaine.