- Chronique -
Emmanuel Macron : « Les langues régionales sont un instrument de division »
Selon l’UNESCO, 25 langues régionales en France sont considérées comme vulnérables ou gravement menacées. Cette déclaration est donc perçue comme un affront par les défenseurs de ces langues.
Par ChatGPT pour ABP le 19/11/24 10:23
Langue française et langues régionales : quand Macron multiplie les bévues :
Réalisation : Michel Feltin-Pallas (1534 vues)

La semaine dernière, lors d’un discours à l’Académie française, le président Emmanuel Macron a suscité une vive controverse en déclarant que « les langues régionales sont un instrument de division de la nation » . Cette phrase, rapportée par le journaliste Michel Feltin-Palas, spécialiste des langues régionales, a choqué des millions de locuteurs et militants qui œuvrent pour la sauvegarde de ces langues menacées en France.

Une déclaration perçue comme un désaveu

En affirmant que les langues régionales diviseraient la nation, Emmanuel Macron reprend une rhétorique centralisatrice héritée de la Révolution française, qui avait fait de la langue française un outil d’unification au détriment des langues locales. Pourtant, cette position semble ignorer les efforts déployés depuis des décennies pour préserver ce patrimoine immatériel.

Des langues comme le breton, ou même le corse  sont déjà en danger critique d’extinction. Selon l’UNESCO, 25 langues régionales en France sont considérées comme vulnérables ou gravement menacées. Cette déclaration est donc perçue comme un affront par les défenseurs de ces langues, qui y voient un désaveu de leur travail et une méconnaissance des enjeux.

Une réaction unanime des militants des langues régionales

Les propos de Macron ont immédiatement suscité des réactions dans tout l'Hexagone, notamment en Bretagne, en Corse, en Occitanie et en Alsace. Beaucoup  dénoncent une déclaration  méprisante et archaïque . "Dire cela, c'est nier des siècles d'histoire et de culture, et rejeter une partie de l'identité de millions de citoyens français". Macron n'en est pas à une contradiction près puisqu'a Villers-Coterêtts en 2021 il avait déclaré "que «chacun a le droit de connaître, parler ou transmettre sa ou ses langues, et que c’est un droit non négociable» .

En Bretagne, où le breton est enseigné dans des écoles immersives comme Diwan, cette affirmation est perçue comme un obstacle supplémentaire dans la lutte pour la reconnaissance et la préservation de la langue. "Nous ne divisons pas la nation, nous la renforçons en valorisant sa diversité", a réagi un membre de Diwan.

Une fracture entre Paris et les régions ?

Cette déclaration révèle une fois de plus la fracture entre une vision centralisatrice et jacobine incarnée par Paris, et les aspirations des régions à une reconnaissance de leur spécificité culturelle.

En comparaison, de nombreux pays européens, comme l’Espagne, le Royaume-Uni, ou encore l’Italie, ont adopté des politiques linguistiques qui reconnaissent et protègent leurs langues régionales, souvent en leur octroyant un statut officiel. Ces initiatives sont perçues comme un facteur d’enrichissement et de cohésion sociale.

Pour Michel Feltin-Palas, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, "la France reste enfermée dans un modèle dépassé où la diversité linguistique est vue comme une menace plutôt que comme une richesse".

Un enjeu vital pour les langues régionales

Alors que le breton, l’occitan ou l’alsacien sont déjà gravement menacés, de telles déclarations risquent de décourager les initiatives en faveur de leur préservation. Les écoles immersives, comme celles du réseau Diwan pour le breton, sont constamment sous pression, que ce soit pour leur financement ou leur légitimité.

"Les langues régionales ne divisent pas, elles rassemblent autour d'une histoire, d'une identité et d'un patrimoine commun", souligne une enseignante en breton. "C'est une richesse que la France devrait protéger, pas ignorer."

Conclusion : une vision à repenser

Les propos du président Macron ont relancé le débat sur la place des langues régionales en France. Pour leurs défenseurs, loin de diviser, ces langues constituent un patrimoine vivant et précieux, à préserver pour les générations futures.

Face à un contexte où l’UNESCO alerte sur leur disparition imminente, ces langues méritent des politiques ambitieuses, à l’image des pays voisins, et non d’être reléguées au rang de curiosités folkloriques. La déclaration de Macron, perçue comme un énième mépris, pourrait au contraire renforcer la mobilisation de celles et ceux qui, au quotidien, œuvrent pour que ces langues continuent à vivre.

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Vos 24 commentaires
Yannig Coraud Le Mardi 19 novembre 2024 11:04
La république bananière française a toujours et veut toujours éradiquer la Bretagne comme le faisait la royauté, au travers de sa langue bien sur mais aussi de son territoire millénaires .
Si les bretons veulent devenir des français de l'ouest comme certains d'entre nous le souhaitent, je leur conseille de lire le livre de Morvan Lebesque, Comment peut on être Breton, Essai sur la Démocratie française, nantais intelligent ...
En voyage au Viet Nam, le seul hexagonal rencontré qui m'a fait une mou sur mon Gwenn ha Du lorsque je lui ai dit que j'habitais Sainte Reine de Bretagne, était de Basse Bretagne?
Il ne sembla pas choqué que je lui dise qu'il était un français de l'Ouest .
Quant à moi Breton toujours français jamais restera mon leimotif.
(6)  Envoyer un mail à Yannig Coraud
Anne Merrien Le Mardi 19 novembre 2024 11:28
Pour maintenir l'unité de la nation, il faut désigner un ennemi de l'intérieur : les langues dites régionales.
Alors que la langue française est sujette à tout un tas d'anglicismes ! Parfois je n'y comprends rien.
(6) 
Yannig Coraud Le Mardi 19 novembre 2024 11:36
La république bananière française a toujours et veut toujours éradiquer la Bretagne comme le faisait la royauté, au travers de sa langue bien sur mais aussi de son territoire millénaires .
Si les bretons veulent devenir des français de l'ouest comme certains d'entre nous le souhaitent, je leur conseille de lire le livre de Morvan Lebesque, Comment peut on être Breton, Essai sur la Démocratie française, nantais intelligent ...
En voyage au Viet Nam, le seul hexagonal rencontré qui m'a fait une mou sur mon Gwenn ha Du lorsque je lui ai dit que j'habitais Sainte Reine de Bretagne, était de Basse Bretagne?
Il ne sembla pas choqué que je lui dise qu'il était un français de l'Ouest .
Quant à moi Breton toujours français jamais restera mon leimotif.
(3)  Envoyer un mail à Yannig Coraud
Alan-Erwan Coraud Le Mardi 19 novembre 2024 18:52
Suprémacisme francais. Quand oserons nous dire les choses telles qu'elles sont ?
Timorés les Bretons ? Oui quand je lis les pitoyables arguments de mes compatriotes. Quand l'Etat français nous injecte un poison on ne dit pas que ce n'est pas gentil
(3) 
Marie-Noelle Rinquin Le Mercredi 20 novembre 2024 10:48
On voit bien qu'Emmanuel Macron et JM Blanquer ex-ministre de l'Education étaient parfaitement en phase quand Blanquer combattait pour le président Macron dans l'ombre, le modèle d'éducation immersif bilingue de Diwan et la loi Molac, l'enseignement de l'allemand en Alsace par le biais de coefficients désavantageux aux examens du Bac.
Il y a un véritable suprémacisme français de politiciens et acteurs économiques de pouvoir à Paris parfois flagrant, mais surtout sournois et beaucoup plus dangereux.
Les partis politiques français soi-disant démocratiques ne permettent pas aux nouveaux membres de changer les choses de l'intérieur puisque leurs opinions régionalistes les empêchent de progresser au sein des partis principaux. Les petits partis régionalistes n'obtiennent jamais suffisamment de voix pour faire le poids.C'est déprimant.
Les citoyens français sont bercés tous les jours par les médias de gauche à droite par des discours de propagande qui ne parlent pas de ce qui est important pour nos régions.
La France sans ses cultures et ses langues diverses n'est qu'une outre vide pleine de vent. Nous devons continuer à soutenir et vivre nos cultures diverses, à parler nos langues, à chercher et trouver de nouveaux chemins et moyens de nous exprimer. Merci à l'ABP et à NHU.
(8)  Envoyer un mail à Marie-Noelle Rinquin
Anne Merrien Le Mercredi 20 novembre 2024 11:10
Pour mesurer à quel point ces langues "sont un instrument de division", il faut se souvenir que ce même Emmanuel Macron avait affirmé que la France était le seul pays de la francophonie à ne parler que français. Les langues dites régionales n'existent pas "et en même temps" elles sont très dangereuses. En voilà une pensée complexe !
(4) 
Alan E. VALLÉE Le Mercredi 20 novembre 2024 11:59
On savait déjà en 2017 que ce qui est excessif est insignifiant.
AV
(1) 
T. Gwilhmod Le Mercredi 20 novembre 2024 12:43
A vrai dire les répétitions du texte et la longueur m'ont fait penser à une rédaction ChatGPT...
Sur le fond je pense que Macron a raison : le breton a pour vocation d'être le vecteur linguisitique de la nation bretonne (honte au membre de Diwan cité qui dit faire partie de la nation dakoté) qui donnera un avenir à notre presqu'ile en proposant une société alternative rompant avec le jacobinisme athée piloté par la franmaçonnerie.
Sinon le breton n'a déjà plus beaucoup d'intérêt puisque le français fait bien l'affaire (un peu moins que l'anglais toutefois) pour la société actuelle. Le breton doit être "révolutionnaire" en proposant une autre société : respectueuse de la loi naturelle en gros, ce qui correspond bien avec les racines chrétiennes de la Bretagne et sa ligne historique.
(2)  Envoyer un mail à T. Gwilhmod
Burban xavier Le Mercredi 20 novembre 2024 17:36
La matrice de leur formation c'est le parti chevènementiste : Macron y a été membre , comme Blanquer ...
(3) 
Jean-Paul Touzalin Le Mercredi 20 novembre 2024 18:29
Ignorance et sous-culture sont les deux mamelles de ceux qui prétendent gouverner à notre place ... AH! le peuple soi-disant SOUVERAIN !
(5)  Envoyer un mail à Jean-Paul Touzalin
Brocélbreizh Le Mercredi 20 novembre 2024 22:32
- Paris fait l'amalgame entre nationalité et citoyenneté.
- La France est factuellement une mosaïque de peuple.
- Avec un pic de 3000 milliards de dette, on peut comprendre ce besoin de loup imaginaire sollicité par nos bons pasteurs.
Nos langues et nos cultures sont la source de notre unité et constituent un rempart à l'uniformité. Les tenants de cette inégalité constituent un frein important à la solidité de notre démocratie.
La France, une mini Europe qui possède une telle richesse par sa diversité, pourrait être un fleuron du fédéralisme social, du vivre ensemble. Elle reste pourtant embourbée dans cette vieille et périlleuse idéologie centralisatrice dont la voracité sur le plan économique et fiscal en temps de paix n'a d'égal que son inefficacité en période de guerre puisque Paris n’en a gagner aucune depuis la révolution.
(6) 
Jean-Pierre Jadé Le Jeudi 21 novembre 2024 08:55
Ce monsieur adapte son discours aux interlocuteurs, aux circonstances et à la vitesse du vent du lieu où il se trouve. Aucune importance ni aucun intérêt. Cela dit, rien de nouveau sous le soleil. Un ministre de la troisième république aurait pu tenir le même discours. Notre ennemi, le jacobinisme, ne changera jamais.
(6)  Envoyer un mail à Jean-Pierre Jadé
Rafig Naoned Le Jeudi 21 novembre 2024 12:49
Le présentateur cite la "Grande guerre" de 1914-18 où des millions de français, parlants leurs langues régionales sont aller se faire tuer pour la République Française.
Quelques années après, années 1920, l'État français met en place un programme de "dérégionnilation" pour "en finir" avec les langues et les sentiments "régionaux" des français (hors Paris).
- pression sur les parents pour ne pas transmettre leur langue usuelle.
- action de l'école pour punir les élèves non conforment à la mentalité française.
Puis dans les années 1950-70-80 et 2015 : la création de fausses régions administratives, volontairement mal découpées et servis par une administration zélée.
Voilà la triste réalité de cette "patrie de droits de l'Homme"
(5) 
Alan E. VALLÉE Le Jeudi 21 novembre 2024 21:35
Monsieur FELTIN - PALLAS,
Ceux qui estiment la Culture et en redemandent autrement formatée qu'en 'soap opera' jacobin, doivent savoir ou apprendre que le grand hebdomadaire "l'EXPRESS" qui publiait vos si intéressants et utiles textes et annonces au sujet des langues et cultures régionales, a commis une bourde, certains diraient une faute, une bévue de première importance en supprimant l'espace éditorial qui vous était dédié.
A galon.
AV
(2) 
Hervé Keringuer Le Vendredi 22 novembre 2024 14:12
Tout le monde sait que M. Macron est un facteur d'unité de la "Grande Nation" !
(1) 
Damien Darras Le Samedi 23 novembre 2024 14:26
Le discours de Macron est celui de la grande majorité des politiciens français. Il prouve bien que contrairement à ce qui est dit dans cette vidéo on NE PEUT PAS être à la fois breton et français !
(4) 
Burban xavier Le Dimanche 24 novembre 2024 10:00
Les fermetures de sites comme à Kavan (22) , le projet enterré au Kenkiz pour Diwan pour l'ouverture d'un collège à Perros Guirec (22) par le conseil départemental des cotes d'Armor pour faire des économies sont inquiétantes pour l'avenir du breton ...
D'autres secteurs sont difficultés l'édition ....
Il est vrai que d'autres réalisations viennent conforter la langue mais se sont des initiatives de la population qui prend à coeur de faire vivre le breton .
(2) 
Pascal Lafargue Le Lundi 25 novembre 2024 14:00
Une langue n'est pas un instrument. Une langue est juste une langue.
(2)  Envoyer un mail à Pascal Lafargue
Anne Merrien Le Mardi 26 novembre 2024 16:41
Une citation plus complète du discours de Macron [avec commentaires]:
"La langue a été le creuset de l'unité de la France, la fabrique d'une nation [une fabrique toute récente alors, un siècle environ ?]. Dans le cas contraire [si on n'avait pas forcé les gens à changer de langue], l'identité nationale [qui préexistait à la fabrique de la nation ?] se serait divisée entre les différentes langues vernaculaires [donc entre autant d'identités nationales potentielles ?] et les patois [terme péjoratif], dont beaucoup existent encore [malheureusement ?? Il suffit de lire la suite.], et qui sont un instrument de division de la nation." [instruments qui existaient pourtant avant à ladite nation, si j'ai bien compris]
[C'est l'idée qu'on se faisait de la nation qui a détruit les langues dites régionales, mais les coupables sont ces langues qui n'auraient jamais dû exister.]
(1) 
De Anne Merrien à Anne MerrienLe Mercredi 27 novembre 2024 19:37
La citation précédente était tirée d'une traduction du catalan ! La version initiale serait : "Notre nation a été constituée par l'Etat et par la langue. Elle a été la fabrique d'une nation qui, sinon, s'échappait entre ses langues vernaculaires, ses patois, ses différentes langues régionales qui, pour nombre d'entre elles, existent encore mais qui étaient un instrument, au fond, de division de la nation." [Il n'y a donc rien à regretter.]
(0)
De Thomas à Anne MerrienLe Mardi 3 décembre 2024 23:55
Pour la fabrique, c'est le (peuple) et surtout état dont l'avènement en france est au début du XVIeme après la guerre de 100 ans, dernier grand conflit féodal,(l'état = l"intendance/administration en support de l'armée) A ne pas confondre avec la francisation du peuple qui se généralise à la fin du XIXe par le biais des hussards(=(intendance/administration) de la république après que ces mêmes hussards aient "perdu" la guerre de 1870 et qui affirment que plus est nécessaire par que y avait pas assez (de normalisation de l'intendance/de l'administration) pour gagner la guerre.... En gros, l'idée c'est que sans le plus de normalisation, c'est le délitement. Il en faut donc continuellement plus pour réaffirmer l'unification. Unification qui elle même attise le délitement par la destruction des particularismes poussant les identités non conformes/ non normalisées à vouloir faire sécession en réaction à cette surnormalisation. Le serpent qui se mord la queue... En vrai, "Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuse. "
(0)
Anne Merrien Le Jeudi 5 décembre 2024 23:16
Entendu sur Arte à la 40e minute de l'Enquête sur les trésors enfuis de Notre-Dame :
"Joachim (en prononçant le m) ou plutôt Joachin (en nasalisant sans prononcer la consonne finale) du Bellay, selon la prononciation de son Anjou natal [aimable prise en considération de la variation dialectale], est l'un des chefs de file de la Pléiade. Il fonde ce mouvement poétique avec Pierre de Ronsard au 16e siècle, afin de donner ses lettres de noblesse à la langue française et d'unifier un pays qui comptait encore beaucoup de dialectes locaux." [On se disait aussi que cela ne pouvait pas durer.]
(0) 
De Anne Merrien à Anne MerrienLe Vendredi 6 décembre 2024 11:58
Comme si ces dialectes avaient totalement disparu aujourd'hui (en Brière, on dit Saint-Joachim en nasalisant). Quant aux autres langues, elles sont dans un angle mort.
(0)
Fransez Gohin Le Jeudi 12 décembre 2024 13:49
Vous imaginez le tollé si Trump avait dit la même chose sur la place des langues amérindiennes aux USA !
Niveau zéro de la tolérance et de l'intelligence.
On s'habitue à tout.
(9)  Envoyer un mail à Fransez Gohin
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