Objet : réponse à l'article publié dans Ouest France du 5 octobre, « Jean Luc Mélenchon tape sur la Breizh touch » .

L'Union démocratique bretonne constate que J.-L. Mélenchon fait bien plus que taper sur la Breizh touch. Pour lui la sauvegarde – car c'est bien de cela qu'il s'agit - des cultures et des langues dites régionales n'est qu'un folklore fortement marqué par les thèses de l'extrême droite. Tous ceux qui soutiennent cette cause seraient donc des ennemis de la république (mais quelle république?) qu'il compare à des islamistes radicaux, cherchant à embrigader et à manipuler les Bretons. En clair, pour Mélenchon, tous ceux qui œuvrent pour la promotion de la culture bretonne sont des manipulateurs qui avancent masqués et les Bretons qui entendent leurs arguments sont des veaux…

Les dizaines de milliers de Bretonnes et de Bretons, de toutes opinions, qui jouent de la musique bretonne, dansent ou fréquentent les festou-noz apprécieront ! Ainsi que la très grande majorité des Bretons qui sont favorables à l'enseignement du breton. J.-L. Mélenchon, isolé dans son arrondissement parisien, semble ignorer que le Conseil régional a voté en 2004 à l'unanimité, toutes tendances confondues, un plan en faveur des langues de Bretagne.

La méchante prose de J.-L. Mélenchon devrait surtout interpeller ses « camarades » du parti socialiste, surtout en Bretagne où la gauche a fait ses meilleurs scores aux dernières élections.

Sur le fond, Mélenchon sous couvert de défense d'une république une et indivisible est le digne représentant du nationalisme français le plus obtus. Celui qui prêchait nos ancêtres les gaulois dans les colonies africaines ou les DOM-TOM, celui d'un système centralisé et étatique qui formate les esprits à la « bonne pensée unique » , la sienne. Il est évident qu'il fait aussi partie des souverainistes qui sous couvert du non au TCE (traité constitutionnel européen) récusent l'idée européenne. Sur ce point, il faudra qu'il nous explique comment il compte réguler les dérives libérales de la globalisation de l'économie en refusant la construction d'une Europe politique forte. Pour l'Union démocratique bretonne, parti breton et fédéraliste, de gauche et écologiste et évidemment républicain, la liberté, l'égalité et la fraternité, sont des valeurs fondamentales. Au nom de ses valeurs, l'identité bretonne a le droit d'être et d'exister. Malgré de nombreux freins, elle le fait plutôt bien et de façon positive, car la Bretagne entre traditions et modernité est une terre d'accueil, d'ouverture, de création, de résistance aux dérives xénophobes… Les faits sont là, la « personnalité bretonne » loin de générer de l'enfermement est un formidable atout d'ouverture, de compréhension et d'acceptation de l'autre individu ou société.

Le procès que Mélenchon fait à la Bretagne tout entière est inacceptable. Tel Fouquier-Tinville, il instruit, juge et condamne ! Du point de vue de la méthode, il s'inscrit dans la droite ligne des idéologies totalitaires. « Sa » république n'est pas la république, elle n'est que la caricature du nationalisme français.

Mona Bras, porte-parole de l'Union démocratique bretonne

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