Communiqué de l'Union démocratique bretonne suite aux propos de Mélenchon refusant de donner aux régions un pouvoir réglementaire permettant d'adapter localement les lois nationales.
Contrairement à Eva Joly et à François Hollande, Jean-Luc Mélenchon refuse de donner aux régions un pouvoir réglementaire permettant d'adapter localement les lois nationales, car, dit-il : ”Cela constitue un démembrement de l'égalité devant la loi et dans la mise en œuvre de celle-ci. Par exemple, l'application du code du travail ne saurait être à géométrie variable. La France n'est pas une république fédérale !” Et pourtant cela serait une avancée démocratique par rapport au droit à l'expérimentation permis par la Constitution mais impossible à mettre en œuvre - les Bretons en savent quelque chose, eux qui ont voulu à plusieurs reprises que le Conseil régional de Bretagne puisse s'emparer de la politique de l'eau et de la politique linguistique, sans parler des activités liées à la mer qui concerne davantage la Bretagne que la Région Centre….
En France, actuellement l'un des États les plus centralisés de l'Union européenne, la devise “Liberté-Égalité-Fraternité” prend l'allure d'un rendez-vous toujours différé : système fiscal d'une injustice notoire, baisse mécanique du taux effectif d'imposition au fur et à mesure que les revenus augmentent (ce que l'économiste Edward Wolff appelle le retour à Marie-Antoinette), envol des très hauts revenus et accroissement parallèle du nombre de pauvres, disparités scolaires en fonction de l'origine ethnique et de la catégorie sociale (rapports de l'OCDE et de l'ONZUS), précarité énergétique, double peine pour les plus défavorisés… Aujourd'hui en France, le danger ce n'est pas l'Acte III de la décentralisation, ou l'Acte I de la régionalisation, c'est que l'origine sociale des individus reste un déterminant essentiel de leur avenir.
Pour l'UDB, l'État doit se concentrer sur ses missions régaliennes et veiller à la cohésion sociale, à la péréquation entre individus et territoires. Concernant le Code du travail, l'UDB souhaite un droit du travail européen qui tire vers le haut conditions de travail et salaires pour tous. Le pouvoir régional même faible, a été incontestablement un outil au service des solidarités (aménagement du territoire, transports, écoles, culture,….). Les propositions institutionnelles de François Hollande et d'Eva Joly constituent donc une avancée démocratique certaine et les positions ultra-jacobines de Jean-Luc Mélenchon un total contre-sens historique : nous ne sommes plus en 1792 dans une France assiégée, mais en 2012 dans une France européenne, ouverte sur le monde !
Mona Bras, porte-parole de l'Union Démocratique Bretonne