Au cours de son 3e Congrès National qui s’est tenu à Blain samedi dernier, le Parti Breton a réaffirmé ses buts d’instaurer un pouvoir breton en Bretagne, doté non seulement d’une assemblée législative et d’un exécutif élu au suffrage universel, mais aussi d’un véritable gouvernement comme il en existe dans les landers allemands, au pays de Galles ou en Ecosse.
Si le but ultime du parti est une république bretonne (un vote largement majoritaire a établi clairement cette direction afin de lever toute ambiguité) c'est bien sûr dans le cadre de l’Union Européenne et de relations privilégiées avec la France dont on ne pourra jamais nier ou effacer cinq siècles d’histoire commune. Le Parti Breton est tout a fait conscient que le concept d'indépendance dans un économie mondialisée et une defense européene de plus en plus mutualisée est de plus en plus vide de sens. Ce qui compte avant tout pour le parti-breton c'est que la Bretagne ait un gouvernement doté de moyens et une assemblée élue dotée du pouvoir de faire des lois.
Un projet politique de 130 pages qui vient d'être réalisé par une équipe de 17 membres du parti a aussi été approuvé. Il sera d'abord à usage interne tout spécialement par les quatre candidats que la parti présente aux élections législatives cette année. Il s’agit d’Yves Le Mestric (Vitré), de Gérard Guillemot (Rennes-sud),d’Hervé Le Guen sur Lorient, et d’Emile Grandville sur Redon. Une diffusion grand public du Projet Politique du Parti Breton est prévue après finalisation du document.
Autre nouveauté annoncée au congrès: la création d’un Mouvement des Jeunes du Parti Breton.
L’autre débat qui a animé la journée est la candidature de François Bayrou, un candidat qui s’est prononcé d’une façon bien plus convaincante que les autres pour la réunification administrative de la Bretagne et pour la ratification de la Charte Européenne des Langues Minoritaires. Plus convaincant, car en 2005 lors de la première proposition de changer l’article 2 de la constitution (amendement Le Fur ( voir notre article ) ) François Bayrou était là pour prendre la parole à l'Assemblée Nationale et défendre les langues régionales dont la sienne (le béarnais). Ni Ségolène Royale, ni Dominique Voynet ne peuvent établir ces antécédents. Le parti breton prépare un communiqué à ce sujet sans toutefois appeler ses sympathisants à voter pour un candidat plus qu'un autre. Par contre, le parti breton s'est prononcé favorablement pour des coalitions locales lors des élections législatives, cantonales et communales.
L’actuel Président Gérard Ollieric et le vice président Jean-Claude Rivallain ont été reconduits dans leurs fonctions.
Philippe Argouarch