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Barrage et usine marémotrice de la Rance
- Communiqué de presse -
La Bretagne doit faire sa propre révolution énergétique
A l’heure où la vague de froid amène naturellement l’Hexagone à surveiller sa consommation d’électricité, il est de nouveau fait allusion au fait que la Bretagne n’est pas auto suffisante
Par Caroline Ollivro pour Breizh Europa le 18/01/17 23:41

A l’heure où la vague de froid amène naturellement l’Hexagone à surveiller sa consommation d’électricité, il est de nouveau fait allusion au fait que la Bretagne n’est pas auto suffisante pour sa production d’électricité. Nous ferons tout d’abord remarquer que la France ne l’est pas non plus en cas de forte demande puisque malgré ses 58 réacteurs nucléaires, elle va devoir acheter de l’électricité à l’Allemagne, et qu’en cas de durcissement des conditions climatiques, il faudra faire tourner des centrales au fioul.

Cependant, les remarques portant sur la faiblesse de production électrique en Bretagne, si elles sont en partie fondées, ont d’abord pour but de faire remarquer aux Bretons qu’ils n’ont pas accepté de centrales nucléaires en activité sur leur sol. En effet, de Plogoff en Finistère, au Carnet ou au Pellerin en Loire-Atlantique, les Bretons ont montré ces dernières décennies leur refus total de voir s’installer à nouveau ce mode de production d’énergie dans la péninsule. Mais quand on voit les incroyables difficultés qu’EDF rencontre pour démanteler l’antique mais pourtant modeste centrale de Brennilis dans les Monts d’Arrée, on comprend que les Bretons ont eu raison de dire non au nucléaire dans l’état actuel des choses, puisque personne ne semble capable de démanteler une centrale pour un coût et dans des délais raisonnables.

Le Conseil Régional n’a pas les moyens de peser sur ces choix

Ainsi, la Bretagne devra prendre son destin en main dans le domaine de la production d’électricité. Malheureusement le Conseil régional, qui n’a pas de réel pouvoir politique, n’a pas les moyens d’influer sur le sujet dans un pays où les « champions d’état » que sont EDF et Areva font la loi, tant ils sont à ce point inscrits dans l’ADN de l’État centralisé.

Ces entreprises, qui ont jusque là malmené toutes les tentatives de production d’énergies renouvelables à grande échelle, s’y mettant eux-mêmes tardivement et avec parcimonie, font que la République française est très mal placée en Europe dans le pourcentage d’électricité provenant d’énergies renouvelables dans son « cocktail » essentiellement - à 75 % - nucléaire. On se souvient ainsi avec amertume comment EDF a torpillé le photovoltaïque il y a quelques années, et on reste atterré quand la centrale de Fessenheim ne ferme pas malgré sa vétusté et malgré les promesses du « candidat Hollande » . On est sidéré du retard pris sur l’Allemagne en termes de production électrique par méthanisation dans les élevages porcins, en Bretagne par exemple.

Éolien offshore, les atouts bretons mal exploités

Rappelons par ailleurs que la Grande-Bretagne a mis en place de gigantesques parcs éoliens offshore dont celui de Gwynt y Môr au Pays de Galles, et que l’Allemagne et l’Espagne ont développé ce mode opératoire de manière encore plus spectaculaire.

Quant aux hydroliennes, nous n’avons pas pris la mesure des possibilités locales alors que la Mer d’Iroise et la baie du Mont Saint-Michel font partie des zones nanties d’un des plus forts potentiels en Europe, quand les voisins européens ont pris beaucoup d’avance dans ce domaine également.

La Bretagne est la troisième région - ancien découpage - en termes d’éolien terrestre de France, avec 826 MW électriques implantés sur 126 communes (534 éoliennes pour 148 parcs), ce qui montre que les Bretons sont prêts pour les énergies renouvelables.

Mais ces prédispositions ne suffisent pas et il faut que notre péninsule puisse prendre en main ce secteur afin de ne pas être impactée plus longtemps par la fuite en avant d’Areva et d’EDF, entre autre dans la folle aventure de l’EPR.

Décentralisons !

Car dans ce domaine comme dans d’autres, les solutions passent par la « décentralisation » , c’est-à-dire qu’à terme l’électricité doit être produite au plus près des besoins de chacun, que ces besoins soient industriels ou particuliers. Et non plus venir obligatoirement de toutes puissantes centrales. Ceci pour éviter au maximum les « pertes en ligne » , mais aussi pour une meilleure corrélation entre besoins et production. Et également parce que c’est la clé d’une véritable diversification des moyens de production, qui tiendrait enfin compte des atouts naturels locaux. Cette révolution énergétique est un défi crucial pour la Bretagne de demain.

Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa

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Vos 5 commentaires
Jacques Le Jeudi 19 janvier 2017 12:29
Article très intéressant!
Il faudrait se poser la question sur pourquoi nos associations écologistes, qui en Bretagne sont connues pour leur dynamisme, n’adhèrent pas à la légitimité des revendications bretonnes?
Il y a peu, je discutais avec les membres d'une association!
Tout leur discours était sur la "France" et leur association était "française", etc...etc...!
D'ambition spécifiquement bretonne il n'y avait rien....!
(Je crois même avoir vu une belle carte B4, mais il est vrai que c'était une impression papier au niveau.... "Nationale"!!! Ben oui, tant qu'on y est....!)
Puis (enfin!) on a parlé de Bretagne : ...Mettre de la production énergétique verte en Bretagne, c'était bien pour ... "la France"!!!!
(...le discours avait au moins le mérite de sa cohérence...!)
Malgré cela, en ouvrant le sujet "Bretagne"... j'ai noté qu'ils n'étaient pas opposés...! (c'est pas toujours le cas chez les écologistes) Ils avaient même une brochure bilingue...!
Alors, il est où notre problème en "Bretagne"????
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P Le Guern Le Jeudi 19 janvier 2017 22:05
Produire, la Bretagne en a les moyens, mais cela ne fait pas tout. A mon sens il faut développer le stockage de l'énergie au plus petit échelon consommateur, c'est à dire le foyer de vie des Bretons. Les solutions existent : capacité Tesla pour exemple, Bolloré maîtrise aussi la technologie, la pile à hydrogène, etc. Qu'attend on. Notre super VRP en armement, le président-ministre, il fait quoi sur ce sujet ?
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Boned ruz Le Jeudi 19 janvier 2017 22:35
Créer un système bancaire Breton permettrait d'imaginer plus facilement de nombreux projets... j'aimerais bien cette idée...
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Léon-Paul Creton Le Vendredi 20 janvier 2017 10:36
Boned Ruz, voilà un projet auquel j’adhère depuis Plogoff, où j' ai pris conscience de cette possibilité.
Ce projet est de la famille "des serpents de mer, qui par nature n'a rien à craindre d'un quelconque "serpent monétaire" avec ses obligations sur la flottabilité des monnaies. Flottabilité tout à fait évidente et facile même pour un "serpent de mer" ! Et pratique parfois pour un pays, à ce qu’il paraît. Enfin s’était avant avant l'apparition "du boa constrictor monétaire européen"!
Mais une fois de plus l'idée me séduit. Mais pour qu'elle soit utile à la Bretagne il ne faut pas que ce soit la banque de France, ou la Banque européenne qui en détermine ses orientations.
Donc … il faut alors que celles-ci admettent qu'un petit nouveau nommé "Bretagne", autonome, indépendant, émancipé qui doit tout « réorganisé chez lui », ne soit pas contraint par "une tubulure" monétaire autoritaire et extérieure et puisse agir avec la souplesse nécessaire pour son développement...
Mais si, bien sûr, tous les Bretons du monde voulait se tenir… la banque, alors bien des choses devraient suivre.
Mais, soyons tranquilles et rassurés, comme vous vous en doutez ils seront bienveillants avec nous. Et ne nous laisseraient pas faire facilement en cela comme dans d’autres domaines ?
Bretons ! Crachez dans vos mains, et parlez breton …ou disparaissez !
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Lheritier Jakez Le Vendredi 20 janvier 2017 13:06
Bonne mise à jour du dossier Energies en Bretagne.
N'oublions pas qu'en 1980 (Plogoff,le Carnet) gauche et droite soumises aux partis français nous accusaient de vouloir revenir au temps des bougies.
Rappel:EDF empruntait en dollars pour financer les constructions de centrales nucléaires décidées par la fameuse commission P.O.N.T pilotée par les groupes Empain Schneider,Lafarge.....ERésultat le 1/3 du déficite français.
Le traitement des déchets nucléaires,le démantèlement des centrales n'étaient pas comptés dans le prix de revient du KW produit.
Comme pour les démantèlements des navires poubelles.
Etc..
Alors.....
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