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Polig Monjarret, courrier aux 24 municipalités de Vannes Agglo
Polig Monjarret est un personnage-clef de la culture bretonne. Son nom mérite d'honorer nos rues, places et bâtiments publics. Veuillez trouver ci-dessous le courrier adressé aux maires des 24 municipalités de
Par Bertrand Deléon pour Bemdez le 18/01/12 19:31

Polig Monjarret est un personnage-clef de la culture bretonne. Son nom mérite d'honorer nos rues, places et bâtiments publics.

Veuillez trouver ci-dessous le courrier adressé aux maires des 24 municipalités de Vannes agglo, communauté d'agglomération du pays de Vannes.

Polig Monjarret présentant une fête dans les années 50.

M. le Maire,

A l'instar des municipalités de Plescop, de Lorient, de Quimper, de Carhaix et probablement d'autres encore, nous venons vous transmettre par la présente le souhait de l'association Bemdez de voir attribuer le nom de Polig Monjarret à des rues, places ou encore bâtiments publics des communes de Vannes Agglo.

En effet, c'est pour beaucoup à Polig Monjarret que la Bretagne doit d'avoir conservé sa culture originale et c'est à lui qu'elle doit de vivre cette culture de manière sereine, ouverte et créative. Le musicologue Donatien Laurent écrivait récemment : « Polig Monjarret est la figure la plus marquante du renouveau culturel breton au XXème siècle » .

L'action de Polig Monjarret en faveur de la culture bretonne est unanimement reconnue ici comme à l'étranger. Le travail réalisé a constitué un « label » que s'approprient sereinement aujourd'hui les Bretons, leurs élus, des représentants de l'Etat mais aussi les industriels, entrepreneurs, et aussi bien les sportifs ou encore les artistes et bien d'autres... L'identité bretonne, sous tous ses aspects est présente dans notre quotidien, social, économique et culturel.

On peut définir plusieurs axes dans l'action de Polig Monjarret et constater à chaque fois la suite bénéfique de son action :

• La sauvegarde par le collectage, l'apprentissage et l'émulation, de la musique, des chants et danses traditionnels de Bretagne ainsi que le soutien à la langue bretonne. Puis, rassembler autour de ces projets, le développement de l'associatif, de l'esprit militant, la fierté d'être breton à la place des complexes d'infériorité d'autrefois ;

• L'ouverture vers le monde par les voyages et les échanges de groupes, le développement des jumelages avec différents pays et la création de l'interceltique ;

• Le développement économique, la création d'emplois et la recherche de la reconnaissance des collectivités publiques par le soutien et les subventions aux associations, aux festivals, aux conférences et colloques, à l'édition, aux échanges, aux cours de musique, aux formations diplômantes, etc.

Polig Monjarret, par son charisme, sa force de conviction et l'aspect visionnaire de ses idées a su intéresser et rassembler des milliers de personnes. Ces bénévoles à qui il faisait confiance et qu'il valorisait ont inventé et créé à leur tour, contribuant ainsi par la création de très nombreuses associations à développer et à faire rayonner la culture bretonne. De nombreuses personnalités qui ont fait connaître la Bretagne et sa culture aux quatre coins du monde, ont souvent été formées au départ par les bagadoù (Glenmor, Donatien Laurent, Alan Stivell...) ou influencées par les chanteurs, sonneurs, musiciens ou groupes musicaux bretons qu'ils ont entendus ou marquées par les fêtes, festivals ou événements divers auxquels ils ont assisté.

Voici un résumé chronologique sommaire de l'action de Polig Monjarret :

• les collectages personnels de Polig Monjarret (5000 airs instrumentaux) auprès des derniers sonneurs traditionnels de binioù et de bombarde de Bretagne. La sauvegarde et la mise en place de collectages personnels ou organisés collectivement d'airs instrumentaux et de chants traditionnels ;

• le développement des bagadoù et des cercles celtiques en Bretagne et ailleurs par la création d'associations ou de fédérations devenues importantes (BAS : l'Assemblée des sonneurs et sa revue Ar Soner (le musicien) – Kendalc'h (Cercles celtiques et sonneurs) - War 'l leur (cercles celtiques) ;

• l'incitation à la relance de la fabrication de binioù kozh, autres cornemuses et bombardes [par le luthier Dorig Le Voyer, membre fondateur de la KAV, (Kenvreuriezh ar Viniaouerien, Confrérie des Sonneurs)] à partir du choix d'une tonalité commune (si bémol) ;

• l'organisation de stages pour étudier les instruments, la danse et la musique (camps-écoles à l'époque) avec enseignement du solfège, l'édition de méthodes et de partitions, le travail avec Jef le Penven, censeur musical de la BAS, la découverte des styles et terroirs ;

• l'incitation à s'intéresser à nouveau aux instruments, à la danse et à la musique de Bretagne par la création des premiers spectacles de musique et de danse; (en utilisant les associations, les publications, les stages, les publicités). Par les défilés de sonneurs partout dès que possible, (kermesses, hospices, écoles, rues, foires, places de village, au sein de concerts, etc)... afin de montrer les sonneurs, de les faire entendre le plus possible pour faire des émules ;

• la relance du couple binioù kozh – bombarde et des anciens concours sous la forme de championnats (1949) ainsi que la création du championnat des bagadoù afin de susciter une émulation chez les sonneurs et futurs sonneurs ;

• la participation à la relance par Loeiz Ropars du fest-noz et du kan-ha-diskan ;

• l'incitation à la création bretonne dans différents domaines par la connexion entre les créateurs bretons de l'époque, écrivains, poètes, historiens, archéologues, musicologues, artistes-peintres, orfèvres, joaillers, céramistes, illustrateurs, brodeurs, designers de meubles, créateurs de vêtements, sculpteurs, et compositeurs, notamment par la multiplication des commandes (dans le cadre des festivals par exemple) ;

• la relance des anciennes fêtes bretonnes arrêtées pendant la guerre (Pardon de Toulfoën, Fêtes de Pont-Aven, Fêtes de la Saint Loup, Fêtes des Filets Bleus, Fêtes de Cornouaille, etc.) en leur redonnant leur caractère breton (et en remplaçant les chansonniers parisiens) avec le Triomphe des sonneurs, l'Abadenn veur (danse des Mille), la Grande Parade, etc. ;

• la relance des prénoms bretons ;

• l'organisation des quêtes au bénéfice de l'enseignement de la langue bretonne ;

• la création de l'Interceltique (rencontre des pays ayant gardé l'usage d'une langue celtique et plus largement des pays qui ont conservé un caractère ou une conscience celtique) et l'invitation des premières délégations des pays celtiques. (Voir vidéo : « INA Grandes Fêtes de Cornouailles 1950 » ) ;

• la création de très nombreuses fêtes (73 en tout dont 51 en Bretagne) dans les villages, petites et grandes villes, dont le Festival Interceltique de Hyères (Carhaix) en 1949, la Fête des Cornemuses de Brest (1953), qu'il transfèrera à Lorient (1970) où elle deviendra le Festival interceltique de Lorient) ;

• l'échange de groupes de musiciens et danseurs bretons avec des formations de nombreux pays (un peu partout en Europe : en Scandinavie, dans les Balkans, en Europe Centrale ; et en Afrique noire) ;

• à partir des années 50, de par la présence de groupes bretons en concert et de par les nombreux contacts pris, l'incitation au collectage et à la sauvegarde des musiques et cultures traditionnelles, à la création de festivals (Conseils techniques à Henri Desaphie en 1958 à Confolens, festival qui a permis la création du Conseil International des Organisations de Festivals de Folklore et d'Arts Traditionnels ; à Michèle Fromenteau à Saint Chartier), aide à des groupes et à l'ouverture de Conservatoires Régionaux de musiques Traditionnelles préparant les esprits au mouvement folk des années 60-70 ;

• la création d'une centaine de jumelages entre la Bretagne et l'Irlande ainsi que la création du Secours Populaire Interceltique ;

• la naissance du Kan ar Bobl destiné à valoriser le répertoire traditionnel, l'interprétation, la création musicale et la découverte de nouveaux talents ;

• l'incitation par la demande de parents et d'élèves à l'enseignement des instruments traditionnels dans les écoles de musique et les conservatoires dont a découlé la mise en place de diplômes nationaux de pratique d'instruments traditionnels ;

• la construction du Conservatoire Régional de Musique, Chants, Danses et sports traditionnels de Bretagne à Amzer Nevez en 1981.

Il serait trop long d'énumérer précisément toutes les actions visionnaires qu'il a menées en faveur de la culture bretonne. Décoré tout jeune des palmes académiques et couronné du mérite civique, il s'avère que l'Etat a continué à reconnaître ses œuvres et actions par la suite. Par ailleurs, il serait vain de résumer ce travail à cet héritage car il s'agit du réveil d'une véritable conscience bretonne, faisant aujourd'hui notre fierté.

L'impact de cette image bretonne qu'il a patiemment façonnée est incalculable. La lisibilité de ce véritable label breton a dépassé largement les frontières. Pour toutes ces raisons, nous souhaitons que votre municipalité compte parmi les villes bretonnes reconnaissantes de l'œuvre de ce grand homme, en lui rendant ainsi l'hommage qu'il mérite.

A l'avance, nous vous remercions de l'intérêt que vous porterez à cette demande, et nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, en l'expression de notre considération distinguée.

Pour Bemdez,

Bertrand Deléon.

Document PDF L\'une des 24 lettres envoyées aux mairies de la communauté d\'agglomération du pays de Vannes.. Source :Bemdez
Voir aussi sur le même sujet : polig, monjarret, plescop
Cet article a fait l'objet de 1581 lectures.
Vos 6 commentaires
Naon-e-dad Le Vendredi 20 janvier 2012 16:20
A propos de la relance des prénoms bretons, il me semble juste de citer:
. la famille Le Goarnig , qui a ouvert la voie de l'Etat-Civil aux prénoms bretons
. Gwenole Le Menn, qui a publié le premier recueil de prénoms bretons, et a lui aussi ouvert la voie à leur diffusion dans la société bretonne d'abord, puis au-delà.
Ken braz e vefe un den ne c'hellfe ket ober e-unan-penn an holl draoù er bed. Si important que puisse être un personnage, il ne peut réaliser à lui tout seul l'ensemble des choses du monde.
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Bigoutaer Le Vendredi 20 janvier 2012 18:36
Le pdf ne marche pas !
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Jean Delete Le Vendredi 20 janvier 2012 21:12
Tout à fait Noan-e-dad mais ca ne s'oppose en rien à ce qui est écrit. On peut parler aussi des défenseurs de la culture bretonne, des sonneurs, etc. La liste serait longue. Il s'agit d'une lettre voulant rappeler le travail de bâtisseur, voire de reconstructeur, qu'a effectuer Polig Monjarret, bien avant d'autres qui ont néanmoins beaucoup de mérite.
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webmaster Le Vendredi 20 janvier 2012 23:28
Il y a eu un problème. Le PDF va être rechargé.
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Christian des COGNETS du CARTI Le Mercredi 25 janvier 2012 14:11
Pour la relance des prénoms BRETONS, citons, aussi, tous les employés d'Etat Civil qui les acceptaient, alors que cela était encore INTERDIT, contrairement aux prénoms étrangers qui l'étaient, à condition de prouver qu'ils étaient dans un calendrier
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Bertrand Deléon Le Vendredi 27 janvier 2012 10:57
Réaction envoyée aux médias face aux opposants à la dénomination du collège Polig Monjarret de Plescop. Les 24 courriers aux municipalités et le point de vue des associations défendant ce nom sont censurés dans la presse, au profit des manipulations de... 2 individus.
Nous comptons sur chacun pour diffuser l'info. en partageant notamment ce lien.
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Bonjour,
Veuillez trouver ci-dessous un complément d’informations concernant les deux individus (MM. Cyril Jan et Pierrik Le Guennec) à l’origine des nombreux courriers arrivés aux différentes rédactions. Nous rappelons que les allégations concernant Polig Monjarret sont diffamatoires.
En réalité, l’ensemble de ces associations, principalement d’anciens combattants, est manipulée. Par l’action d’une poignée d’individus, elles se révèlent liées à la Libre Pensée et les courants trotsko-lambertistes infiltrés dans diverses organisations politiques et associations (mêmes "culturelles" bretonnes, cf. l’Union des Sociétés Bretonnes d’Ile-de-France !). Ces adeptes se sont souvent illustrés par leurs actions violentes (service d’ordre composé de skinheads) lors de manifestations contre ceux qui refusent de proférer leur pensée unique.
Un rapport des Renseignements Généraux, rendu public en 2000, démontra l’entrisme pratiqué par ces individus dans de nombreux mouvements politiques et syndicaux. Ils tentent d’y transmettre leur haine de toute revendication tendant à promouvoir des droits politiques, culturels et linguistiques au sein du territoire de l'Etat français. A travers un discours axé sur la laïcité et l’unicité de la République, agitant l'épouvantail de la balkanisation de l'Europe, ils avancent masqués pour promouvoir semble t'il " un état, un peuple, une langue, une pensée, un pouvoir " renvoyant ainsi à un slogan de triste mémoire.
Le Lambertisme :
Durant la guerre et sous l'occupation, le principal dirigeant trotskyste, Testu (Henri Molinier), ne "voit de solution que dans les organisations fascistes et staliniennes qui naîtront du triomphe du pacte germano-soviétique". Testu préconise jusqu'en 1941 de poursuivre le travail d'entrisme, mais aussi dorénavant dans certains mouvements collaborationnistes. Une petite fraction clandestine pénètre le Rassemblement national populaire de Marcel Déat (Testu y aurait même pris, selon certaines sources, la parole lors d'un meeting). En 1940-1941, Pierre Boussel, dit Lambert, futur dirigeant de l'Organisation communiste internationaliste (OCI), s'oppose clairement et nettement à l'orientation de Testu et milite sur des positions internationalistes. En 1943, exclu du parti, il demande alors son adhésion au Parti Ouvrier Internationaliste (POI) qui développe notamment une fraternisation avec les travailleurs allemands sous l'uniforme, paradoxalement contre le patronat et les nazis...
Il serait très injuste que le Conseil Général recule face à des rumeurs sans aucun fondement et d’une bassesse lamentable.
Cordialement,
Bertrand Deléon.
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