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Passions botaniques. Naturalistes-voyageurs au temps des grandes découvertes. Catalogue d'exposition. Éditions Ouest France.
- Présentation de livre -
Une exposition et un livre magnifiques : “Passions botaniques” au château de La Roche-Jagu
Situé au sommet de la rive gauche du Trieux, très abrupte à cet endroit, le château de La Roche-Jagu, sur la commune de Ploëzal, dans le Trégor, a été construit au début du XVe siècle par Catherine de Tronguindy avec l'autorisation du duc Jean V, pour remplacer l'ancien château fort du XIe siècle qui avait été détruit au XIVe lors de la guerre de Succession de Bretagne. Ce lieu accueille aussi chaque année des événements culturels de grand intérêt
Par Bernard Le Nail pour ABP le 24/07/08 3:26

Situé au sommet de la rive gauche du Trieux, très abrupte à cet endroit, le château de La Roche-Jagu, sur la commune de Ploëzal, dans le Trégor, a été construit au début du XVe siècle par Catherine de Tronguindy, avec l'autorisation du duc Jean V, pour remplacer l'ancien château fort du XIe siècle qui avait été détruit au XIVe lors de la guerre de Succession de Bretagne. Ce château fort avait pour mission de surveiller et défendre le fleuve contre des attaquants venus de la mer et, de fait, on découvre, depuis son chemin de ronde, un panorama exceptionnel qui mérite bien à lui seul la visite.

L'édifice est lui-même très intéressant à découvrir. La façade qui domine la vallée du Trieux, témoigne de la fonction défensive du château avec son chemin de ronde et ses galeries crénelées, tandis que la façade du côté de la cour, présente un caractère plus résidentiel avec ses fenêtres à meneaux sculptés et ses 19 cheminées de style gothique. Le beau parc de 70 hectares qui l'entoure, n'est pas le moindre de ses attraits.

Devenu la propriété du Département des Côtes-du-Nord (devenu depuis les Côtes-d'Armor) en 1958 à la suite de la donation de son dernier propriétaire, le comte d'Alès, le château (qui avait été classé monument historique en 1930) a commencé à faire l'objet d'un important programme de restauration à partir de 1968, mais, lors de la terrible tempête de 1987 qui s'est abattue sur toute la péninsule bretonne, le domaine a perdu une grande partie de ses beaux arbres et le site a été véritablement défiguré. Le Conseil général a dû alors lancer un vaste programme de restauration du parc. Le résultat a été à la hauteur des efforts consentis et ce site peut être considéré aujourd'hui comme un des plus beaux de l'ensemble des cinq départements bretons.

Ce lieu accueille aussi chaque année des événements culturels de grand intérêt. Dans les années 1980, il a été le cadre d'un fameux festival "Jazz e Breizh", puis il est devenu aussi le lieu d'accueil de magnifiques expositions, rivalisant avec celles du château de Trévarez et de l'abbaye de Daoulas, propriétés du Département du Finistère.

Au cours de l'été 2006, les visiteurs ont pu découvrir une grande exposition consacrée au lin, plante qui fut longtemps cultivée et transformée en Bretagne, particulièrement dans le Trégor, dont il fit longtemps la richesse. En 2007, le château fut livré à des artistes contemporains, 22 plasticiens réunis sous le thème "Courant d'art au château".

Cet été, depuis le 7 juin, le château accueille une grande exposition intitulée "Passions Botaniques. Botanistes voyageurs au temps des grandes découvertes", qui ne fermera ses portes que le 9 novembre.

Cette exposition est le fruit d'une belle collaboration entre le Conseil général et le Muséum national d'histoire naturelle, dont des scientifiques animeront des conférences au cours de l'été, en lien avec le thème de l'exposition. Celle-ci permet aux visiteurs de suivre les grands noms de l'histoire des sciences au fil des siècles, à travers les océans et les continents et au long des cheminements de l'esprit humain dans sa longue quête de la connaissance.

La botanique est une science qui prend son essor avec les grandes découvertes, à partir du XVe siècle. L'exposition retrace l'évolution de cette science étroitement liée aux grandes étapes politiques, économiques et philosophiques de l'histoire du monde occidental.

Parmi les quatorze salles du Château de la Roche Jagu, l'une d'entre elles est consacrée aux plantes textiles et tinctoriales : chanvre, lin, coton, garance… La chambre seigneuriale a été reconvertie en herboristerie médiévale. Dans les combles, on se croirait dans les entrailles d'un vieux navire et l'on fait connaissance avec quelques grandes expéditions maritimes et terrestres... Parcourir l'exposition, c'est mettre ses pas dans l'histoire du monde occidental, depuis les moines apothicaires du Moyen Âge et les premiers savants naturalistes de la Renaissance, jusqu'aux scientifiques du XVIIIe siècle – le temps des Lumières – et aux chasseurs de plantes du XIXe siècle...


L'exposition pratique :
Jusqu'au 4 novembre, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
En juillet et août : de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.
Tarifs : 4 €, 3 € et gratuit pour les moins de 6 ans.
Contact : 02 96 95 62 35 ou cotesdarmor.fr/larochejagu).

Le “catalogue” de l'exposition

À l'occasion de cette exposition, les éditions Ouest-France ont fait paraître un superbe ouvrage qui en est en quelque sorte le catalogue, mais qui est tout à fait intéressant en lui-même. Ce beau livre cartonné de 192 pages, avec une élégante jaquette et une riche iconographie, est vendu en librairie au prix très avantageux de 30 euros. Il a aussi pour titre "Passions botaniques. Naturalistes voyageurs au temps des grandes découvertes".

Parmi ses onze auteurs, figurent plusieurs Bretons : Anne et Fañch Le Moal, spécialistes des camélias, Pierre-François Michel-Kerneur, médecin biologiste, spécialiste des hydrangéas, Jean-Claude Thomas, président de l'association trégorroise Racine et patrimoine, Catherine Vadon qui est maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, mais qui vit à Nantes, et Yves-Marie Allain, inspecteur général de l'environnement et auteur de nombreux ouvrages sur l'art des jardins.

Né à Nantes, Yves-Marie Allain est un des fils d'Émile Allain qui fut à l'origine de la création du Cercle breton de Nantes en 1945 et de la Kevrenn de Nantes en 1955. Émile Allain fut aussi de 1976 à 1979 le président du Centre Nantais de Culture Celtique.

Yves-Marie Allain avait déjà participé au beau livre de Claude-Youenn Roussel et Arièle Gallozzi, "Jardins botaniques de la Marine en France : mémoires du chef-jardinier de Brest Antoine Laurent (1744-1820)" publié en 2004 aux éditions Coop Breizh. Yves-Marie Allain a rédigé quatre des quatorze chapitres du livre "Passions botaniques. Naturalistes voyageurs au temps des grandes découvertes".

De nombreux navigateurs bretons ont rapporté de leurs voyages sur tous les océans du globe de nombreuses plantes inconnues en Europe. On sait que le marquis de La Galissonnière (1693-1756), qui fut un grand officier de marine et un remarquable gouverneur du Canada, était passionné de botanique et planta de nombreux plants et graines rapportés de ses voyages dans sa terre du vignoble nantais, proche de Clisson ; il contribua beaucoup à répandre le magnolia en France. Yves-Marie Allain présente dans son livre deux figures de prospecteurs bretons de la fin du XIXe siècle : Auguste Glaziou (1808-1906) qui dessina les principaux parcs de Rio de Janeiro et réalisa le grand herbier du Brésil, et Henri Lequerré, sur la vie duquel on est malheureusement très mal renseigné mais dont on sait qu'il herborisa beaucoup en Chine à partir de 1901. On sait aussi le rôle que joua à Nantes Ferdinand Favre à partir de 1805 dans la diffusion du camélia, une plante particulièrement bien adaptée au climat doux et humide de la Bretagne ; Nantes devint ainsi, grâce à lui, la capitale de la culture du camélia en France.

Voir aussi sur le même sujet : exposition,livre
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Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
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