Publié le 19/02/21 22:08 -- mis à jour le 20/02/21 09:14

Les élèves des collèges et des lycées Diwan auraient à la rentrée un cours de breton au lieu de trois par semaine. Mesure incompréhensible et grave pour les élèves bretonnants.
La nouvelle est arrivée, tout récemment du Rectorat. Comment accepter l'inacceptable ? Réduire au tiers les enseignements de langue bretonne ? Pour quelle raison ? Pourrait on d'un seul coup supprimer les cours de français, sous prétexte que les autres matières sont enseignées dans cette langue, dans les établissements francophones ?
C'est pourquoi, très vite, lors de ce premier samedi des vacances scolaires, les enseignants ont organisé un rassemblement à Brest qui aura lieu demain. Les nouvelles sont préoccupantes pour les autres langues de France : les Occitans, Basques, Alsaciens, Corses, ... se voient aussi diminuer leur quota horaire. Les gallésants n'ont presque plus d'option gallo dans le second degré.
Mr Blanquer avait dit qu'il aimait les langues... Et c'est comme ça qu'il le montre. On félicite les enseignants de leur courage, face à la crise sanitaire, aux réformes... Et à la rentrée, on supprime des postes, on surcharge les classes, et on tue les langues de ce pays.
Aux Bretons de montrer leur détermination ce samedi et les jours et mois qui suivent... pour changer le cours des choses.
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Globalement, je suis d’accord avec votre analyse. Bien que j’ignore quelle peut être l’intensité de l’ « action discrète » que vous évoquez ou soupçonnez de la part de certains groupes ou réseaux de parents d’élèves.
Quelle motivation profonde ? Si ce n’est une haine à l’égard de la langue bretonne, prestigieuse, intellectuellement valorisante, à la musicalité différente, ancienne et ancrée, singulière enfin par rapport aux langues latines ? Une langue capable d’évolution et – sur le plan lexical, la démonstration en est amplement faite – capable de s’adapter aux temps futurs… De toute façon, une langue à périmètre social réduit, et qui vient en plus du français.
Avec la « loi sur les séparatismes », en effet, je crains que l’on assite à un « remake » de la fameuse « loi Toubon » qui avait pour objectif – c’est ainsi qu’elle avait été présentée ! – de préserver le français contre l’envahissement de l’anglais dans les publicités. Et qui jamais au grand jamais – mon bon Mossieu, qu’allez-vous chercher là ? -ne sera utilisée contre le breton ! On a vu ce qu’il est advenu. Et très rapidement.
De la même façon, on peut s’attendre à ce que, avec cette « loi sur les séparatismes » – une telle désignation ne laisse pas augurer grand-chose de valable ni d’heureux, d’un point de vue citoyen ! -, la République – « une et indivisible », parait-il – ne travaille en fait à introduire en profondeur des divisions durables. Tout cela s’étendra bien sûr à d’autres domaines, y compris le domaine « religieux », qui risque fort de souffrir énormément dans les décennies à venir (peut-être une Eglise à la chinoise ? avec ses officiels, les autres étant voués à la clandestinité ? On peut l’imaginer).
En résumé, le ministre Blanquer serait bien inspiré de viser un objectif simple : que tous ceux qui sortent du système scolaire – à quelque niveau que ce soit, y compris au niveau post-bac – sachent «lire, écrire compter » correctement. Non, je n’exagère pas ! Nombre de Poilus de 14 étaient capables d’écrire très correctement de belles lettres. Cet objectif est-il aujourd’hui inatteignable ? La langue bretonne, à mon avis, par son fonctionnement même, pourvu qu’elle soit bien enseignée (d’où la nécessité d’y consacrer un certain volume horaire en entretien/développement) ne peut qu’amener à une meilleure réflexion et compréhension de la langue française...et des autres langues.
Bref, pour être européen et montrer que je le suis, je parle breton !
Berrig-berr, un den europeek a-vremañ on. Setu perak, bewech ma vez posubl, e tivizan ober gant ar brezhoneg !
Oui je reviens sur mes soupçons en ce qui concerne des organisations d'enseignants et des parents du public comme du privé , qui interviendraient discrètement auprès des pouvoirs publics en vue de marginaliser diwan et l'enseignement du breton .La raison principale serait , aujourd'hui davantage lié à la concurrence , que à une opposition de principe à la langue bretonne ,qui ne concernerait qu'une minorité d'entre eux . Comme dit le proverbe, la faim fait sortir le loup du bois ,alors qu'en situation normale , il ne s'attaque rarement à l'humain ,vous suivez ma comparaison ? .Je lis tous les jours sur les journaux qu'il va y avoir des suppressions d'écoles de classes et donc de postes à la rentrée prochaine du moins à l'ouest de la Bretagne du fait de la chute du nombre d'élèves .L'enseignement de la langue bretonne va en faire les frais de ce coté là aussi .J'aimerais bien sur me tromper .,mais ce serait nécessaire d'essayer de savoir s'il y a vraiment des pressions négatives de ces organisations pour pouvoir tenter d'y remédier .
J'avais pensé à cet aspect là aussi, qui est certainement exact.
Du côté des réfractaires à la langue, je vois deux types de profils:
. les Bretons du terroir restés sur de vieilles idées (la dernière guerre, suivez mon regard!). Il restera encore pour longtemps sans doute de ces adeptes de la mémoire rancie...périodiquement rafraichie par quelque journaliste ou chercheur en mal de pub.
. les nouveaux-venus en Bretagne, qui confondent un peu vite Océan et Côte d'Azur. Ils peuvent être parfois très loin de la langue. Et je me demande bien comment ils se la représente (à propos, quelqu'un aurait-il le nom d'un éditeur de logiciel GPS satisfaisant en matière de panneaux bilingues?). A l'inverse, d'autres la découvrent - tant mieux ! - et s'imaginent un peu vite pouvoir la maîtriser. Or, comme pour toute langue, l'expérience n'est pas si rapide et parfois laborieuse. Il faut accepter de sortir des schémas phonologiques et syntaxiques de la langue dominante. A ce prix, l'on voit et l'on entend la Bretagne autrement.
Bewech ma glevan ur Brezhoneger a-feson, diouzh e zoare da gomz, e teu istim ha joa din. Mod-se
emañ! Memestra evit ur Vrezhonegerez, evel just! Mouzc'hoarz!
"ces adeptes de la mémoire rancie" . Oups! Je risque d'être mal compris.
Il s'agit d'adeptes d'une certaine forme de généralisation dans le dénigrement de la Bretagne, prenant prétexte du choix malheureux de quelques dizaines de jeunes gens - comme on en trouve aujourd'hui dans toute manif qui dégénère, à Paris ou ailleurs - . N’eut été cet épisode, gageons que nos pourfendeurs du breton auraient déniché n'importe quelle autre incongruité historique. Car le problème, sur ce point précis, n'est pas l'Allemagne nazie, le problème pour ces pourfendeurs actuels de Bretagne est leur rapport à la langue et à leurs racines (à une ou deux générations). M'est avis que celà relève plutôt de la psychanalyse (au minimum de l'introspection bien conduite) que de l'histoire de la WWII.
Forzh penaos e chomo tud hag a zo sachet o c'halon, o divskouarn, o daoulagad, ouzh ar Brezhoneg!