@ Jakez Gwillou : Merci pour votre commentaire.
@ Pierre Robes : Merci pour ce partage de connaissances.
Tout cela n’est pas sans m’évoquer le discours du chef Breton Calgacus dénonçant l’impérialisme de Rome par Tacite (gendre d’Agricola) juste avant de raconter la bataille du mont Graupius (dans les Highlands) :
« (…) Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s’agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole. Voici les propos qu’on lui prête :
1. « Chaque fois que je pense à nos raisons de faire le guerre et à l’état d’urgence où nous sommes réduits, j’ai vraiment l’espoir que cette journée, qui scelle aujourd’hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c’est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n’avez jamais connu l’esclavage. Au-delà de notre terre, il n’y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. 2. Alors, prendre les armes pour combattre - un honneur que revendiquent les braves - c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres !
3. Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l’espoir d’être secourus. Pourquoi ? Nous étions de toute la Bretagne les plus dignes et, pour cette raison, nous vivions dans son cœur même, sans voir les rivages où vivent des hommes asservis. Nous préservions même nos regards à l’abri des atteintes de l’oppression. 4. Nous occupons les confins du monde, la terre des derniers hommes libres, car c’est notre éloignement même et tout ce qui entoure notre réputation qui, jusqu’aujourd’hui, nous ont protégés ; or tout ce qui est inconnu est magnifié. 5. Mais maintenant voilà que s’ouvre l’extrémité de la Bretagne. Au-delà, il n’y a plus un seul peuple. Il n’y a plus rien. Rien que des vagues, des écueils et une menace encore plus grande, celle des Romains. Ne croyez surtout pas que vous échapperez à leur fierté méprisante en vous effaçant dans l’obéissance.
6. Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à ruiner. Alors, c’est la mer qu’ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il subit leur tyrannie. L’Orient, pas plus que l’Occident, n’a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au monde qui convoitent avec la même passion les terres d’abondance et d’indigence. 7. Rafler, massacrer, saccager, c’est ce qu’ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d’une terre un désert ? Ils diront qu’ils la pacifient.
XXXI. 1. La nature a voulu que les enfants et les proches soient aux yeux de chacun les êtres les plus chers. Les conscriptions les arrachent pour en faire ailleurs des esclaves. Même si en temps de guerre, épouses et sœurs ont échappé aux appétits sexuels des envahisseurs, ceux-ci attentent à leur pudeur en invoquant l’amitié et les lois de l’hospitalité. 2. Les revenus des biens sont dévorés par l’impôt, chaque année les récoltes passent à donner du blé, les corps eux-mêmes et les bras s’épuisent, sous les coups et les injures, à défricher des forêts et assécher des marais.
3. Ceux qui sont nés pour servir ne sont qu’une seule fois pour toutes destinés à être vendus comme esclaves. Mieux, ils sont nourris par leurs maîtres. Mais la Bretagne, c’est chaque jour qu’elle achète son asservissement, chaque jour qu’elle le repaît. 4. Au sein du personnel domestique, tout esclave acheté en dernier lieu est tourné en ridicule, même par ses compagnons d’esclavage. De la même façon, dans ce monde domestiqué depuis bien longtemps, on nous voue à l’extermination : nous qui sommes les derniers venus, nous ne valons rien ! Car il n’y a ici ni champs, ni mines, ni ports à exploiter pour lesquels nous serions réquisitionnés. 5. Bien plus, la bravoure et la fierté de peuples soumis sont insupportables pour qui leur impose sa loi. Leur éloignement aussi et leur isolement sont en eux-mêmes d’autant plus suspects, qu’ils sont un meilleur rempart. 6. Pour vous qui n’avez aucune chance d’inspirer la clémence, c’est le moment d’être braves, que vous teniez à votre vie ou à la gloire. Les Brigantes, eux, menés par une femme, ont incendié la colonie, ils ont pris d’assaut le camp et, si le succès ne les avait pas portés à l’inaction, ils auraient pu secouer le joug. Mais nous, qui sommes restés ce que nous sommes et ignorons la soumission, nous, qui porterons les armes pour rester libres et non vivre de regrets, montrons, dès le premier choc, quels guerriers la Calédonie s’est réservés.
XXXII. 1. Croyez-vous vraiment que les Romains soient aussi vaillants à la guerre que dévergondés dans la paix ? Il n’y a que nos divergences et nos différends pour mettre en valeur ces gens, qui font des défauts de leurs ennemis la gloire de leur propre armée. Or cette armée n’est qu’un ramassis des peuples les plus disparates. Seules des circonstances favorables préservent son unité, que des revers réduiront en miettes. Mais, peut-être, pensez-vous que, tout en offrant leur sang pour asseoir ce pouvoir étranger, des Gaulois et des Germains et - quelle honte ! - bien des Bretons, qui furent plus longtemps les ennemis que leurs esclaves, se sentiront retenus par des sentiments de fidélité et d’attachement ? 2. La crainte et l’effroi sont de bien faibles liens d’amitié et, quand ils sont dépassés, ceux qui n’ont plus peur se mettent à haïr.
3. Tout ce qui fait vaincre est de notre côté. Ici, les Romains n’ont pas d’épouses qui enflamment leur courage, pas de familles pour les blâmer s’ils ont fui. Beaucoup n’ont pas de patrie ou peut-être est-ce une autre que Rome. 4. Ils ne sont que peu nombreux. Ils ne connaissent rien de cette terre et cela les fait trembler : le ciel lui- même, la mer, les forêts, c’est l’inconnu tout autour d’eux ! Tout se passe comme si les dieux nous avaient livrés des prisonniers enchaînés ! 5. Ne vous laissez pas impressionner par de vains dehors ni par l’éclat de l’or et de l’argent, qui ne protège ni ne blesse. 6. C’est dans les rangs mêmes de l’ennemi que nous recruterons nos propres troupes. 7. Les Bretons reconnaîtront leur propre cause ! Les Gaulois se souviendront de leur liberté perdue ! Tout comme viennent de le faire des Usipiens, tous les autres Germains déserteront ! 8. Après cela, qu’est-ce qui nous fera encore peur ? Des fortins vides ? Des colonies de vieillards ? Des municipes en mauvaise posture où se déchirent ceux qui se soumettent de mauvais gré et ceux qui les dominent injustement ?
Ici, il n’y a que leur général, ici, il n’y a que leur armée. Là d’où ils viennent, on paie des impôts, on peine dans les mines et tous les autres sévices s’abattent sur ceux qui sont asservis. Subirons-nous ces outrages à jamais ou nous en vengerons-nous tout de suite dans cette plaine ? Marchez au combat en pensant à vos aïeux et à vos fils ! »
XXXIII. 1. Ce discours souleva les guerriers. Comme tous les Barbares, ils chantaient, ils grondaient et leurs cris se heurtaient. Les plus hardis prirent les devants et des rangs se formèrent où étincelaient les armes. (…) »
Source : http://librecours.eu.free.fr/spip/spip.php?article258
_ « (…) Faut-il espérer quelques invasions de "Barbares" et l'effondrement de la société française ? (…) » : Il n’y a pas a espérer cette invasion barbare car celle-ci a lieu en Hexagonie depuis au moins le décret létal n°76-383 de 1976 et la politique de la « Commission [Union-] Européenne », bras armé des mondialo-remplacistes & cartels bancaires et ses hommes et femmes liges locaux (E. Macron, A. Merkel etc.), le Pacte de Marrakech (faisant des « droits de l’homme » une religion séculière introduite progressivement dans le droit pénale internationale, pour détruire ce qui reste de la souveraineté des États et des nations et servir des intérêts privés) etc. sont là pour l’amplifier, la légaliser et la rendre obligatoire.
Outre l’aberration de ce processus dont notre économie n’a nullement besoin depuis 40 ans minimum [Rappels : Premier choc pétrolier : 1973 ; Deuxième choc pétrolier : 1979. Les « Trente Glorieuses » : 1945-1973] (Coût de 70 à 80 milliards d’euros par an selon les travaux d’Yves-Marie Laulan ; explosion du chômage et de la précarité… qui va augmenter considérablement dans les années à venir), celui-ci a un impact sur le tissu social considérable (explosion de l’insécurité ; crise identitaire qu’elle génère ; impact démographique et civilisationnel) qui hypothèque l’avenir des générations futures autochtones. Mais la machine de destruction massive « Union-Européenne », véritable machine de guerre politique [dont Bruxelles se veut la nouvelle Rome appliquant le principe bien connu de « diviser pour mieux régner ». C'est-à-dire détruire l’homogénéité culturelle et civilisationnelle des États-Nations et des Nations sans État pour mieux asseoir son pouvoir], ne mise pas sur cette dernière et ne s’en cache même plus : le prix de la « Jeune Européenne de l’année 2019 » décerné par le Parlement européen est, à ce titre, éloquent.
Cette politique connaitra, si elle se prolonge, certainement l’issue de celle de Vortigern avec les Saxons…
Quant à « l'effondrement de la société française », il est en cours depuis un bon moment déjà [La dette de la France atteint officiellement 100% du PIB mais elle est officieusement de 140 à 160% selon un autre mode de calcul. Celui de la Grèce est de 180%...]. Nous sommes dans une situation inédite. La « France » vit une crise politique institutionnelle (d’ordre structurelle car les institutions de la Ve République sont complètement obsolètes) et identitaire majeure, qui ne va que s’amplifier. La Républictature française arrive en fin de cycle. Il n’est pas inintéressant de savoir qu’en chinois le sinogramme pour « crise » est composé de celui qui signifie « opportunité ». Si la « France » n’est pas capable de se réformer (et c’est le cas !), c’est à nous Bretons de saisir cette opportunité pour faire valoir nos droits légitimes (« J’observe en effet que tous les êtres humains obtiennent le respect de leurs droits en proportion de la force dont ils disposent. » Démosthène). C’est maintenant qu’il faut penser un projet politique alternatif solide, à la ligne idéologique assumée, qui donne envie aux Bretons, en nous fédérant contre le système français. (Si nous ne sommes pas capables de faire ça, il y aura bien un gland qui nous proposera, j’en suis certain, un projet de VIe République française où les Bretons se feront encore enfumer… Comme « d’hab’ » si j’ose dire…). Ce régime à beau être à bout de souffle, gardons à l’esprit qu’une bête à l'agonie peut-être très dangereuse.
Un projet politique alternatif solide, à la ligne idéologique claire est fondamental car plus nous serons timorés, plus nos adversaires/ennemis seront agressifs.
_ « (…) rien n'est moins sûr, les bretons ne sauraient plus combattre (…) » : C’est vrai malheureusement. Cependant, cette ennuquisation est surtout mentale. Si celle-ci était levée par une résilience psychique collective tout redeviendrait possible. [cf. supra : « 2. Alors, prendre les armes pour combattre - un honneur que revendiquent les braves - c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres ! »].
Nous avons pourtant fait preuve d’une combativité indéniable pendant de nombreux siècles.
« Les Bretons, avaient horreur de la servitude comme ils voyaient qu’elle régnait en France. Ils aimaient mieux mourir en guerre que de se mettre, eux et leur pays, en servitude avec leurs descendants. »
Guillaume de Saint-André, conseiller du duc Jean IV de Bretagne et chroniqueur à la fin du XIVe siècle.
_ « (…) Aujourd'hui ils n'ont plus d'alliés ils partiraient en Amérique, il n'y a que l'océan a traverser ! ou alors un retour aux sources chez les Gallois, les Scotts ou les irlandais, il n'y a que la mer Brittannique à traverser ? (…) » : voir supra XXX. 4. et XXX. 5.
Aucune aide ne viendra de l’extérieur même si de nos jours de nombreux Bretons vivent leur cause par procuration ou ont la foi du charbonnier dans l’Union-Européenne (pourtant aux antipodes de nos intérêts)…
La carence narcissique des Bretons, conséquence de l’ethnocide dont ils ont été victimes, est un immense handicap. Elle nous empêche d’avoir cette la volonté & l’esprit de combativité nécessaire à notre résilience car nous sommes dans le déni de ce que cet ethnocide à induit comme perte d’intégrité (violence du trauma).
Il n’en reste pas moins que nous sommes les seuls à pouvoir nous aider.
Lorsque je lis ce genre de propos : « (…) L’Histoire de Bretagne nous est trop méconnue. La Bretagne a une Histoire très singulière en Europe. Si d’autres ne nous la révèlent pas,
FAISONS-LE NOUS-MÊMES. » Cela me redonne une once d’espoir.
Pour finir sur thème, voici quelques citations à méditer... pour nous guider :
« Le combat est père de toute chose, de toutes les lois ; les uns, il les porte à la lumière comme dieux, les autres comme hommes ; les uns, il les fait esclaves, les autres, libres. »
Héraclite, fr.53, (576-480 av. notre ère).
« J’observe en effet que tous les êtres humains obtiennent le respect de leurs droits en proportion de la force dont ils disposent. »
Démosthène (-384-322 av. notre ère).
« Les peuples comme les individus s'endorment quelquefois sous l'oppression, quand des mœurs efféminées, une civilisation corrompue leur font des bras débiles et un cœur amolli ; alors ils préfèrent le calme honteux d'un joug doré à la garde soucieuse d'une fière indépendance. »
Louis-Auguste Martin, L'esprit moral du XIXe siècle, 1855. [Source : Facebook, 27/12/2018, Musée de la Neufve France].
« (…) De surcroît, la notion de “virilité” ne doit en aucun cas se confondre avec celle de “machisme” ni avec la revendication stupide d’un quelconque “privilège social masculin”. Dans leur comportement quotidien, beaucoup de femmes se montrent plus “viriles” que bien des hommes. La virilité d’un peuple est la condition de son maintien dans l’histoire. »
Guillaume Faye, extrait du livre, Pourquoi nous combattons, Manifeste de la résistance européenne, L’Æncre, 2001.
« Ce n’est pas dans la mollesse, mais dans la fermeté de l’esprit et la résolution du cœur que sera engendré notre avenir. »
Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens, éditions du Rocher, 2002.
« Aucun armement, si grand soit-il, ne viendra en aide en Occident tant que celui-ci n’aura pas surmonté sa perte de volonté. Pour se défendre, il faut être prêt à mourir, et cela n’existe qu’en petite quantité au sein d’une société élevée dans le culte du bien-être terrestre ».
Soljenitsyne (1918-2008), écrivain russe et dissident soviétique. [Bis]
« La victoire de nos ennemis est superficielle. Factice même. Ils ne sont forts que de notre faiblesse. Ils ont l’air d’avancer parce que nous reculons. Je n’ai jamais cru à l’inéluctabilité de l’indépendance. Mais, je ne peux pas croire qu’un peuple, le mien, choisisse délibérément le suicide collectif en douce. Un génocide en douce passe encore, mais pas un suicide en douce. Une lutte de libération nationale, c’est long, c’est dur, c’est tough. Des fois, ça avance, des fois ça recule. Pour l’instant, il s’agit de durer. Serrer les dents et rentrer la tête dans les épaules en attendant de bander vos muscles pour l’effort final. Notre pire ennemi est en nous-mêmes. Notre pire ennemi, c’est notre lâcheté, notre angélisme, notre bêtise collective. Chacun est responsable pour tous. Et qu’on ne vienne pas me faire chier avec le chef ou avec le parti. Nous sommes responsable, chacun d’entre nous, de la défaite de notre peuple ou de la victoire. L’indépendance est une question de vie ou de mort. »
Pierre Falardeau, (Montréal, 28 décembre 1946- Montréal, 25 septembre 2009) est un cinéaste et écrivain québécois, militant indépendantiste. [Source : Facebook, 22/09/2018, Musée de la Neufve France].