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- Communiqué de presse -
Pôle de compétitivité
Il y a de mauvaises habitudes qui ont la peau dure. Beaucoup de jacobinisme avec un zeste de colbertisme, et l'économie dirigiste reprend le dessus, comme au temps de l'économie collectiviste de la défunte Union Soviétique. Nous avons encore le rare privilège d'avoir un "Commissariat au Plan". L’Etat vient
Jean Yves Quiguer pour Mouvement fédéraliste de Bretagne le 23/07/05 9:56

Il y a de mauvaises habitudes qui ont la peau dure. Beaucoup de jacobinisme avec un zeste de colbertisme, et l'économie dirigiste reprend le dessus, comme au temps de l'économie collectiviste de la défunte Union Soviétique.

Nous avons encore le rare privilège d'avoir un "Commissariat au Plan". L’Etat vient d’imaginer des "pôles de compétitivité" ; la compétitivité décrétée par ukase.

Il avait naguère déjà décrété que BULL serait "compétitif"... au prix de centaines de millions d'euros payés par le contribuable pour combler les déficits.

Penser que la base territoriale sert d'appui suffisant à la mise en réseau est non seulement une pensée erronée, mais contre- productive.

Dans l'exemple du pôle de compétitivité Sea-nergie, on s'aperçoit que c'est la DCN qui porte réellement le projet et non Thales. D’ailleurs un pôle de compétitivité identique est à l’initiative de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sous le titre de « Mer, Sécurité et Sûreté ». On y retrouve le même partenariat, inséré dans le cadre obsolète d’une économie mixte. La DCN, avec un effectif de 4 838 personnes à Brest collaborera avec la Société Métallurgique navale de Bretagne, dont l’effectif est de 146 personnes sur le même site. Une société d’Etat ne collabore pas, elle établit un rapport de forces. On assiste au mariage de la carpe et du lapin.

Et quoi de plus qu’une sous-traitance déjà existante ? Davantage de recherches et développement ? Et si le centre de recherches le plus performant était en dehors du pôle ?

Est-ce qu'une entreprise d'Etat, sous perfusion, peut prétendre être compétitive ?

On sait que la localisation de ressources complémentaires sur une même zone géographique ne suffit pas à générer de l'innovation. (lire l'étude du Professeur Miller de l'Université de Stanford comparant neuf technopoles dans le monde - Silicon valley, Sophia-Antipolis, Taiwan...)

Au lieu d'encourager l'innovation, la création d'entreprises viables et favoriser leur pérennité en diminuant drastiquement le poids des charges sur TOUT le territoire, on va dépenser des deniers publics, payés par les entreprises hors pôles au risque de les faire disparaître.

Le bilan est assez facile à prévoir : échec et développement du chômage... (syndrome Minitel)

L'apparition de nouveaux marchés à partir d'une innovation technologique est rarement portée par de grands groupes industriels mais plutôt par des start-ups. Il s'agit non pas de créer une accumulation de ressources, mais une multitude des réseaux sociaux permettant une diffusion de l'information optimale entre les acteurs économiques complémentaires.

Et un des acteurs économiques dont le rôle n'est pas le moindre est le capital-risqueur, étrangement absent de ces pôles de compétitivité...

Le capital-risqueur analyse trois natures de risque :

1) un risque de marché (s'assurer que les clients potentiels existent) 2) un risque technologique (s'assurer de la pertinence de l'innovation et d'une absence de menaces d'entrants potentiels) 3) un risque de management (s'assurer que les entrepreneurs ont les compétences techniques et humaines pour développer l'entreprise - impossible dans une entreprise d'Etat, car la compétence trouve sa limite dans la puissance syndicale et dans le statut des agents)

Le capital-risqueur n’est pas un enclin à perdre. Quand il décide d’investir dans un projet, il contribue à la validité de celui-ci au regard de toute la communauté. Ceci permet au porteur de projet d’attirer les meilleurs prestataires de services, fournisseurs et autres partenaires lesquels se font souvent rémunérer en actions des start-ups.

Il y a un projet suivi d'un business plan.... Et si la situation se dégrade, le capital-risqueur renonce à financer les tours suivants d’augmentation de capital. Il existe un processus darwinien de sélection de l’innovation.

En France on a aucun projet identifié, seulement l’ébauche d’une ambition, et surtout pas de business plan. On a une décision régalienne, un décret, et de l’argent public !

On aura des pôles au prix fort car les entreprises les plus performantes sises en dehors du pôle sont exclues du projet et de tout avantage.

En revanche, la Silicon valley n'est pas un technopôle, mais une technopole. Ce n'est pas un pôle au sens de concentration, mais une polis, une cité, un ensemble dans lequel se nouent les interactions. C'est l'agora, et non la vulgaire zone industrielle qui aurait seulement changé de nom. Ce n’est surtout pas l’émanation d’un pouvoir centralisateur.

On assiste là encore à la négation de la région et à l’utilisation de la main de fer de l’Etat jacobin. Les régions proposent, seul l’Etat autoritaire dispose. Et on assiste au spectacle affligeant du clientélisme des élus régionaux qui se précipitent sur ces amères opportunités. Nul doute que le prix à payer par les populations hors pôles sera très lourd, car l’argent public n’est rien d’autre qu’une opération de transfert de la poche des acteurs économiques déjà compétitifs vers celle de ceux qui sont supposés le devenir et vers celle de ceux qui ne le seront jamais.

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne déplore la légèreté des élus de la région et leur manque de fermeté à l’endroit de l’Etat. Il redit que le développement de la Bretagne ne peut se faire qu’à partir de ses propres initiatives et de la libération de ses capacités d’innovation et de création. Il se lamente de constater que quand des deniers publics pleuvent sur certains espaces localisés, créant encore plus de dépendance et d’asservissement, les élus se félicitent d’être sous perfusion.

La démission des élus de la région renforce nos convictions fédéralistes. Il y a en Europe soixante quatorze Parlements ou Assemblées législatives régionales, réparties sur huit pays (Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Autriche, Italie, les îles Aland en Finlande et les Açores et Madère au Portugal) qui représentent plus de deux cents millions d'habitants. Aucune de ces assemblées n’aurait applaudi le décret de Villepin.

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne invite tous les Bretons à prendre conscience de l’urgence à sortir définitivement des griffes de l’Etat-nation, parfaitement relayé dans ses échecs par nos élus régionaux qui en perçoivent les prébendes.

Un pôle de compétence et de compétitivité, dans une structure fédérale, c’est l’émergence des capacités d’innovations insérées dans un processus d’échanges marchands et non marchands, échanges inscrits dans un réseau social dense. Le fédéralisme ne décrète pas, il n’impose pas; il laisse surgir la liberté créatrice des uns et des autres et en facilite le rapprochement.

Mouvement Fédéraliste de Bretagne JY QUIGUER - Président Tél. : 02 23 25 23 88

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne plaide et milite pour l'adoption d'une architecture fédérale en Bretagne, en France et en Europe. Membre de l'Union des Mouvements Fédéralistes (UMF), il défend le concept de fédéralisme contractuel dans le cadre des institutions et celui du fédéralisme intégral dans le cadre de la société. LE MFB n'adhère pas à l'idée d'une fédération d'états-nations qui n'est qu'une forme de confédération conduisant aux mêmes échecs que l'actuel état-nation dont nous allons prochainement porter le deuil. C'est ce qui justifie un fédéralisme inspiré de la doctrine contractualiste en opposition avec la doctrine étatiste. Ce qui est bon pour le tout, l'est aussi pour les parties. Il ne saurait exister de fédéralisme européen sans un fédéralisme local, d
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