Le Pacte d'Avenir pour la Bretagne n'a d'avenir que le nom tant sa lecture attentive dégage une impression d'archaïsme et de catalogue incantatoire. Il s'agit du pur produit d'une administration française parfaitement rompue à la technique du recueil de bonnes intentions et de promesses jamais tenues. On empile pêle-mêle toutes sortes d'annonces en essayant de donner satisfaction à toutes les clientèles. On y recycle projets ou financements déjà engagés. Est-ce crédible? Est-ce ce qu'attendent les Bretons ? Surement pas.
Nous aurions aimé que soit d'abord posé un diagnostic clair rappelant pourquoi nous en sommes arrivés là. Avant tout il faut déplorer l'absence de projet stratégique pour notre territoire et son économie avec par voie de conséquence un manque cruel d'anticipation des crises actuelles. Les responsables en sont :
- Une exécutif régional qui, faute d'une vision prospective du développement de la Bretagne, a focalisé tous ses moyens financiers sur le TGV.
- Une dilution des responsabilités publiques du fait du millefeuille administratif tant de fois décrié, jamais réformé.
- Un Etat exsangue qui ne parle que de finances, alors qu'il n'a plus d'argent, là il faudrait parler réformes.
L'avenir avec ou sans pacte ne peut s'écrire sans l'élaboration d'un plan stratégique qui vise à donner aux entreprises bretonnes un avantage concurrentiel dans une économie mondialisée. Nous ne pouvons pas atteindre l'excellence partout comme le suggère naïvement le soi-disant pacte d'avenir, nous devons choisir là où nous avons les meilleurs atouts pour être compétitifs. Pour cela il nous faut souplesse, adaptabilité, innovation, marketing stratégique, ouverture accélérée à l'international… Penser l'avenir en Bretagne n'a de sens que si nous disposons d'une économie solide.
Dans cette perspective, l'avenir c'est aussi et surtout décider en Bretagne. Pour cela il faut :
- Clarifier les responsabilités en donnant à la région la compétence économique exclusive ;
- Supprimer le département pour rationaliser la dépense publique qui absorbe 57% de la richesse produite. Ce dernier n'est plus aujourd'hui qu'un guichet social ;
- Transférer progressivement les compétences réglementaires et législatives non régaliennes à un parlement de Bretagne élu au suffrage universel ;
- Réunifier notre territoire avec la Loire-Atlantique pour conforter la maritimité de la Bretagne et renforcer son potentiel économique.
Nous voulons ouvrir ces chantiers car il y a urgence à retrouver les bases d'un projet de développement solide pour la Bretagne. Il s'agit de notre futur partagé et de ce que nous voulons pour nos enfants. Ce ne sont pas les recettes éculées de l'économie administrée que propose le pacte d'avenir qui vont nous y préparer.
Bretons, prenons nos responsabilités.
Yves Pelle
Président du Parti Breton/Strollad Breizh