Ce dimanche 18 juillet 2004, l’association Bemdez a participé à une manifestation contre le nucléaire organisée par le Réseau 56 sortir du Nucléaire.
Lors du déroulement de l’opération d’information, une altercation s’est produite avec des membres de la Fédération Anarchiste dérangés par la présence d’un Gwenn-ha-du (drapeau breton).
En effet, une fois effectué le travail d’installation des faux bidons radioactifs et du décor, dans les dunes surplombant la grande plage de Carnac, le noyau dur de la FA a débarqué en début d’après-midi pour jeter à terre le drapeau breton.
Ces derniers entendaient par ce geste supprimer " un symbole du libéralisme et de la collaboration ". Ils ont également tenté d’expliquer leur attitude belliqueuse par la nécessité de ne pas afficher un symbole d’Etat (sic) et de gommer les différences entre " militants ".
Qui sont-ils ?
En fait, leur discours très patriote français ne nous a guère surpris au vu de cette volonté précitée " de gommer les différences " et du fait des groupuscules patriotiques qu’ils défendent.
Pour bien comprendre, il convient de retracer leur parcours, quelques années auparavant. En avril 1996, le groupe brestois "les Temps Nouveaux " de la Fédération Anarchiste crée avec la Libre Pensée 29 un collectif anticlérical pour préparer la journée contre la venue du pape à Sainte-Anne d’Auray en septembre. Les Anarchistes se mobilisent pour souhaiter une malvenue au pape à Lorient. Des réunions publiques sont organisées dans les grandes villes bretonnes. A l’initiative de 3 personnes, à Vannes, le groupe René Lochu prend forme au lendemain de la campagne antipape. (source : (voir le site) ). Depuis, la Fédération Anarchiste est à l’origine de plusieurs actions menées conjointement avec la Libre Pensée comme à Locarn, le 10 novembre 2001 ( (voir le site) ou plus récemment contre le Crédit Agricole à Vannes.
Or, ce vernis militant constitué de défense de la laïcité et d’anti-libéralisme cache un projet beaucoup moins avouable. Un récent rapport des Renseignements Généraux, rendu public, démontre que la Libre Pensée est infiltrée dans de très nombreux mouvements (ce n’est pas une surprise si Force Ouvrière ou Ensemble pour le SNUipp s’attaquent sans vergogne aux écoles Diwan) où elle tente de transmettre sa haine de tout ce qui porte atteinte selon elle à la laïcité et l’unicité de la République, en vérité à " un état, un peuple, une langue, une pensée, un pouvoir " ( (voir le site)
Ainsi, le mercredi 28 janvier, un éducateur spécialisé de 39 ans surpris par la police à taguer le symbole de la Fédération Anarchiste sur un caisson EDF, par dessus des inscriptions apposées par des militants bretons, est présenté devant le tribunal correctionnel de Rennes. Accompagné d’un comité de soutien, le prévenu avait cité deux témoins de moralité, Joël Josselin, secrétaire général de l’union départementale FO et Françoise Morvan, autoproclamée "linguiste", "universitaire" et "historienne", invitée par la Libre Pensée le 11 septembre 2003 pour une nouvelle étape de son tour de Bretagne propagandiste intitulé " Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne ", dans l’objectif de pratiquer ses odieux et habituels amalgames.
De la même façon, lors de l’opération anti-nucléaire de Carnac, ces ultras du patriotisme à la française, aveuglés par leur fanatisme, ont feint de ne pas comprendre que le drapeau breton apposé par Bemdez signifiait avant tout la lutte contre l’uniformisation, pierre angulaire de la société de consommation sur laquelle la politique tout nucléaire française se développe. Ces " anarchistes " finalement défenseurs fervents de la politique de l’Etat ont omis de rappeler que la Bretagne a largement contribué aux victoires des anti-nucléaires à Plogoff, Erdeven, ou encore au Carnet et se trouve des plus actives contre le nucléaire militaire. Le drapeau breton n’est pas une banderole corporatiste ou l’emblème d’un parti politique mais bel et bien celui d’une société dans toute sa diversité.
Quant à ces individus intransigeants, ils portaient un drapeau noir frappé d’une tête de mort à la pirate, et en totale contradiction avec leurs propos, l’un d’eux arborait un T-shirt à l’effigie de John Trudell (John Trudell est un Indien Dakota, militant de la cause indienne et " poète au coeur rouge ").
Depuis plus de 6 ans que Bemdez organise et participe à des actions pour la sauvegarde du patrimoine naturel, jamais ses membres n’ont constaté de tels comportements totalitaristes nuisibles à la crédibilité du travail collectif mené jusqu’alors (exemple : collectif Solidarité Atlantique (voir le site)
En définitive, nous comprendrons aisément que ces soi-disant " sans-drapeaux " n’ont guère protesté contre la multitude de drapeaux français ornant les commémorations des victimes de la rafle du Vel’ d’Hiv’ de cette fin de semaine en Bretagne ou ailleurs. Car, que ce soit en France, en Indochine, en Kabylie ou encore au Rwanda, c’est précisément sous la bannière tricolore de la France que les pires exactions ont été accomplies pour faire vivre aux peuples parmi les plus noires périodes de l’Histoire.
En 2003, la France, patrie autoproclamée des Droits de l'Homme, a été condamnée 76 fois pour violation de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, se plaçant deuxième ex-aequo avec la Turquie, derrière l'Italie qui caracole en tête avec 104 condamnations.
Tout ça n’a pas l’air d’ébranler la FA. Décidément, aujourd’hui, il FA’ chaud à Carnac…
Pour Bemdez,
Bertrand Deléon.
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