Christian Troadec dénonce une "manœuvre politique" après sa destitution comme vice-président en charge des langues de Bretagne
Le maire de Carhaix, Christian Troadec, s’est exprimé ce samedi dans une interview, revenant sur sa destitution, le 20 septembre dernier, de son poste de vice-président en charge des langues de Bretagne et des Bretons du monde au Conseil régional de Bretagne. Cette décision, prise par le président de la région, Loïg Chesnais-Girard, fait suite à une infraction au code de la route reprochée à M. Troadec, mais celui-ci y voit une double manœuvre politique.
Troadec explique que cette éviction intervient dans un contexte de remaniement politique au sein de la majorité régionale. Selon lui, Loïg Chesnais-Girard aurait voulu élargir sa majorité (il était minoritaire en fait) en intégrant des élus macronistes après leur défaite électorale. "Il y avait une décision politique derrière tout ça," affirme Troadec. Il rappelle qu’on lui avait déjà retiré ses indemnités lors de la session de février, et que cette éviction était le point final d’un processus d’isolement au sein de la majorité.
Christian Troadec estime que son engagement pour un véritable plan de sauvegarde de la langue bretonne a pesé dans cette décision. "Je demandais un vrai plan de réappropriation pour la langue bretonne, avec des mesures fortes et un groupement d'intérêt public pour Diwan," a-t-il déclaré, dénonçant le manque de volonté d'action pour la préservation de la culture et de l’identité bretonnes. Malgré un vote unanime pour des mesures en faveur de la langue bretonne, Troadec juge que les actions entreprises sont insuffisantes.
Pour lui, cette éviction est une sanction politique visant un élu qui défend l’identité bretonne et veut instaurer un rapport de force avec l’État pour faire reconnaître la langue bretonne. "Il faut un vrai engagement au niveau de l’État pour que la langue bretonne soit définitivement reconnue," a-t-il ajouté, soulignant l’importance de revendiquer ce droit culturel et identitaire pour les générations futures.
Si Troadec reconnaît l’infraction au code de la route qui lui est reprochée, il trouve la sanction disproportionnée et affirme que "l’aspect politique l’emporte largement sur l’aspect moral" dans cette affaire. Il se dit loyal aux engagements pris au début du mandat, bien qu’il considère que la démarche de Chesnais-Girard avait pour but d’écarter un membre gênant de la majorité.
"J’ai toujours bien fait mon travail et je voulais continuer à le faire," conclut-il, regrettant une décision qu’il qualifie de punitive pour un élu ayant la volonté de défendre l’identité et les droits culturels bretons.
Avec cette interview, Christian Troadec renforce son message de défense de la culture bretonne, et dénonce une marginalisation des voix militantes en faveur de la langue et de l’autonomie culturelle de la Bretagne au sein du Conseil régional.
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