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Livre politique en Bretagne : susciter le débat ou faire avancer le peuple ?
«Le livre politique en Bretagne : quelle influence sur le peuple breton ?», était le thème d'une table ronde à Carhaix, le dimanche 28 octobre, lors du 22ème Festival du Livre en Bretagne.
Christian Rogel pour ABP le 29/10/12 19:31
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Carte de la Bretagne

«Le livre politique en Bretagne : quelle influence sur le peuple breton ?», était le thème d'une table ronde à Carhaix-Plouguer, le dimanche 28 octobre, lors du 22ème Festival du Livre en Bretagne. La vidéo est disponible sur l'ABP.

L'animatrice du débat a su poser LA question de fond : le livre politique n'est-il là que pour susciter le débat ou pour «faire avancer le peuple».

Seul, Yvon Ollivier, auteur de La désunion française ( voir l'article ) parle clairement du peuple breton, qualification que l'on sait inconstitutionnelle.

Il semble que, ni la salle qui l'applaudit à chaque fois qu'il parle, ni même la totalité des autres intervenants ne sont vraiment enclins à réfuter cette appellation officielle ici.

Jean Bothorel, président d'honneur du salon, un journaliste qui a percé à Paris, après s'être, autrefois, engagé auprès du FLB, voit un renouveau du livre breton, mais plus dans l'affirmation de la culture bretonne que le côté politique.

Il cite les livres qui ont réellement influencé les Bretons ou les décideurs : L'Avenir de la Bretagne (Pléven), L'Europe aux cent drapeaux (Fouéré), Debout Bretagne ! (Phlipponneau), Comment peut-on être breton (Lebesque), Le Cheval d'orgueil (Hélias), l'œuvre de Xavier Grall, et y ajoute les livres de Jean Ollivro, professeur d'université à Rennes.

Il semble ne pas vouloir inclure dans la même catégorie, l'ouvrage d'Yvon Ollivier qui connaît un succès remarquable, même chez des élus non-bretons, et qui contient autant de philosophie politique que d'arguments juridiques sur les droits de la Bretagne à préserver les siens et des citoyens français à préserver les leurs. ( voir l'article )

L'Etat centralisé, malgré les «décentralisations bidon» récentes et à venir, reste une machine à fabriquer des Parisiens et s'arroge les décisions et le droit de ponctionner les provinciaux pour alimenter l'enflure de la capitale («Grand Paris»).

Yvon Ollivier trouve des mots concis pour montrer que le modèle du citoyen artificiel promu par l'Etat jacobin est un boulet pour affronter les défis de la mondialisation et les clivages sociaux et culturels, lourds de dangers pour la paix publique.

Le maintien de l'uniformité juridique qui interdit l'esprit d'adaptation, est le passeport pour aller tout droit vers l'échec et le déclin économiques de la France.

Au contraire du diplomate irlando-breton, Erwan Fouéré, il ajoute qu'il n'y a rien à attendre de l'Europe, qui, sous pression française, conserve dans ses traités le modèle de l'Etat-nation éradicateur de langues et de cultures.

La Bretagne et les Bretons doivent d'abord lutter contre le «retournement contre (eux-mêmes)» qu'ils font en intériorisant le modèle politique français.

Il s'élève contre l'extension de la notion de patrimoine qui lui semble une ruse pour ramener dans la norme jacobine l'originalité locale, langue bretonne incluse.

Roger Faligot, journaliste breton spécialisé dans des enquêtes internationales (services secrets), a montré le poids des discriminations collectives dont ont souffert les Bretons depuis plusieurs siècles, souvent pour les brider et leur refuser le droit à leur Histoire.

(Ils ont des chapeaux ronds... ( voir l'article )).

Comme Jean Bothorel, il remarque que les Bretons sont, en général, des gens modérés, qui refusent la violence, mais, qui, dit Erwan Chartier, n'ont pas le goût pour le débat politique que peuvent avoir les Corses.

Jean Bothorel souligne le condensé de contradictions présent en Bretagne et déplore que les politiques bretons, comme Jean-Yves Le Drian ou Bernard Poignant, n'aient pas le courage de s'engager en écrivant un livre pour leur pays.

Le livre politique peut donc être utile au débat, mais, à condition de n'être pas réduit à conter des «bisbilles» entre personnalités («peopolisation»). Les blogs sont peut-être une nouvelle forme du livre politique.

Quelqu'un, depuis la salle, estime que, seuls certains livres universitaires ou venant des «think tanks» (style «République des idées» ou «Terra Nova») ont encore une influence perceptible.

Erwan Chartier-Le Floch, journaliste guingampais et responsable des éditions à la Coop Breizh (éditeur de Roger Faligot) insiste sur le fait qu'il y a besoin de libérer une parole en Bretagne.

Il déplore le déficit en impertinence qui fait que les écrivains politiques bretons n'ont pas encore réussi à établir un signe égal entre Bretagne et émancipation, alors qu'un témoin, comme Nicole Le Garrec, rappelle que, pour des nombreux non-Bretons, la Bretagne est le pays qui sait dire non et lutter pour son avenir (Plogoff).

Finalement, personne ne semblait douter que le livre politique, s'il est bon, puisse faire avancer le peuple breton, mais, tous doutaient de la capacité de la classe politique bretonne à expliciter sa conception de l'avenir de la Bretagne, dans les livres ou ailleurs.

On trouvera un éclairage du débat dans un article de l'Agence Bretagne Presse ( voir l'article ).

Christian Rogel

Jean Bothorel est spécialiste de biographie et de livres d'entretien avec des hommes politiques. La Bretagne contre Paris, La Table Ronde, 1969. Un terroriste breton, Calmann-Lévy, 2001.

Erwan Chartier-Le Floch a publié des enquêtes sur le mouvement politique breton et les autres mouvements anti-jacobins. La France éclatée, Coop Breizh, 2004.

Roger Faligot, spécialiste de la politique irlandaise et des services secrets a publié avec André Bernicot, Ils ont des chapeaux ronds..., Coop Breizh, 2012. Un best-seller.

Yvon Ollivier, magistrat, renouvelle le livre politique breton en interrogeant les failles béantes du modèle politique français. La désunion française, L'Harmattan, 2012.

Jean Ollivro, professeur de géographie, est l'auteur de plusieurs essais anticentralistes :

La Nouvelle économie des territoires, Editions Apogée, 2011.

Projet Bretagne, Editions Apogée, 2010.

La machine France : Le centralisme ou la démocratie?, Edition du Temps. 2006

Les paradoxes de la Bretagne, Éditions Apogée, 2005.

La Bretagne réunifiée, une véritable région européenne ouverte sur le monde, Les Portes du Large , 2001 (avec Joseph Martray).

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 1006 lectures.
Christian Rogel est spécialiste du livre, de la documentation et de la culture bretonne.
Voir tous les articles de de Christian Rogel
Vos 10 commentaires
Herve marechal Le Mardi 30 octobre 2012 03:32
Les Bretons ne forment pas une communauté politique/démocratique : chez eux le débat n'existe pas, "la" politique est considérée comme inutile, on plébiscite les personnes en place par légitimisme. Le peuple breton est une communauté guidée par une mystique secrète, pas par des idées forces conscientes. Il est religieux et non point politique, religieux signifiant ici "mystique".
Le livre dans cette affaire ne changera rien. Déjà parce que sa forme, compte tenu de l'état du lectorat comme l'édition et du verrouillage des médiats, est somme toute trop vieille. Internet compense ce rôle médiatique.
Comme jadis les bretons ont été les derniers monarchistes, ils seront les derniers jacobins. Non pas par passion, mais par conservatisme. Ce peuple fataliste ne croit pas au futur ni au progrès, il lui préfère le stoïcisme et le silence.
Quant à demander à des politiciens français de dire quelque chose sur le pays, pourquoi faire ? Ils ont 65 ans, c'est aux jeunes de 20 ou 30 ans de monter au créneau. C'est d'ailleurs tout l'enjeu : la jeunesse !
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eugène Le Tollec Le Mardi 30 octobre 2012 12:19
Herve marechal
Le problème des bretons est qu'ils sont axphyxiés depuis la fin du XIX siècle par des philosophies trompeuses qui ont tué l'âme de ce peuple (et cela continue),la philosophie "parisienne" a fait et fait des ravages.
Ses idéaux d'origine ont été bafoués.
Je ne pense pas que ce peuple soit fataliste,ni stoïque ni silencieux.
Il en a surtout assez d'être constamment leurré par des élites "dites d'état" et souvent par leurs propres élites( voir la situation actuelle).
Monsieur ce peuple veut aller de l'avant hors des imprégnations et directives d'ailleurs et ce peuple va renaître.
Je compte comme vous sur un réveil de nos générations futures!
Pour un idéal breton.
Sont-ils conservateurs ?
Oui, pour retrouver ce qu'ils ont perdu.
Ces gens sont simplement sensés.
Dernier point ,je ne crois pas aux politiciens(trop de mensonges,surtout les locaux!)
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SPERED DIEUB Le Mardi 30 octobre 2012 15:56
Les bretons derniers jacobins peut être !! mais monarchistes envie de rire la révolution de 1789 ne l'oublions pas a démarrée en Bretagne La révolte des bonnets rouges anti aristocrate comme anti pouvoir royal centralisé était un signe avant coureur plus d'un siècle auparavant mais paradoxalement elle a été dévoyée par les usurpateurs qui n'ont fait qu'empirer le pouvoir colonial parisien .Selon les cahiers du Poher les chouans ( dont certains étaient républicains à l'origine ) avant de l'être avaient accueillis favorablement la révolution seulement la levée en masse 'les déceptions 'les nouveaux impôts la répression religieuse tous ces éléments ont provoqués la révolte du mode rural dans le sens ou les nouveaux maitres bourgeois sont devenus pires que les anciens nobles
Je ferais un parallèle avec les révolutions arabes actuelles hélas récupérés par des groupes islamistes parfois pire aussi que les anciens pouvoirs
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Marcel Texier Le Mardi 30 octobre 2012 16:05
Je suis d\'accord avec Hervé Maréchal sur un point: \"le verrouillage des médias\". Et là, nos adversaires font très fort et s\'appuient sur une longue tradition, comme le montre Peter Beresford Ellis, dans son livre \"Celtic Dawn\"(publié en 1993 et réédité en 2002). Il souligne, à propos d\'une publication qui gênait à la fois les Anglais et les Français entre 1949 et 1954, (\"An Aimsir Cheilteach\"-\"The Celtic Times\")la différence de méthode pour réduire au silence, une revue qui les indisposaient:
\"Tandis que les médias anglais se contentaient de déverser leur mépris quant à l\'idée de \"Panceltisme\", les autorités françaises eurent recours à des moyens plus pratiques pour empêcher la distribution de \"An Aimsir\". Le Censeur français informa la firme distributrice de sa désapprobation. Plutôt que de bannir ouvertement la publication, ce qui aurait exposé le Gouvernement français à l\'accusation d\'enfreindre les droits de l\'homme, le Censor exerça une pression sur le distributeur pour l\'amener à cesser la vente de la revue.\"
Rien n\'a changé de ce côté-ci de la Manche ! L\'hypocrisie y est toujours de mise. Ainsi, quand j\'ai publié \"La Bretagne n\'a pas dit son dernier mot\", en 2004, aucun des deux grands journaux chargés de l\'endormissement des Bretons n\'en a soufflé mot, malgré les promesses réitérées à l\'éditeur (Yorann Embanner)de la part du rédacteur en chef du plus grand d\'entre eux. Et pourtant, le livre avait très bien accueilli sous d\'autres cieux, comme en témoignent certaines recensions en allemand et en anglais (mais la plupart des Bretons ne les lisent pas !)
Il ne faut pas désespérer pour autant. Quelqu\'un a dit, je crois que c\'est André Siegfried, que les Bretons sont lents à se mettre en branle, mais qu\'une fois lancés ils vont jusqu\'au bout. On perçoit, depuis quelque temps en Bretagne, des frémissements qui augurent d\'un réveil qui ne saurait tarder et qui en étonnera plus d\'un !
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Hervé Maréchal Le Mardi 30 octobre 2012 17:29
Je vais préciser ma penser pour mes compatriotes qui pointent telle ou telle observations faites par moi dans cette partie commentaire.
@ Eugène Le Tollec
Je vous rejoins sur la très grande francisation politique et philosophique des Bretons, dans le discours. Mais je pense que le discours est une chose et que l'âme en est une autre. Le comportement breton demeure assez inchangé, il a simplement changé de lexique, du fait de l'acculturation. Et si oui il y a eu une déformation de l'âme bretonne, elle est partielle.
Je crois que le Peuple Breton est d'essence réactionnaire, ce terme étant ici pris non comme une "injure" mais comme catégorie. Le futur n'est pas une catégorie réellement bretonne, le Breton étant plutôt dans l'immanence, la méditation, la contemplation. Il est stoïque, et finalement je le trouve très proche de peuple qui ont une "culture de la honte" et du "tabou" comme les Japonais. Ces peuples accordent davantage de valeur à l'honneur qu'à l'argent. Ils sont ethno-collectifs, c'est à dire solidaire et inégalitaire : la loyauté envers le chef est un principe intangible. Pour le pire et le meilleur !
@ Spered Dieub
"mais monarchistes envie de rire la révolution de 1789 ne l'oublions pas a démarrée en Bretagne"
À Rennes plus exactement, du fait de la bourgeoisie et de l'aristocratie libérale. Pas du petit peuple breton, c'est à dire les 97% de paysans ! La chouannerie a démontré l'attachement breton à l'Ancien Régime, à la foi catholique, au Roi. Là encore, légitimisme ! Il me semble que la nuit du 4 août 1789 a enterré la nation bretonne et elle le fût par des ahuris bretons plus révolutionnaires que les français eux-mêmes ! Cf le Club des Jacobins !
@ Marcel Texier,
Je vous rejoins en tous points. Hypocrisie, censure indirecte, omerta, pressions : telle est l'art français de la tyrannie.
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eugène Le Tollec Le Mardi 30 octobre 2012 22:17
Monsieur Maréchal
voici ce que j\'ai écrit( je suis fier de le répéter) ,sur le breton et son caractère d\'où sa puissance à renaitre (si on arrive à le désenvoûter!)
\".....
Bretagne
Nation née des vicissitudes de l’histoire celte, (confédération des peuples armoricains) puis Bretonne, née d’une intégration de peuples d’origine commune, suite aux assauts d’invasions barbares, puis fondus dans le creuset romain puis gallo-romain mais dont le ciment restait la Celtitude, peuple Britton qui se fondait aux Armoricains autochtones.
Bretons nés sur un terreau de misère et subsistants, malgré tout, ciselés, épurés, tels des gueux magnifiques dont souvent les pouvoirs centraux ont tentés en vain d’écraser les velléités de fierté.
1.1.1.2 Bretagne de valeur
Peuple particulier et de particularisme dont les racines ont été plantées tout au bout de l’extrême Europe.
Peuple qui a servi les valeurs d’Etat Français jusqu’au «  Ker-Fank » de Conlie et des fusils en bois des « soldats de l’Ouest » abandonnés
Jusqu’au sang versé durant la grande guerre.
Jusqu’aux marins de l’ile de sein, à l’appel du Général De Gaulle
Peuple de Discipline, de Conviction et de Justice encore soucieux de ses vertus premières.
Peuple d’équilibre et fier de ses origines et de ses rudesses de vie.
Peuple qui ne supporte pas le Mépris et les humiliations.
Peuple de terre et de mer tout en puissance d’émotion et de création.
Peuple de continuité, de qualités de cœur et d’esprit ayant jeté au monde son courage, sa foi et son sang dans de nombreux chemins d’abnégation.
Peuple façonné, individualisé et discipliné par sa terre, son milieu géographique, ses premiers cultes référents, druidiques aux premiers temps puis chrétiens.
Peuple de combat qui s’est battu pour son « clan », son « Pagi », son «  Bro », sa « paroisse », son diocèse, sa Bretagne et enfin sa France.
Enfin,
Peuple humaniste.et social.
Peuple marqué, au plus profond des êtres par le spirituel, où le Christianisme a été l’un des ferments et l’un des catalyseurs de cette nation.
Il est nécessaire d’évoquer l’évangélisation de la Bretagne pour approcher un des plus importants traits du caractère breton, l’esprit religieux, qui propre aux celtes, s’est
Imprégné profondément de chrétienté avec une prédisposition aux mythes du merveilleux.
Rappelons-nous tous les noms de lieux, localités, paroisses commençant par lan–tré - plou
Rappelons-nous:
Les sept saints fondateurs, les moines .
Les expressions de la langue :
« An Aotrou person »  Monsieur le recteur (celui qui dirige) au lieu de monsieur l’abbé.
« An Aotrou Kuré »  Monsieur le vicaire (celui qui prend soin)
«  An Beleg »  le prêtre qui signifie (l’homme) « bel ou belen », le Druide.
Rappelons le lien particulier du breton pour ses morts
L’âme bretonne s’est donc forgée au cours des millénaires dans une certaine vision théocratique du monde, des restes d’imprégnation sont toujours présents et animent encore « l’état d’être breton ».
Les origines de peuplement ont donné aussi, nos autres valeurs telles que :
L’individualisme dans une puissante conviction de vie et d’entreprendre.
L’obéissance aux règles admises malgré l’individualité permanente.
La volonté de réussir, le goût inné pour la lutte contre les obstacles de l’existence.
Le respect d’une «  hiérarchie de compétence et de valeur » (reconnue par les faits).
Le respect du social hors de toute théorisation étrangère
Ce «  cloisonnement identitaire et ouvert » est un des facteurs créateurs de l’identité bretonne.
Enfin nous exprimons nos certitudes :
Celui d’un Peuple
Premier et de fondation
De renouveau hors de toute contrainte politique,
De confiance en l’homme d’expérience et de compétence « apte et responsable pour son devenir ».
De dynamique faisant appel aux valeurs du particularisme pour une force de développement.
N’oublions pas que
Ce peuple n’est pas « enfant de Francie », mais enfant d’Armorique qui n’a jamais été lié par un quelconque cordon ombilical, il a été simplement absorbé de surface et non de profondeur de cœur.
Rappel fondamental
L’émancipation et l’autonomie d’un peuple adulte ne veulent pas dire rejet de l’autre, mais cela, l’Etat Français ne l’a jamais compris dans ses méfiances d’autorité à soumettre ou du moins cette volonté de compréhension n’était pas un objectif supérieur d’état.
Il fallait faire la France dans une stratégie centralisatrice hors de toute sommation d’identités premières.
1.1.1.3 Bretagne, peuple d’émigrants
Diaspora bretonne
Un des points du particularisme « Breton » est celui de cette « faculté d’émigration » afin de mieux « renaître ailleurs ».
Emigration due :
A la dureté de vie, la terre ne pouvait plus nourrir ses habitants.
A la survie même lors des temps d’épreuves (invasions, de guerres, de grands maux.)
A cette force d’exister, de vivre et de raviver sans cesse le flambeau tout en conservant la mémoire des racines.
A la constance de ses valeurs intrinsèques.
Ce point est crucial et est une des clés pour la compréhension des caractères, mais aussi pour trouver une des causes de la façon qu’a eu l’Etat Français dans la gestion de ce peuple d’exception, en constatant depuis les premiers temps cette «capacité de mobilité » et « d’éternelle renaissante » marquant ainsi une des doctrines fondamentales du centralisme qu’il soit de royauté ou de la République , la Bretagne devait devenir un « réservoir  économique de main d’œuvre et  d’outils des armées et autres administrations centrales .
(La celtitude la desservait).
Il fallait maintenir cette province puis ces départements dans un minimum de développement pour mieux servir l’unité de l’Etat immuable, la Bretagne devait être une annexion, au pire une colonie (certains, l’ont dit, au XIX siècle).
Il fallait museler, les arrogances !
Faut-il oublier :
Les conditions économiques qui poussaient par désespoir ce peuple vers ses lieux de diasporas.
Les gens de maison, gardes d’enfants, ouvriers, domestiques, travailleurs des entreprises nationales, et autres «  manœuvres » du 19 ème siècle, bécassine et autres affronts, etc.
Les vastes immigrations de main d’œuvre organisées par l’Etat, à partir de la Bretagne, par « wagons à bestiaux », vers les lieux de pénurie d’hommes- à -tout – faire par manquement.de main d’œuvre locale.
Les émigrations vers « les Amériques ».
Faut-il oublier
En fin de 19 ème et début du 20 ème siècle, qu’un génocide culturel fût appliqué en doctrine d’éradication systématique (combien ont connu la « bâche dénonciatrice »du petit « bretonnant », sous la houlette des hussards noirs de la République).
Il fallait que le moule républicain soit sans faille (l’unité d’identité dans le creuset républicain).
1.1.1.4 Bretagne de fidélité et d’indépendance
(Une fois vaincue, elle fût fidèle, sans rien renier, jusqu’au temps d’aujourd’hui).
Les propos, tenus à Chinon, en 1440, lors de la cérémonie « d’hommage  lige » à Charles VII, par le Duc de Bretagne François I exprime cet engagement qui résume « l’état d’être Breton ».
«  Tel hommage que mes prédécesseurs ont fait au roi de France, je fais et non autrement ».
Propos de fidélité et d’indépendance repris quelques années plus tard par le connétable Arthur de Richemont, Duc de Bretagne de Septembre 1457 à Décembre 1458 au même au Roi de France Charles VII.
«  Tel hommage que mes prédécesseurs vous ont fait, vous fait et ne l’entend point lige. »
Le Connétable Arthur de Richemont avait prêté serment au Roi, mais le Duc de Bretagne souverain avait fait le serment de sauvegarder et de maintenir les prérogatives de son Pays.
Fidélité aux alliances mais aussi aux paroles données.
Ce serment montre l’attachement des bretons aux paroles données.
Cela s’est constaté durant toute l’histoire de France.
Cela est la meilleure preuve de la réussite de la république
Les bretons ont toujours répondu « Présent »
1.1.1.5 Bretagne, peuple de révoltes
(La fidélité ne pouvait s’accompagner que d’une certaine révolte devant les injustices).
1589 Soulèvement du Duc de Mercoeur et Soumission en 1598.
1675 Révolte du «  papier timbré » à Rennes écrasée dans le sang par quelques 10 000 spadassins royaux de triste mémoire.
La Bretagne était « Matée ».
Les «  Codes de paysans » écrits lors de cette insurrection sont lourds de conséquences et révélateurs d’un futur car ils notent déjà une réflexion de société, prémices à d’autres cahiers de doléances.
1715 L’épopée du Marquis de Ponkallek.
1715 Les Etats de Bretagne accentuent leurs désirs d’autonomie et s’oppose au pouvoir royal en vertu de l’acte d’union de 1532.
1764-1774 L’Affaire du Parlement de Bretagne et les prémices des nouvelles convulsions*.
1793 La chouannerie par refus de conscription contraire au traité de l’union.
1793 La Convention, les décrets «  d’extermination » dans l’Ouest se mettent en place.
Cartier le sinistre « noyeur de Nantes  »
Le génocide Vendéen par cette même Convention.
Les colonnes infernales de Tureau en Vendée militaire, etc.
Toutes les exactions et répressions féroces dans l’ensemble de L’ouest.
1.1.1.6 Bretagne, Peuple renaissant et de devenir
Un peuple fidèle, libre et parfois révolté ne pouvait que renaître de ses malheurs
Le 19 nième siècle a semblé museler la Bretagne sous une chape de résignation.
L’esprit de cette province était-il anéanti par tant d’épreuves?
Les qualités premières qui font la force d’un peuple avaient-elles été éradiquées ?
Le Parisianisme s’était pourtant et constamment efforcé de faire croire cela.
Mais la Bretagne se remettait debout, après une pause.
Chateaubriand, Laennec, Lamennais, Renan, Aurélien de Courson, Pitre - Chevalier, Théodore Hersart de la Villemarqué et tant d’autres comme Le Gonidec et autres Arthur de la Borderie étaient la nouvelle vigueur intellectuelle
La soif d’apprendre tel un sacerdoce a fait de chaque breton un véritable « cheval d’orgueil »
La Bretagne se retrouvait peu à peu dans la forte volonté d’une nouvelle « marche en avant » qui ne peut plus être arrêtée.
Nous pensons que la Bretagne d’aujourd’hui ne veut plus être et ne peut plus être un pays « de réserve » car le fait d’avoir été un peuple d’immigrés ou d’émigrés forcés ou volontaires a forgé une force historique d’appartenance et de lien au pays natal, mais aussi une conviction profonde dans la qualité de ses certitudes d’entreprendre et d’être les meilleurs par la fertilité de ses intelligences et compétences.
Consciente de ses droits, la Bretagne refuse le mépris et ne veut plus être humiliée.
Elle est plus qu’une solution pour la France, elle est un de ses meilleurs atouts et outils de devenir.
Rappel :
Le futur d’une Nation fédérée est dans la force de ses peuples.
....\"
Nous avons là l\'essence même de ce peuple ,cela doit permettre de retrouver un idéal.
Je répète aussi une chose
La révoluton a tué l\'âme des peuples,elle n\'a été qu\'une action de nantis intellectualisés voulant prendre lee pouvoirs.(voir le club breton de Paris)dont vous faites allusion.
La nation bretonne est morte dans ces temps!
Un dernier point
Je ne pense pas que l\'état final de cette nation sera à l\'image des peuples soumis du Monde (indiens d\'Amérique latine),nous devons secouer cete culture de la honte et de l\'apathie.
Nous devons y arriver et avoir de nouveau la culture du cheval d\'orgueil
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SPERED DIEUB Le Mercredi 31 octobre 2012 00:10
Monsieur Maréchal les cahiers de doléances et les cahiers généalogiques du Poher démentent vos propos là encore l'histoire et la politique ne font pas bon ménage
La révolte des bonnets rouges annonciatrice de la révolution de 1789 était dirigée à la fois contre le pouvoir français royal colonisateur mais aussi contre l'aristocratie locale ( incendie du château de TYmeur) Pour l'occasion la noblesse bretonne s'était également rendue complice de la terrible répression d'ailleurs les historiens tel De La Borderie ne sont pas très à l'aise avec cette révolte .Il faut prendre les évènements tels qu'ils se sont passés et non tel que l'on voudrait qu'ils se soient passés ..car des approches erronées de l'histoire voulues ou non induisent en erreur sur le présent dans la compréhension de l'âme du peuple breton et explique partiellement sa réticence aux thématiques des défenseurs de la cause bretonne
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Ar Vran Le Mercredi 31 octobre 2012 09:58
Aux intervenants précédents
Attention à ne pas oublier que majoritairement la jeune génération en Bretagne (pour faire simple les moins de 50 ans) a tendance à se considérer d\'abord comme française et non pas comme bretonne. La France et sa politique jacobine a mis tout en oeuvre pour que les différents peuples de France oublient progressivement leurs racines pour se confondre et devenir enfin français. Exemple : Enseignement exclusif de l\'histoire officielle française, oubli volontaire des revendications \"locales\" lesquelles sont jugées passéistes, dénigrement systématique des langues régionales au profil de la langue française qui elle est seule facteur de progrès...
Quant aux medias français, pour éviter tout manquement à l\'idéologie officielle, ils sont largement subventionnés, avec par conséquent un rapport de soumission à l\'argent-subvention venant de l\'Etat français. Dans ce cas, la matière de Bretagne n\'existe pratiquement plus ou est réservée en pages d\'annexes, pages que personne ne lit, histoire de dire aux quelques lecteurs grincheux encore bretons dans l\'âme que les journaux font un minimum...
D\'où l\'ampleur de la tâche qui reste à accomplir pour libérer la Bretagne...
Cependant cette politique qui a marché jusqu\'aux années 80 (Etat français = Etat nourrice pour ses citoyens obéissants ou restant dans la norme définie) est progressivement remise en cause.
car l\'état français n\'a plus les moyens financiers de sa politique, donc que ses citoyens commencent à s\'en apercevoir (diminution progressive des diverses subventions, allocations...) qu\'ils se rendent compte que dans le monde \"moderne\", le fait de ne parler que la langue française n\'est plus synonyme de facteur de progrès, donc de la la mystification de la place de la langue française et surtout par la place de l\'Europe qui force la France à se réformer, même si celle-ci fait tout pour retarder.
Donc progressivement la maison de l\'Etat nation France craque et les fondations commencent à être touchées... La planche de salut pour les français est alors de retrouver leurs véritables origines.. et c\'est donc face à ce constat que les associations bretonnes doivent continuer à prendre leur bâton de pélerin pour prêcher la bonne parole bretonne aux ouailles bretonnes de façon à ce qu\'elles retrouvent leur véritable identité et non pas une identité factice de substitution...
Ce n\'est qu\'à partir de ce moment là que l\'on pourra cueillir le fruit mûr breton et non attendre un quelconque réveil, qui au pire n\'arrivera jamais ou au mieux sera encore \"drivé\" par nos chers jacobins...
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eugène Le Tollec Le Mercredi 31 octobre 2012 12:35
Ar Vran
Et oui
L'état français centralisateur se meurt, son principe d'égalité et d'unité est battu en brèche de tout coté( je pense que nos "penseurs d'état" s'aperçoivent tous les jours que l'identité française n'est qu'une somme d'identités premières et que chacun cherche ses racines, une nouvelle sphère de vie,un vrai devenir.
Les occitans ,les basques,les normands , les bretons ruent dans les brancards( pourquoi ces retours "à la culture",au patrimoine et pas un retour uniquement de "vieux grincheux"à la ire puissante, mais aussi des jeunes ,ceux de moins de 50 ans, qui aà leur tour sernt grincheux pour secouer le prunier!
L'Etat doit repenser sa philosophie,le fédéralisme permet de nouvelles prospectives.
Le fruit mûr breton sera-t-il "fouist" avait de le rééduquer?
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LE MEE Jean louis Le Jeudi 8 novembre 2012 19:41
Arabat koll an esperans. Ar bobl vreton n'eo ket marvet: an tan a zo labourat dindan al ludu.
Poblou all a zo chomet hualet 'pad pell a amzer ha koulskoude o deus torret o chadennoù. Ur skouerenn (bout a zo muioc'h a hini): ar Finniz a zo chomet 500 bloaz dindan krabanoù ar Svediz ha warlerc'h re ar Rusianed. Hag a greiz tout o deus adkavet o emrenerez.
Tiern e pep Amzer
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