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- Communiqué de presse -
La respiration démocratique
48 ans : c'est le record de longévité au pouvoir pour un président actuellement en exercice. Et c'est Fidel Castro, à Cuba, qui le détient, selon le palmarès publié par la revue américaine Foreign Policy. En 2e position, Omar Bongo, président du Gabon depuis 39 ans.
Par Jean Yves Quiguer pour Mouvement fédéraliste de Bretagne le 20/12/07 10:14

48 ans : c'est le record de longévité au pouvoir pour un président actuellement en exercice. Et c'est Fidel Castro, à Cuba, qui le détient, selon le palmarès publié par la revue américaine Foreign Policy. En 2e position, Omar Bongo, président du Gabon depuis 39 ans. Les suivants sont moins connus, tel Ali Abdullah Saleh, président du Yémen depuis 29 ans (d'abord président du Yémen du Nord avant la réunification de 1990) ; Maumoon Abdul Gayoom, président des Maldives depuis 28 ans ; Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée Equatoriale depuis 28 ans. Hun Sen, lui, est premier ministre du Cambodge depuis 22 ans. Tous ont été « réélus » après l'année 2000. L'absence de partage du pouvoir est révélatrice du déficit démocratique qui est une caractéristique des pays mentionnés. La démocratie ne se mesure pas seulement au niveau national. Elle est difficilement réductible sans ne pas être sérieusement menacée. Elle commence donc par le niveau local. Qu'en est-il ?

Edmond Hervé, maire de Rennes pendant 30 ans !

Imaginez un seul instant un Rennais né en 1959. Il a eu 18 ans en 1977, année de la première élection d'Edmond Hervé. Il en a aujourd'hui 48. Comment son esprit ne serait-il pas formaté par cette présence indélébile, cette longévité douteuse construite sur l'accaparement du pouvoir ? Comment peut-il concevoir que la démocratie est la participation des citoyens aux décisions qui engagent l'avenir de la cité et qu'elle ne peut être réduite aux seules grands -messes électorales ? De toute son existence il n'a connu qu'un maire.

C'est un désastre politique, une caricature de démocratie.

La fonction mayorale se colore de grands mots : service de la cité, dévouement… Toutes ces vertus faciles font sourire. Le philosophe Alain n'hésitait pas à dire que « choisir le métier de chef, c'est un choix de bien-être. » Le maire qui lance un chantier dans sa ville n'est pas celui qui va prendre la truelle dans sa main. Alain ajoute : « Le trait dominant chez les chefs, c'est la paresse… Faire travailler les autres, faire surveiller le travail, faire juger les surveillants et même le travail fait, tel est le métier de chef. » La fonction de maire est si prenante qu'elle laisse le temps d'être aussi député ou sénateur, président de communauté urbaine…

La conception juridique et fonctionnelle du mandat se trouve métamorphosée en propriété personnelle. L'élu se pense propriétaire et poursuit son activité jusqu'à un âge avancé. L'exercice des mandats électifs n'est plus conçu comme une fonction temporaire mais comme un bien personnel inscrit dans une « carrière » individuelle.

La diffusion du pouvoir est essentielle en démocratie. Le cumulard a quelque chose du prévaricateur qu'une absence de limite dans le renouvellement des mandats encourage.

L'activité politique ne répond plus à un type d'engagement ; elle est devenue une activité professionnelle, source de revenus, de prébendes et de pouvoirs. Il s'agit alors d'une « entreprise » politique.

La gloire en politique est le salaire de l'injustice, disait le penseur précité.

Rennes endormie, qui ne se réveille la nuit que par les bruits de bouteilles de la rue saint Michel, partage son sommeil avec celui des cubains, sans les couleurs et les parfums. Qu'elle soit rassurée : il y aura toujours un chef « maximo » qui veillera sur elle si elle n'entend pas se réveiller.

En démocratie il faut toujours sortir le sortant pour que ce ne soit pas elle qui s'éloigne. ( au moins après deux mandats successifs )

Elle n'est pas autre chose que l'éveil permanent et le pouvoir de dire non.

Le 19 décembre 2007

Jean-Yves QUIGUER

Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne

Voir aussi :
Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne plaide et milite pour l'adoption d'une architecture fédérale en Bretagne, en France et en Europe. Membre de l'Union des Mouvements Fédéralistes (UMF), il défend le concept de fédéralisme contractuel dans le cadre des institutions et celui du fédéralisme intégral dans le cadre de la société. LE MFB n'adhère pas à l'idée d'une fédération d'états-nations qui n'est qu'une forme de confédération conduisant aux mêmes échecs que l'actuel état-nation dont nous allons prochainement porter le deuil. C'est ce qui justifie un fédéralisme inspiré de la doctrine contractualiste en opposition avec la doctrine étatiste. Ce qui est bon pour le tout, l'est aussi pour les parties. Il ne saurait exister de fédéralisme européen sans un fédéralisme local, d
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