La réforme proposée par le Gouvernement concernant l'autonomie des universités divise les enseignants comme les étudiants. Certains y voient une libéralisation de l'Université qui conduit à sa privatisation, d'autres, au contraire, pensent que l'Etat doit laisser à l'Enseignement Supérieur une marge de manœuvre qui lui permette une meilleur gestion.
Avant toute chose, il convient de définir le sens du mot autonomie. Il semble que pour l'Etat il s'agisse uniquement d'un désengagement de sa part, autrement dit de donner plus de pouvoirs aux universités sans leur confier les moyens de gestion correspondants. On voit très vite le problème que cela pose. Les frais d'inscription vont considérablement augmenter. Aujourd'hui, le gouvernement engage une réforme nécessaire de la pire des façons. La forte baisse de la représentation étudiante dans les conseils d'administrations, le maintien des inégalités de moyens entre facultés et autres établissements d'enseignement supérieur, en particulier les « grandes écoles », le refus d'associer les collectivités locales au financement des universités pour enfin donner à celles-ci des moyens de fonctionnement décents, montrent clairement que cette réforme faite dans la précipitation ne résoudra pas les problèmes rencontrés par l'enseignement supérieur breton.
Le Parti Breton prône l'autonomie des universités mais dans le cadre de l'autonomie institutionnelle de la Bretagne. L'absence de cette dernière fige les inégalités entre les établissements, et en aucun cas ne les réduit. On sait que l'autonomie permet aux universités de pouvoir faire face à la concurrence des établissements des autres pays, et de pouvoir ainsi peser sur la scène internationale. Le principe est simple : il faut donner à la Bretagne les moyens d'une politique économique en rapport avec les autres régions européennes afin de mener une politique d'enseignement supérieur de niveau européen. Il suffit de regarder ce qui se fait chez nos voisins pour constater que la France est une fois de plus à la traîne. L'exemple gallois mérite ainsi d'être suivi. Les universités du pays sont indépendantes mais travaillent de concert avec l'Assemblée Nationale de Cardiff qui a récemment permis la quasi disparition des frais d'inscription. Le financement reste majoritairement public mais n'empêche en aucune façon les établissements de collaborer avec les entreprises privées. Il n'est pas surprenant de constater que les universités britanniques sont à la pointe en matière de recherche scientifique.
L'autonomie n'est pas qu'un mot, et au-delà de la question de l'enseignement supérieur, le véritable enjeu est celui de la refonte globale du système étatique français, qui plus que jamais fait montre de lourdeur et d'inefficacité pour affronter le monde d'aujourd'hui.
Pour Les Jeunes Bretons / Ar Vretoned Yaouank, Mouvement des jeunes du Parti Breton / Strollad Breizh Kevin Jezequel
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