Le 27 juin dernier, Tony Blair quittait 10 Downing Street après 10 ans à la tête du gouvernement britannique. Que l'on soit pour ou contre son bilan, on ne peut nier qu'il a considérablement changé le pays, tant sur un plan économique qu'institutionnel.
En ce qui concerne ce dernier aspect, le Royaume de Sa Gracieuse Majesté s'est démocratisé, rejoignant la très grande majorité des pays de l'Union Européenne en matière de décentralisation.
En 1997, face aux blocages et à l'asphyxie de l'administration, qui ont engendré une méfiance de l'Ecosse et du Pays de Galles à l'égard du Parlement de Westminster, le New Labour met en place la Dévolution, c'est-à-dire le processus par lequel Londres délègue une partie des son pouvoir aux nations historiques qui composent le royaume.
Après des referendums qui voient l'approbation des Ecossais, Gallois et Irlandais du Nord, l'Ecosse retrouve son Parlement qu'elle avait perdu en 1707, le Pays de Galles se dote d'une Assemblée Nationale, à l'instar de l'Irlande du Nord. Cela conduit, pour cette dernière, aux accords de paix et au partage du pouvoir entre le Sinn Fein et le parti unioniste en mai dernier, mettant fin en Irlande à des décennies de luttes entre républicains et unionistes .
Aujourd'hui la nation écossaise règle directement la majorité de ses propres affaires sans passer par Londres. Le Parlement représente le pouvoir législatif, tandis que l'Exécutif est dévolu au First Minister (Premier Ministre) qui dirige le gouvernement écossais. Si le Pays de Galles n'a pas les mêmes pouvoirs de légiférer, ses 60 députés élaborent et font appliquer les politiques adaptées aux besoins spécifiques des Gallois, tout en prenant des mesures dans des domaines qui ont trait par exemple, au gouvernement local, au logement, à l'agriculture, au développement économique, à l'éducation et, bien entendu, à la langue galloise qui, depuis 1993, est juridiquement l'égale de l'anglais.
Non seulement la Dévolution a reconnu la spécificité des nations qui forment le Royaume-Uni ( à l'exception de la Cornouaille), mais elle a de plus permis de relancer l'économie à l'échelle locale.
Les élections du printemps 2007 ont confirmé la volonté de nos cousins écossais et gallois d'inscrire leur pays respectif dans la politique européenne d'autonomie locale en faisant du SNP (Parti National Ecossais) le premier parti d'Ecosse et du Plaid Cymru le second du Pays de Galles, lui donnant ainsi la possibilité d'être plus que jamais un acteur incontournable de la vie politique galloise.
Le Parti Breton, dont le but est d'offrir à la Bretagne les moyens de mener une politique bretonne, ne peut que se féliciter de cette réforme qui rompt avec 300 ans de forte présence de l'Etat-Nation outre-Manche. Une fois de plus, l'Etat français est à la traine, et force est de constater qu'en matière de décentralisation et du droit à l'autodétermination, le pays qui se considère comme la patrie des Lumières s'éclaire encore à la bougie.
Pour la Fédération Extérieure du Parti Breton, Alexandre Delin