Eugène Le Roy, l'auteur de Jacquou le Croquant, écrivain d'origine bretonne
Eugène Le Roy, le fameux romancier populaire mort il y aura cent ans cette année et notamment auteur du roman Jacquou le Croquant, dont une nouvelle version filmée vient de sortir dans les salles, était d'origine bretonne, ce qu'on ignore généralement parce que son œuvre est surtout centrée sur le Périgord où il passa la plus grande partie de sa vie. Le nom de famille Le Roy est assez répandu en Bretagne - vers 1900, on comptait 1 370 Le Roy dans l'ensemble des cinq départements bretons. Eugène-Gabriel-Victor Le Roy naquit le 29 novembre 1836 au château de Hautefort, en Dordogne, dans un couple de domestiques bretons au service du comte de Damas (1785-1862), ancien ministre de la Guerre (1823), puis des Affaires étrangères (1824), parti en exil en 1830 et revenu en 1833 . Les parents du futur écrivain, tous deux nés en Bretagne, étaient partis à Paris comme beaucoup d'autres Bretons à l'époque comme domestiques et étaient entrés au service de ce baron qui habitait le magnifique château des ancêtres de son épouse, dans le Périgord. Il y passait généralement la belle saison et emmenait avec lui ses domestiques. Appréciant particulièrement ce couple breton, il en vint à leur confier la garde du château l'hiver, après qu'il ait lui-même regagné la capitale. Le père du futur romancier, devenu régisseur du domaine, habitait donc avec sa femme dans le château et c'est ainsi que le petit Eugène y vit le jour en novembre 1836. Par la suite, le baron rappela ses parents à son service à Paris et l'enfant fut confié en nourrice à une paysanne du voisinage et il apprit à lire et à écrire à l'école du village d'Hautefort, à une époque où la grande majorité des enfants du peuple demeurait analphabète. Eugène Le Roy semble n'avoir guère eu de contact avec le reste de sa famille demeuré en Bretagne et son œuvre a été fortement marquée par les souvenirs d'une enfance totalement périgourdine. À l'adolescence, il rompit avec sa famille et partit à son tour en 1851 pour Paris, où il devint commis-épicier, il d'engagea dans l'armée en 1854, participa aux campagnes d'Algérie et d'Italie, comme Jean-Marie Déguignet (1834-1905) avec la vie duquel la sienne présente un certain parallélisme, en particulier dans son évolution vers un anticléricalisme de plus en plus radical. Il quitta l'armée, entra dans les contributions directes et devint aide-percepteur à Périgueux, puis percepteur à Montignac en 1871, consacrant une part croissante de son temps à l'écriture. Il fit paraître un premier roman en 1891. Achevé en 1899, Jacquou le Croquant parut au début de 1900. Eugène Le Roy mourut à Montignac le 6 mai 1907. Le centenaire de sa mort qui sera donc célébré dans trois mois, pourra être l'occasion de mettre en lumière ses liens avec la Bretagne.