Manifestation à Rostrenen en faveur de la journaliste Morgan Large (photo TV Quimperlé)
- Chronique -
Manifestation à Rostrenen hier : la Bretagne divisée
Une manifestation était organisée hier à Rostrenen par le collectif de journalistes bretons Kelaouiñ. Ce collectif dénonce les nombreuses menaces dont Morgan Large est l’objet depuis plusieurs années.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 7/04/21 10:51
La journaliste de Radio Kreiz Breizh, Morgan Large, qui enquête sur le lobby agroalimentaire en Bretagne, est la cible d'intimidations depuis des années. Une manifestation de soutien a été organisée à Rostrenen, dans les Côtes d’Armor, ce mardi 6 avril. Elle a rassemblé entre 500 et 1000 personnes selon les sources. A noter que AFP était là, alors que l’Agence France Presse était absente de la manifestation de Quimper pour l’enseignement des langues régionales qui avait rassemblé 5 à 6 fois plus de monde et de nombreux élus le 13 mars dernier.
La manifestation était organisée par le collectif de journalistes bretons Kelaouiñ. Ce collectif dénonce les nombreuses menaces dont Morgan Large est l’objet depuis plusieurs années.
Morgan Large est née en 1971 dans une famille de paysans bretons du centre Bretagne. Après avoir suivi une formation agricole, elle a rejoint Radio Kreiz Breizh, une station de radio bretonne bilingue créée en 1983 en centre Bretagne. Elle anime l’émission La petite lanterne et réalise des reportages pour Radio Kreiz Breizh et parfois France Inter.
Le Monde en Face
Une émission de France 5 controversée Le Monde en Face : Bretagne, une terre sacrifiée sur les abus de l’agro-business l’a fait connaître au reste de la France. Le documentaire présentait la Bretagne comme la première région agro-alimentaire d’Europe avec plus de 1,5 million d’hectares de terres soumis à l’agriculture intensive. Elle présentait aussi le revers de la médaille : algues vertes, maladies professionnelles, rejets toxiques, épidémies mortelles chez les animaux et détérioration de la condition animale des élevages.
Intimidations
Les attaques dont Morgan Large est la victime auraient commencé après la diffusion d'une émission de France Culture dans laquelle Morgan Large avait suggéré une collusion entre les intérêts des industriels et agriculteurs locaux, d'une part, et leurs positions d’élus d'autre part.
En décembre 2020, après la diffusion sur France 5 du documentaire intitulé Bretagne, une terre sacrifiée (replay suspendu), la branche bretonne de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a qualifié le documentaire de « fiction » et mis la photo de Morgan Large sur son compte Twitter. Selon Morgan Large, cette démarche l’aurait désignée comme cible.
Le 13 décembre 2020, les portes des studios de Radio Kreiz Breizh à Saint-Nicodème (Côtes d'Armor) ainsi que leurs futurs locaux à Rostrenen ont été forcés.
Le 31 mars 2021, Morgan Large, qui s’apprêtait à prendre le volant de sa voiture, découvre que des boulons d’une de ses roues arrière ont été ôtés, mettant ainsi sa vie et celle de sa fille en danger.
Le journalisme est-il menacé ?
Bien sûr rien ne prouve que les boulons ont été enlevés par des fervents défenseurs de l’agro-business breton, mais l’ensemble des intimidations depuis 2018 dont est victime cette journaliste reste une menace pour le journalisme et la liberté d’informer. Même chose au sujet de l’association L214. Ces citoyens-reporters s’infiltrent de nuit subrepticement en Bretagne dans des élevages de porcs. C’est illégal mais nous avons tous le droit fondamental de savoir ce qui s’y passe. D’ailleurs France Télévisions utilise régulièrement des caméras cachées.
L’information est un bien commun, au même titre que les paysages, les rivières, l’air, la langue bretonne, la culture, les truites sauvages, les hirondelles qui sont arrivées ces jours-ci...__Morgan Large à Rostrenen
Récemment Inès Léraud, auteure de la BD-enquête Algues vertes, l'histoire interdite aux éditions Delcourt, a aussi été victime d’intimidations. Elle est d’ailleurs à l'origine de la création d'une ONG Splann ! qui va aider les journalistes à faire des reportages conséquents.
Vivre, travailler, décider au pays... et le préserver
La Bretagne n’est plus vraiment divisée entre gauche et droite mais elle est devenue un épicentre d’un autre conflit. Le conflit entre l’agro-business (et l’industrie en général) et les écologistes. Ce conflit bien sûr dépasse le cadre de la Bretagne. Il oppose deux visions du monde, celle qui place la nécessité de créer des entreprises locales qui doivent être compétitives pour survivre et garder des emplois locaux afin d’éviter le départ de nos enfants vers les lieux de travail en région parisienne ou ailleurs. Elle a pour slogan « Vivre, travailler et décider au pays ». Et en face, ceux qui se battent pour préserver l’environnement, la biodiversité, le climat, les paysages, les rivières, l’air pur, le littoral, la mer et les plages. Les prochaines élections régionales mettront au pouvoir ceux qui sauront fusionner ces deux nécessités ou tout simplement le camp qui sera majoritaire.
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Personnellement je renvoie dos à dos les 2 camps. Cette dichotomie entretenue permet de garder la main sur la Bretagne. Le clivage gauche droite ne fonctionnant plus, on en organise un autre suivant les opportunités locales, chez nous d'un côté l'agri-chimio-petro-business de l'autre l'écolo-bobo-metro-touristo. Les deux se font manipuler pour des intérêts qui ne sont pas les notres. Les premiers par des intérêts de faire du pognons autant que possibles sous perfusion pétrochimique tant que les hommes et les terres pourront être sucés jusque la moelle, sous prétexte de nourrir la planète, une fois les terres et les hommes stérilisés ils seront abandonnés à leur sort ou seront priés pour les hommes de s'exiler pour reproduire ailleurs le schéma de leurs maîtres. Les seconds par des intérêts de gens avec de hauts revenus (revenus souvent gagnés dans des activités destructrices) en retraite, fonctionnaires, donneurs de leçons ou en villegiéture ne supportent pas de voir la carte postale qui ont acheté à prix d'or être modifiée et peut être même qu'il y ait des habitants. Bien que prétendant défendre la nature, leur mode de vie est tout aussi nuisible que celui de ceux qu'ils combattent. Les locaux servant de pietaille pour chaque camp manipulateur. Sommés de choisir son camp, à chaque fois on tombe dans le piège. Il en résulte une situation figée où rien ne peut se faire. S'en est comique tellement ça marche. Bon courage Morgan, voir au dela des apparences.
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Jean Pagan Le Mercredi 7 avril 2021 17:27
A propos plus personne ne parle de la pollution de la Penzé ou d'un de ses affluents ! Quand est-il de cette fuite de lisier dans la rivière ?
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jakez Lheritier de St Nazer Le Mercredi 7 avril 2021 17:29
Morgan est passée sur FR3 mardi et a pu s'exprimer. Bravo à vous et aux soutiens. Courage Sur St Nazer nous sommes aussi victimes de la censure médiathique.
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Rafig Le Jeudi 8 avril 2021 13:18
Bon courage Morgan Large, le chemin est plein de pièges surtout lorsque le gens ne veulent pas changer. @ Emilie Le Berre "... je renvoie dos à dos les 2 camps. " "une situation figée" C'est par des propos comme ceux-là que l'on fige une situation très claire, soit on continu à polluer notre terre et on crève, soit on change de façon de produire de la nourriture, plus respectueuse de la nature et on a une chance de s'en sortir. Le dos à dos classique des "manmans" qui ne sert à rien. 2 personnes qui se disputent, dos à dos le fumeur et celui qui est dérangé. Dos à dos le raciste et l'humaniste ... "l'écolo-bobo-metro-touristo" = " ... gens avec de hauts revenus .." Encore une idée reçue tenue par des gens qui veulent pas changer leurs mauvaises habitudes alimentaires en rajoutant une espèce de "lutte de classe" bidon. Le fait de manger "bio" ou sans pesticide ne coûte pas plus chère que de manger de la malbouffe sans saveur et sans apport nutritionnel. Comparer le prix d'un Mac Do qui ne nourri pas et un plat de légumes du jardin ou d'un primeur bio qui vous cale pour la journée ? La plus part des "écolos" "donneurs de leçons" appliquent leurs conseils et vivent au quotidien les expériences qui proposent aux autres. Depuis 2008, je suis végétarien et ne suis plus malade, contrôle mon poids et n'a pas de problème d'argent pour finir le mois, sans se priver d’aliments de bonnes qualités à 1€ ou 0.50€ le Kg de plus. L'objectif, c'est de changer de mode de consommation, de réfléchir à l’utilité d'acheter un nouveau smartphone, un SUV ... ou des aliments sains ?
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Jiler Le Jeudi 8 avril 2021 13:53
Bravo Emilie Le Berre ! On cherche à nous faire entrer coûte que coûte dans des combats qui sont assez peu des nôtres. Bien sûr que les journalistes ont droit à la parole, mais le reportage était à sens unique, pas assez modéré. Nous dans le mouvement d'émancipation de la Bretagne , devons respecter toutes les classes de la population , rester mesurés, être compatissants plutôt qu'accusateurs. Nous devons faire très attention, nous marchons sur des oeufs. Ceux qui veulent nous entrainer dans leurs lubies sont souvent des pièces rapportées, qui après avoir pollué dans une région où ils se sont fait de jolis magots , viennent ensuite nous faire la leçon pour profiter d'une "région" qu'ils veulent nickel-nickel pour eux. Ils n'ont souvent aucune nuance dans leurs propos. Qu'ils laissent donc les Bretons décider de ce qui est bon pour nous et notre peuple. On ne s'en sortira jamais tant qu'on n'oser pas parler de peuple breton et de nation bretonne, c'est pourtant la réalité historique. le nationalisme breton est un nationalisme de défense de soi, pas du tout un nationalisme conquérant et criminel comme le fut le nationalisme français. L'agro-alimentaire breton a permis à notre pays sous-développé de se redresser après la guerre. Laissons le temps à ce modèle de se transformer; ce modèle avance déjà vers plus d'écologie, plus de qualité. Il faudra quelques dizaines d'années. Tout précipiter ne mènerait à rien! Prenons ce débat à bras-le-corps, avec sérieux, sans invectives, comme des gens responsables du devenir de leur pays, de l'avenir de nos enfants et de notre peuple.
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sparfell Le Jeudi 8 avril 2021 14:02
Bonjour, Très bon commentaire d'Emilie Le Berre, que je partage peu ou prou, même s'il est un peu manichéen par moment. Je crois en revanche qu'elle a vu assez juste quant à la quasi-disparition du clivage gauche-droite, même si quelques apparatchiks un peu attardés - l'UDB, entre autres - essaient de le maintenir à flot, en se colorant de vert pour aller dans l'esprit du temps. Il y a effectivement un changement de paradigme politique en Bretagne, et la césure se fait maintenant, comme elle l'explique, entre les tenants - je fais simple - de l'agriculture intensive et les défenseurs de la nature. Mais, ce que je crois, c'est qu'il y a des gens vraiment sincères et des parfaits imbéciles complètement obtus dans les deux camps. Laissons donc ces derniers dans leur fange crasse, la bêtise étant la "vertu" la mieux partagée au monde. c'est bien connu! Essayons plutôt, en fonction, de nos convictions propres, d'échanger avec les personnes capables d'entendre un autres discours que le leur, dans le respect de leurs positions respectives. La Bretagne y gagnera, je crois... Un dernier mot : dans la perspective des prochaines régionales, chassons en revanche sans pitié tous les représentants des partis parisiens qui se colorent tous, depuis quelques mois, de régionalisme, et se découvrent subitement des appétences pour la langue et la culture bretonn. Le summum de l'hypocrisie ! Des noms ? PS en tête, évidemment, le pire, à mes yeux, LR, LREM, RN, EELV (autrement dénommés les khmers verts, qui ne veulent plus que les enfants rêvent), etc A galon,
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penn kaled Le Jeudi 8 avril 2021 15:37
Je condamne sans réserve les actes de malveillance et de vandalisme vis à vis de Morgane Large ,tout comme je ne trouve pas très normal les intrusions dans les élevages et encore moins les attaques parfois matérielles subies par les agriculteurs. Mais il faut dire aussi que une minorité d'entre eux persistent à avoir de mauvaises pratiques concernant les épandages et les traitements .Ceci dit je me pose des questions sur l'origine des personnes qui s'en prennent à Morgane ,à moins que ce sont des gens isolés sans lien avec une organisation professionnelle agricole ou celles qui sont en amont et en aval .Je ne vois pas pourquoi les défenseurs de l'agriculture productiviste et le syndicalisme majoritaire auraient intérêt à la faire passer pour une martyre comme cela devient le cas .L'affaire se médiatisant presque au niveau international ,à la limite cela lui fait de la pub ainsi qu'aux organisations écologistes .Je ne veux pas me faire l'avocat du diable ,mais compte tenu de prises de position RKB en dehors des question environnementales , il y aurait peut être d'autres pistes possible ,plus en lien avec la politique dans le sens ou ce type de radio est un frein à la montée des idées à des mouvances proches de l'extrême droite . Dans cette hypothèse l'antagonisme entre l'agro productivisme et les écologistes serait une opportunité pour que les pistes soient brouillées et que les coupables soient plus difficile à découvrir .Mais je pose la question ce n'est pas une affirmation de ma part .
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penn kaled Le Jeudi 8 avril 2021 15:52
Je trouve le commentaire de Emilie très sensé . .La cause environnementale doit être l'affaire de tous de part du pragmatisme ,car tous comme toutes les idéologies l'écologisme au pouvoir sera une dictature qui aura sa nomenklatura ,faites comme on vous dit mais pas comme on fait .Nicolas Hulot de part son train de vie qui est contraire à la protection de l'environnement incarne cette situation .
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Killian Le Tréguer Le Samedi 10 avril 2021 12:44
J'avoue avoir du mal à comprendre tout de même comment on peut mettre "dos à dos" des "bobos-écolos-touristo" et ce business morbide qui utilise la violence, l'intimidation pour cacher la vérité, les images dans les élevages, les conséquences de la surexploitation etc Les choses évoluent dans l'agro-alimentaire c'est justement car des gens se battent ou montrent la réalité CQFD Le mouvement ne vient pas tout seul, comme par enchantement. Quant à la "touristo-boboisation" il me semble que la bonne question est celui de la gestion du foncier en Bretagne et d'un droit de la terre, comme il existe ailleurs en outre-mer par exemple. Ce combat là, savamment occulté (alors qu'il s'agit d'une question fondamentale) par le mouvement breton pour ne pas être accusé de crypto-racisme est pourtant essentiel...espérer que les porcheries et algues vertes fassent fuir les parisiens est un pari perdant-perdant.
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Emilie Le Berre Le Samedi 10 avril 2021 15:52
Rafig, Il est confortable de reprocher aux autres de ne pas changer quand soi-même on a déjà franchi le pas, on s'épargne les efforts qui devraient être encore faits. J'ai déjà commenté plusieurs fois sur l'alimentation, je vous invite à faire une recherche sur ABP. Google est ton ami ;-) J'ai eu la chance de connaître une personne à la tête de la lutte contre les mines d'uranium en Bretagne. Il me raconta un échange qu'il avait eu avec le directeur du site, ce dernier partait en retraite et disait qu'il retournait dans l'est de la france. L'intérogeant sur comment il allait occuper sa retraite, sa réponse fut qu'il allait s'investir dans une association écologique (sic ! ). La lutte des classes est bien plus présente que vous ne l'imaginez, elle est cammouflée derrière d'autres appellations comme france d'en haut, france d'en bas, france périphérique, élites, france qui se lève tôt, le fameux 1% … Warren Buffet en 2006 dans le New York Times "Une lutte des classes fait rare. C'est ma classe, les riches, qui a déclaré cette guerre et c'est elle qui est en train de la gagner." Killian, La violence des uns est peut être une réponse à la violence des autres ou du moins est ressentie comme telle. En effet, il est possible que certains trimant comme des damnés voyant leurs activités dénoncées dans les médias le ressentent comme une agression, surement à tort. Il faut comprendre la situation dans laquelle le système les a entrainé avant de juger. Le nombre de suicide dans la profession témoigne de la détresse. Pendant ce temps ceux qui les ont enfoncé dans cette impasse ne sont pas inquiétés.
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penn kaled Le Vendredi 16 avril 2021 09:23
La FRSEA Bretagne a pris enfin position contre les actes de malveillance que subit Morgane Large .Ce syndicat aurait du prendre ses distance, bien plus tôt ,cela aurait permis d'apaiser un peu les tensions .
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Alain-Yves Le Mercredi 12 mai 2021 11:06
Savez vous que pour une surface territoriale comparable aux Pays Bas, nous avons en Bretagne intégrale autant de bovins, de poulets, de cochons et autres animaux d'élevage mais là s'arrête la comparaison ? Résultat d'une Bretagne colonisée, alors que nous étions autant d'habitants aux Pays Bas et en Bretagne en 1870, aujourd'hui nous sommes 4,7 millions de Bretons en Bretagne pour 17,3 millions de Néerlandais. Alors un peu de sérieux dans les jugements à l'emporte pièce. Si des efforts restent à faire pour l'environnement, notre Pays ne doit pas devenir une réserve d'Indiens pour touristes.