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- Chronique -
Je mets mon gilet jaune
Les raisons de la colère, les racines de la colère, mes raisons d'espérer
Colette TRUBLET pour association Savenn Douar fondatrice de Bécherel, Cité du livre le 2/12/18 11:06

JE METS MON GILET JAUNE

- Être vu pour vivre, le gilet jaune est fait pour ça. Il évite de se faire tuer.

- La mort à la fin du mois avec les taxes, le chômage, les petits boulots et petites retraites.

- La mort à la fin du monde avec les désastres écologiques et la guerre économique.

- La fraternité pour faire triompher la vie.

DONC :

Parler pour faire entendre ce dont on a besoin pour vivre, pour exister. Seuls les morts se taisent à jamais.

La parole c’est la vie. Toujours et partout.

Quand on se tait, on laisse faire. Qui parle à notre place ?

Je résume :

- On a eu la révolution et la terreur, on a eu des empires et des républiques.

ET PUIS on a eu les droits de l’homme et du citoyen.

- On a eu les deux dernières guerres mondiales et la bombe atomique, on a eu l’horreur nazie et les génocides des Juifs, des Arméniens, et des massacres en tout genre, un peu partout. Et on a maintenant le terrorisme au coup par coup dans la rue, on a les insultes et les coups bas, les maris qui tuent leurs femmes.

ET PUIS, en quantité il y a moins de morts, et il y a une paix (fragile) en Europe.

MAINTENANT

- On a la finance mondiale avec à sa tête huit personnages qui possèderaient 50% de la richesse mondiale. Là on ne sait pas ce que ça veut dire exactement. Les calculs sont faits par qui et comment ? Mais on sait se poser des questions. Les riches s’enrichissent, les autres s’appauvrissent.

ÇA FAIT PEUR. Nos enfants vivront moins bien que nous.

- On constate que la finance a fait main basse sur la recherche scientifique, sur les laboratoires de médicaments, sur l’agriculture et que Monsanto est capable d’empoisonner des populations voisines des champs d’épandage d’engrais et de pesticides. Et on se demande pourquoi la prolifération des cancers, des naissances d’enfants sans bras et autres calamités insupportables.

ÇA FAIT PEUR, TRÈS PEUR. On risque des handicaps à vie, et des cancers.

- On constate que les innovations et les inventeurs du terrain, les curieux qui inventent le moteur à eau, l’arbre à feuilles métalliques qui fabrique de l’énergie ou la maison autonome capable de se passer du compteur linky, sont mis au placard et écartés par les grands groupes financiers. Nos impôts paient des autoroutes, bradées par l’état à des sociétés qui nous font les re-payer, au péage …

ÇA DÉGOÛTE. On se décourage.

- On a les dérèglements du climat avec des incendies de forêt, des inondations, des tornades, des tempêtes et des ouragans.

ÇA INQUIÈTE. C’est quand notre tour ?

- On a les migrants qui fuient les guerres et la misère.

ÇA ANGOISSE. Où allons-nous les mettre ?

- On est peut-être (intox ou info ?) menacé par le djihadisme.

Les femmes devront porter le voile et se partager un mari à plusieurs ?

C’EST RÉVOLTANT… Si toutefois la menace est réelle. Comment savoir ?

- On a eu le canapé et la télé avec des tendinites pour manipuler la télécommande, la grande surface et le chariot des courses, la voiture pour s’évader.

ON A FAIT LE TOUR. On est gavé.

- On a le portable pour twitter vite fait, du tac au tac, et face book pour communiquer, peut-être …

ON ESPÈRE. On a besoin d’amis, on a besoin de parler.

- En France on a Paris… Rien d’autre, depuis Louis XIV, le roi soleil, un vrai pharaon …

Et après …

AUJOURD’HUI ET DEMAIN ?

On dirait que l’intelligence collective se rebiffe. Il y a des individus qui essaient de s’exprimer, pour dire, en résumé, ce que tout le monde pense. Humblement, et chacun en son nom, selon sa propre histoire, ils disent ce qu’ils ont compris de cette révolte majoritaire.

Ça fait penser aux tentatives de mai 68 pour s’émanciper.

Et à notre espoir déçu de voir E.Macron renverser la table.

ON ESPÈRE la liberté, l’égalité, la fraternité, et du travail pour tout le monde.

Ai-je bien compris ? Puis-je dire ce que j’ai compris ?

- On veut vivre un par un, et en famille, et faire « du commun » entre voisins, et dans notre voisinage, chacun là où la vie nous met. Et pour chacun ce qui est important, c’est là où il se trouve (de souche ou d’adoption). Les Bretons en Bretagne, les Alsaciens en Alsace, Les Normands en Normandie, Les France-Iliens à Paris, etc, tous fédérés, fraternellement, en France. Puis tous ensemble pour faire l’Europe fédérale face à l’Asie, l’Afrique, tous ces autres pays-continents. Et tous ensemble, tous les Terriens, pour vivre mieux et pour rêver à l’univers dont nous faisons partie.

- On veut lâcher la télécommande et s’occuper les uns des autres sans se noyer dans le fourre-tout parisien.

- On veut aussi, amicalement, se méfier de tous ceux qui parlent à tord et à travers, de ceux qui croient qu’ils peuvent diriger les autres, et qui disent qu’ils ont la bonne solution. Je pense évidemment à nos élus, à nos médias, et à tous ceux qui font le jeu de la finance mondialisée, cachés dans des grands groupes anonymes et des paradis fiscaux. Et de tous ceux qui voudraient déjà profiter de la situation pour s’emparer du pouvoir, y compris aux illuminés qui, tel Hitler en son temps, se prennent pour des sauveurs. On se méfie parce que tous les mouvements de ce genre ont été récupérés par des petits malins qui veulent tout organiser à leur profit. Personne ne doit confisquer la parole de chaque gilet jaune.

Nous savons :

Depuis que le monde est monde, nous savons tous que le bien et le mal dansent toujours ensemble et que de siècle en siècle nous finissons par faire triompher la vie. Bientôt nous irons dans les étoiles.

Faisons confiance à notre « intelligence collective » : Quand on sait qu’on mourra un jour, on sait qu’on a besoin les uns des autres pour reculer l’heure (entraide, santé, éducation).

Nous avons la planète à partager et à soigner, chacun sur son bout de terrain. Ceux qui gouvernent de loin ne peuvent plus rien pour nous. La finance mondiale non plus.

Donc : Si on veut éviter les guerres et les massacres qui durent depuis des millénaires, il va falloir renverser l’ordre des choses : Non à la finance mondiale. Non à la guerre économique. Mais là : qui sait comment faire ?

À cause de la mort nous pouvons nous mettre d’accord sur une hiérarchie des valeurs, un ordre à respecter, qui va dans le sens du triomphe de la vie.

La fraternité est la seule issue. Tout le monde sait ça.

La fraternité d’abord, ensuite et en même temps, nous continuerons à défendre la liberté, l’égalité et le droit à la différence puisque nous ne sommes pas tous pareils, et c’est compliqué.

Mais on peut avoir envie de tuer son frère. … C’est là qu’il faut se dire non : la vie d’abord !

C’est l’apocalypse ? Oui, mais c’est aussi la métamorphose.

Depuis quelques siècles, Nous nous débarrassons peu à peu des hommes-de-pouvoir, des rois, des empereurs, des commandants, des chefs, des présidents, des PDG, pour consentir (et non pas obéir), individuellement et collectivement, à des obligations, à des valeurs, en lien avec des solutions à nos problèmes et à nos malheurs, là où nous vivons.

UNE VOCATION ?

En Europe c’est LA PAIX entre les ennemis, et c’est la PAIX SOCIALE à conquérir.

La bonne nouvelle c’est que notre intelligence collective résiste à tout depuis le premier matin du monde pour vivre le moins mal possible, en dépit de la malédiction, la mort, qui pèse sur nous. Nous tuons pour manger, et nous mangeons pour vivre, et nous constatons que tout le monde bouffe tout le monde de toutes les manières possibles et imaginables, question de vie et de mort !

C’est la mort qui commande.

Et la mort c’est la première et la dernière nécessité absolue. Tout le reste est aligné sur cette nécessité. On a supporté tous les chefs qu’on a autorisé à nous faire croire qu’ils nous en protègeraient. C’est fini.

C’est notre intelligence collective qui nous fait vivre mieux, plus longtemps et en bonne santé.

Peut-être qu’une divinité préside à nos destinées. En ce cas, elle est silencieuse et inconnaissable. Personne ne sait parler en son nom. La hiérarchie des pouvoirs, c’est fini.

PLACE À LA HIÉRARCHIE DES VALEURS ?

À MÉDITER : l’humanité existe, la mort s’impose, la vie insiste.

Colette Trublet. Dimanche 2 Décembre 2018. Un gilet jaune parmi les autres. Pour dire …

Voir aussi :
Présidente fondatrice de Savenn Douar(1985), association fondatrice de "Bécherel, Cité du Livre"(1989), mise en place à Bécherel pour revitaliser cette petite ville médiévale qui se désertifiait depuis les années 60, pour vivre et travailler au Pays en créant des emplois après l'élaboration d'un concept d'entreprise culturelle en milieu rural.
Voir tous les articles de association Savenn Douar fondatrice de Bécherel, Cité du livre
Vos 2 commentaires
Pierre Robes Le Dimanche 2 décembre 2018 16:12
"ET PUIS on a eu les droits de l’homme et du citoyen." 1789 ?
C'est justement au nom des droits de l'homme (nouveau) que La Sainte République, au nom de sa religion laïque, à massacré les Bretons, vendéens et autres peuples de l'hexagone ... et destructions (comme Daesh)
qu'elle a massacré dans les colonies... que le bloc des gauches a massacré la commune de Paris, les curés, que jules Ferry à pacifié par les armées les "négres" en afrique les "bougnoules" en Algérie, les "chinetocs" en Indochine, les Kanaks en Nouvelle Calédonie qui ne voulaient pas travailler pour leur maîtres de Paris.
les droits de l'homme, la France ne les a pas inventé et ne les a jamais appliqué (sauf une petite élite qui en bénéficie largement : Georges Tron, Nicolas Sarkozy, Balkany , (et a gauche c'est pas mieux, ni à la tête des syndicats) : selon que tu soit riche ou misérable...
Les Droits de l'homme, c'est simplement un justificatif de l'État français.
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Pierre Robes Le Dimanche 2 décembre 2018 16:50
Du-mañ 'n hor bro gaer Breiz-Izel
Ar gwiskamant zo disheñvel
D'an dud a boagn er parkeier
Hag hini a chom e Kêr
Ur bragou bras, frank ha ledan,
Ur jiletenn melen hag un turban
Gant ur chupenn a-dreñv fleñchet,
Gant meur a zen a vez douget.
Kalz Gallaoued ha fals-Vreizhiz
'Gav an dra-se un tamm iskis,
Ha, pa welont ur c'haezh koueriad :
« Plouk ! Plouk ! » warnañ 'hopont dalc'hmat....
"Chez nous dans notre beau pays de Bretagne,
Nos vêtements sont différents.
Les gens qui travaillent dans les champs
Et les gens qui habitent en ville.
Un pantalon ample et large,
Un gilet jaune et un turban,
Un veston avec franges à l'arrière,
C'est ce que portent beaucoup de gens....
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